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24 septembre 2024 2 24 /09 /septembre /2024 01:24

Vidéodrome

L’écran de télévision est devenu la rétine des yeux de l’esprit

Une descente en enfer où la réalité se mêle à la fiction

Partie 1 :

 

 

L’histoire et l’intrigue du film

Max Renn (James Woods) est programmateur pour une chaîne du câble spécialisée dans les contenus pornos soft ou de trop grande violence pour un grand public. Désireux de faire parler de lui, il est à la recherche d’un nouveau programme hardcore. C’est à ce moment que son hacker lui montre un programme qu’il dit avoir capté par piratage : Vidéodrome, une émission de torture, sans intrigue ni personnages. Max s’emballe pour ce filon. Sa nouvelle maîtresse, Niki Brand (Deborah Harry) rencontrée sur un plateau TV, est elle aussi très excitée par l’émission… au point de vouloir se rendre à Pittsburgh pour y participer. Max découvre de son côté que Vidéodrome n’est pas un show de fiction, mais un vrai snuff movie. De plus, le programme est un piège, diffusant à qui le regarde une onde provoquant une tumeur au cerveau, elle-même responsable de graves hallucinations. Son enquête lui fait découvrir un complot visant à utiliser sa chaîne pour diffuser l’émission à l’Amérique du Nord dans son entier.

 

 

L’analyse et le sens caché du film

Souhaitant partager son enthousiasme pour un programme pirate qu’il vient de découvrir, Max Renn définit Vidéodrome en ces termes : « It’s just torture and murder. No plot, no characters. Very, very realistic. I think it’s what’s next. » Sachant que le personnage vit de la programmation de films X (ou à caractère ultra-violent) c’est toute l’évolution de la pornographie, jusqu’au gonzo US et son minimalisme bestial que le spectateur d’aujourd’hui entend dans cette dernière assertion. De la même façon, quand des prisonniers se font molester et torturer par des tenues orangées, non pas en Malaisie, comme le croyait d’abord le témoin de ce spectacle, mais à Pittsburgh, c’est non seulement pour le spectateur du XXIème siècle le spectre du snuff movie qui fait surface mais aussi celui de Guantanamo.

 

 

Quand un spécialiste des médias y déclare que nous aurons bientôt tous un faux nom que nous arborerons dans ceux-ci, ce sont les pseudos d’Internet auxquels on pense immédiatement. Un certain consensus s’est fait autour de Vidéodrome, tant chez ses défenseurs que chez ses détracteurs pour en faire un film « prophétique » (annonciateur de certaines dérives pour les premiers, zélateur de celles-ci pour les seconds). Mais qu’est-ce qu’une œuvre qui a valeur de prophétie ? « Je n’ai jamais eu l’impression d’être un prophète, mais juste de décrire ce qui me paraissait évident : pour moi, c’était ce qui était en train d’arriver. Je pensais faire une description de ce qui se passait à l’époque. Et je crois que c’est ce qui se passait réellement, mais nous n’en étions qu’au début de ce qui allait devenir si universel et reconnu par tout un chacun. Sans doute est-ce ainsi que fonctionnent les prophéties. » David Cronenberg.

 

 

Le prophète est en ces termes celui qui capte les peurs d’une époque, ses tentations aussi, qui rend visible son inconscient sous une forme à la fois littérale et métaphorique. Ce que David Cronenberg dépeint (prophétise) ici, c’est la médiatisation croissante de la vie sociale, la colonisation de nos vies par la sphère médiatique, jusqu’à rendre poreuse toute frontière entre le privé et le public, l’intime et l’existentiel, le dedans et le dehors.

Le média est le message : La technologie sensuelle rivait au corps

Il y a à son origine trois éléments importants : un souvenir d’enfance de David Cronenberg, quand captant par les ondes hertziennes des chaînes auxquelles il n’était pas abonné dans une mauvaise qualité, il fantasmait la nuit sur leur contenu; un débat d’époque sur le degré de sexe et de violence tolérable à la télévision (Max Renn est invité dans un de ces interminables talk-shows sur le sujet auxquels Cronenberg était lui aussi convié) ; les théories de Marshall McLuhan, sociologue spécialiste des médias enseignant à l’Université de Toronto dont les théories ont marqué l’étudiant Cronenberg, avant qu’il n’en fasse un usage fort personnalisé et dont le Professeur O’Blivion de son film est un double explicite. Selon une formule devenue classique de McLuhan, « le média est le message », ce qui signifie que la valeur de ce qu’apporte un média à notre vie ne doit pas tant être jugé à son contenu qu’au dispositif technologique même qu’il implique, modèle expliquant toutes les révolutions techniques, de l’imprimerie à Internet.

