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25 mars 2010 4 25 /03 /mars /2010 15:45

Le Logos et Satan ne font qu’Un

 

Mais il est suffisamment établit maintenant que tous les soi-disant mauvais Esprits que l’on accuse d’avoir fait la guerre aux Dieux, sont identiques en tant que personnalités ; qu’en outre, toutes les anciennes religions enseignaient la même doctrine, sauf la conclusion finale, qui diffère de celle des Chrétiens. Les sept Dieux primordiaux avaient tous un double état ; l’un essentiel et l’autre accidentel. Dans leur état essentiel ils étaient tous les Constructeurs ou Façonneurs, les Conservateurs et les Souverains de ce Monde et dans leur état accidentel, se revêtant d’un corps visible, ils descendaient sur la Terre et régnaient sur elle en qualité de Rois et d’Instructeurs des Légions inférieures qui s’étaient incarnées une fois de plus comme homme.

 

Ainsi la Philosophie Esotérique établit que l’homme est véritablement la divinité manifestée sous ses deux aspects : bon et mauvais, mais la Théologie ne peut admettre cette vérité philosophique. Enseignant comme elle le fait le dogme des Anges Déchus, au pied de la lettre et ayant fait de Satan la pierre angulaire et le pilier du dogme de la rédemption, elle se suiciderait en l’admettant. Puisqu’elle a déclaré que les Anges Rebelles étaient distincts de Dieu et du Logos dans leurs personnalités, si elle admettait que la chute des Esprits désobéissants signifiait simplement leur chute dans la génération et la matière, cela équivaudrait pour elle à déclarer que Dieu et Satan sont identiques. En effet, puisque le Logos, ou Dieu, est l’agrégat de la Légion jadis divine qui est accusée d’avoir fait une chute, il s’ensuivrait tout naturellement que le Logos et Satan ne font qu’un.

 


 

750px-Pieter Bruegel the Elder - The Fall of the Rebel Ange

 

 

 

Telle était pourtant la véritable idée philosophique que se faisait l’antiquité de ce dogme aujourd’hui défiguré. Le Verbe ou le « Fils » était représenté sous un double aspect par les Gnostiques Païens – en fait, c’était un dualisme en pleine unité. De là les innombrables versions différentes. Les Grecs avaient Jupiter, le fils de Cronos, le Père, qui le précipite dans les profondeurs du Cosmos. Les Aryens avaient Brahmâ (dans la Théologie postérieure), précipité par Shiva dans l’Abîme des Ténèbres, etc. Mais la Chute de tous ces Logoï et Démiurges, du haut de la position exaltée qu’ils occupaient primitivement, avait dans tous les cas un seul et même sens Esotérique ; la Malédiction, dans son sens philosophique, consistait à être incarné sur cette Terre ; c’était là un échelon inévitable de l’Echelle de l’Evolution Cosmique, une Loi Karmique hautement philosophique et appropriée, sans laquelle l’existence du Mal sur la Terre demeurerait un mystère à jamais impénétrable pour la vraie philosophie. Dire, comme l’auteur des Esprits Tombés des païens, que, depuis que :

 

« L’on donne pour base au Christianisme deux piliers, celui du mal et celui du bien ; deux forces en résumé, si nous supprimons le châtiment des forces du mal, la mission protectrice des puissances bienfaisantes n’aura plus ni valeur ni sens ».

 

C’est exprimer la plus antiphilosophique des absurdités. Si elle concorde avec le dogme Chrétien et l’explique, elle obscurit les faits et les vérités de la Sagesse primitive des anciens âges. Les prudentes allusions de Paul renferment toutes le véritable sens Esotérique et il a fallu des siècles de casuistique pour leur donner le faux sens de leurs interprétations actuelles. Le Verbe et Lucifer ne font qu’un sous leur double aspect et le « Prince de l’Air » (princeps aeris hujus) n’est pas le « Dieu de cette période », mais un principe éternel. Lorsqu’il représentait ce dernier comme circulant sans cesse autour du monde (qui circumambulat terram), le grand Apôtre faisait simplement allusion aux cycles ininterrompus des Incarnations humaines, dans lesquels le mal dominera sans cesse, jusqu’au jour où l’Humanité obtiendra sa rédemption grâce à la véritable Lumière divine qui procure une perception correcte des choses.

