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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 16:53
Dans l’ombre du Vatican

 

              « Il ne faut pas s’offenser que les autres nous cachent la vérité, puisque nous nous la cachons si souvent à nous-mêmes. » La Rochefoucauld.

 

              « L’idée qu’il n’y a pas de vérité ; qu’il n’y a pas de nature absolue des choses, de « chose en soi ». Ce n’est là que du nihilisme, et le plus extrême. » La Volonté de puissance, Friedrich Nietzsche.

  
 

VaticanCity


 

 

              Qu’est-ce que la Vérité ?

              La question nous est lancée comme une devinette. La Vérité ? S’il est une question impossible, c’est justement celle-là ! Considérant l’étrangeté de notre situation, une réflexion nous vient à l’esprit.

              Dans quel univers et pour quel univers nous demandez-vous cela ?

              Vous faites bien de poser des bases préalables à votre réponse car il est un principe universel qui dit qu’à toute interrogation, il existe plusieurs solutions. Chacune d’elles est conditionnée par l’angle d’observation que nous occupons, c’est-à-dire par les milliers de convergences qui font que nous sommes « nous » avec telle apparence, tel niveau de pensée à telle époque et à tel endroit plutôt qu’à tel autre.

              Mais à quoi cela mène-t-il ? Si l’on adopte cette façon de raisonner, on parvient rapidement à une sorte de relativisation de tout, qui est plutôt… démotivante. La quête de la Vérité, notre moteur de base, devient alors une énorme farce.

              N’allez pas si vite, fait l’un des trois Etres. Prenons comme élément de réflexion le cahier sur lequel vous consignerez par écrit votre vécu de cette nuit. Imaginez maintenant un instant que vous soyez une puce échappée du dos d’un chien et que le « hasard » conduit sur la table de travail où se trouve le cahier en question. Quelle conscience aurez-vous de son papier ? Mystère… Peut-être ne ferez-vous pas même de différence entre les fibres végétales qui constituent la texture de ses feuilles et le bois de la table.

              Supposez dans un second temps que vous soyez une souris face à ce cahier. Que va-t-il représenter pour vous ? Certainement rien d’autre qu’un bon repas mis sur votre chemin par la providence.

              Redevenez humains, maintenant. Que signifient dès lors les pages blanches de ce même cahier ? Le réceptacle d’un texte que vous allez rédiger avec amour ou de ces blocs-notes sur lesquels on griffonne et dont on déchire les pages ? Toute latitude vous est donnée. Nous pourrions multiplier les points de vue et les exemples à l’infini !

              Rien que de très banal dans cette constatation, cependant l’assimilation de l’enseignement qui s’y cache demande un bon sens faisant encore défaut à la plupart des hommes. Chacun veut que son point de vue soit le point de vue et chacun, à son niveau, dans tous les domaines, vit et meurt par cela et pour cela. Ainsi, dans un certain sens, la Vérité devient-elle ce que chacun croit, dans la mesure où elle correspond à la logique d’un univers intérieur donné.

              Vous rejoignez donc notre pensée. Il y a quelque chose de profondément démotivant et aussi de terriblement triste dans cette constatation. Cela tendrait à prouver qu’il n’existe pas de Vérité absolue, mais une infinité de vérités partielles, autant qu’il existe d’individus ou tout au moins de types d’univers de pensée.

              C’est une façon de voir… Mais à un certain niveau « voir » ne suffit plus, voir se rattache au mental inférieur qui se laisse ballotter de jugements en jugements. Au niveau où nous voulons toucher votre cœur, il convient davantage de ressentir que de voir. Une telle perception n’a rien de flou, au contraire. Elle ne fait pas allusion à une vague connaissance intuitive car elle nous envoie directement au cœur de Ce que nous cherchons depuis toujours. Elle nous met en liaison avec la Force de Compassion par laquelle les univers sont des instruments au service de l’Univers, par laquelle, enfin les vérités sont les fils qui tissent la trame de la Vérité… Car la Vérité, mes amis, est le reflet fidèle de la Divinité. On ne peut l’enfermer dans une définition qui serait immanquablement une sorte de rempart ou de frontière absurde. La Vérité n’est pas finie. Elle demeure en continuelle expansion, tout comme l’Univers, tout comme la Mère Divine. Accepter de ne pouvoir tout englober, tout définir une bonne fois pour toutes, est une forme d’humilité et donc de grandeur qui fait défaut à la majorité des humains…

              Affirmer « la Vérité, c’est cela », point final, ainsi que le fait encore une multitude parmi vous, revient à dire qu’il y a un bout au chemin de la Vie. C’est tout faire fonctionner dans un système clos, forcément dualiste, qui n’a rien à voir avec la structure fondamentale de l’Univers des univers.

              Ainsi notre souhait est de vous apprendre, autant que cela se peut, à percevoir au-delà des systèmes, c’est-à-dire des théories et des dogmes.

              Vous voulez dire, chercher la face de la Vie, en perpétuelle expansion, derrière le rideau humain des religions.

              Pas seulement des religions, reprend un des trois Etres… Lorsque vous entendez les mots « dogmes » ou « doctrines », ne les appliquez pas systématiquement aux seules religions attestées. Ces termes concernent tout autant les modes de pensée politique, économique et scientifique.

              Ce que vous appelez pompeusement « la Science », par exemple, est en fait peu à peu devenue une véritable religion avec ses credos et ses prêtres. Ces derniers sont capables de discréditer et d’excommunier à leur façon ceux qui s’écartent de « la droite ligne ». En réalité les véritables scientifiques sont beaucoup plus rares que vous ne le croyez. La plupart de ceux qui se disent tels s’arrêtent en cours de route dans leurs réflexions. Soit qu’ils soient incapables de sortir d’un schéma de base donné, réputé être la vérité immuable, soit qu’ils n’aient pas l’honnêteté ou le courage de tenir compte d’autres schémas qu’ils n’ignorent pas.

              Les responsables politiques, économiques et religieux de votre monde utilisent les mêmes subterfuges pour polir les consciences selon le modèle souhaité. Ce sont les mêmes hommes à des places différentes.

              Et quel est ce modèle ?

              C’est un modèle d’uniformisation et de dépendance. Pourtant, plutôt que de lui donner un nom précis, on pourrait dire qu’il évolue en fonction de tout ce qui renforce le pouvoir des Institutions en place… basé sur l’assoupissement général et l’état hypnoïde dans lequel votre humanité se trouve plongée.

              Si vous le voulez bien, nous allons rendre une nouvelle visite à cette Terre à laquelle nous consacrons tant d’amour aujourd’hui. Vous allez découvrir un autre de ses visages. Allons au-delà des images qui nous ont conduit en Afrique ou en Asie sous des régimes totalitaires. Les pratiques sont différentes, certes, plus policées tout au moins, mais le but final s’annonce analogue, c’est le verrouillage de la pensée. Une dévitalisation de la conscience individuelle est alors annoncée… afin que la voie d’accès à toute croissance intérieure se trouve bloquée.

 

              « Il fait encore nuit et nous sommes au cœur d’une place immense. Une place que nous reconnaissons immédiatement. La place St Pierre de Rome, en pleine Cité du Vatican. Mais aussitôt surgie, l’image se brouille, laissant apparaître une succession de colonnades puis des escaliers et des jardins sous le clair de lune et les lampadaires. Une ombre ou deux s’y faufilent d’un pas hâtif et c’est le silence, à peine troublé par le murmure d’une invisible fontaine.

              Enfin, les contours d’un bureau se dessinent et nos âmes se retrouvent une nouvelle fois spectatrices d’une sorte de réunion. Ici l’assemblée est toutefois plus restreinte. Guère plus de sept ou huit hommes. Deux d’entre eux sont visiblement des prélats, un autre porte un simple costume de prêtre en civil, tandis que le reste de la compagnie semble se composer de laïcs. Leur tenue est on ne peut plus classique.

              La salle où cette scène prend place nous surprend par son allure excessivement cossue. Ses murs, ses plafonds sont chargés de reliefs en stuc et de dorures. Ici, rien n’est sobre : fauteuils de cuir noir, sous-mains également de cuir sur une superbe et grande table cependant qu’aux murs trônent les tableaux de quelques maîtres anciens…

              Une discussion animée est engagée entre l’un des prélats et deux des laïcs tandis que des chèques sont échangés à l’autre bout de la salle. Simultanément aussi, on fait circuler des dossiers que l’on paraphe abondamment.

 

 

 

 Pape Benoit XVI

 

 

 

              Nous tenions à vous présenter un aspect assez particulier du Vatican. Il s’agit d’un aspect que soupçonnent encore très peu de personnes. Nous devrions dire trop peu… car tout mensonge, toute mascarade doit voir un jour sa fin.

