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30 décembre 2021 4 30 /12 /décembre /2021 02:06

La série des histoires courtes fantastiques et insolites – Episode 3

Vengeance d’outre-tombe

Les entités venues d’ailleurs

 

 

« Entre oui et non, la frontière est bien mince. Le bien et le mal sont entremêlés. » Lao Tseu.

 « Dans la vengeance, comme dans l’amour, la femme est plus barbare que l’homme. » Friedrich Nietzsche.

« Si tu cherche la vengeance, creuse deux tombes. Une pour ta victime et une pour toi. » Roger-Jon Ellory.

« Une femme a toujours une vengeance prête. » Molière.

« Que la vengeance est douce à l’esprit d’une femme ! » Pierre Corneille.

« Je n’ai pas peur de la mort, j’ai peur de la vie. » Gael Crutzen.

« Chaque humain, jusqu’à sa mort, garde en lui, un petit lac d’innocence ; c’est la vie qui le meurtrit et qui le pousse à blesser les autres humains. » Irène Frain.

Les personnages :

Samantha Winworth est une femme de la petite bourgeoise britannique, 40 ans, divorcée, 2 enfants. C’est une mère de famille et une femme au foyer de la classe moyenne anglaise qui a reçu une bonne éducation avec une morale très stricte, conformiste et conservatrice du moins en apparence car les apparences sont souvent trompeuses. Elle a vécu un moment en couple avec Frank Sullivan l’ex-mari de son amie Susan Kelly.

Frank Sullivan est un homme de 55 ans, directeur technique au Royal Mail de Londres (La Poste). Il était le mari de Susan Kelly avant que celle-ci ne décède d’un tragique accident de voiture. Il quitta par la suite sa compagne Samantha Winworth pour une femme beaucoup plus jeune.

Susan Kelly est une femme de 50 ans, employée au Royal Mail de Londres, elle travaillait sous les ordres du directeur technique Frank Sullivan. Elle était l’épouse de Frank Sullivan et la meilleure amie de Samantha Winworth. Elle décède tragiquement dans un accident de la route.

Le Dr Carl Hogan est un médecin, psychiatre et psychothérapeute de 60 ans. Il soigne Samantha Winworth depuis de nombreux mois car elle souffre de troubles mentaux et psychiques.

L’histoire :

Brighton, une petite bourgade près de Londres (UK), de nos jours.

Le Dr Carl Hogan soigne depuis plusieurs mois Samantha Winworth parce qu’elle fait d’horribles cauchemars, et qu’elle a des troubles mentaux et psychiques liés à son enfance qui ont resurgis après la séparation avec son compagnon Frank Sullivan, et des conflits qu’elle a eu avec sa défunte épouse Susan Kelly qui était aussi son amie.

Dr Carl Hogan : « Pourquoi, vous vous sentez mal ? »

Samantha Winworth : «  Je crois que c’est en lien avec mon enfance. Je n’avais pas de très bon rapport avec ma mère ! »

Dr Carl Hogan : « Vous êtes sûr, n’y a-t-il pas autre chose ? Votre relation avec Frank ? Et Susan Kelly son épouse, vous étiez tous les deux des amies ? Vous avez des remords parce que vous pensez qu’elle est morte à cause de vous, parce que vous avez pris son mari ! »

Samantha Winworth : « Non, c’est faux… »

Dr Carl Hogan : «  Faux… qu’est-ce qui est faux… dites-moi… que vous n’avez pas pris son mari ? »

Samantha Winworth : « Cette femme me détestait depuis le début de notre rencontre dans un club de bridges à Londres. C’est là que nous avons fait connaissance, et que plus tard, j’ai eu l’occasion de rencontrer son mari Frank. Quelque chose s’est passé entre nous, je l’ai ressenti. Notre attirance physique était trop forte pour y résister. Susan ne l’a pas comprise, ni acceptée, ni supportée. Elle m’en a voulu « à mort » ! »

 

 

Dr Carl Hogan : « Et depuis, vous avez des remords, la mauvaise conscience vous taraude et vous poursuit parce que vous avez trahie sa confiance alors que vous étiez toutes deux des amies très proches ? »

Samantha Winworth : « Non, je n’ai pas supporté que Frank me quitte pour une autre femme… Ce salaud m’a laissé tomber pour une femme plus jeune. »

Dr Carl Hogan : « Et vous vous sentiez aussi coupable de la mort de son ex-épouse Susan ? »

Samantha Winworth : « Au début, c’est vrai, nous étions toutes les deux des amies très proches et très complices… et puis tout à très vite dégénérer à cause de Frank. »

