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2 novembre 2022 3 02 /11 /novembre /2022 21:42

Les Forêts primaires

La préservation et le développement de la biodiversité

Une séquestration naturelle du carbone pour la préservation et la diversité de notre écosystème planétaire

Une solution efficace pour la régénération de la nappe phréatique et la fixation du CO²

 

 

Qu’est-ce qu’une forêt primaire ? C’est une forêt qui est restée indemne de toute activité humaine au cours de son existence, et ses processus écologiques n’ont connu aucune perturbation. Il s’agit également de « forêts vierges » pour désigner des écosystèmes riches et complexes.

Une biodiversité d’exception

Un tiers des forêts du monde sont encore des forêts primaires. Elles sont particulièrement concentrées en Amazonie, en Indonésie et dans le bassin du Congo. La Guyane française, avec 90 % de forêts primaires sur son territoire, représente l’une des zones les plus vastes. Tous ces écosystèmes sont des forêts tropicales, caractérisées par leur richesse biologique.

Les forêts tempérées primaires se trouvent, quant à elles, en Colombie-Britannique, aux Etats-Unis, en Tasmanie et en Patagonie. En Europe, seules quelques forêts sont restées vierges de toute exploitation. La forêt de Bialowieza en Pologne est la plus ancienne, et l’une des dernières, forêt vierge d’Europe, formée il y a 10.000 ans lors de la dernière glaciation. Elle est le refuge des derniers bisons d’Europe.

 

 

Chaque année, 15 millions d’hectares de forêts tropicales primaires, soit la superficie de l’Angleterre, sont déboisés. Une forêt secondaire pousse après la destruction d’une forêt vierge. Elle comporte cinq fois moins d’espèces végétales.

L’exploitation et la fragmentation des forêts ont débuté en Europe après la Seconde Guerre mondiale, à l’occasion de la grande reconstruction. D’après l’UNEP, le programme des Nations Unies pour l’environnement, plus de 80 % des forêts originelles ont été abattues au cours du siècle dernier : chaque jour, l’équivalent forestier d’un terrain de football disparaissait.

La déforestation n’est pas la seule activité en cause dans la dégradation des forêts. Certaines pratiques agricoles rendent les sols pauvres et acides, empêchant toute repousse. Pour lutter contre la perte des forêts primaires, des réseaux d’aires protégées, comme l’Office National des Forêts en France, apparaissent partout dans le monde. Ils participent à la réglementation et la surveillance de ces ressources naturelles.

Une forêt primaire est composée d’espèces indigènes où aucune trace d’activité humaine passée ou présente n’est clairement visible. Ce sont des forêts intactes (ou originelles), ou des forêts à haut degré de naturalité n’ayant jamais été détruites ni très exploitées, ni fragmentées, ni directement ou manifestement influencées par l’Homme. Elles sont capables d’assurer leur pérennité selon un processus évolutif appelé sylvigenèse.

 

 

Les forêts primaires sont des réservoirs de biodiversité qui présentent une valeur biologique et écologique très variable. Si les forêts tropicales et équatoriales sont dotées de hauts niveaux de biodiversité, les forêts tempérées et boréales ne peuvent contenir qu’un nombre limité d’espèces végétales et animales. Néanmoins, la superficie des forêts primaires fait partie de plusieurs indicateurs de l’état des écosystèmes forestiers et ces forêts vierges fournissent de nombreux services écosystémiques autres que la conservation de la biodiversité : conservation des sols et des eaux, séquestration du carbone et préservation de valeurs esthétiques, culturelles et religieuses.

Toutes les forêts anciennes ne sont pas primaires, elles sont dites secondaires quand elles sont régénérées depuis longtemps sur une forêt autrefois détruite ou dégradée, significativement modifiée ou exploitée par l’homme.

Dégradation et recul des forêts primaires

Les zones de forêts primaires sont de plus en plus rares dans le monde. Elles sont aussi de plus en plus fragmentées et isolées, en particulier dans l’hémisphère nord. La plupart des forêts dites anciennes n’y couvrent que de très faibles territoires (20 à 300 hectares) souvent sur des sols pauvres et acides.

 

 

Dans les années 1980, l’Europe a pris conscience de la nécessité d’en protéger les reliques, mais aussi de les intégrer dans un véritable réseau d’aires protégées, dont en Europe via le Conseil de l’Europe, dans le cadre d’un réseau écologique paneuropéen, mais ce travail n’a pas été subsidiairement suivi par les Etats-membres.

Entre 2014 et 2016, les forêts primaires ont perdu chaque année une surface de 90.000 km², équivalente à celle de l’Autriche, et le rythme de destruction s’accélère.

