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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 12:23

 

Ainsi l’on nous enseigne que les grandes Pyramides ont été construites sous leur surveillance directe, « lorsque Dhruva [l’étoile polaire d’alors] était au moment le plus bas de sa culmination et quand les Krittikâs (Pléiades) regardaient par-dessus sa tête [se trouvaient sur le même méridien, mais plus haut], pour surveiller le travail des Géants ». Il s’ensuit donc que les premières Pyramides ayant été construites au commencement de l’année sidérale, sous Dhura (Alpha-Polaris), cela a dû se passer il y a plus de 31.000 ans (31.105). Bunsen avait raison en admettant pour l’Egypte une antiquité de plus 21.000 ans, mais cette concession ne saurait guère suffire à épuiser la vérité et les faits sur ce sujet. Comme le dit M. Gérard Massey :

   

« Les récits faits par les prêtres et autres personnages Egyptiens, au sujet de la mesure du temps en Egypte, commencent à avoir l’air d’être moins mensongers, aux yeux de ceux qui ont échappé à leurs entraves bibliques. On a trouvé récemment à Sakkarah des inscriptions qui font mention de deux cycles Sothiacaux… enregistrés à cette époque, il y a de cela maintenant 6.000 ans. Ainsi, à l’époque où Hérodote était en Egypte, les Egyptiens avaient, comme on le sait maintenant, observé au moins cinq différents cycles Sothiacaux de 1.461 ans… »

   

Les prêtres firent savoir à l’historien grec qu’ils avaient noté le temps pendant une si longue durée, que le soleil s’était deux fois levé là où il se couchait alors et s’était deux fois couché là où il se levait. Cela… ne peut se comprendre, comme un fait naturel, qu’à la suite de deux cycles de précession ou d’une période de 51.736 ans.

   

 

 

soleil

 

   

Mor Isaac « The Natural Genesis » nous montre les anciens Syriens expliquant leur monde par les « Gouvernants » et les « Dieux Actifs » de la même façon que les Chaldéens. Le Monde inférieur était le monde Sublunaire (le nôtre), surveillé par les « Anges » du premier ordre ou de l’ordre le plus bas ; celui qui venait immédiatement après était Mercure, gouverné par les « Archanges » ; puis venait Vénus, dont les Dieux étaient les « Principautés », le quatrième était celui du Soleil, domaine et demeure des plus hauts et des plus puissants Dieux de notre système, les Dieux solaires de toutes les nations ; le cinquième, celui de Mars, gouverné par les « Vertus » ; le sixième, celui de Bel ou Jupiter, était gouverné par les « Dominations » ; le septième, le monde de Saturne, était gouverné par les « Trônes ». Ces Mondes sont ceux de la Forme. Au-dessus, viennent les Quatre mondes supérieurs, amenant encore au nombre de sept, puisque les Trois les plus hauts sont « impossibles à mentionner et à nommer ». Le huitième, composé de 1.122 étoiles, est le domaine des Chérubins ; le neuvième, appartenant aux étoiles mobiles que leur distance empêche de dénombrer, possède les Séraphins ; quant au dixième, Kircher dit, en citant Mor Isaac, qu’il est composé « d’étoiles invisibles que l’on pourrait prendre, dit-on, pour des nuages, tant elles sont massées dans la zone que nous appelons la Via Straminis ou Voie lactée », et il se hâte d’expliquer que « ce sont les étoiles de Lucifer, englouties avec lui dans son terrible naufrage ». Ce qui vient après et plus loin que les dix Mondes (notre Quaternaire), ou que le Monde Aroupa, les Syriens ne pouvaient le dire. « Tout ce qu’ils savaient, c’était que là commençait le vaste et incompréhensible océan de l’infini, la demeure de la vraie divinité, sans limites et sans fin. »

   

Champollion montre la même croyance parmi les Egyptiens. Hermès, après avoir parlé du Père-Mère et du Fils dont l’Esprit (collectivement le Divin Fiat) forme l’Univers, dit : « Sept Agents [Media] furent aussi formés, pour contenir les Mondes Matériels [ou manifestés] dans leurs Cercles respectifs, et l’action de ces Agents reçut le nom de Destinée. » Il énumère ensuite sept, dix et douze ordres, mais il serait trop long de les détailler ici.