Dr Carl Hogan : « Oui, mais c’est vous qui l’avait séduite, non ? Susan n’avait-elle pas des raisons légitimes de vous en vouloir ? Vous avez pris son mari alors que vous étiez amies et qu’elle vous faisait confiance… »

Samantha Winworth : « Non, Non… Je me sens mal… Tout le monde va bien sauf moi… Elle m’a persécutée… Elle m’a menacée… Elle m’a pourrie la vie… Elle voulait constamment me nuire. »

 

 

Dr Carl Hogan : « Comment ça, pouvez-vous être plus précise à ce sujet ? »

Samantha Winworth : « Je recevais régulièrement des coups de fils, chez moi, tard le soir… ainsi que des lettres anonymes insultantes et menaçantes cela a duré pendant plus d’un an, un an avant sa tragique disparition et cela a continué après… »

Dr Carl Hogan : « Comment est-ce possible ? Cela ne pouvait pas être Susan puisqu’elle était morte dans un accident ? »

Samantha Winworth : « Mais non, je sais que c’était bien elle qui envoyait ces courriers et qui passait ces coups de fils parce que c’était sa voix au téléphone et son écriture, je l’ai reconnu et qu’elle savait tout de moi de ma relation avec Frank dans les moindres détails. »

Dr Carl Hogan : « Cela doit être une personne proche de vous qui vous connaît, et qui fait ces « mauvaises blagues » pour vous faire du tort ? C’est peut-être Frank ? Il veut à nouveau se rapprocher de vous ? »

Samantha Winworth : « Non, ce n’est pas possible. Frank est parti depuis longtemps, il file le parfait amour avec sa jeune compagne et depuis je ne l’ai jamais revue ! »

Dr Carl Hogan : « Alors qui d’autre ? Vous avez une idée ? »

Samantha Winworth : « Oui, c’est Susan. C’est forcément Susan ! »

Dr Carl Hogan : « Ce n’est pas possible Susan est morte depuis deux ans déjà. D’ailleurs, est-elle vraiment morte ? Est-on sûr de son décès ? Y-a-t-il un rapport, un constat, un avis de décès ? Des éléments sûrs et probants qui prouvent sa disparition ? »

Samantha Winworth : « Oui, absolument. J’ai son avis de décès confirmé par les autorités et nous avons assisté à son enterrement avec sa famille. »

Dr Carl Hogan : « Donc, ce n’est pas Susan ? »

Samantha Winworth : « Pourtant si, c’est forcément elle. C’est Susan ! Elle est revenue me pourrir la vie… Elle cherche à me faire « payer » pour Frank. Cette garce de Susan ! »

Le Dr Carl Hogan évoque les relations de Samantha Winworth avec sa mère quand elle était une petite fille selon une méthode bien particulière qui lui est propre dans le cadre d’un jeu de rôles.

 

 

Dr Carl Hogan : « Maman, tu m’as fait mal ! »

Samantha Winworth : « Non chérie, c’est faux… Je pense que tu as fait un cauchemar, les mamans ne font jamais de mal à leurs enfants. C’est ridicule ! »

Dr Carl Hogan : « Tu crois, en es-tu sûr ? »

Samantha Winworth : « Quelque fois, elles le font… Parfois, ce sont des mauvaises mamans, des méchantes mamans… »

Dr Carl Hogan : « Tu en connais ? Qui sont ces mamans ? »

Samantha Winworth : « La mienne l’était. Garce… Salope de mère !!! »

Dr Carl Hogan : « Non ma chérie, tu es très injuste avec moi. Les mamans ne font pas ça. Les mamans ne battent jamais leurs enfants. »

Samantha Winworth : « Toi, tu l’as fait. Tu m’as battu et griffé, n’est-ce pas ? »

Dr Carl Hogan : « Cette souffrance de ton enfance, cela ne t’évoque-t-il pas les relations conflictuelles avec Frank et Susan ? »

Samantha Winworth : « Pourquoi, quel rapport ? »

Dr Carl Hogan : « Samantha, ma chérie, tu sais que maman n’était pas une femme fidèle. Je trompais papa avec un autre homme et même avec des hommes. D’ailleurs, j’ai eu beaucoup d’amants dans ma vie comme toi ma chérie ! Tu aimes prendre les maris des autres femmes pour te venger de maman et de Susan, n’est-ce pas ma chérie ! »

Samantha Winworth : « Non… Non… Non… Arrête maman… Arrête maman… Je te déteste, tu as fait du mal à papa, je t’en veux pour ça… »

 

 

Dr Carl Hogan : « Et toi, ma chérie, tu as aussi fait du mal aux hommes que tu as fréquenté dans ta vie comme Frank ainsi qu’à Susan ? Susan me ressemble ma chérie, tu veux qu’elle soit punie comme maman. Tu as souhaité la mort de Susan comme celle de maman parce qu’elle était méchante et qu’elle trompait son mari et son monde avec son air et son apparence de petite bourgeoise respectueuse des conventions et des traditions. »