En 2018, l’université du Maryland estime qu’au rythme actuel, les forêts primaires auront disparu d’ici 2030 au Paraguay, au Laos et en Guinée équatoriale, et d’ici 2040 en Centrafrique, au Nicaragua, en Birmanie, au Cambodge et en Angola.

Une reforestation des forêts primaires dégradées

Depuis les années 1990, beaucoup d’écologues soutiennent la thèse selon laquelle une forêt primaire ayant subi un déboisement anarchique a peu de chance de régénérer naturellement. En effet, la repousse des végétaux après coupe ou incendie d’une forêt primaire donne une forêt secondaire. Or, l’écologue américaine, Robin Chazdon et ses collègues costaricains ont constaté au cours de décennie d’études de chronoséquences de forêts tropicales secondaires dans la station biologique de « La Selva », une reconstitution progressive du sous-bois et des étages supérieurs occupés par un mélange de plantes et d’arbres, y compris par des essences d’intérêt commercial. L’écosystème forestier ainsi reconstitué accomplit ses fonctions écologiques essentielles, et assure un retour à la biodiversité.

 

 

Même s’il convient de rester prudent sur ces études, la régénération naturelle de la forêt primaire apparaît comme une voie intéressante à la reforestation des millions d’hectares décidés par l’ONU dans le cadre du Défi de Bonn (350 millions d’hectares de reforestation d’ici à 2030). Cette solution de la régénération naturelle semble une alternative à la coûteuse plantation de monoculture d’arbres, même si elle prend plus de temps et que l’on ne sait pas exactement ce que l’on obtiendra en termes de composition d’essences. En effet, chaque site de régénération de forêt tropicale, même avec un sol et un climat similaire, « tend à suivre son propre chemin ».

Robin Chazdon, dans son livre « Second Growth », synthétise ses longues recherches sur la forêt secondaire et explique comment la forêt tropicale se régénère d’elle-même à moindre coût et à moindre effort, et ce qu’il faut faire si elle n’y parvient pas. Stephen Hubbell, écologue des communautés tropicales à l’université de Californie à Los Angeles salue la démarche de sa collègue. Maintenant que l’Homme a défriché les trois quarts des forêts primaires, les Etats portent un regard nouveau sur les forêts secondaires restantes, y voyant désormais un élément essentiel pour reconstituer la biodiversité et fournir des services écosystémiques tels que l’approvisionnement en eau potable et la fixation du CO².

En 2021, le botaniste français Francis Hallé lance un projet de régénération d’une forêt primaire en Europe qui devrait s’étendre sur plusieurs siècles, le principe étant de laisser se régénérer le tissu forestier sans intervention humaine.

Une très belle initiative et un beau projet pour la forêt à soutenir

Laisser se reconstituer une forêt primaire en Europe de l’Ouest

A l’initiative du botaniste Francis Hallé, l’association agit pour la création d’un vaste espace de dimension européenne et de grande superficie – environ 70 000 hectares – dans lequel une forêt intacte évoluera de façon autonome, renouvelant et développant sa faune et sa flore sans aucune intervention humaine, et cela sur une période de plusieurs siècles. Cette zone, restant à localiser, sera transfrontalière, avec une base française.

Parce que l’arbre nous est vital

L’arbre, avec son milieu floristique et faunistique, nous est vital. C’est de lui, des sommets de la canopée équatoriale africaine, que nous sommes venus. Le milieu qu’il anime, plantes, animaux, êtres vivants de toutes natures, la forêt dans toute sa liberté d’expression, est une condition d’existence de notre humanité. Il produit l’oxygène que nous respirons.

Il est urgent de laisser de vastes espaces naturels en libre évolution.

 

 

Qu’est-ce qu'une forêt primaire ?

Une forêt primaire est une forêt qui n’a été ni défrichée, ni exploitée, ni modifiée de façon quelconque par l’homme. C’est un joyau de la nature, un véritable sommet de biodiversité et d’esthétisme.

Captation du CO2, régulation du climat, réserve de biodiversité, reconstitution des ressources hydriques… ses bénéfices sont inestimables.

Une forêt primaire est beaucoup plus belle et beaucoup plus riche en formes de vie qu’une forêt secondaire, dégradée, appauvrie. En Europe de l’Ouest, ces forêts « gérées » ont progressivement remplacé les forêts primaires.

Pour obtenir une forêt primaire on estime qu’il faut 1000 ans à partir d’un sol nu, environ 800 ans à partir d’une forêt secondaire.

Pour les personnes éventuellement intéressées à apporter leurs contributions à cette association et à ce fantastique projet. Merci pour votre soutien. Cette diffusion d’information est une contribution purement bénévole.

Pour plus d’informations le site de l’association :

https://www.foretprimaire-francishalle.org/

 

 

 

 

 

 

 

 

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