  

 

 

creation du monde

 

 

Comme le docteur Weber et d’autres personnes déclarent que le Rig Vidhâna ainsi que le Brahmânda Pourâna et tous les ouvrages de ce genre, qu’ils décrivent l’efficacité magique des Mandras du Rig Véda ou les futurs Kalpas, sont des compilations modernes « n’appartenant probablement qu’à l’époque des Pourânas », il est inutile de renvoyer le lecteur à leurs explications mystiques et il vaut mieux citer tout simplement les livres archaïques qui sont absolument inconnus de Orientalistes. Ces ouvrages expliquent ce qui embarrasse tellement les savants, c’est-à-dire que les Saptarshis, les « Fils Nés du Mental » de Brahmâ, sont mentionnés sous certains noms dans le Shatapatha Brâhmana ; sous certains autres dans le Mahâbhârata et que le Vâyou Pourâna cite neuf Richis au lieu de sept, en ajoutant à la liste les noms de Brighou et Daksha. Il en est, toutefois, de même dans toutes les Ecritures saintes exotériques. La Doctrine Secrète donne une longue généalogie de Richis, mais les sépare en plusieurs classes. De même que les Dieux Egyptiens qui étaient divisés en sept et même en douze Classes, les Richis Indiens sont divisés en Hiérarchies. Les premiers trois groupes sont le groupe Divin, le groupe Cosmique et le groupe Sublunaire. Ensuite, viennent les Dieux Solaires de notre Système, les Dieux Planétaires, les Dieux Submondains et les Dieux purement Humains, c’est-à-dire les Héros et les Manoushis.

   

Toutefois, nous ne nous occupons que des Dieux Pré-Cosmiques et Divins, les Prajâpatis ou les Sept Constructeurs. On trouve infailliblement ce groupe dans toutes les Cosmogonies. En raison de la perte des documents égyptiens archaïques, puisque, selon M. Maspero, « les matériaux et les données historiques que nous possédons, pour étudier l’histoire de l’évolution religieuse en Egypte, ne sont, ni complets, ni, très souvent, intelligibles », il faut avoir recours aux anciennes Hymnes et aux inscriptions qui se trouvent sur les tombes, afin de corroborer en partie, et indirectement, les données offertes par la Doctrine Secrète. Une de ces données démontre qu’Osiris, comme Brahma-Prajâpati, Adam Kadmon, Ormazd et bien d’autres Logoï, était le chef et la synthèse du groupe des « Créateurs » ou Constructeurs. Avant qu’Osiris ne devint « l’Unique » et le Dieu le plus haut de l’Egypte, il fut adoré à Abydos comme le Chef ou Guide de la Légion Céleste des Constructeurs appartenant au plus élevé des trois Ordres. L’hymne gravée sur la stèle votive d’un tombeau d’Abydos (3° registre), s’adresse à Osiris en ces termes :

   

 

 

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« Salut à toi, ô Osiris, fils ainé de Seb ; toi le plus grand des six Dieux issus de la déesse Noo [l’Eau primordiale], toi le grand favori de ton père Râ ; Père des Pères, Roi de la Durée, Maître de l’Eternité… qui, aussitôt que ceux-ci jaillirent du Sein de ta mère, rassembla toutes les couronnes sur ta tête et attacha sur elle l’Uraeus [serpent ou naja] Dieu multiforme dont le nom est inconnu et qui a de nombreux noms dans les villes et les provinces. »

   

Sortant de l’Eau primordiale couronné de l’uraeus, qui est le serpent-emblème du Feu Cosmique et étant lui-même le septième, dominant les six Dieux primaires issus du Père-Mère, Noo et Noot, le Ciel, que peut donc être Osiris si ce n’est le principal Prajâpati, la principale Séphira, le principal Amshaspend, Ormazd ! Il est certain que ce dernier Dieu solaire et cosmique occupait, au début de l’évolution religieuse, la même position que l’Archange « dont le nom était secret ». Cet Archange était Michel, le représentant sur la terre du Dieu Caché des Juifs ; en un mot c’est sa « Face » que l’on prétend avoir précédé les Juifs sous la forme d’une « Colonne de Feu ». Burnof dit : « Les sept Amshaspends, qui sont assurément nos Archanges, représentent aussi les personnifications des Vertus divines ». Ces Archanges sont donc certainement aussi les Saptarshis des Hindous, bien qu’il soit presque impossible de classer chacun avec son prototype et son équivalent Païen, puisque, comme dans le cas d’Osiris, ils ont tous « tant de noms dans les villes et les provinces ». Nous donnerons cependant à tour de rôle quelques-uns des plus importants.