              La réunion à laquelle vous assistez ici, mes amis, n’est que l’une des centaines qui se déroulent à huit clos, chaque année, au Vatican. Celle-ci est un des produits, un des moteurs aussi qui font de cet Etat, non pas, non plus, le cœur d’une Eglise mais bel et bien le quartier général d’une Société multinationale.

              Affirmer cela peut paraître choquant, nous le savons, néanmoins l’heure approche d’inciser l’abcès. Il s’agit bien en effet d’un abcès, d’une conspiration qui ne concerne pas seulement le monde occidental chrétien mais l’ensemble de l’humanité terrestre.

              Ce qui s’échafaude ici s’inscrit dans la dynamique mondiale de muselage des consciences telle que nous l’avons déjà évoquée. On y élabore des stratégies politiques, économiques, guerrières s’il le faut, afin de niveler dans la médiocrité et la dépendance des masses humaines. Le Catholicisme en est le prétexte et nous pourrions dire l’arme. Il est une vision réductrice du Christianisme et fabrique des dogmes depuis bientôt deux millénaires afin de développer sa puissance temporelle.

              Mais vous dites que la religion est un prétexte… Prétexte à quoi ?

              En vérité, tout ceci n’est plus une affaire de religion. Tout au moins pour un certain nombre des « maîtres du Vatican ». Le Catholicisme, dans sa version la plus conservatrice, celle qui prend le pas sur les autres aujourd’hui, est l’une des pièces maîtresses du Gouvernement Mondial dont vous avez entrevu une image à Genève.

              La présente réunion est une des réunions de l’Opus Dei, une organisation tentaculaire que certains hommes lucides appellent déjà l’Octopus dei. L’œuvre, comme on la nomme également, est devenue le véritable gouvernement souterrain de tout le Catholicisme. Elle gère des affaires terriblement temporelles de par le monde, avec les moyens les plus divers, ainsi que le ferait n’importe quel Gouvernement uniquement soucieux de voir s’accroître son emprise. Le crime ne représente pas même pour elle un obstacle. Elle est devenue en fait un véritable réseau d’espionnage, une armée secrète qui utilise la foi religieuse comme levier de manipulation.

              Certains de ses membres, et aussi certains dignitaires du Catholicisme qui n’y sont pas rattachés mais qui sont mus par des appétits analogues, détiennent des moyens de pression considérables sur quelques-uns de vos dirigeants officiels. Il existe à ce niveau des complicités occultes dont vous ne soupçonnez pas l’ampleur et qu’il n’est pas nécessaire d’énumérer ici.

              Saviez-vous, par exemple, que l’Eglise de Rome contribue financièrement, d’une façon habile, à la fabrication de certains armements ? Cela a déjà été avancé publiquement… mais les hommes préfèrent oublier et enterrer ce qui dérange. Chacun de vous agit d’ailleurs de cette façon vis-à-vis de ses propres difficultés. On préfère contourner plutôt que de chercher à regarder paisiblement l’obstacle puis de le démasquer… Un obstacle est toujours une sorte de « faux visage » derrière lequel une partie de vous-même se dissimule.

              Mais revenons à ce qui s’élabore entre ces murs… et tentons de l’observer avec des yeux différents. Les hommes que vous voyez ne sont aucunement des monstres au sens moral du terme. Ils ont leur propre conception de ce qui doit être, et ils représentent un Vatican qui est un aspect significatif de la conscience humaine, collective et individuelle.

              En effet, une partie de la psyché de l’humanité ne peut s’empêcher d’être une terrible manipulatrice, une éternelle comploteuse. Elle s’interdit l’accès à la transparence, c’est-à-dire au bonheur limpide, en prenant un plaisir pervers dans l’intrigue. Intrigue contre elle-même en définitive. Chaque individu agit de la sorte à son propre niveau. La conscience individuelle moyenne ment continuellement ou presque, elle complote, élabore des plans pour mieux contrôler ce qui est à sa portée. C’est une soif inextinguible qui se traduit tôt ou tard par une implosion ou, si vous préférez, par une sorte de cancer de l’âme… puis de la société.

              Tout cela parce que l’être humain isolé ou regroupé en Organisations fabrique toujours une vérité en fonction du degré de sa myopie.

              Posez-vous ces questions : qu’ont pu être le Bien et le Vrai, pour un inquisiteur ? Que sont maintenant le Bien et le Vrai pour les restes d’inquisition qui sommeillent toujours en vous ? Calculez le nombre de fois où, chaque jour, vous commencez vos phrases par « mois-je ». Vous serez surpris.

              Il y a en l’homme une telle volonté de tout ramener à son petit univers clos et tyrannique !

              En vous tous règne un Vatican souterrain… Entreprenez de dégonfler ses prétentions à tout contrôler impérialement et vous dévitaliserez par la même occasion toutes les cités papales de la Terre.

              Toutes les cités papales ? Peux-tu préciser ?

              Oui… Si l’Eglise de Rome reste depuis de nombreux siècles un exemple d’une certaine pauvreté de l’âme, à quelques belles exceptions près, elle n’est certes pas la seule. Toutes les religions ont  ou ont eu leurs heures de mascarades. L’Islam dans quelques-unes de ses manifestations connaît de toute évidence aujourd’hui un semblable délire. Lui aussi a son « Opus Dei » à sa façon… et vous seriez surpris de savoir à quel point les Organisations souterraines ou semi-souterraines des grandes religions déguisées, s’entendent quant à leur but… car elles-mêmes sont des pièces manipulées sur un échiquier qui les dépasse.

              Sous la salle de réunion que vous voyez ici, existent d’autres salles qui elles-mêmes conduisent à d’autres lieux, plus discrets encore et qui contiennent une énorme quantité d’archives. Une véritable bombe pour l’ensemble de la conscience d’une humanité menée par le bout du nez…

              Un seul homme dans cette pièce en connaît l’accès. Il sait les raisons politiques d’une quantité de canonisations, les implications mafieuses des hommes d’affaires du Vatican, il sait aussi les mensonges des premiers pères de l’Eglise et la multitude des assassinats commandités au nom de Dieu.

              Et pourtant, il dort aussi paisiblement que vous… parce que les uns et les autres, vous utilisez les mêmes somnifères : Un « moi-je » bon polémiqueur, un certain confort, des amis qui ont un rythme de sommeil identique et, de temps à autre, un repas confortable. Si par surcroît viennent s’ajouter quelques honneurs, on sombre alors dans l’auto-hypnose.

              J’imagine que vous trouverez mes paroles bien sévères et peut-être dénuées de cet Amour auquel vous aspirez tant… mais l’Amour, mes amis, n’est trop souvent conçu par l’homme que comme un miel doucereux.

              L’Amour total EST la Vie et la Vie se présente sous de si nombreux visages ! L’Amour, tel que je vous l’offre ici, vous propose son regard courroucé sans aucun doute, néanmoins c’est l’Amour total, n’en doutez pas. Le navire de l’humanité terrestre prend l’eau de toutes parts et nous ne voulons pas le laisser couler !

              L’ombre est sans doute contagieuse mais n’oubliez pas qu’elle demeure assujettie au Soleil.

              Ainsi, la forme d’Ombre que vous voyez œuvrer dans ce bureau est sans conteste l’une des manifestations de l’Antéchrist qu’évoquent les Ecritures dont se réclame l’Occident. Ne craignons pas les mots : l’Eglise de Rome offre l’un des visages les plus éclatants de l’Antéchrist, conjointement à la faction intégriste de l’Islam. Même s’il peut s’incarner dans un individu, l’Antéchrist, comprenez-le, est avant tout un principe que toutes les consciences humaines ont elles-mêmes en germe, qu’elles développent et qu’elles appellent enfin à se concrétiser au bout d’un temps donné.

              Il doit être maintenant évident, mes amis, que lorsque j’évoque aussi sévèrement l’Eglise de Rome, je n’évoque nullement l’essence du Christianisme qui demeure un véritable joyau.

              L’enseignement de notre frère le Christ et l’impact que celui-ci laisse en profondeur n’ont aucune commune mesure avec ce qui est professé par la hiérarchie catholique et avec les agissements de celle-ci. L’histoire du Catholicisme pourrait se résumer à l’histoire de la secte des évêques de Rome qui a voulu imposer sa vision de la Parole Christique. Le Christisme reste à naître des cendres de tout cela. Cela ne saurait tarder. Les deux ou trois siècles à venir verront se mettre en place cette nouvelle religion qui résultera globalement, dans ses enseignements, d’une véritable fusion entre le Christianisme et une grande philosophie orientale. Un homme hors du commun donnera, de façon éclatante, le coup d’envoi de cette nouvelle façon d’être ouvert à la Lumière.