 

Il est aisé de dénaturer de vagues expressions écrites dans des langues mortes et oubliées depuis longtemps et de les imposer aux masses ignorantes comme des vérités et des faits révélés. L’identité de la pensée et de la signification est la seule chose qui frappe l’étudiant, dans toutes les religions qui font mention de la tradition des Esprits Déchus et, dans ces grandes religions, il n’y en a pas une qui omette d’en faire mention et de la décrire sous une forme ou sous une autre. Ainsi, Hoang-ty, le Grand Esprit, voit ses Fils, qui avaient acquis la sagesse active, tomber dans la Vallée des Misères. Leur guide, le Dragon Volant, ayant bu l’Ambroisie interdite, tomba sur la Terre avec sa Légion (les Rois). Dans le Zend Avesta Angra Mainyu (Ahriman), s’entourant de Feu (les « Flammes » des Stances), cherche à conquérir les Cieux, lorsque Ahura Mazda, descendant du Ciel solide qu’il habite, pour venir en aide aux Cieux qui tournent (dans le temps et l’espace, les mondes manifestés des cycles comprenant ceux de l’incarnation) et les Amshaspands, les « sept brillants Sravah », accompagnés de leurs étoiles, combattent Ahriman et les Dévas vaincus tombent sur la Terre avec lui. Dans la Vendîdâd, les Daêvas sont appelés « malfaisants » et sont représentés comme se précipitant « dans les abîmes du monde de l’enfer », ou de la Matière. C’est là une allégorie qui nous montre les Dévas obligés de s’incarner, dès qu’ils se furent séparés de leur Essence-Mère, ou, en d’autres termes, après que l’Unité fut devenue multiple, après la différenciation et la manifestation.

 

Le Septième Mystère de la Création

 

Typhon, le Python Egyptien, les Titans, les Souras et les Asouras appartiennent tous à la même légende d’Esprits peuplant la Terre. Ce ne sont pas des « Démons chargés de créer et d’organiser l’univers visible », mais les Façonneurs ou « Architectes » des Mondes et les Progéniteurs de l’Homme. Ce sont, métaphoriquement, les Anges Déchus – les « vrais miroirs » de la « Sagesse Eternelle ».

 

Quelle est la vérité complète au sujet de ce mythe universel ; quelle est sa signification Esotérique ? L’essence entière de la vérité ne peut être transmise de bouche à oreille. Aucune plume ne peut non plus la décrire, pas même celle de l’Ange Archiviste ; l’homme doit découvrir la réponse dans le sanctuaire de son propre cœur, dans les profondeurs de son intuition divine. C’est le grand Septième Mystère de la Création, le premier et le dernier ; et ceux qui lisent l’Apocalypse de Saint Jean peuvent découvrir son ombre dissimulée sous le septième sceau. On ne peut le représenter que sous sa forme objective apparente, comme l’éternelle énigme du Sphinx. Si le Sphinx se jeta dans la mer et périt, ce ne fut pas parce qu’Œdipe avait découvert le secret des temps, mais parce qu’en anthropomorphisant l’à-jamais-spirituel et le subjectif, il avait déshonoré pour toujours la grande vérité. Aussi ne pouvons-nous le donner que sur ses plans philosophique et intellectuel, qu’ouvrent respectivement trois clefs – car les quatre dernières clefs des sept, qui ouvrent toutes grandes les portes des Mystères de la Nature, sont entre les mains des plus hauts Initiés et ne peuvent être livrées aux masses, durant ce siècle (le XIXe siècle où le texte a été rédigé, compilé et commenté), tout au moins.

 

La lettre-morte est partout la même. Le dualisme dans la religion Mazdéenne est né de l’interprétation exotérique. Le saint Airyaman, le « dispensateur du bonheur », invoqué dans la prière appelée Airyama-ishyô, est l’aspect divin d’Ahriman, « le mortel, le Daêva des Daêvas » et Angra Mainyu est l’aspect matériel sombre du premier. « Préserve-nous de celui qui nous hait, ô Mazda et Armaita Spenta », est une prière et une invocation ayant identiquement le même sens que : « Ne nous induis pas en tentation » et elle est adressée par l’homme au terrible esprit de dualisme qui se trouve dans l’homme lui-même. En effet, Ahura Mazda n’est autre que l’homme Spirituel Divin et Purifié et Armaita Spenta, l’Esprit de la Terre ou matérialité, est, dans un sens, le même qu’Ariman ou Angra Mainyu.