   

Une chose est ainsi incontestablement prouvée. Plus nous étudions leurs Hiérarchies, plus nous constatons leur identité et plus nous acquérons de preuves qu’il n’y a pas un seul des Dieux personnels passés ou présents, parmi ceux qui nous sont connus depuis les premiers jours de l’Histoire, qui n’appartienne à la troisième phase de la manifestation Cosmique. Dans toutes les religions nous trouvons la Divinité cachée, qui constitue la base ; puis le Rayon qu’elle émet et qui tombe dans la Matière Cosmique primordiale, la première manifestation ; ensuite le résultat Androgyne, la double Force abstraite Mâle et Femelle personnifiée, la seconde phase ; enfin cette Force se divise, durant la troisième, en Sept Forces, appelées les Pouvoirs créateurs par toutes les anciennes religions, et les « Vertus de Dieu » par les Chrétiens. Ces derniers explications et ces qualifications métaphysiques abstraites n’ont pas empêché l’Eglise romaine et l’Eglise grecque de vouer un culte à ces « Vertus » en les personnifiant sous les noms distincts des Sept Archanges. Dans le Livre des Druschim, dans le Talmud, on établit entre ces groupes une distinction qui est l’explication cabalistique correcte. Il y est dit :

    

 

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« Il y a trois groupes (ou ordres) de Séphiroth : 1° les Séphiroth appelés les « Attributs Divins » [abstraits] ; 2° les Séphiroth physiques ou sidéraux [personnels] en un groupe de sept et en un autre de dix ; 3° les Séphiroth métaphysiques ou périphrases de Jéhovah, qui sont les trois premières Séphiroth [Kether, Chokmah et Binah], le reste des sept formant les sept Esprits (personnels) de la Présence [et aussi des planètes]. »

   

Il faut appliquer la même division à l’évolution primaire, secondaire et tertiaire des Dieux dans chaque Théogonie, si l’on veut en traduire ésotériquement la signification. Il ne nous faut pas confondre les personnifications purement métaphysiques des attributs abstraits de la Divinité, avec leur réflexion, les Dieux Sidéraux. Cette réflexion, toutefois, est en réalité l’expression objective de l’abstraction ; des Entités vivantes et les modèles formés sur ce Prototype divin. De plus, les trois Séphiroth métaphysiques ou la « périphrase de Jéhovah », ne sont pas Jéhovah. C’est ce dernier lui-même, avec ses titres additionnels d’Adonaï, d’Elohim, de Sabaoth et les nombreux noms qu’on lui prodigue, qui est la périphrase du Shaddai, le Tout-Puissant. Ce nom est, en vérité, une circonlocution, une trop abondante fleur de rhétorique juive et a toujours été rejeté par les occultistes. Pour les Cabalistes juifs et même pour les Alchimistes chrétiens et les Rose-Croix, Jéhovah était un écran commode, unifié en repliant les nombreux panneaux et adopté comme substitut, le nom d’une Séphira individuelle quelconque étant aussi bon qu’un autre, pour ceux qui possédaient le secret. Le Tétragrammaton, l’Ineffable, la « Somme Totale » Sidérale, n’ont été inventés que dans le seul but de tromper les profanes et de symboliser la vie et la génération. Le Nom véritable et qui ne peut pas être prononcé, le « Mot qui n’est pas un mot », doit être cherché parmi les sept noms des Sept premières Emanations ou des « Fils du Feu », dans les Ecritures Saintes secrètes de toutes les grandes nations et même dans le Zohar, la doctrine Cabalistique de la plus petite de toutes, c’est-à-dire de la nation juive. Ce mot qui est composé de sept lettres dans toutes les langues, se trouve incorporé dans les ruines architecturales de toutes les grandes constructions sacrées du monde, depuis les ruines cylopéennes de l’Ile de Pâques (portion d’un continent enseveli sous les mers il y a plutôt 4.000.000 d’années que 20.000), jusqu’aux premières pyramides égyptiennes.