              Tu nous parles d’une religion à venir… pourtant toutes les données que nous recueillons au cours de cette nuit visent justement à dépasser toute notion de religion. Cela nous trouble un peu.

              Tandis que l’immense écran qui nous encercle continue de nous envoyer les mêmes images issues du Vatican et que l’un des prélats lève le ton pour être entendu de tous, le grand Etre vient se positionner juste en face de nous.

              Vous ne grandissez pas tous en même temps sur cette Terre, dit-il. Dans une même école, il existe toujours plusieurs classes, n’est-ce pas ? Ne croyez donc pas qu’une spiritualité pure, dénuée de tout support, soit accessible à l’ensemble de l’humanité dans quelques décennies sous prétexte que l’on passe d’une ère zodiacale à une autre !

              La majeure partie de vos frères humains a encore besoin de point de repère fixes et de rituels. Ceux qui se mettront en place auront cependant la marque de l’Universel et iront dans le sens de l’enseignement que nous vous délivrons.

              L’Islam sera dans un premier temps la religion qui éprouvera le plus de difficultés à se fondre dans cette volonté d’unité… car il nourrit beaucoup de souffrances, de peurs et de réflexes de protection dans son cœur.

              Avant que ne sonne cette heure, il va falloir accepter que l’orage gronde. En effet l’humanité a mis en mouvement une mécanique dont il est nécessaire qu’elle mesure concrètement les conséquences.

              Vous voyez ce prélat ? Eh bien, c’est un cardinal. La plus grande partie de la hiérarchie catholique ne soupçonne pas la moitié de son influence sur une certaine stabilité mondiale. Cette réunion, qu’il a d’ailleurs organisée, est totalement ignorée de ses pairs et aussi de la majeure partie des dirigeants de l’Opus Dei. S’il parle en ce moment c’est pour donner son approbation définitive à un complot de vaste envergure visant à discréditer le rayonnement de quelques Maîtres de Sagesse actuellement incarnés en Inde principalement, mais aussi dans d’autres contrées de la Terre.

              Il donne les dernières autorisations à une attaque en règle contre tous les enseignements qui visent à libérer réellement la conscience. Vous en verrez les effets. C’est sa vision de ce qui est juste, selon un certain Ordre prônant une pensée unique et le contrôle total de l’individu. Cette conception doit aboutir, selon lui et d’autres bien sûr, à la mise en place d’une élite mondiale appuyant sur tous les boutons de tous les registres individuels et collectifs.

              Ce n’est pas sans évoquer les bases d’une certaine idéologie qui a sinistrement envahi la Terre il y a quelques décennies.

              C’est exact. Le Principe est analogue. Il en est la continuité, plus sournoise, plus affinée si l’on veut. Nombreux sont évidemment ceux qui se font piéger, c’est-à-dire engourdir.

              Nous voulions vous faire comprendre avec mes Frères ici présents, que le discernement absolu n’est jamais acquis pour quiconque. Ainsi il importe que tous ceux qui cherchent sincèrement en leur cœur aient le courage de prendre régulièrement un peu de recul par rapport à leur façon d’aborder la cause qu’ils veulent faire fleurir. Je veux dire, qu’ils en éliminent l’aspect passionnel. Cela, afin d’en préserver l’essence dans son intégrale beauté.

              Ne vous emprisonnez pas dans vos croyances. Chacun gravit ses propres marches tandis que bon nombre de celles-ci donnent la sensation de représenter le haut de l’escalier.

              Soyez donc vigilants, à chaque carrefour, à chaque étape de découverte, et n’oubliez pas qu’il n’existe guère de définition statique et immuable de ce que vous appelez spiritualité.

              Que l’Amour, l’Equité et la Justesse soient vos véritables point de repère. Cherchez-les derrière les apparences des pseudo-logiques liées à votre temps. En vérité, voyez-vous, toute chose juste parle de spiritualité à l’insu même de chacun et de toutes les croyances.

              Mais, concrètement, qu’est-ce qu’une chose juste ?

              Une chose qui fait sourire l’âme. Une chose qui laisse une trace de paix derrière elle. Une chose qui fait déclarer à celui qui la rencontre : « elle m’a rendu un peu meilleur… »

              Au-delà du temps, des frontières, des langages. Voilà la logique de Celui qui vient. »

 

              L’Opus Dei n’a rien à voir avec la foi chrétienne même s’il le prétend. Je ne puis faire ici le procès du Christianisme dont Jésus a posé les bases, je démonte comme tant d’autres un organe qui n’a plus rien à voir avec l’Esprit et l’Ame mais qui sous ce prétexte prend des allures de secte tout en ayant l’aval de la religion catholique. L’Opus Dei a depuis longtemps mainmise sur le Vatican.

              Une enquête sur les Francs-Maçons du Vatican nous apprend ce qui suit : les croisés de cette société la plus riche du monde sont au nombre d’environ quatre-vingt mille, ils sont organisés et suivent les commandements de José Maria Escriva de Balaguer, au nom de Dieu mais de quel Dieu ?

              Peut-être celui des croisés, des moines soldats qui ont déjà tant détruit au nom de la religion. L’Opus Dei est un pouvoir économique qui influence la papauté. Deux mille prêtres sont à sa tête. L’œuvre reçoit environ trente millions de dollars par mois et gère des biens immobiliers aux quatre coins du globe. José Maria Escriva de Balaguer l’a promis : il est possible de devenir saint tout en vivant dans le monde des affaires à condition de suivre scrupuleusement les commandements qu’il édicte. Un chef de secte ne promettrait pas plus… Son livre « Le Chemin », traduit en trente langues et vendu à des millions d’exemplaires, se veut la bible de tout un monde prêt à tout pour obtenir le ciel.

              De Balaguer a en fait été un « channel » des années 20. Il reçoit des messages de Dieu lui-même pour sauver le Vatican et par la même, l’Eglise. Pour cela, il faut une armée d’inconditionnels purs et durs, se fondant dans la masse et s’éparpillant dans tous les milieux. Le 17 mai 1992, De Balaguer est canonisé. Pourtant, comme n’importe quelle secte, l’œuvre demande qu’on lui donne tout quand on veut être l’un de ses membres et si par hasard l’on décide de partir, ce sera sans rien. En fait, lorsque Don Balaguer fonde l’Opus Dei en 1928, il a 26 ans. Traumatisé par les massacres des religieux pendant la révolution, il organise l’Opus Dei comme un organe de résistance anti-marxiste. Il recrutera ses adeptes dans les universités en proposant aux étudiants des résidences et des centres culturels où il peut délivrer son message : il est possible d’atteindre la sainteté à travers n’importe quel travail, sous certaines conditions toutefois… Son projet est planétaire et il souhaite s’étendre ainsi à travers le monde entier. Anti-communiste jusqu’à l’extrême, il demande à chaque membre de s’inscrire comme volontaire à la « division bleue » (aux côtés des Allemands, contre l’Union Soviétique). Franco l’a sans doute beaucoup soutenu et une partie de son gouvernement appartenait à l’œuvre.

              Financièrement, l’organisation prétend vivre de dons mais depuis les années 70 des associations, des sociétés de gestion, des résidences, des centres culturels sont créés par l’œuvre. Les amis de l’Opus Dei sont connus : Claude Bébéar, patron d’Axa, M. Albert, patron des AGF, D. Pineau-Valencienne, PDG de Schneider.

              Des scandales éclatent en rapport avec la Mafia et la loge P2 : 1982, le banquier italien Roberto Calvi, proche du Vatican, est assassiné, pendu sous un pont londonien. La méthode employée est signée par la loge P2. Roberto Calvi a blanchi et fait disparaître d’énormes sommes d’argent de sa banque au profit du Vatican pour ses opérations secrètes de politique étrangère (Pologne : Solidarnosc) avec la complicité directe de Monseigneur Paul Marcinkus, banquier du Vatican et de l’IOR « Institut des Œuvres de Religion » sont tous liés à l’Opus Dei… Un financier du Vénézuela, Alberto Berti, dit alors avoir blanchi pour le compte de la banque du Vatican vingt et un milliards de francs et pour l’Opus Dei à travers l’une de ses sociétés nommée « Inecclésia ». Alberto Berti révèle : « Récemment un ex-président d’une banque américaine m’a certifié que l’Opus Dei avait pris une part importante dans les donations apportées à Solidarnosc. Cela explique pourquoi l’Opus Dei exerce un pouvoir grandissant sur les affaires qui touchent le Vatican et notamment au sein des organismes financiers.

