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16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 19:30

Le Spiritisme

 

La doctrine spirite fut codifiée en 1857 par un français du nom d’Hippolyte Léon Denizard Rivail qui deviendra plus tard le célèbre Allan Kardec. Voilà cent trente-six ans que l’esprit de ce grand homme est retourné vers les grands espaces éthérés qui fascinaient tant. Pendant ce temps, sa doctrine s’est répandue un peu partout dans le monde et ses adeptes se sont comptés par millions.


 

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Une multitude d’associations, de groupes d’études, de fédérations, d’instituts, de cercles ont vu le jour. Des publications dans toutes les langues ont contribué à faire mieux connaître sa doctrine. Hippolyte Rivail naquit en 1804 à Lyon. Son père était un homme de loi. Dès son plus jeune âge, il marqua un goût prononcé pour les sciences et la philosophie. Il fit ses premières études à Lyon puis, à l’âge de dix ans, il fut envoyé en pension en Suisse où il reçut une solide éducation auprès du professeur Pestalozzi dont il devint l’un des disciples les plus éminents.

 

Il passe en Suisse six années capitales. Il termina bachelier ès lettres et ès sciences, docteur en médecine et éminent linguiste. Fort de ce savant bagage, il décida de devenir enseignant. En 1826, il ouvrit une école à Paris grâce à l’un de ses oncles qui devint son bailleur de fonds. Son institut était semblable à l’établissement d’Yverdun et propageait le système éducationnel de Pestalozzi. Rivail publia une vingtaine d’ouvrages consacrés à la grammaire, aux mathématiques et à la réforme de l’éducation. Peu à peu, il se forgea une réputation d’éducation progressiste et d’écrivain.

 

En 1832, il épousa à Paris la gracieuse Amélie Boudet, institutrice de son état. En 1834, suite aux revers de fortune de son oncle et associé qui avait la passion du jeu, Rivail fut contraint de fermer son école. Il prit un emploi de comptable, continua à donner des leçons particulières à son domicile et traduisit des ouvrages en allemand et en anglais. Cet infatigable travailleur proposa des plans pour l’amélioration de l’instruction publique. De par son éducation, Rivail possédait des idées bien arrêtées et était peu imaginatif. Il était d’un naturel sceptique. Son raisonnement était précis et logique.

 

En 1848, aux Etats-Unis, les membres de la famille Fox devinrent subitement célèbres pour les manifestations paranormales qui se tenaient régulièrement dans leur maison : déplacements d’objets, coups mystérieux dans les murs… Pour la première fois, des morts semblaient vouloir entamer un dialogue avec des humains.

 

Ces faits marquèrent le début du mouvement spirite qui fit bientôt fureur à Paris et dans de nombreuses villes européennes. Partout, les guéridons, les tablettes de oui-ja et autres supports de communication entrèrent en action. Tout le monde voulait retrouver des êtres aimés et dialoguer avec eux par l’intermédiaire des médiums. Chacun espérait entre en communication spirituelle avec les plus grands esprits que la Terre ait portés.

 

Rivail entendit parler pour la première fois des « tables tournantes » en 1854. D’abord, il resta incrédule. « J’y croirai quand je le verrai de mes propres yeux et quand on m’aura prouvé qu’une table a un cerveau pour penser, des nerfs pour sentir et qu’elle peut devenir somnambule. Jusque là, permettez-moi de n’y voir qu’un conte à dormir debout !… J’en étais donc à la période d’un fait inexpliqué en apparence, contraire aux lois de la nature, et que ma raison repoussait. Je n’avais encore rien vu ni rien observé ; les expériences faites en présence de personnes honorables et dignes de foi me confirmaient dans la possibilité de l’effet purement matériel, mais l’idée d’une table parlante n’entrait pas encore dans mon cerveau ». Déclara-t-il.

 


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En 1855, Rivail rencontra M. Carlotti, un vieil ami, qui l’entretint avec enthousiasme de ces phénomènes pendant plus d’une heure : « Vous serez un jour des nôtres ! lui dit-il. Rivail lui répondit : « Nous verrons cela plus tard. » La même année, il rencontra M. Fortier, un magnétiseur, M. Pâtier et Mme Plainemaison, qui évoquèrent la réalité de ces phénomènes sur un ton grave, froid, calme et pondéré.

 

Cet entretien lui fit une vive impression, et, quand ils lui proposèrent d’assister aux expériences qui se tenaient chez Mme Plainemaison, au n° 18, rue GrangeBatelière, Rivail accepta avec enthousiasme. Un rendez-vous fut pris pour une séance de tables tournantes. Pour la première fois, Rivail fut témoin du phénomène dans des conditions telles que le doute n’était pas permis. Il vit quelques essais imparfaits d’écriture automatique sur une ardoise. Sous les futilités apparentes du « jeu » de divertissement que l’on faisait de ces phénomènes, Rivail entrevit quelque chose de sérieux. Ces faits devaient bien avoir une cause.