   

Il suffit de montrer par quelques exemples, la vérité de ce qui a été affirmé au commencement de cet essai, c’est-à-dire qu’aucune Cosmogonie, dans le monde entier, à l’exception de celle des Chrétiens, n’a jamais attribué à l’Unique Cause Suprême, au Principe Divin Universel, la création immédiate de notre terre, de l’homme ou de quoi que ce soit s’y rattachant. Cette assertion s’appliquerait aussi bien à la Cabale des Hébreux ou des Chaldéens, qu’à la Genèse, si celle-ci avait jamais été complètement comprise et, ce qui est bien plus important, correctement traduite. Partout l’on trouve un Logos (une « Lumière rayonnant dans les Ténèbres », en vérité), ou bien l’Architecte des Mondes est ésotériquement mis au pluriel. L’Eglise Latine, paradoxale comme toujours, tout en appliquant l’épithète de Créateur à Jéhovah seul, adopte une kyrielle de noms pour ses Forces actives, noms qui trahissent le secret. En effet, si ces Forces n’avaient aucun rapport avec la prétendue « Création », pourquoi les appeler Elohim (Alhim), qui est un mot au pluriel ; pourquoi les appeler les « travailleurs divins » et les Energies divines, les pierres célestes incandescentes (lapides igniti coelorum) et surtout les Soutiens de ce Monde (rectores mundi), les « Roues du Monde » (Rotae, Auphanim), les Flammes et les Pouvoirs, les « Fils de Dieu » (B’ne Alhim), les Vigilants Conseillers, etc.

  

 

 

ange dechu

 

 

On affirme souvent, et injustement, comme d’ordinaire, que la Chine, qui est un pays presque aussi vieux que l’Inde, n’avait pas de Cosmogonie. On se plaint de ce que celle-ci était inconnue à Confucius et que les Bouddhistes y ont étendu leur Cosmogonie, sans introduire un Dieu Personnel. Le Yi-King, « l’essence même de la pensée ancienne et l’œuvre commune des sages les plus vénérés », n’arrive pas à montrer une Cosmogonie distincte. Néanmoins, il en existait une et même bien distincte. Seulement, comme Confucius n’admettait pas une vie future et que les Bouddhistes chinois repoussent l’idée d’un Unique Créateur et se bornent à accepter une Cause avec ses effets innombrables, ils sont incompris par ceux qui croient à un Dieu personnel. Le « grand Extrême », comme commencement des « changements » (transmigrations), constitue la plus courte et, peut-être, la plus suggestive de toutes les Cosmogonies, pour ceux qui, comme les Confucianistes, aiment la vertu pour elle-même et essaient de faire le bien sans aucun égoïsme et sans songer sans cesse à la récompense et au profit. Le « grand Extrême » de Confucius produit « Deux Nombres ». Ces Deux produisent à leur tour les « Quatre Images » et celles-ci donnent naissance aux « Huit Symboles ». On se plaint de ce que, si les Confucianistes y voient « le ciel, la terre et l’homme en miniature », on peut y voir tout ce qu’on veut. Evidemment, mais il en est de même de beaucoup de symboles, surtout de ceux des religions plus récentes. Ceux qui ont quelques notions de la numérotation Occulte voient dans ces « Nombres » le symbole, si grossier qu’il voit, d’une harmonieuse Evolution progressive du Cosmos et de ses êtres Célestes et Terrestres. Et celui qui a étudié l’évolution numérique dans la Cosmogonie primordiale de Pythagore – contemporain de Confucius – retrouvera toujours la même idée dans sa Triade, son Tétraktys et sa Décade, émergeant de la Monade Une et solitaire. Le biographe chrétien de Confucius se moque de lui parce qu’il « parle de divination », avant et après ce passage, et il le représente comme disant :