              L’affaire Mateos, le milliardaire espagnol qui détourne des fonds au profit de l’Opus Dei, lève un autre coin du voile mais qui va réagir… bien peu ! Le sommeil et la peur engourdissent les âmes et les corps, les scandales éclatent les uns après les autres mais rien ne bouge et l’Opus Dei continue imperturbablement son œuvre.

              Le milliardaire est arrêté. Fou de colère de ne pas avoir été défendu par ceux qu’il a toujours aidés, il avoue avoir donné douze millions à l’œuvre. Quand il sort de prison, il espère que tout va être dévoilé mais l’affaire est enterrée… le procureur était membre de l’Opus Dei. Mateos continuera sa route riche mais déçu et humilié.

              Jean-Paul II, tout le monde sait qu’il est malade, mais qui connaît ses liens avec l’Opus Dei qui, avant son élection, finançait déjà ses voyages, son accueil et son hébergement de par le monde ? Qui sait que le Pape se recueille régulièrement sur la tombe de Don Balaguer ? Qui sait que pour remercier les membres de l’organisation, il les a nommés à des postes clés après son élection : consulte des miracles, procédures de béatifications, congrégation qui gouverne les ordres religieux de l’Eglise ?… En bref, qui sait qu’ils sont déjà en place pour nommer le successeur du Pape ?

              Sans doute vous souvenez-vous de la disparition brutale du pape Jean-Paul Ier après un règne des plus brefs. Certains disent qu’il fut assassiné pour avoir voulu élaguer quelques pesantes branches de l’Opus Dei…. Cela nous a aussi été confirmé par nos amis « d’au-delà ».

              L’Opus Dei est très savamment organisé : L’œuvre décide de qui sera prêtre ou laïc numéraire, ces derniers devant être célibataires et vivre dans les centres « ad hoc ». Les laïcs surnuméraires peuvent être mariés et avoir des enfants, ils seront au service domestique des autres. Les associés sont célibataires et vivent avec leur famille. Les collaborateurs aident par des dons.

              L’un des buts de l’œuvre est de débusquer de nouvelles vocations et d’éviter que celles-ci ne s’égarent. Pour cela et comme dans n’importe quelle secte, elle propose aux jeunes de quitter leurs familles et de rejoindre leurs nouveaux amis.

              « Les membres mariés ont le devoir de faire le plus d’enfants possibles pour augmenter le nombre de vocation » dit Mgr  Alvaro del Portillo, le prélat de l’Opus Dei.

              Recrute-t-on des membres avant leur majorité ? « Nous préférons parler de formation » dit l’abbé Haddock qui admet que cette formation peut commencer à n’importe quel âge. Les règlements de l’Opus Dei stipulent que des enfants de 14 ans et demi peuvent solliciter leur  adhésion officieuse. On a souvent reproché à l’Opus Dei d’inciter des enfants à cacher cette adhésion à leurs parents. « Quand vous avez une fiancée, vous ne le dites pas tout de suite à vos parents » expliquent les dirigeants.

              L’Opus Dei, troupe de choc du pape, a muselé ou remplacé en  Amérique Latine les « théologiens de la libération » qui appelaient à une plus grande justice sociale, par ses propres sympathisants, en particulier au Chili, en Argentine, au Brésil et au Pérou. En tout, treize évêques de l’Opus Dei œuvrent en Amérique latine.

              Selon le fondateur, « les femmes n’ont pas besoin d’être savantes, il leur suffit d’être sensées » (chemin 946). Dans les résidences, elles s’occupent de l’administration, de la cuisine, du ménage.

              L’abbé Escribano a subjugué son auditoire canadien par ces mots : « Une morale sans Dieu n’existe pas. La foi ne s’oppose jamais à la raison. La foi c’est la connaissance par la confiance en l’autorité. » Et encore : « La pilule est naturelle comme le sont le couteau et la mitraillette. »

              « La Sainte Eglise est comme une grande armée » écrit Don Balaguer « nous, nous n’échouons jamais ». Les catholiques qui ne combattent pas sont des soumis et des déchus !

              Edifiant, n’est-ce pas ? !

              Assurément, comme le disent nos amis, nos frères « d’en haut » : il faut de l’Amour sans limites pour notre planète et tous les êtres qui la constituent quelques soient leurs règnes, leurs couleurs de peau, leurs sexes…

 

            Les dogmes sont toujours de nature politique. Leur fonction est de manipuler et ils n’ont de valeur que petitement temporelle. Ils rassurent ceux qui les établissent… et voyez-vous, chacun en établit à son propre niveau. Ce sont les credos personnels qui évoluent trop souvent de barrières mentales en barrières mentales.

 

            On parle de sectes, et terme de gourou traîne sur toutes les lèvres, dans toutes les circonstances. Pourtant qui sait seulement ce que ces mots veulent dire ?

            Evoquez le Christ ou le Bouddha devant un millier de personnes et vous devenez un personnage suspect ; emmenez cent mille soldats au combat et vous êtes un grand homme que l’on respecte. Qui lave les cerveaux de qui ? Où sont les véritables sectes qui empoisonnent la pensée collective ? Mille organisations et pouvoirs officiels se parent insidieusement de leurs attributs et de leurs méthodes à peine déguisées.

            Ce que vous devez penser et ce que vous devez avoir constitue au bout du compte un évangile à découvrir chaque matin dans les colonnes de tous les journaux de cette planète. Les Parties et les Lobbies sont les premières forces qui modèlent votre pensée, vos attitudes, vos réactions, vos goûts, en clair votre rapport à la vie. Lobbies des marchands d’armes, lobby de l’industrie pharmaceutique, chimique, pétrolière, lobbies du prêt à croire et du prêt à avaler… Les sectes ne sont peut-être pas seulement là où l’on vous le dit. L’ordre mondial qui tente de s’instaurer les aime et les nourrit où qu’elles soient. Il fait mine de les combattre tandis qu’elles servent sa cause en inspirant et nivelant vos comportements. Il ne vise qu’un but, vous faire aller résolument de l’être à l’avoir… et pour que vous gardiez la sensation d’être, il vous engage à ne plus penser mais à dépenser.

 

            « Voilà des âges que vous demeurez au royaume de la dépendance. Sous toutes les formes qu’Il emprunte, votre frère aîné, le Christ, vous dit simplement quelque chose comme « cela suffit, il est temps que vous vous engagiez à vous dégager de ce royaume. Vous êtes allés au bout de l’engourdissement et de ses leçons ; levez-vous et révélez-Moi dans tout ce que croise votre regard.

            « Oui, sachez-le, l’Esprit va pétiller dans la Matière ! Ce sont les temps qui l’exigent. Il espère juste votre consentement afin que vous participiez avec les atomes de ce monde à la grande fête d’ascension voulue par les vents qui caressent le Cosmos. Son principe est à la base même de votre nature. Il est grand temps que vous compreniez que Sa présence n’a rien de facultatif en vous car la totalité de votre être est Son exact prolongement Ainsi, en d’autres termes mes amis, vous êtes « condamnés » à grandir. Prolonger la souffrance ou engager la guérison, là se situe votre choix. La Révolution va s’inscrire jusque dans votre chair. Le décodage des anciennes mémoires doit s’opérer jusqu’au sein de vos cellules et vous délivrer des résidus conditionnants du passé. Que vous le vouliez ou non vous êtes poussés vers ce nettoyage. La zone de turbulences dans laquelle votre monde est entré se définit par cette fonction. Ne vous cabrez donc pas contre elle car l’Amour qui ne saurait avoir de nom constitue son unique moteur. Tout le « travail » qui vous est demandé consiste à savoir reconnaître cet Amour derrière son voile, à l’accueillir puis à vous fondre en lui, sans trouver d’excuse pour vous y dérober.

 

 

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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 16:05
Bref aperçu des organisations mondialistes

 

La domination du monde par les Illuminati

 

              Qui sont les Illuminati ? Comment cette société secrète prit-elle naissance ?

              L’ordre des Illuminati, vieille de plus de 3000 siècles avant J.-C., réapparaît en 1776. Le 1er Mai 1776 le docteur Adam Weishaupt (nom de code : Spartakus), professeur en droit canonique catholique à l’université d’Ingolstad fonde la société secrète des Illuminés de Bavière. Son fonctionnement se révèle identique à celui des Illuminati il y a des milliers d’années basé sur un complot généralisé dont seul une élite très restreinte doit être au courant et jouir de tous les privilèges de la vie terrestre. Weishaupt, juif de naissance converti plus tard au catholicisme, rompit avec l’ordre jésuite auquel il appartenait en tant que prêtre, puis il fonda sa propre organisation. Après son interdiction en 1784 par le prince-électeur de Bavière, l’ordre des Illuminés de Bavière fut officiellement dissous en 1786 et passa alors dans la clandestinité.

