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8 mars 2021 1 08 /03 /mars /2021 02:04

Nidana et Maya : Les Causes de la Misère

L’illusion de la forme et des apparences

 

 

« La beauté de la mort, c’est la présence. Présence inexprimable des âmes aimées, souriant à nos yeux en larmes. L’être pleuré est disparu, non parti. Nous n’apercevons plus son doux visage, nous nous sentons sous ses ailes. Les morts sont les invisibles, mais ils ne sont pas les absents. » Victor Hugo, Discours sur la tombe d’Emilie de Putron, 19 janvier 1865.

« Les Sept Chemins de Béatitude n’étaient pas. Les Grandes Causes de la Misère n’étaient pas, car il n’y avait personne pour les produire, et personne pour tomber dans leur piège.

« Il y a « Sept Sentiers » ou « Voies » conduisant à la « Béatitude » de la Non-Existence, qui est l’Etre, l’Existence et la Conscience absolus. Ils n’étaient point, parce que l’Univers était jusqu’alors vide, et n’existait que dans la Pensée Divine.

« Car ce sont les douze Nidânas, ou Causes de l’Etre. Chacune est l’effet de la cause antécédente, et, à son tour, la cause de son successeur ; la somme totale des Nidânas est basée sur les Quatre Vérités, doctrine qui caractérise spécialement le système Hinayâna. Elles appartiennent à la théorie qui dit que tout subit le courant de la loi, loi inéluctable qui produit le mérite et le démérite, et finalement met Karma en pleine action. C’est un système basé sur la grande vérité qu’on doit redouter la réincarnation parce que l’existence dans ce monde n’apporte aux hommes que souffrance, misère et douleur ; la mort même étant incapable d’en délivrer les hommes, puisque la mort n’est qu’une porte par laquelle ils passent à une autre vie sur la terre, après un peu de repos sur son seuil, le Dévachan. Le Système Hinayâna, ou Ecole du Petit Véhicule, date de temps très anciens, tandis que le Mahâyâna, ou Ecole du Grand Véhicule, est d’une période plus récente ; il a commencé après la mort de Bouddha. Cependant les doctrines de cette dernière école sont aussi vieilles que les montagnes qui ont été le siège de pareilles écoles depuis des temps immémoriaux, et, en réalité, l’Ecole Hinayâna et l’Ecole Mahâyâna enseignent toutes les deux la même doctrine. Yâna, ou Véhicule (sanscrit Vahan) est une expression mystique, les deux « Véhicules » inculquent la doctrine que l’homme peut éviter les souffrances d’une renaissance, et même la fausse béatitude du Dévachan, en obtenant la Sagesse et la Connaissance qui, seules, peuvent dissiper les fruits de l’Illusion et de l’Ignorance.

Mâyâ, ou illusion, est un élément qui entre dans toutes les choses finies, car tout ce qui existe n’a qu’une réalité relative et non absolue, puisque l’apparence, que le noumène  caché revêt pour un observateur donné, dépend du pouvoir de discernement de ce dernier. Pour l’œil non exercé du sauvage, une peinture est d’abord une confusion dépourvue de sens, de lignes et de taches de couleurs, tandis qu’un œil cultivé y voit tout de suite un visage ou un paysage. Rien n’est permanent, à l’exception de l’unique Existence cachée et absolue qui contient elle-même les noumènes de toutes réalités. Les existences appartenant à chaque plan d’être, jusqu’aux Dhyân Chôhans (Archanges) les plus élevés, sont, comparativement, comme les ombres jetées par une lanterne magique sur un écran incolore. Néanmoins, toutes ces choses sont relativement réelles, car l’observateur est, lui aussi, une réflexion, et les choses perçues lui sont donc aussi réelles que lui-même. Pour savoir quelle réalité possèdent les choses, il faut les considérer avant ou après qu’elles ont passé comme un éclair à travers le monde matériel ; car nous ne pouvons pas en connaître directement, tant que nous possédons des instruments, des sens qui n’apportent à notre conscience que les éléments de l’existence matérielle. Sur quelque plan que notre conscience agisse, les choses qui appartiennent à ce plan sont, comme nous-mêmes, pour le moment, nos seules réalités. Mais, à mesure que nous nous élevons sur l’échelle du développement, nous nous apercevons que, dans les étapes par lesquelles nous avons passé, nous avons pris des ombres pour des réalités, et que le progrès ascendant de l’Ego est une série d’éveils progressifs, chaque pas en avant apportant avec lui l’idée que maintenant nous avons, enfin, atteint la « réalité » ; mais ce n’est seulement que lorsque nous aurons atteint la Conscience absolue et fusionné la nôtre en elle, que nous serons délivrés des illusions produites par Mâyâ. »

 

 

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