 

Il se mit à fréquenter assidûment les séances hebdomadaires qui se tenaient au domicile de la famille Baudin. Il observa attentivement tous les phénomènes et leur appliqua une stricte méthode d’expérimentation.

 

Il déclara : « Je voyais bien, que sous cette futilité apparente, il se passait quelque chose de très significatif et de très sérieux, la révélation d’une nouvelle loi, en quelque sorte… Je décidai alors d’approfondir cela. » En étudiant les effets, il chercha à remonter aux causes par la déduction et l’enchaînement logique, n’admettant une explication comme valable que lorsqu’elle pouvait résoudre toutes les difficultés de la question.

 

Il comprit la gravité de l’exploration qu’il allait entreprendre et entrevit dans les phénomènes observés, la clef du problème du passé et de l’avenir de l’humanité. Un des premiers résultats de ses observations fut que les esprits qui communiquaient lors des séances étaient les âmes de personnes décédées. Ils ne possédaient ni la souveraine sagesse ni la science infuse. Leur savoir était borné au degré de leur avancement. Ils n’étaient pas infaillibles. Le fait de pouvoir communiquer avec eux prouvait l’existence d’un monde invisible. Cette découverte constituait aux yeux de Rivail, un champ immense ouvert d’investigations.

Il s’aperçut que chaque entité, à titre individuel, ne diffusait qu’une partie des enseignements et qu’il appartenait à l’observateur de reformer l’ensemble à l’aide des documents collationnés et coordonnés.

 

Il déclara : « J’agis avec les esprits, comme je l’aurais fait avec des hommes. Ils furent pour moi, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, des moyens de me renseigner et non des révélations prédestinées. » Au début, Rivail fut sur le point d’abandonner ses expérimentations, mais il les poursuivit, sous les pressantes sollicitations de Carlotti, René Taillandier, membre de l’Académie des sciences et de l’écrivain Victorien Sardou. Ce dernier lui demanda de prendre connaissance de cinquante cahiers de communications diverses provenant d’esprits désincarnés et de les mettre en ordre. Le travail était de taille. Rivail ne se montra pas très enthousiaste à cette idée.

 

Un soir, l’esprit protecteur de Rivail lui donna, par l’intermédiaire d’un médium, une communication personnelle dans laquelle il lui disait l’avoir rencontré dans une précédente existence, au temps des Druides. Il s’appelait alors Allan Kardec. L’esprit lui promit de le seconder dans la tâche qu’on lui avait confiée. Rivail se mit alors au travail. Il fut frappé par « la sagesse et la charité des entretiens ». « Jusqu’alors », dit-il, « les séances chez M. Baudin n’avaient aucun but déterminé. J’entrepris d’y faire résoudre les problèmes qui m’intéressaient au point de vue de la philosophie, de la psychologie et de la nature du monde invisible. J’arrivais à chaque séance avec une série de questions préparées et méthodiquement arrangées. Il y était toujours répondu avec précision, profondeur et d’une façon logique. Dès ce moment, les réunions eurent un tout autre caractère… Je n’avais d’abord en vue que ma propre instruction. Plus tard, quand je vis que tout cela formait un ensemble et prenait les proportions d’une doctrine, j’eus la pensée de les publier pour l’instruction de tout le monde. »

 

Ce sont ces mêmes questions qui, successivement développées et complétées, ont fait la base du « Livre des Esprits ». Rivail poursuivit ses travaux, en séances particulières, avec plus de dix médiums différents. C’est de la comparaison et de la fusion de toutes les réponses classées et remaniées qu’il écrivit son célèbre « Livre des Esprits », en 1857. Au moment de le publier, il se demanda sous quel nom il allait le signer. Son nom étant trop connu du monde scientifique en raison de ses travaux antérieurs, il prit le parti de signer du nom d’Allan Kardec, celui qui lui avait été donné par son esprit protecteur.