 

 

Marshall McLuhan insiste sur le caractère sensoriel du technologique, mobilisant nos sens de la vue au toucher… idée qui ne pouvait que séduire un cinéaste chez qui toute évaluation de l’existence passe par une analyse de ce qui advient au corps. Vidéodrome regorge d’excroissances (ces protubérances vaginales au ventre dans lesquelles on insère une cassette vidéo), de fusions de la chair et de l’outil (cette arme incrustée dans la main) signifiant la façon dont la technologie est une extension de nous-mêmes… et comment elle façonne nos corps en retour. McLuhan était aussi un fervent catholique, dont les théories flirtent toujours avec une certaine forme de mysticisme, ce que Cronenberg ironise en faisant de l’antre du personnage une sorte de lieu de culte syncrétique. Le cinéaste n’est pourtant pas lui-même à l’abri de cette tentation : tout son film peut être vu comme un chemin de croix du personnage le menant à une nouvelle mystique, à la fois athée et non-puritaine. Cronenberg est par excellence le cinéaste du sacré hors du religieux.

L’intelligence artificielle (IA) au service des robots sexuels

Des scientifiques et ingénieurs appliquent une technologie de type ChatGPT aux robots sexuels, dans le but de créer des compagnons interactifs alimentés par l’IA face à des défis techniques et éthiques.

En Chine, l’étape IA + Robot sexuel vient de franchir un cap. À Shenzhen, Starpery Technology (ST), un important producteur de poupées pour adultes, est en train de former son propre modèle de langage à grande échelle pour améliorer son produit grâce à l’intelligence artificielle. Ces poupées sexuelles aux capacités inédites – disponibles sous forme masculine ou féminine – sont annoncées prochainement sur ce marché très particulier.

 

 

Pour atteindre ces objectifs l’entreprise doit surmonter deux principaux défis : la capacité de la batterie et les muscles artificiels. Les robots humanoïdes n’ont pas assez de place pour accueillir de grosses batteries, et les moteurs actuels manquent de la souplesse des muscles humains. De plus, les poupées peuvent peser jusqu’à 40 kg, ce qui est trop lourd pour le moteur et présente un risque de chute ou de blessure pour l’utilisateur. ST s’efforce donc de réduire le poids en améliorant les matériaux et les processus de production.

Outre les défis techniques, des considérations éthiques apparaissent. Les robots sexuels pilotés par l’IA pourraient brouiller les frontières éthiques et renforcer les attitudes néfastes concernant le consentement et les stéréotypes sexistes négatifs. Une dépendance excessive à l’égard des compagnons IA pour l’épanouissement sexuel ou émotionnel pourrait affecter la capacité d’un utilisateur à nouer des relations saines avec de vraies personnes.

D’autres fabricants, comme WMdoll et EXdoll, prévoient également de lancer des produits interactifs intégrant l’intelligence artificielle. Voilà qui va rapidement poser un vrai problème. Le développement rapide des robots sexuels dépasse les cadres juridiques et réglementaires existants, créant une zone grise concernant leur utilisation, leur propriété et les responsabilités des fabricants et des utilisateurs.

 

 

Les robots IA vont remplacer la sexualité humaine

Dans un futur proche, les robots IA seront si réalistes qu’ils vont vous faire oublier les relations sexuelles entre humains. C’est la prédiction affolante de Mo Gawdat, ancien cadre éminent de Google.

Tout le monde a besoin d’amour. Malheureusement, ce n’est pas toujours facile de le trouver dans notre société moderne.

En France, selon l’INSEE, le nombre de personnes vivant seules a été multiplié par trois entre 1962 et 2019. Le pourcentage est passé de 6 % à 17 % de l’ensemble de la population et le total de célibataires atteindrait 18 millions en 2023.

 

 

A l’ère des réseaux sociaux et des applications de dating, trouver l’âme sœur est devenu encore plus difficile pour les hommes. Une étude menée par Tinder révèle que 80 % des hommes se disputent 20 % des femmes les moins attractives, tandis que 80 % des femmes veulent les 20 % d’hommes les plus attirants.

Autant dire que se mettre en couple est devenu un véritable parcours du combattant pour un jeune homme lambda, et les choses ne risquent pas d’aller en s’arrangeant.

Et si la solution à cette pénurie d’amour était l’intelligence artificielle ? Pouvons-nous imaginer un monde où chacun est pleinement épanoui sentimentalement et sexuellement grâce aux robots IA ?