 

 

 


illuminati             adam-weishaupt

 

 

 

              Bien que les révolutions et les guerres soient très utiles aux banquiers internationaux pour gagner ou étendre leur contrôle sur des gouvernements, les clés véritables pour un tel contrôle résident toujours dans les finances, car « un bailleur de fonds est en mesure d’exiger d’un gouvernement les privilèges d’un monopole ». Des gouvernements en quête d’argent, accordent des monopoles dans le système bancaire de l’état, dans le domaine des ressources naturelles.

              La clé de la puissance des Illuminati réside dans le contrôle du capital. Nous ne citerons pour exemple de cette manière d’agir que deux événements historiques : l’établissement du communisme en Russie et la mise au pouvoir de Hitler.

              Celui qui veut voiler ses intentions et travailler à l’arrière-plan a besoin à cette fin d’assemblées particulières, puisque celles qui ont un caractère officiel ne sont évidemment pas adéquates à des règlements secrets et à des accords spéciaux. Ainsi, dès le début, les Illuminati s’occupèrent de créer de nouvelles assemblées parallèlement à celles existant déjà. Néanmoins, ces organisations ne sont pas restées à tel point secrètes que l’on ignorerait encore tout à leur sujet.

              Alykhan, chef du gouvernement albanais en exil disait ceci : « Une poignée de personnes de la Commission Trilatérale et du Council on Foreign Relations (CFR) prennent toutes les décisions d’importance mondiale. C’est un club très privé, puissant, qui domine tous les gouvernements du monde entier. Ils sont tous de connivence. Qu’on le veuille ou non, on doit faire ce qu’ils veulent. Ils disent combattre le communisme, mais en même temps, ils sympathisent avec lui. »

 

L’Organisation des Nations Unies, instrument des Illuminati ? !

 

              Qui s’étonne encore que l’ONU aussi soit une œuvre des Illuminati et qu’elle se trouve fermement entre leurs mains ? Au moins 47 membres du CFR étaient parmi les délégués américains lors de la fondation de l’ONU à San Francisco en 1945. Nous savons que l’ONU remplaça la défunte SDN (Société des Nations) dont ces principes directeurs furent votés lors du congrès des francs-maçons du 28 au 30 Juin 1917 à Paris.

              Appartiennent à l’ONU le « Fonds Monétaire International » (FMI) et la « Banque Mondiale ».

              Voyons maintenant le plan de construction codé du NOM (Nouvel Ordre Mondial).

              En observant le verso d’un billet d’un dollar américain nous y trouvons sur le côté gauche le symbole franc-maçonnique de la pyramide. Le sommet de la pyramide forme un triangle où se trouve l’œil du « Grand Architecte du Monde » ou « Grand Initié ». Au sommet de la pyramide nous lisons les deux mots « Annuit Coeptis » ce qui veut dire à peu près : « Notre entreprise est couronnée de succès ». Sous la pyramide se trouvent les mots « Novus Ordo Seclorum ». Ces mots expliquent la nature de l’entreprise : la création d’un Nouvel Ordre Mondial. Les chiffres MDCCLXXVI figurant au bas de la pyramide se rapportent à la fondation de l’ordre des Illuminés le 1er Mai 1776.

              Selon de nombreux auteurs la pyramide montre la structure des Illuminati. Suivant cette attribution, l’œil placé au sommet de la pyramide est l’œil de Lucifer. Directement en dessous se trouve le niveau RT qui est interprété par Rothschild ou Rockefeller, qui peut cependant également représenter les deux. Puis vient le conseil des 13 qui est recruté dans les rangs placés en dessous, le conseil des 33. Celui-ci présente à son tour une sélection restreinte issue des tops francs-maçons du « club des 300 ». En dessous se trouve la grande loge, B’nai B’rith, un ordre élitaire qui n’admet comme membre que des juifs. Avec la loge du Grand Orient se termine la moitié supérieure de la pyramide et avec elle le groupe des Illuminati. A la partie inférieure de la pyramide du dollar sont associés tous les francs-maçons.

Le Conseil des 13

 

              « C’est le grand conseil des druides – les 13 grands druides qui forment la prêtrise privée des Rothschild. »

 

Le Conseil des 33

 

              « Y sont représentés les francs-maçons des rangs les plus élevés du monde de la politique, de l’économie et de l’Eglise. Ils sont l’élite du « Comité des 300 ».

              Signalons que chez les francs-maçons et aussi chez les chrétiens, 90% des membres sont utilisés par l’élite et qu’ils n’ont, pour la majorité, pas la moindre idée de ce qui se trame au sommet. C’est exactement pareil pour le « Lions Club », le « Rotary », etc. L’éminent franc-maçon Paul Harris fonda le Rotary International sur l’ordre de la loge B’nai B’rith en 1905 à Chicago : cette même loge créa le Lions International, également à Chicago, en 1917.

 

Le Comité des 300

 

              Créé en 1729 par la BEIMC (British East India Merchant Company) pour s’occuper des affaires bancaires et commerciales internationales et soutenir le trafic d’opium, le « comité des 300 » est dirigé par la Couronne britannique. Il représente le système bancaire mondial dans sa globalité et compte, en plus, les représentants les plus importants des nations occidentales. Toutes les banques sont reliées aux Rothschild par le « Comité des 300 ».

 

Le Council on Foreign Relations (CFR)

 

              Fondé par la « Round Table » en 1919, on lui donne aussi le nom d’ « establishment », de « gouvernement invisible » ou de « ministère Rockefeller des Affaires Etrangères ». Cette organisation à moitié secrète, dont les membres sont exclusivement des citoyens des Etats-Unis, compte parmi les plus influentes de ce pays. Le CFR exerce, de nos jours, un contrôle étroit sur les nations occidentales, que ce soit de façon directe, parce qu’il est en relation avec des organisations du même genre, ou que ce soit par l’intermédiaire d’institutions, telles que la « Banque Mondiale » qu’il préside. Depuis sa création, tous les présidents des Etats-Unis y étaient déjà membres avant leur élection. L’ex-président des Etats-Unis George Bush, ancien directeur de la CIA, était membre du CFR. Il en fut même le directeur en 1977. Le CFR est contrôlé par le syndicat Rockefeller et sert à concrétiser son but : la concrétisation d’un « Gouvernement mondial unique ».

 

Les Bilderberger

 

              Cette organisation secrète fut créée en Mai 1954 à l’Hôtel de Bilderberg à Oosterbeek en Hollande, est dirigée par le Prince Bernard des Pays-Bas. Elle est composée de 120 magnats de la haute finance d’Europe de l’Ouest, des Etats-Unis et du Canada. Ses buts principaux, formulés par le Prince Bernard, sont l’institution d’un Gouvernement mondial d’ici l’an 2000 et d’une armée globale sous le couvert de l’ONU. On l’appelle aussi le « Gouvernement invisible ».

 

La Commission Trilatérale

 

              Cette organisation secrète fut créée en Juillet 1973 par David Rockefeller et Zbigniew Brzezinski, notamment parce que les organisations bien établies, telles que les Nations Unies, n’allaient pas assez vite pour mettre en place le « Gouvernement mondial unique ». Les « Big Boys » voulaient que « ça bouge ». Cette organisation élitaire a pour but de réunir dans un seul pool les puissances de pointe des géants de l’industrie et de l’économie, c’est-à-dire des nations trilatérales –Etats-Unis, Japon, Europe de l’Ouest – et elles visent à créer, une fois pour toutes, le « Nouvel Ordre Mondial ». Cette organisation permet à l’élite venant de diverses branches de la franc-maçonnerie de se rencontrer à une échelle mondiale pour collaborer à un travail secret ; elle doit aussi élargir l’influence politique des « Bilderberger ». La plupart des membres européens avaient des contacts avec les Rockefeller pendant des années. Cette organisation se compose d’environ 200 membres qui, contrairement aux Bilderbergers, sont permanents. La « Commission Trilatérale » contrôle avec les membres du CFR toute l’économie des Etats-Unis, la politique, l’appareil militaire, le pétrole, l’énergie et le lobby des médias. Ses membres sont, entre autres, des patrons de konzerns, des banquiers, des agents immobiliers, des économistes, des politologues, des avocats, des éditeurs, des dirigeants syndicalistes, des présidents de fondations et des éditorialistes.

              Un comité consultatif composé d’une commission de direction (avec 24 européens et 15 américains) décide des personnes à inviter à leurs rencontres. Seuls sont invités ceux qui ont fait preuve d’une indéfectible loyauté envers les Rockefeller et les Rothschild.   