   

« Les huit symboles déterminent la bonne et la mauvaise fortune et ils conduisent aux grandes actions. Il n’y a pas d’images que l’on puisse imiter et qui soient plus grandes que le ciel et la terre. Il n’y a pas de changements plus grands que les quatre saisons (il voulait parler du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest, etc.). Il n’y a pas d’images suspendues plus brillantes que le soleil et la lune. Pour préparer les choses en vue de leur usage, personne n’est plus grand que le sage. Pour déterminer la bonne et la mauvaise fortune, il n’y a rien de plus grand que les pailles divinatoires et la tortue. »

  

 

 

betel

 

   

Par conséquent, les « pailles divinatoires » et la « tortue », le « groupe de lignes symboliques » et le grand sage qui les examine à mesure qu’elles deviennent une, puis deux, puisque les deux deviennent quatre et les quatre deviennent huit, tandis que les autres groupes deviennent « trois et six », sont ridiculisés uniquement parce que ces sages symboles sont mal compris.

   

L’auteur que nous venons de citer et ses collègues se moqueront donc, sans aucun doute, des Stances données dans notre texte, car elles représentent précisément la même idée. La vieille carte archaïque de la Cosmogonie est remplie de lignes dans le style de celles de Confucius, de cercles concentriques et de points. Toutes ces choses représentent pourtant les conceptions les plus abstraites et les plus philosophiques de la Cosmogonie de notre Univers. En tout cas, elles peuvent, peut-être mieux répondre aux besoins et aux buts scientifiques de notre époque, que ne le font les essais cosmogoniques de Saint Augustin et du vénérable Bède, bien que ces derniers aient été publiés plus d’un millier d’années après la Cosmogonie de Confucius.

   

Confucius, un des plus grands sages du monde antique, croyait à la magie antique et la pratiquait lui-même, « si nous tenons pour acquis ce qu’affirme le Kià-yü » et « il la porta aux nues dans le Yi-King », nous disent ses vénérables critiques. Il n’en est pas moins vrai qu’à son époque, 600 ans avant J.-C., Confucius et son école enseignaient déjà la sphéricité de la terre et même le système héliocentrique, tandis qu’environ trois fois 600 ans après le philosophe chinois, les Papes de Rome menacèrent et même brûlèrent les « hérétiques » pour avoir affirmé la même chose. On se moque de lui parce qu’il parle de la « Tortue Sacrée ». Aucune personne sans parti pris, n’établirait une grande différence entre une tortue et un agneau présentés comme candidats à un caractère sacré, car tous les deux ne sont que des symboles et pas autre chose. Le Taureau, l’Aigle et le Lion, et parfois la Colombe, sont les « animaux sacrés » de la Bible Occidentale : on trouve les trois premiers groupés autour des Evangélistes et le quatrième, qui leur est associé et qui a un visage humain, est un Séraphin, c’est-à-dire un « serpent ardent » et probablement l’Agathodaïmon des Gnostiques.

  

 

 

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Le choix est curieux et montre clairement combien les premiers chrétiens étaient paradoxaux dans leurs préférences. En effet, pourquoi auraient-ils choisi ces symboles du Paganisme égyptien, alors que l’Aigle n’est mentionné qu’une seule fois dans le Nouveau Testament, lorsque Jésus en parle comme d’un mangeur de charognes, et que dans l’Ancien Testament on l’appelle impur ; alors que le Lion est comparé à Satan, car tous les deux rugissent en cherchant des hommes à dévorer et alors que les Bœufs sont chassés du temple ? D’autre part, le Serpent, cité comme un exemple de sagesse, est considéré maintenant comme le symbole du Diable. On peut vraiment dire que la perle ésotérique de la religion du Christ, dégradée par la théologie chrétienne, a choisi une coquille étrange et bien mal appropriée, pour y naître et y évoluer.

   

Comme nous l’avons expliqué, les « Animaux Sacrés », les « Flammes » et les « Etincelles », dans les « Quatre Sacrés », se rapportent aux prototypes de tout ce que renferme l’Univers dans la Pensée Divine, dans la Racine qui est le Cube Parfait ou la Base du Cosmos, collectivement et individuellement. Ils ont tous un rapport occulte avec les Formes Cosmiques primordiales et les premières concrétions, le travail et l’évolution du Cosmos.