 

 

Puces cérébrales et décharges de plaisir

C’est précisément ce que prédit Mo Gawdat, ancien cadre de Google. Selon lui, les robots humanoïdes sexuels ultra-réalistes vont bientôt rendre les relations intimes entre humains totalement obsolètes.

Invité par le podcast Impact Theory, l’ancien Chief Business Officer de Google X a affirmé que la réalité virtuelle et la réalité augmentée permettront très prochainement d’avoir des expériences sexuelles indistinguables de la vie réelle.

Et si ce pronostic peut sembler surprenant, force est d’admettre que l’expert a des arguments solides. Il invite notamment à « penser à toutes les illusions que nous sommes à présent incapables de déchiffrer ».

 

 

Une réflexion qui évoque notamment la déferlante d’images et vidéos DeepFakes générés par l’IA qui inondent le web, désormais très difficiles à déceler à tel point que de nombreux internautes se laissent piéger chaque jour.

De plus, comme il le souligne, « le sexe se passe dans le cerveau, au bout du compte ». La partie physique n’est « pas difficile à simuler », comme l’humain le fait déjà depuis bien longtemps avec les sextoys pour hommes et femmes toujours plus sophistiqués.

Or, avec l’émergence de technologies comme l’implant cérébral Neuralink d’Elon Musk, permettant de connecter directement les machines au système nerveux, Mo Gawdat est convaincu que le besoin de partenaires humains sera éliminé.

Bienvenue dans « Le Meilleur des Mondes » du sexe robotique IA et de l’effrayante prophétie de Vidéodrome !

 

 

Vidéodrome (1983) : Les prophéties du Professeur Brian O’Blivion :

« La réalité vaut moins que la télévision » - « L’écran de télévision est devenu la rétine des yeux de l’esprit » - « O’Blivion n’est pas mon vrai nom, c’est mon nom de télévision. Bientôt, chacun de nous sera obligé de changer de nom. Ces nouveaux noms seront destinés à résonner dans le tube cathodique ». (L’avènement de l’Internet, des Réseaux Sociaux et des pseudos numériques).

Vidéodrome c’est : « L’impression qu’un monde technologique tentaculaire laisse sur nos sens humains ; de la fascination et de l’horreur du sexe et de la violence ; et des limites de la réalité et de la conscience ».

Vidéodrome est un véritable film de snuff diffusé avec des intentions sinistres depuis un endroit apparemment improbable. Avec l’aide d’un professeur décédé depuis longtemps, le Pr Brian O’Blivion, Max Renn découvre que le Vidéodrome est la création d’une cabale politique américaine obscure.

 

 

A sa sortie en 1983 le film Vidéodrome reçut un accueil très critique, et fut totalement incompris par le public, ce fut d’ailleurs un retentissent échec commercial. Pourtant, a bien des égards le film est totalement prophétique, il annonce avant l’heure, la naissance d’Internet et des Réseaux Sociaux, la débauche de sexe et de violence en ligne, l’accoutumance et l’obsession aux écrans, l’insensibilité sociale et émotionnel de l’humain face à la machine qui redéfinit nos vies et nos réalités. Il annonce aussi une prochaine et terrible « descente aux enfers » de l’humanité avec les technologies du futur : Metaverse, Robotique, Intelligence Artificielle (IA), Univers virtuels se superposant sur l’écran de la réalité (Matrix) conduisant à l’horreur de l’aliénation sociale et humaine réduisant l’homme en un objet de consommation et de distraction totalement asservit par une société totalitaire, totalisante et obsessionnelle sur nos vies et nos désirs les plus intimes. L’horreur absolue devenue réalité !

« Le media est le message » cette phrase célèbre de Marshall McLuhan résume bien le fait que le moyen par lequel nous choisissons de communiquer a autant, sinon plus, de valeur que le message lui-même.

Vidéodrome : Prophétique sur notre rapport obsessionnel aux écrans dont les contenus déforment notre appréhension du monde réel, Vidéodrome nous revient quarante ans après sa sortie confidentielle au cinéma. Non seulement le chef d’œuvre de David Cronenberg n’a pas pris une ride, mais il trouve une pertinence nouvelle alors que les GAFA se positionnent sur le Metaverse.

Vidéodrome, chef d’œuvre intemporel de David Cronenberg, permet de réactualiser notre perception de ce film qui fit les grandes heures des vidéoclubs dans les années 1980. Présenté à sa sortie comme une série B de science-fiction, le film a gagné au cours des décennies qui ont suivi une réputation grandissante liée à sa dimension visionnaire, annonçant à la fois la place centrale qu’allaient occuper les écrans dans nos vies, mais aussi la télé poubelle et l’explosion de YouTube.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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