 


 

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La littérature Magicienne ou Mazdéenne tout entière – ou ce qui en reste – est magique, occulte et, par suite, allégorique et symbolique, même dans son « mystère de la loi ». Or, le Mobed et Parsi gardent, pendant le sacrifice, les yeux fixés sur le Baresma – la divine branche arrachée à « l’Arbre » d’Ormazd ayant été transformée en un faisceau de baguettes métalliques – et s’étonnent de ce que ni les Amesha Spentas, ni « le grand et superbe Haômas d’or, ni même leur Vohu-Manô (bonnes pensées), ni leur Râta (offrande du sacrifice) », ne les aident beaucoup. Qu’ils méditent sur « l’Arbre de Sagesse » et que, par l’étude, ils s’en assimilent les fruits un à un. La voie qui mène à l’Arbre de la Vie Eternelle, le Haôma blanc, le Gaokéréna, traverse la Terre d’une extrémité à l’autre et Haôma est dans le Ciel comme il est sur la Terre ; mais pour en devenir encore une fois un prêtre et un « guérisseur », l’homme doit se guérir lui-même, car ceci doit se faire avant qu’il ne puisse guérir les autres.

 

Ceci prouve une fois de plus que pour que l’on puisse s’occuper des soi-disant « mythes », avec, tout au moins, un degré approximatif de justice, ceux-ci doivent être étudiés de près sous tous leurs aspects. En fait, chacune des sept clefs doit être correctement employée et n’être jamais mélangée aux autres – si l’on veut dévoiler le cycle entier des mystères. A notre époque de Matérialisme lugubre qui tue l’âme, le terme Prêtres-Initiés est devenu, suivant l’opinion de nos savantes générations, synonyme d’habiles imposteurs qui attisent le feu de la superstition afin d’obtenir une domination plus aisée sur le mental des hommes. C’est là une calomnie qui ne repose sur rien et qui est l’œuvre du scepticisme et des pensées peu charitables. Personne ne croyait davantage qu’eux aux Dieux – nous pourrions les appeler les Puissances aujourd’hui invisibles, ou les Esprits, les Noumènes des phénomènes – et ils croyaient, simplement parce qu’ils savaient. Et, bien qu’après avoir été initiés dans les Mystères de la Nature, ils fussent obligés de cacher leur savoir aux profanes, qui en auraient sûrement abusé, ce secret était indéniablement moins dangereux que la politique de leurs usurpateurs et successeurs. Les premiers n’enseignaient que ce qu’ils savaient bien. Les derniers enseignant ce qu’ils ne savaient pas, ont inventé, en guise de port de refuge pour leur ignorance, une Divinité jalouse et cruelle qui interdit à l’homme de scruter ses mystères sous peine de damnation ; ils ont bien fait, car ses mystères peuvent tout au plus être insinués à une oreille cultivée, mais jamais décrits. Reportez-vous à Gnostics and their Remains de King et assurez-vous par vous-mêmes de ce qu’était la primitive Arche d’Alliance, suivant l’auteur, qui dit :

 

« Il existe une Tradition Rabbinique… d’après laquelle les Chérubins placés au-dessus étaient représentés comme mâle et femelle, durant l’acte de la copulation, afin d’exprimer la grande doctrine de l’Essence de la Forme et de la Matière, les deux principes de toutes choses. Lorsque les Chaldéens envahirent le Sanctuaire et aperçurent ce stupéfiant emblème, ils s’écrièrent bien naturellement : « Est-ce donc là votre Dieu dont vous êtes si fiers, parce qu’il est tellement attaché à la pureté ! ».

 

King est d’avis que cette tradition «  a une saveur qui rappelle trop la philosophie Alexandrine, pour que l’on puisse y ajouter foi », mais nous en doutons. La forme des ailes des deux Chérubins qui se trouvent à la droite et à la gauche de l’Arche, ailes qui se rencontrent au-dessus du « Saint des Saints, sont un emblème assez éloquent par lui-même, sans parler du « saint » Jod qui se trouve dans l’Arche ! Le Mystère de l’Agathodaemon, dont la légende dit : « Je suis Chnumis, Soleil de l’Univers, 700 », peut seul résoudre le Mystère de Jésus, dont le nom a pour nombre « 888 ». Ce n’est pas la clef de saint Pierre, ou le dogme de l’Eglise, mais le Narthex – la Baguette du Candidat à l’Initiation – qu’il faut arracher à l’étreinte du Sphinx silencieux des temps passés. D’ici là : « Les Augures qui, en se rencontrant, doivent faire des efforts pour réprimer un éclat de rire », sont peut-être plus nombreux à notre époque qu’ils ne le furent jamais aux jours de Sylla.