   

Dans les premières Cosmogonies exotériques Hindoues, ce n’est pas même le Démiurge qui crée, car on lit dans une des Pourânas :

   

« Le grand Architecte du Monde donne la première impulsion au mouvement rotatoire de notre système planétaire, en marchant tour à tour sur chaque planète et sur chaque corps. »

    

 

pinheadmain-23659                           WISHMASTER

 

 

C’est cette action « qui est cause que chaque sphère tourne sur elle-même et toutes autour du Soleil », après quoi ce sont les Brahmândika », les Pitris Solaires et Lunaires et les Dhyân-Chochans « qui prennent possession de leurs sphères respectives [terres et planètes], jusqu’à la fin du Kalpa ». Les Créateurs sont les Richis, à la plupart desquels on attribue la confection des Mantras ou Hymnes de la Rig-Véda. Ils sont tantôt sept, tantôt dix, lorsqu’ils deviennent Prajâpati, le « Seigneur des Etres » ; ils redeviennent ensuite les sept et les quatorze Manous, en qualité de représentants des sept et des quatorze Manous, en qualité de représentants des sept et des quatorze cycles d’Existence, ou Jours de Brahma, répondant ainsi aux sept Eons, jusqu’à ce qu’à la fin de la première phase de l’Evolution, ils soient transformés en les sept Richis stellaires, les Saptarishis, tandis que leurs doubles humains apparaissent sur cette terre en qualité de Héros, de Rois et de Sages.

   

La Doctrine Esotérique de l’Orient ayant ainsi fourni et fait vibrer la tonique qui, sous son vêtement allégorique est, comme on peut le voir, aussi scientifique que philosophique et poétique, chaque nation a suivi sa trace. C’est en fouillant les religions exotériques qu’il nous faut découvrir l’idée-racine, avant d’aborder les vérités ésotériques, de peur d’avoir à les repousser. De plus, chaque symbole, dans chaque religion nationale, peut être interprété ésotériquement et la preuve que l’on peut avoir de bien le lire lorsqu’on le transcrit dans les nombres et formes géométriques correspondants ressort de l’extraordinaire concordance qui existe entre tous les glyphes et tous les symboles, si grandes que puissent être les différences extérieures qui les caractérisent car, à leur origine, ces symboles étaient tous identiques. Prenez, par exemple, les phrases par lesquelles commencent diverses Cosmogonies ; dans tous les cas, c’est un cercle, un œuf ou une tête. Les Ténèbres sont toujours associées avec ce premier symbole et l’enveloppent, comme le montrent les systèmes des Hindous, des Egyptiens et des Chaldéo-Hébreux et même celui des Scandinaves. De là viennent les corbeaux noirs, les colombes noires, les eaux noires et même les flammes noires ; la septième langue d’Agni, le Dieu du Feu, est appelée Kâti, la « Noire » parce que s’était une flamme noire vacillante. Deux colombes noires s’envolèrent d’Egypte et, se perchant sur les chênes de Dodone donnèrent leurs noms aux Dieux grecs. Néo mit en liberté un corbeau noir après le Déluge, qui est un symbole du Pralava Cosmique après lequel commença la vraie création ou l’évolution de notre Terre et de notre Humanité. Les corbeaux « noirs » d’Odin voltigeaient autour de la Déesse Saga et « murmuraient à son oreille le passé et l’avenir ». Quelle est donc la signification cachée de tous ces oiseaux noirs ? C’est qu’ils sont tous en rapports avec la Sagesse primordiale qui découle de la Source pré-cosmique de Tout, symbolisée par la Tête, le Cercle ou l’œuf. Ils ont tous une signification identique et se rapportent à l’homme Archétype Primordiale Adam Kadmon, l’origine créateur de toutes choses, qui est composé de la Légion des Pouvoirs Cosmiques ; les Dhyâns-Chochans Créateurs au-delà desquels tout est Ténèbres.