Dr Carl Hogan : « Oui, je m’envoyais « en l’air » avec tous les beaux-gars du quartier et des environs comme toi ma chérie ! Tu as fait la même chose que maman ! Tu es comme maman… nous nous ressemblons en fin de compte ! »

Samantha Winworth : « Non, c’est faux… c’est faux... Ce n’est pas vrai… Je te déteste… Je te hais ! C’est Susan la fautive ! C’est elle, cette garce de Susan… »

Dr Carl Hogan : « Tu es en colère ma chérie ? Vas-y montre-moi... Montre-moi ta colère... Montre-moi... Vas-y ne t’arrête pas en chemin… »

Samantha Winworth : « Que veux-tu dire maman ? »

Dr Carl Hogan : « Comment ça ? Qu’est-ce que tu as dit ? Je n’ai pas entendu… Tu as parlé avec une douce voix de petite fille que je n'ai pu entendre… Vas-y PARLE !!! Bon sang… Exprime ta COLERE !!! Exprime ta HAINE !!!... Exprime ta HAINE pleinement, va jusqu’au bout et ne t’arrête pas en chemin… Ne t’arrête pas Samantha…

Fin de la séance de thérapie entre le Dr Carl Hogan et Samantha Winworth.

Trois jours plus tard, Samantha rentre chez elle après avoir fait des courses à la boutique du quartier. Elle relève le courrier dans sa boîte à lettres, dépose ses courses et son sac à main sur la table du salon, elle met le courrier sur la table basse près de la télévision. Samantha a envie de se prendre un verre de whisky comme à l’accoutumé et s’installe dans le canapé face au poste de télévision. Elle voit la lettre non ouverte sur la table et a envie de la prendre, l’ouvrir et lire le courrier… Quand tout à coup, il y a un énorme bruit dans la cuisine… Un bruit infernal comme si tous les ustensiles ménagers étaient jetés avec violence par terre. Avec hésitation, elle se rend dans la cuisine pour voir ce qui se passe…

Et là, elle constate un dégât incroyable, toute la cuisine est retournée dans tous les sens ! C’est le « bazar total » ! Les verres, les assiettes, les bols, les ustensiles de cuisine et le grille-pain ont volés en éclat dans toute la pièce…

 

 

Quand Samantha pleine d’effroi face à cet incroyable spectacle lève la tête pour regarder au-dessus de l’armoire, elle voit deux petites créatures difformes, laides et affreuses, venues de nulle par, l’a regardé fixement, elles ont un petit anorak rouge avec une capuche et un maillet en bois dans la main droite… D’un seul coup, les créatures poussent un cri strident et se jettent sur Samantha et la frappent avec leurs maillets… Les créatures frappent… frappent avec acharnement et avec violence sans s’arrêter pris par une frénésie de haine et de violence absolue !!! Ce n’était pas les « petits nains de la montagne » venus aider et secourir Blanche-Neige mais des méchants Leprechauns maléfiques et démoniaques venus exploser la tête de la mère de famille ! Ils frappent, ils frappent sans relâche jusqu’à lui exploser le crâne… le sang gicle sur les murs… Samantha s’écroule dans une marre de sang, la bouche entre-ouverte, les yeux révulsés… Elle est morte sous les coups de ces affreuses créatures !!!

Quand la police arrive chez elle avec le Dr Carl Hogan pour constater le décès de Samantha et les dégâts matériels dans sa maison, le Dr Carl Hogan saisit le courrier que Samantha n’a pas ouvert et n’a pas lu… Il lit la lettre et il est stupéfait par les mots qu’il découvre sur le courrier anonyme : « Samantha, je t’avais promis que je me vengerai… tu vas payer pour avoir pris mon mari Frank… Je veux te voir crever la gueule ouverte ma chérie !!! Je veux que tu sois morte !!! Susan. »

Au même instant, un policier interpelle le Dr Carl Hogan et lui montre un ouvrage dans la bibliothèque de Samantha, il s’agit d’un livre sur le Golem, une créature mythique dans la tradition juive qui est un être artificiel, humanoïde, fait d’argile, incapable de parole et dépourvu de libre-arbitre, cette créature est créée, façonnée par son créateur afin de l’assister, de le défendre ou de jeter un sort maléfique sur son ennemi.

On n’a jamais su si c’était Frank le coupable des coups de fils et des lettres anonymes, si c’était simplement les délires psychiques de Samantha ou si c’était réellement Susan qui a accompli sa vengeance depuis l’au-delà… Le mystère restera entier…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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