Un dieu personnel est un dieu limité

 

En lisant la Bible au moyen de la méthode numérique, l’auteur de « The Source of Measures » en déduit que :

 

« Le système hébraïque tout entier paraît avoir été considéré anciennement comme un système basé sur la nature et qui fut adopté par la nature, ou Dieu, comme la base ou loi en vertu de laquelle s’exerce pratiquement le pouvoir créateur – c’est-à-dire que c’était le projet créateur dont la création était l’application pratique. Ceci paraît établi par le fait que, dans le système exposé, les mesures des temps planétaires servent au même degré comme mesures de la dimension des planètes et des particularités de leurs formes – c’est-à-dire dans l’extension de leurs diamètres équatorial et polaire… Ce système (celui du projet créateur) paraît servir de base à tout l’édifice biblique, comme la fondation sur laquelle repose son ritualisme et le déploiement des œuvres de la Divinité, en fait d’architecture, par l’emploi de l’unité sacrée de mesures, dans le jardin d’Eden, l’arche de Noé, le Tabernacle et le Temple de Salomon ».


 

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Ainsi, d’après l’exposé même des défenseurs de ce système, il est prouvé que la Divinité Juive n’est, tout au plus, qu’une Dyade manifesté, mais jamais l’Unique Tout Absolu. Expliqué géométriquement, c’est un nombre ; symboliquement, c’est un Priape évhémérisé et ceci ne saurait guère satisfaire une humanité qui a soif de la démonstration de réelles vérités spirituelles et de la possession d’un Dieu ayant une nature divine et non pas anthropomorphe. Il est étrange que les plus savants Cabalistes modernes ne puissent voir dans la croix ou le cercle autre chose qu’un symbole de la Divinité créatrice et androgyne manifestée, dans ses rapports avec ce mode phénoménal. Un auteur croit que :

 

« Bien que l’homme ait obtenu la connaissance de la mesure pratique… par laquelle la nature était supposée ajuster les dimensions des planètes afin de les mettre en harmonie avec la notation de leurs environnements, il semble qu’il obtint et en apprécia la possession comme un moyen d’arriver à se faire une idée de la Divinité – c’est-à-dire qu’il approcha de si près la conception d’un Etre ayant un mental comme le sien, mais infiniment plus puissant, qu’il pût se faire une idée d’une loi de création instituée par cet Etre, qui doit avoir existé avant toute création (appelé cabalistiquement le Verbe) ».

 

Ceci peut avoir satisfait l’esprit pratique des Sémites, mais l’Occultisme Oriental ne peut que repousser l’offre d’un tel Dieu ; en vérité, une Divinité, un Etre, « ayant un mental comme celui de l’homme, mais infiniment plus puissant », n’est pas un Dieu ayant une place au-delà du cycle de la création. Il n’a aucun rapport avec la conception idéale de l’Univers Eternel. C’est, tout au plus, un des pouvoirs créateurs subordonnés, dont la Totalité est appelée les Séphiroth, l’Homme Céleste et l’Adam Kadmon, le Second Logos des Platoniciens.

 

On retrouve clairement cette même idée au fond des plus habiles définitions de la Cabale et de ses mystères ; par exemple par John A. Parker, tel qu’il est cité dans le même ouvrage :

 

« La clef de la Cabale est supposée être le rapport géométrique de la surface d’un cercle inscrit dans le carré, ou du cube, avec la sphère, donnant naissance au rapport du diamètre avec la circonférence d’un cercle, avec la valeur numérique de ce rapport exprimée en intégrales. Le rapport du diamètre à la circonférence est un rapport suprême qui se rattache aux noms divins d’Elohim et de Jéhovah (termes qui sont respectivement des expressions numériques de ces rapports – le premier exprimant la circonférence et le dernier le diamètre) et qui embrasse sous lui tous les autres rapports inférieurs. Deux expressions, en intégrales, du rapport de la circonférence au diamètre sont employées dans la Bible : La parfaite et l’imparfaite. Un des rapports entre elles est tel que si est soustrait de il reste une unité de la valeur d’un diamètre en termes, ou dans la dénomination de la valeur de la circonférence d’une cercle parfait, ou une unité en ligne droite ayant une valeur circulaire parfaite, ou un facteur d’une valeur circulaire ».