  

 

 

Hellraiser - Hellworld2

 

 

  

Interrogeons la sagesse de la Cabale, quelque voilée et déformée qu’elle soit aujourd’hui, pour donner, dans son langage numérique, une signification approximative au moins, au mot « corbeau ».

   

Or, comme l’explication secrète du premier verset de la Genèse est : « En Râsh (B’râsh) ou la Tête, se sont développés les Dieux, les Cieux et la Terre », il devient facile de comprendre la signification ésotérique du Corbeau, dès l’instant que nous avons déterminé la signification semblable du Déluge de Noé. Quelles que puissent être les nombreuses autres significations de cette allégorie emblématique, sa signification principale est celle d’un nouveau Cycle et d’une nouvelle Ronde ; Notre Quatrième Ronde. Le « Corbeau », ou Eth-h’orebv, donne la même valeur numérique que la « Tête » et ne revint pas dans l’arche, tandis que la Colombe revint en rapportant le rameau d’olivier. Lorsque Noé, le nouvel homme de la nouvelle Race (dont le prototype est Vaivasvata Manou) se prépare à quitter l’Arche, la Matrice ou Argha, de la Nature terrestre, il représente le symbole de l’homme purement spirituel, sans sexe en androgyne des trois premières Races, qui ont quitté la Terre pour toujours. Numériquement, dans la Cabale, Jéhovah, Adam et Noé ne font qu’un. C’est donc, tout au plus, la Divinité qui descend sur le mont Ararat et, plus tard, sur le mont Sinaï, pour s’incarner à partir de ce moment dans l’homme, son image, suivant le processus naturel, la matrice de la mère dont les symboles sont, dans la Genèse, l’Arche, le Mont (Sinaï), etc. L’allégorie juive est à la fois astronomique et physiologique, plutôt qu’anthropomorphique.

   

« L’idée fondamentale que renferme la philosophie des Hébreux était que Dieu contenait toutes choses en lui-même et que l’homme était son image : l’homme comprenant la femme [en qualité d’androgyne] ; et que la géométrie (les nombres et les mesures applicables à l’astronomie), sont contenus dans les mots homme et femme. L’apparente incongruité d’une pareille méthode était éliminée par la démonstration du lien qui existait entre l’homme et la femme et un système spéciale de nombre, de mesures et de géométrie et par les périodes de gestation qui expliquent le rapport qu’il y a entre les termes employés et les faits démontrés et perfectionnent la méthode usitée. »

   

On prétend que la cause primordiale étant absolument inconnaissable, « le symbole de sa première manifestation compréhensible était la conception d’un cercle avec son diamètre, afin de faire naître en même temps l’idée de géométrie, de phallicisme et d’astronomie » et que cela servit plus tard à « désigner tout simplement les organes génitaux humains ». Le cycle entier des événements depuis Adam et les Patriarches, jusqu’à Noé, est donc utilisé à des fins phalliques et astronomiques, qui se régissent mutuellement, comme par exemple les périodes lunaires. La Genèse des Hébreux commence donc aussi à la sortie de l’Arche, à la fin du Déluge, c’est-à-dire à la Quatrième Race. Pour le peuple Aryen, il n’en est pas de même.

   

L’Esotérisme Oriental n’a jamais abaissé la Divinité Unique Infinie, qui contient toutes choses, à de pareils usages, et c’est démontré par l’absence de Brahma de la Rig Véda et par les modestes positions qu’occupent Roudra et Vishnou qui sont devenus, bien des siècles plus tard, les grands puissants Dieux, les « Infinis » des cultes exotériques. Mais eux-mêmes, tout « Créateurs » qu’ils puissent être tous les trois, ne sont pas les « Créateurs » directs et les « ancêtres de l’homme ». Ils sont représentés comme occupant une place encore moins élevée et sont appelés les Prajâpatis, les Pitris, nos Ancêtres Lunaires, etc., mais jamais le « Dieu Un Infini ». La Philosophie Esotérique représente l’homme physique, seul, comme crée à l’image de la Divinité, qui ne représente, du reste, que les « Dieux inférieurs ». C’est le MOI SUPERIEUR, le véritable EGO, qui seul est divin, qui seul est DIEU.

  

 

 

La Porte de Jade

 

   

   

 

 

 

 

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