 

Cet ouvrage comprenait plus de cinq cents questions, réponses et commentaires personnels. Il allait devenir la véritable « Bible » du spiritisme. Rivail écrivit par la suite une série d’ouvrages dont le contenu lui avait été dicté par les esprits supérieurs, par l’intermédiaire de médiums : Le Livre des médiums (1861), Les Evangiles selon le spiritisme (1864), Enfer et Paradis (1865) et Genèse (1867). Il fonda aussi sa célèbre « Revue spirite ». Les livres de Kardec représentent une source capitale de références. Ils constituent l’étude la plus claire et la plus complète à ce jour sur le monde invisible. Kardec fut un « compilateur génial de faits écrits par des intelligences de l’au-delà ». J’ai étudié les faits avec beaucoup de soin et de persévérance ; je les ai assemblées, comparés, et j’en ai tiré des conclusions » déclara-t-il. Mais Kardec se méfiait de ce que pouvaient révéler les morts : « Il ne manque guère d’écrivains au ciel mais tout comme sur la Terre, les bons écrivains sont rares. Certains esprits en savent moins que nous ! »

 

A travers une argumentation rigoureuse et très bien documentée, Kardec tenta de démontrer l’existence des esprits : il définit clairement les diverses manières dont ils se manifestaient aux vivants. Il classifia les esprits et les médiums en diverses catégories. « Non ! les morts ne sombrent pas dans le néant ! Ils vivent dans d’autres sphères de réalité selon leurs mérites sur la Terre et ils brûlent d’envie d’entrer en contact avec ceux qui sont restés de ce côté-ci de la Porte… » déclara-t-il. Vingt ans avant la fondation de la société anglaise de recherches psychiques, et bien avant la grande époque de la psychanalyse au cours de laquelle Janet et Charcot étudièrent les phénomènes avec une approche beaucoup plus clinique, Kardec avait déjà publié des exposés détaillés de plusieurs cas remarquables dans sa Revue spirite. Ses travaux ne furent évidemment guère appréciés par l’Eglise qui mit ses ouvrages à l’index, dès 1866. Suite à l’incendie de ses livres à Barcelone, Kardec déclara : « On peut brûler les livres, pas les idées ! ».

 

La science ne prit pas non plus les témoignages spirites en considération. Difficile d’admettre que Napoléon ou Jésus-Christ descendaient de leur sphère pour tenir des propos anodins, quand ils n’étaient pas totalement dépourvus de bon sens. Malgré tout, certains dialogues méritaient que l’on s’y intéresse. C’est ce que firent les fondateurs de la Society for Psychical Research, en Angleterre. L’un d’entre eux, Frédéric Myers, écrivait en 1891 : « Nous avons réuni des milliers de cas qui nous paraissaient présenter suffisamment de critères intéressants pour qu’on puisse en tirer des conclusions favorables en ce qui concerne la survie de l’âme. Certains demeurent néanmoins litigieux. Mais il en est un grand nombre qui prêchent en faveur d’une communication des vivants avec les morts par le vecteur d’une faculté parapsychique inconnue… »

 

Myers et ses collaborateurs s’attardèrent à étudier les communications des médiums. Ils s’intéressèrent à toutes les manifestations témoignant de l’existence d’un autre monde, rassemblant une fantastique documentation de dépositions et de procès-verbaux signés par des personnes au-dessus de tout soupçon et dénuées de mysticisme…

 

Camille Flammarion, le grand savant français du début du siècle, entreprit le même travail d’investigation. Il estima que la science devait prendre en considération les témoignages troublants qui constituaient peut être des données objectives sur l’après vie. Ses ouvrages tels « La Mort et son mystère » et « Après la mort » constituent aujourd’hui encore une véritable mine d’anecdotes parfaitement crédibles et dignes de foi. Flammarion était un scientifique. En conclusion de son enquête, il déclara : « Nous savons que l’homme spirituel existe et qu’il ne meurt pas. Tout tend à prouver qu’il nous est possible de savoir ce qu’il devient après que son corps physique a disparu. »

 

Il fallut plus cinquante ans pour que d’autres savants décident de poursuivre ses travaux. Citons le Docteur Raymond Moody qui fut le premier à établir une sorte de « programme type » de l’après-mort et à analyser chaque stade de l’expérience en détails, dans son célèbre livre « La vie après la vie ». Evoquons également les rapports privilégiés du Docteur Elizabeth Kübler-Ross avec ses patients en stade terminal qui lui confièrent bien des secrets au seuil de cette terrible mais inéluctable échéance.

 



le manoir hante et les 999 fantomes the haunted mansion 200

 

 

 


 

 

 

 

La Doctrine spirite

 

Le spiritisme vient du mot anglais spirit signifiant « esprit ». Selon Kardec, le spiritisme est « une science qui traite de la nature, de l’origine et de la destinée des esprits, et de leurs rapports avec le monde corporel. » Le spiritisme ne relève pas de la superstition, de l’occultisme ni de la magie. C’est une science qui a ses lois, ses principes et ses règles. Son but est d’observer les manifestations de l’au-delà.