 

De pareils calculs ne peuvent conduire qu’à déchiffrer le mystère de la troisième phase de l’Evolution ou de la « Troisième Création de Brahmâ ». Les Hindous initiés savent opérer la « quadrature du cercle » bien mieux qu’aucun Européens. Le fait est que les Mystiques Occidentaux ne commencent leurs spéculations qu’à la phase durant laquelle l’Univers « tombe dans la matière » comme disent les Occultistes. Dans toute la série des ouvrages cabalistiques nous n’avons pas rencontré une seule phase indiquant une allusion, même lointaine, au côté psychologique et spirituel, aussi bien qu’aux secrets mécaniques et physiologiques de la « création ». Devons-nous donc considérer l’évolution de l’Univers comme n’étant, sur une gigantesque échelle, qu’un prototype de l’acte de la procréation, comme un phallisme « divin » et nous livrer là-dessus à des élucubrations semblables à celles que l’on doit à l’auteur mal inspiré d’un récent ouvrage du même nom ? Nous ne le croyons pas et nous nous croyons en droit de parler ainsi, puisque l’étude la plus attentive de l’Ancien Testament – tant au point de vue ésotérique qu’au point de vue exotérique – ne paraît pas avoir conduit les chercheurs les plus enthousiastes au-delà de la certitude mathématique que du premier au dernier chapitre du Pentateuque, chaque scène, chaque personnage et chaque événement ont un rapport direct ou indirect avec l’origine de la naissance sous sa forme la plus crue et la plus brutale. En conséquence, si intéressantes et si ingénieuses que soient les méthodes rabbiniques, l’auteur, d’accord avec d’autres Occultistes Orientaux, doit préférer celle des Païens.

 

Ce n’est donc pas sur la Bible que doivent porter nos recherches pour retrouver l’origine de la croix et du cercle, mais sur la période qui précède le Déluge. Aussi, pour en revenir à Eliphas Lévi et au Zohar, nous répondrons au nom des Occultistes Orientaux et nous dirons en mettant en pratique le principe, ils sont absolument d’accord avec Pascal, qui dit que :

 

« Dieu est un cercle dont le centre est partout et la circonférence nulle part ».

 

Tandis que les Cabalistes disent le contraire et ne le soutiennent qu’en raison de leur désir de voiler leur doctrine. La définition de la Divinité par un cercle, soit dit en passant, n’est pas du tout de Pascal, comme le pensait Eliphas Lévi. Cette définition fut empruntée par le philosophe français, soit à Mercure Trimégiste, soit à l’ouvrage latin du Cardinal Cusa, qui pour titre De Doctâ Ignorantiâ et dans lequel elle est employée. De plus, cette définition est défigurée par Pascal, qui remplace les mots « Cercle Cosmique », que l’on trouve symboliquement dans l’inscription originale, par le mot Théos. Chez les anciens, les deux mots étaient synonymes.

 

Le mystérieux Soleil de l’initiation

 

On peut mieux se rendre compte de l’antiquité de la Doctrine Secrète quand on montre à quelle époque de l’histoire ses Mystères avaient déjà été profanés, en étant mis au service de l’ambition personnelle du roi despote et du prêtre rusé. Ces drames religieux, composés avec beaucoup de science et une profonde philosophie, et dans lesquels étaient représentées les plus grandioses vérités de l’Univers Occulte ou Spirituel, ainsi que le savoir caché, avaient commencé à être persécutés bien avant l’époque où florissaient Platon et même Pythagore. Malgré tout, les révélations primordiales faites au genre humain n’ont pas disparu avec les Mystères ; elles sont encore conservées comme l’héritage de générations futures, plus spirituelles.