 

Le Club de Rome

 

              Il fut créé par le clan Rockefeller qui le finance aujourd’hui encore. Il regroupe des membres de l’establishment international de 25 pays soit 50 personnes environ. Son but principal est de créer un « gouvernement mondial » en se basant sur l’élite et une religion unique mondiale.


Les énergies de l’Ombre

 

              « Les hommes deviendront des automates, animés artificiellement et momentanément par une volonté infernale, ce qui donne l’idée la plus nette de ce qui est arrivé aux confins même de la dissolution finale. » Le règne de la quantité et le signe des temps, René Guenon.

 

              Les yeux de notre âme sont maintenant suspendus quelque part au cœur d’une étendue de neige et de glace. Le vent souffle emportant avec lui des nuages de cristaux immaculés. Partout aussi il y a des arbres, de grandes forêts de conifères, toutes blanches et pétrifiées par le froid. Nos regards voudraient les englober, y palper quelque indice de vie, mais à l’horizon laiteux le Ciel et la Terre, semble-t-il, se sont fondus l’un en l’autre depuis le Commencement.

              Cependant, très progressivement un bruit se fait entendre, quelque chose de mécanique et de puissant qui se faufile entre les troncs engourdis. C’est un petit véhicule, semi-blindé et pourvu de chenilles. Il passe devant nous dans un ronronnement lancinant, semblant repérer quelque route connue de lui seul, puis disparaît à nouveau dans les arbres. Mais voilà que nous nous sentons attirés en arrière et que le paysage change, comme bousculé par un tourbillon. Aux trois-quarts enfouis dans la neige, nous apercevons maintenant de grands bâtiments aux toits plats. Devant les énormes blocs de glace qui se sont formés alentours trois ou quatre véhicules semblables à celui déjà aperçu attendent, rangés dans un ordre rigoureux. Autres signes de présence humaine, trois antennes paraboliques, de tailles différentes, tournent lentement sur des plates-formes, imperturbables sous les rafales du vent qui cinglent tout sur leur passage. Elles évoquent les radars de quelque base militaire mais aucun drapeau ne flotte nulle part, aucune couleur, aucun indice pour suggérer la moindre mission scientifique. Tout est invariablement blanc, blanc et glacé sous le ciel qui prend par endroit des allures de plomb.

              Sans en comprendre la raison, mais avec une insistance pesante, la forme succincte et sombre d’une main est apparue par intermittence sur l’écran de notre âme. C’est une main malhabile, ou du moins schématique… Il y a en elle nous ne savons quoi de pas tout à fait humain ou peut-être de robotique qui finit par créer une insoutenable sensation de nausée. Maintenant, il nous faut respirer vraiment… Quelle nécessité nous a donc attirés ici ?… nous le demandons !




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              « La nécessité de ne pas fermer les yeux sur ne serait-ce qu’une once de votre Terre, mes amis ; la nécessité de ne pas ignorer les silhouettes de l’ombre que la masse des hommes laisse croître chaque jour un peu plus sur sa planète. »           

 

              L’immensité du froid a disparu d’un coup, désintégrée par les accents de la voix qui renouvelle son rendez-vous. C’est au cœur de la Lumière que tout va continuer, si simple, si paisible, et avec une telle vigueur…

              « Il y a des forces à la surface de votre monde dont il n’est aujourd’hui plus admissible d’ignorer la présence. Les images qui se sont imposées à vous en sont un simple reflet. Par celui-ci, je veux vous faire prendre conscience que l’aspect incarné des énergies de l’Ombre n’est pas du domaine du mythe. Les paroles que je vais déposer en vous n’ont pas pour but de générer la peur ni d’entretenir cette épuisante dualité qui mine l’humanité entière. Elles ont pour volonté de jeter la lumière sur cet autre coin de pénombre qui en chacun de vous refuse de se regarder en face. Mes paroles veulent dénoncer l’imposture et l’abîme par des mots qui soient pleins comme des appels à l’action. Vous devez savoir… car il n’est plus permis d’ignorer les multiples visages de la maladie qui ronge la Terre.

              Il y a, depuis fort longtemps sur votre monde, un peuple d’êtres dont l’ego est comparable à un bloc de pierre non encore dégrossi. Ces êtres sont non seulement semblables à vous tous mais aussi vivent un peu en vous tous de par la puissance de leur psychisme. Ils sont issus des confins de votre univers, et la déstabilisation de leur sphère de vie les ont contraints à s’incarner sous d’autres cieux pour parfaire leur évolution.

              N’en faites pas des démons venus réduire à néant l’humanité terrestre, voyez-les seulement comme des hommes qui ont un autre passé que le vôtre… mais la même destination. Pour l’heure ils sont malades, ils souffrent d’orgueil, ils ont contracté le virus de la domination… Un virus qui n’a de prise que sur un terrain en vide d’amour, en manque de simplicité. Voilà pourquoi, certains d’entre vous ont plié devant lui et l’on invité chez eux. Ces hommes sont un test pour l’ensemble de votre humanité. La force de leur intellect s’est plus épanouie que la vôtre. Alors, sans même le savoir, ils obligent votre cœur à la réaction, à la tension ou à la floraison complète. Voilà pourquoi mon Père a permis leur implantation sur cette planète, pour que toute maturation s’accomplisse, pour que le libre-arbitre enfin en soit le fantastique agent.

  


catastrophe-02-manipulation-climat-haarp-2               HAARP

 


 

              Votre conscience vient d’être entraînée vers le continent américain et les images captées sont celles de quelque lieu perdu dans les solitudes de l’Alaska. Si j’ai tenu à ce qu’un tel lieu soit portée à votre connaissance, c’est parce qu’il rend compte, sans qu’il y ait nécessité de rentrer dans de pénibles détails, de l’implantation concrète de quelques recherches scientifiques menées depuis des décennies par les puissances du non-amour. Les constructions aperçues, à demi enfouies dans les glaces, font partie d’une vaste chaîne de laboratoires et de centres d’étude répartie sur l’ensemble de votre planète et qui a pour but la domination psychique de la population humaine et le contrôle d’éléments naturels tels les climats. Ces informations ont été déjà parfois fournies à certains d’entre vous, il importe pourtant qu’aujourd’hui elles se voient plus largement diffusées. De petites îles perdues en plein océan et des bases souterraines ont été secrètement investies dans le seul but d’asservissement des énergies planétaires et humaines ; quelques navires ont été également affrétés en ce sens et sillonnent toutes les mers.

              Depuis plusieurs années l’humanité commence, sous mille aspects différents mais convergents, à prendre connaissance du rayonnement des frères de la Lumière, frères de Shambhala. Cette prise de conscience conforte déjà l’action de quelques dizaines de millions d’hommes et de femmes ; cependant, ceux d’entre eux qui se mettent ou veulent se mettre pleinement au service de la force d’Amour ne peuvent continuer à méconnaître l’impact de ce que l’on peut appeler l’anti-Shambhala…

              L’Ombre est avant tout une énergie mais l’énergie, ne l’oubliez pas, a souvent pour nécessité de s’incarner. C’est ici le cas. A l’image de vos frères de la Lumière, les frères de l’amour pauvre œuvrent souterrainement depuis des millions d’années, non pas par attrait pour le mal – parce que domination, puissance et perfectionnement d’une seule et unique race leur semble un bien – mais pour faire de la planète un lieu d’assouvissement de leurs nécessités mentales et physiques. C’est récemment derrière l’étiquette nazie que leur projet fut jusqu’à présent le plus élaboré. Une telle étiquette a en partie disparu car elle a fini par effrayer les hommes… Mais qu’est-ce qu’une étiquette ? Une force résolue à s’imposer peut en porter autant qu’il lui plaît, au gré du vent. Nul n’étouffe une idée en en gommant le nom. Ainsi, je vous le dis, la puissance nazie est plus que jamais présente sur votre Terre. Elle s’est revêtue de parures honorables et s’est parfaite dans la maîtrise d’une technologie bientôt capable de modifier les climats, donc l’équilibre économique des nations.

              Elle se base aussi et surtout sur le peu de résistance physique et émotionnelle d’un grand nombre d’êtres en résonance avec ce que l’on pourrait appeler « une certaine longueur d’onde ».

              Ne soyez pas surpris, mes amis, d’entendre ces paroles sortir de ma bouche ; je suis venu pour agir aussi tangiblement que pour enseigner et il faut que tout ce qui peut être dit le soit. Toute conscientisation d’une réalité doit être comprise comme un bienfait quand bien même elle jetterait passagèrement le trouble.

              Ce qui importe, entre tant de choses, c’est d’aider le plus grand nombre possible d’êtres à se hisser d’eux-mêmes au-delà de la longueur d’onde nocive. Voilà donc qu’il est l’heure pour vous tous d’admettre l’urgence d’accéder à une fréquence de vie différente.