 


 

Jeune fille et spiritisme

 

 

C’est aussi un art, car si tout le monde peut le pratiquer, peu de personnes excellent réellement dans la communication spirituelle avec les trépassés. Le spiritisme a pour principe qu’il existe deux mondes, le visible et l’invisible, ce dernier étant peuplé d’esprits constitués d’une matière subtile, invisible, inaccessible à nos sens « normaux ». Les deux plans parallèles interagissent perpétuellement l’un sur l’autre. Le spiritisme a mis en exergue le rôle des médiums, ces êtres doués de perceptions extrasensorielles, capables de percevoir les entités et agissant en tant qu’intermédiaires entre notre monde et celui de l’au-delà.

 

Le spiritisme est aussi une philosophie humaniste qui tente de répondre à nos questions existentielles. Ce n’est pas une religion, encore moins une secte. Les spirites croient à une force créatrice remplie d’amour mais ils ne la nomment pas. Il n’y a ni dogmes, ni cérémonies rituelles, ni temples, ni institutions, ni hiérarchies. Les anges et les démons n’y sont jamais mentionnés. Si le spiritisme possède bien une doctrine propre, il reste tolérant et laisse à chacun la possibilité de se forger sa propre opinion.

 

Ils croient fermement à la survivance de l’âme après la mort, à la communication spirituelle, à la médiumnité et à la réincarnation. Ils pensent que l’esprit est créé ignorant, puis qu’il évolue de vie en vie. Nous représentons la somme de tout ce que nous avons été dans le passé. Dans notre existence, nous devons viser à la perfection de notre état. Nous nous réincarnons autant de fois qu’il le faut pour atteindre cet objectif. Ce travail de purification individuel constitue le maillon d’une chaîne de solidarité où chacun fait évoluer son prochain, faisant ainsi progresser la conscience collective de l’humanité. La réincarnation nous permet d’exercer notre libre arbitre, en fonction des épreuves auxquelles nous sommes confrontés de vie en vie.




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Les spirites pensent que l’homme est composé de trois éléments : le corps physique, l’âme ou esprit, et le périsprit, sorte de corps intermédiaire semi-temporel. A la naissance, nous revêtons des formes matérielles périssables, et lorsque nous mourons, seul subsiste notre esprit qui peut revenir sous une autre forme incarnée.

 

A travers les dialogues avec les décédés, le spiritisme cherche à comprendre le sens de la vie, à rendre l’homme meilleur, tant du point de vue moral que spirituel. Face à une société matérialiste qui n’a jamais réellement répondu à aucune interrogation métaphysique, qui nous leurre avec de faux objets de bonheur factice et qui ne nous rend à l’évidence pas heureux, face à des religions dogmatiques empruntes de dévotion et de fanatisme, le spiritisme tente une approche beaucoup plus sociale, humaine et universelle. Il vise à l’émancipation de l’être.

 

Il donne à l’homme les moyens de s’ouvrir à Dieu, sans institution ni clergé. Le spiritisme touche aux bases fondamentales de toutes les religions : l’existence de Dieu, celle de l’âme et de la vie après la mort. A travers les communications avec les esprits, il tente de percer les grands mystères divins : ses lois, ses rythmes, ses cycles. La révélation spirite incite les hommes à plus d’amour, de fraternité, de respect les uns envers les autres et aussi à plus de compréhension des lois de l’évolution. La mort n’est qu’un passage d’un état vers un autre. L’esprit est immortel et en constante évolution. Dans son livre « L’au-delà et la survivance de l’être », Léon Denis déclare à quel point le Spiritisme est consolant : « Aux moments difficiles de votre vie, à l’heure des épreuves, quand vous perdrez un être aimé, ou si vos espérances longtemps caressées viennent à s’écrouler, lorsque votre santé s’effondrera, lorsque votre vie s’affaiblira lentement, et que vous verrez s’approcher l’heure finale, celle où il faut quitter la terre ; si, à ces moments, l’incertitude ou l’angoisse vous serrent le cœur, alors souvenez-vous de la voix qui aujourd’hui vous dit : Oui, il y a un Au-delà ! Oui, il y a d’autres vies ! Rien n’est perdu de nos souffrances, de nos travaux, de nos larmes. Aucune épreuve n’est inutile ; nul labeur n’est sans profit, aucune douleur sans compensation… Ayez confiance dans les forces intérieures cachées en vous, confiance en l’avenir sans fin qui vous est réservé. Ayez la certitude qu’il y a dans l’Univers une Puissance souveraine et paternelle, qui a tout disposé avec ordre, justice, sagesse, amour. Cela vous inspirera plus d’assurance dans la vie, plus de courage dans l’épreuve, plus de foi en vos destinées. Et vous avancerez d’un pas ferme dans la voie infinie qui s’ouvre devant vous. »

 

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