 


 

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Il a été exposé, dans Isis Dévoilé que, même à l’époque lointaine d’Aristote, les grands Mystères avaient déjà perdu leur grandeur et leur solennité primitives. Leurs rites étaient tombés en désuétude, ils avaient notablement dégénéré en simples spéculations sacerdotales et étaient devenus des duperies religieuses. Il est inutile d’exposer à quelle époque ils firent leur première apparition en Europe et en Grèce, puisqu’il est possible de dire que l’histoire reconnue commence avec Aristote, puisque tout ce qui le précède semble être dans une inextricable confusion chronologique. Il suffit de dire qu’en Egypte les Mystères étaient connus depuis l’époque de Ménès et que les Grecs les reçurent seulement lorsque Orphée les importa de l’Inde. Dans un article intitulé : « L’écriture était-elle connue avant Pânini ? » il est dit que les Pandous avaient conquis la domination universelle et avaient enseigné les Mystères « sacrificiels » aux autres races dès l’an 3300 avant J.-C. En fait, lorsque Orphée, fils d’Apollon ou Hélios, reçut de son père le phorminx – la lyre à sept cordes, symbole du septuple mystère de l’Initiation – ces Mystères étaient déjà d’une antiquité reculée, dans le centre de l’Asie, et en Inde. Selon Hérodote, ce fut Orphée qui les importa de l’Inde, et Orphée est bien antérieur à Homère et à Hésiode. Ainsi donc, à l’époque d’Aristote, il ne restait plus que de rares Adeptes en Europe et même en Egypte. Les héritiers de ceux qui avaient été dispersés par l’épée victorieuse des différents envahisseurs de l’antique Egypte, avaient été dispersés à leur tour. De même que 8000 ou 9000 ans auparavant, le courant du savoir était lentement descendu, des plateaux de l’Asie Centrale, dans l’Inde et vers l’Europe et l’Afrique du Nord, de même, environ 500 ans avant J.-C., il avait commencé à remonter vers son antique point de départ. Durant les deux mille ans qui suivirent, la connaissance de l’existence de grands Adeptes s’éteignit presque complètement en Europe. Pourtant, en certains endroits secrets, les Mystères continuèrent à être célébrés dans toute leur pureté primitive. Le « Soleil de Justice » continuait à briller haut dans le ciel de minuit et tandis que les ténèbres s’étendaient sur le monde profane, il y avait la lumière éternelle dans les Sanctuaires Occultes durant les nuits d’Initiation. Les vrais Mystères ne furent jamais rendus publics. Eleusis et Agra, pour les multitudes ; le Dieu « de bon conseil », la grande Divinité Orphique, pour le Néophyte.

 

Ce Dieu mystère – que nos Symbologues confondent avec le Soleil – qu’était-il ? Tous ceux qui ont une idée de l’antique foi exotérique des Egyptiens, savent parfaitement que pour la multitude Osiris était le Soleil dans le Ciel, « le Roi Céleste », Ro-Imphab : que les Grecs appelaient le Soleil « l’œil de Jupiter », de même que, pour le Pârsi orthodoxe moderne, il est « l’œil d’Ormuzd » : que l’on invoquait en outre le Soleil comme « le Dieu qui voit tout », comme le « Dieu Sauveur » et le « Dieu de Salut ». Lisez à Berlin le papyrus de Paphéronmès et la stèle, telle que l’a traduite Mariette Bey et voyez ce qu’ils disent :

 

« Gloire à toi, ô Soleil, enfant divin !… Tes rayons apportent la vie aux purs et à ceux qui sont prêts… Les Dieux (les « Fils de Dieu ») qui t’approchent tremblent de joie et de terreur… Tu es le premier né, le Fils de Dieu, le Verbe ».

 

L’Eglise s’est emparée de ces termes et voit l’annonce de la venue du Christ dans ces expressions du rituel de l’Initiation et dans les paroles prophétiques des Oracles Païens. Ce n’est nullement exact, car elles s’appliquaient à tous les dignes Initiés. Si les expressions employées dans les écrits hiératiques et dans les glyphes, des milliers d’années avant notre ère, se retrouvent maintenant dans les hymnes et les prières des Eglises chrétiennes, c’est simplement parce que les Chrétiens latins n’ont pas rougi de se les approprier, espérant bien que la postérité ne s’en apercevrait jamais. On avait tout fait pour détruire les manuscrits païens originaux et l’Eglise se croyait à l’abri. Le Christianisme eut incontestablement ses grands Voyants et ses grands Prophètes, comme toute religion, mais le fait de nier leurs prédécesseurs ne renforce pas leurs prétentions.

 

Ecoutez ce que dit Platon :

 

« Sache, Glaucus, que lorsque je parle de la production du bien, c’est au Soleil que je fais allusion. Le Fils a une analogie parfaite avec le Père ».


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