 

 

 

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              Le nazisme a essaimé sous toutes les latitudes ; et la seule chance pour vos civilisations de ne pas le voir réapparaître au grand jour sous une autre appellation plus insidieuse c’est de vous libérer tous de « l’esprit de masse » que les idéologies cultivent savamment en vous. C’est votre cœur qui doit maintenant vous faire agir… Cela ne pourra être ainsi que si vous vous extrayez de la ronde des arguments médiatiques, qu’ils soient philosophiques, politiques ou dogmatiques. Nombreux sont ceux d’entre vous que l’entends être certains d’y voir clair, certains de ne pas tomber dans le piège des forces sombres. Alors, je vous affirme ceci : les nazis n’ont pas tous su qu’ils l’étaient ni ce que signifiait le nazisme. Les hommes et les femmes qui ont soutenu un tel mouvement étaient souvent des hommes et des femmes qui vous ressemblaient, qui croyaient « bien faire ». Ils ne savaient pas qu’ils étaient en réalité les tremplins inconscients d’une force qui les dépassait infiniment.

              Une partie d’entre vous, hommes de la Terre, est encore trop peu mûre pour éviter le même gouffre, car soyez-en convaincus, l’aspect de l’obstacle sera changé habilement. Que cela ne sème pas la frayeur dans vos esprits… lorsque l’on entreprend de déchirer le voile, d’expulser des écailles, chacun peut au contraire tressaillir de joie. Fuir les fausses quiétudes, ouvrir les yeux aussi grand que la lumière est grande est toujours une floraison de soi-même.

 

              Nous ne voulons rien d’autre que vous enseignez la floraison. La tâche que je vous propose encore une fois pour un tel sourire au soleil ne passe pas par l’emploi de désherbant qui chassera les herbes folles, mais par la préparation, la purification résolue du terrain… C’est donc à lui-même que je renvoie chacun d’entre vous plutôt qu’à l’assaut de quelque station perdue dans les neiges ou de quelque îlot rayé de toutes les cartes marines. Renvoyer une âme à elle-même signifie faire en sorte qu’elle sache avec fermeté ce qu’elle veut. La tiédeur n’est plus de mise, elle ne l’a jamais été pour ceux qui ont décidé de gravir la montagne de leurs peurs. Ainsi, si votre cœur est affermi dans ce qu’il veut pour l’instauration d’une ère d’amour et de sagesse, déjà vous agissez à la surface de la terre, vous n’êtes plus un amplificateur de brumes, un distillateur d’ondes hypnotiques. Votre tâche n’est pas de mener un combat en vous raidissant de toutes vos forces contre des organisations aux incroyables ramifications de matière – un petit nombre dont c’est le rude choix s’est chargé de cela. Votre tâche est de faire pourrir en vous toute résistance à l’avancée de l’espoir, à faire germer autour de vous toute raison d’espérer. Je vous demande ainsi, amis, de révéler en votre poitrine la pile d’énergie sur laquelle l’Ange de la paix va se greffer. Cela ne signifie nullement une béate passivité au fond de laquelle « on se persuade d’être certain que tout va s’arranger ». Espoir, Volonté et Amour font un excellent mortier… mais tout mortier ne trouve sa fonction que face aux pierres que l’on veut empiler. Vos pierres à vous, vont du premier pas que vous accomplissez chaque matin, au dernier regard que vous jetez sur le téléviseur chaque soir. Elles sont poreuses ou de granit selon ce que vous avez décidé de faire de votre vie ou, ne vous le dissimulez pas, selon la qualité du vent qui souffle. Les frères de l’Ombre ont compris ces mécanismes, ils vous offrent à chaque lever du soleil un zéphyr sous forme d’informations contradictoires, de querelles anesthésiantes et d’images plaisantes afin que vous puissiez nourrir votre nature mentale, émotionnelle et physique… pour un meilleur sommeil. Ils n’ont besoin que de cela… et vous croyez dès lors que le monde ne peut invariablement être fait que de cela. Ne rêvez plus votre vie, ne rêvez même plus que vous rêvez car il ne suffit pas de convenir que l’on rêve ou que l’on sommeille pour ouvrir les paupières.



 

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              Je vous propose la réforme totale, votre vie l’exige. Sortez donc, vous qui m’entendez, sortez donc du troupeau des bouches qui haïssent et suivent néanmoins l’ennemi qu’elles se sont forgé ; vous n’y avez que trop traîné vos sabots et baissé la tête tout en montrant les dents. Il y a un pâturage au-delà de celui auquel vous vous croyez cantonner. Les milles querelles dont vous êtes les fidèles instigateurs, spectateurs et acteurs, qu’elles se déroulent dans l’arène sociale ou familiale, sont les premiers actes qu’obtiennent de vous les Frères de la non-lumière. Ils comptent sur votre participation comme vous comptez vous-mêmes sur vos appointements de fin de mois ! L’obtiendront-ils encore longtemps ? Vous leur avez tant et tant de fois serré la main que votre poignet s’est raidi en un geste machinal. C’est pour tout cela que mes pieds foulent à nouveau votre sol, pour que se cassent les habitudes, pour que se détendent les crampes de l’âme, les rictus de l’ego qui en vient à pleurer sans même toujours s’en rendre compte.

              Je vous ai parlé d’un peuple d’hommes ayant semé puis savamment entretenu les premiers éléments de la rouille qui attaque votre monde. Cette information devait vous parvenir mais je vous mets en garde contre le fait de vous polariser autour d’elle. Elle ne constitue qu’un élément de réflexion parmi tant d’autres. Il vous serait trop facile de rejeter la responsabilité de l’état de souffrance de la Terre sur un seul groupement d’hommes qui manipulent les leviers de certains mécanismes. Ces êtres sont certes des détonateurs qui se placent habilement aux intersections de la destinée humaine, mais à quoi sert un détonateur s’il n’est pas connecté à tout un dispositif favorisant et acceptant l’explosion ? L’explosif est bel et bien stocké en vous. Ici donc, pas plus qu’ailleurs, je vous l’affirme, ne voyez pas d’un côté le bien, de l’autre le mal, les victimes et les bourreaux. Il n’y a pas de lutte entre Dieu et Diable pour la seule raison que le Diable n’existe pas au même titre que l’Absolue Divinité. Il est une invention des cœurs meurtris qui étouffent sous leur propre sécheresse derrière l’amoncellement de leurs orgueils. L’Absolue Divinité réside au-delà même de l’idée du Dieu que vous pouvez concevoir dans la plus belle et la plus profonde des méditations. Sa réalité contient et résout en elle les deux plateaux de la balance. Le Diable, lui, n’est qu’une énergie débridée générée par les formes éparses de vie qui partent à la recherche de la Vie. Il est la masse informe des suffisances et des peurs que chacun de nous, particule de feu, sème, nourrit et rencontre plus ou moins sur son chemin de liberté.

  

 

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              Ne le considérez pas autrement que comme une énorme énergie psychique mise en place par les couches successives de population à la surface des mondes. Il est le magma poisseux issu de toutes les petitesses et auquel chacun peut donner corps d’une façon ou d’une autre suivant sa force et la polarisation de son être.

              Ceux qui se servent de son épouvantail, de son nom et de la puissance que son égrégore peut momentanément conférer sont avant tout des êtres malades, profondément et souvent désespérément à la recherche d’eux-mêmes. Ils expérimentent la pénombre sous toutes ses formes parce qu’ils ont besoin d’aller jusqu’au bout du tunnel pour apercevoir la lumière. A vous de précipiter le temps où ils seront submergés par cette lumière et où ils ne se reconnaîtront plus qu’en Elle. Ce sera le temps où, vous aussi qui vous croyez « du bon côté », découvrirez la vraie Lumière et vous reconnaîtrez en Elle. L’avance de ce que vous appelez le temps ne dépend que de vous. Le temps est une mesure parfaitement modulable le long de laquelle vous pouvez vous déplacer et par laquelle vous pourriez dévoiler la Paix à la seconde même. Simplifiez tout, n’opposez rien… Oubliez le langage double par lequel les fantômes succèdent aux fantômes.

              Les forces de l’anti-Shambhala, mes amis, s’enracinent dans votre volonté de ne pas unifier puis engraissent par le plaisir que vous prenez à classer chaque élément de la Vie derrière des rubriques bien cloisonnées. Elles sont enfin forces de récupération de la moindre des potentialités, c’est-à-dire habiles dissimulatrices capables d’emprunter le vocabulaire de la Lumière.

              C’est sur ce point précis que j’entends maintenant m’appesantir car sans nul doute il représente une des caractéristiques les plus subtils par lesquelles la dislocation et la confusion s’en viennent. L’Ombre vient d’apprendre à parler de Lumière car elle a compris que, plus que par le passé, il y a des oreilles pour recueillir des mots de paix. Elle s’approprie donc des sonorités comme celle de l’Agartha à laquelle elle tente de donner une autre couleur en en faisant un de ses cris de ralliement. Elle usurpe des identités, des signatures afin de lancer des appels qui seront des mots d’ordre à des nouveaux conditionnements.

              Vous avez pu noter à quel point chacun aujourd’hui, de par votre monde, utilise le même vocabulaire de paix et presque d’amour. Il n’est pas un homme détenteur de pouvoir qui n’appuie son action sur la défense des principes de liberté, de tolérance ou de respect en une foi… Qui écouterait un chef d’Etat ou un économiste n’affichant pas quelque grand principe respectable ? Rares sont ceux qui déclarent des Guerres au grand jour. Il est bien connu que les peuples et les gouvernants ne font plus que se défendre et n’agressent plus. Les ministères de la guerre ont fait mine de baisser les armes et s’intitulent ministères de la Défense. Chacun préfère l’action sourde, souterraine, pernicieuse, pour maintenir face au monde le sourire et la poignée de main car chacun sait que la noirceur qui ressemble à la noirceur ne fait plus que de rares adeptes. Il lui faut se parer d’un manteau blanc, d’une noble cause, formulée selon une belle réthorique, toute de logique et faisant référence à la raison.

              De grands dirigeants, rois des faux-semblants, sont ainsi apparus à la tête de vos nations et apparaîtront encore. De grands inventeurs de « recettes cosmiques », tous maîtres en l’éternelle sagesse se profilent çà et là en vous offrant vos clés contre quelques « menus subsides »…

              Heureux, je vous le dis, celui qui se faufile entre tout cela, gardien clairvoyant des réelles voies d’accès qui mènent à son propre cœur, à sa propre volonté de décision et d’action. Heureux encore, celui qui, dans la jungle des arguments conserve la simple vision du But, lit de l’autre côté du mouvement des lèvres puis entend les mots au-delà des mots…

              Vigilance ne ressemble pas à méfiance. La méfiance est grande aiguiseuse de couteaux, inventrice de prétextes… La vigilance, quant à elle, signifie la patience et l’observation. C’est par son étroit couloir, si vous avez l’humilité d’en appeler au Père de toute vie, que les réponses vous seront données. L’obscurité, la souffrance sont donc des résultantes issues de deux forces qui se confondent en une à la surface et jusque dans les profondeurs de votre monde. L’une est de nature bien incarnée et agit sous la forme d’une organisation puissante aux immenses ramifications dans les milieux politiques, économiques, scientifiques et même religieux, l’autre est d’origine plus subtile mais non moins efficace ; elle provient de chacun de vous dont les pulsions nocives vont à tout instant grossir un sombre réservoir énergétique.

              La solution à tout cela ne peut se parer de plusieurs visages. Quel que soit l’aspect sous lequel vous pouvez considérer la question, je ne puis que vous suggérer trois mots qui, bien qu’ils fassent sourire plus d’un, représentent la maîtresse clé, face à une situation aussi cruciale : Amour sans limite.

              Actuellement la science est en possession de données pour changer les climats, désertifier des régions entières, créer des famines, donc des révoltes et par la même permettre des prises de pouvoir. Elle peut attacher des corps astraux sur des machines et ainsi créer comme à l’époque de l’Atlantide des robots semi-humains d’une grande performance. Elle sait induire à travers des channels, des paroles qui paraîtront venir du canal lui-même, elle crée des images dans des cerveaux choisis et fait prendre la fiction pour la réalité. Par des recherches sur les mutations transgénétiques, elle enlève les barrières qui rendaient intransmissibles les maladies de l’animal à l’homme. Elle est passée maître en guerre bactériologique et les virus ont peu de secrets pour elle. Elle invente des épidémies, expérimente de nouvelles maladies dans des pays d’Afrique, là où certains gouvernants plus soucieux de leurs pouvoirs et de leur fortune que de leur peuple, exploitent ce dernier en le vendant comme champ d’expérience.

              Les êtres qui veulent nous gouverner ont tout intérêt à faire régner en nous la peur et à y faire croître ce sentiment d’impuissance et de culpabilité qui nous rend si vulnérables. Il est ainsi plus facile d’imposer une dictature visible ou non et sous quelque forme qu’elle soit à des êtres fragilisés. La peur nous « colle à la peau », elle est autour de nous, présente sous de si nombreux masques que parfois on ne sait même pas qu’elle est là. Peur de perdre la face, son travail, ses amis, sa notoriété… peur de la nuit, du jour, des autres qui ne sont pas nous, peur du loup, de la maladie et j’en passe. Pourtant si nous réfléchissons, tout cela se résume en une seule grande peur, celle de mourir, de mourir à soi-même, à notre personnage, aux autres, à notre petite individualité. Que de conflits petits ou grands auraient pu être évités sans Elle !

 

.../... 

 



New-Order-11

 

 

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3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 18:24

Toute la Vérité

 

Les racines de la conspiration

 

 

 

              « Depuis toujours on redoute l’invasion de forces venues d’un autre monde si ce scénario catastrophe devenait un jour réalité nos dirigeants seraient en première ligne, à moins bien sur que nos dirigeants ne soient eux-mêmes des envahisseurs. » Série TV Au-delà du Réel.  

 

 

 

X-Files Theme

 

 

              Ce document n’est pas une œuvre de fiction. Aussi surprenants et même invraisemblables qui puissent paraître les faits décrits ils n’en sont pas moins de la plus grande authenticité. Si notre but avait été de créer une œuvre d’imagination, sans doute eussions-nous fait preuve d’une invention un peu plus romanesque. Mais il ne s’agit nullement de ce genre d’essai et ce que nous exposons dans ces pages est absolument vrai.

 

              Si vous trouvez néanmoins des allusions tirées d’œuvres de fiction ils ne sont là que pour illustrer et éclairer les faits réels au demeurant beaucoup plus troublants et dérangeants.  

 

                   On parle beaucoup en ce moment de la mondialisation et du « Gouvernement Mondial » qui en résultera, de l’origine de l’homme et de sa place sur Terre et dans l’Univers, de la vie extra-terrestre dans l’Univers et des possibilités de contact. La science progresse très vite, et les imaginations s’enflamment quant aux perspectives du futur. Ce qu’il reste à découvrir et à connaître est encore plus vaste que ce que l’on sait déjà à notre époque.

 

              En réalité, derrière le concept de « Gouvernement Mondial » nous découvrirons que les vrais rouages se situent en coulisse, les Maîtres du Monde (des initiés triés sur le volet) sont regroupés en société secrète internationale qui fonctionne dans la société et au-dessus de nos dirigeants officiels. Ils détiennent tous les leviers des mécanismes qui permettent de manipuler l’humanité sur le plan de la politique, de l’économie, de la religion, de la science, de la santé,… Ce que nous devons rejeter avant tout c’est l’ignorance. L’ignorance est une maladie de l’âme, insidieuse et perverse, elle coule en nous les prémices de nos lavages de cerveau, de nos faiblesses, de nos lâchetés involontaires.

 

Lorsque nous serons de plus en plus conscients que nos goûts, nos choix, nos pensées, nos actions sont dirigées par d’autres que nous, par ceux que nous acceptons comme dirigeants de nos vies, de nos Etats, de nos Pays, de notre Planète, alors peut-être que dans un ultime sursaut vers la Vie, nous chercherons à retrouver notre « souveraineté ». Avec une conscience plus vaste, nous acquerrons peu à peu une autonomie, celle de pouvoir dire OUI, de savoir dire NON, afin que ce libre-arbitre que nous revendiquons tous ne soit pas un vain mot. Choisir, c’est reconnaître que nous ne saurons jamais tout mais qu’au moins nous prenons conscience que ce qui nous est dit n’est pas toujours la vérité, n’est pas souvent la vérité.

 

              Lorsque nous saurons lire un journal en sachant que tout n’y est pas vrai, lorsque nous pourrons écouter la radio, regarder la télévision en faisant le tri entre les nouvelles objectives et les subjectives qui tentent de nous faire penser et agir comme certains le souhaitent si intensément, alors et alors seulement nous aurons suffisamment grandi pour être des hommes et des femmes sans béquilles et sans peur, et à cet instant précis, téléviseurs et revues cesseront de nous offrir leurs spectacles fabriqués ! Il serait trop simple de penser que s’il existe aujourd’hui un « gouvernement mondial » nous n’y sommes pour rien. Nous en sommes tous responsables et nous y avons collaboré à notre façon car l’humanité a oublié sa dignité !

 


 mind control big                     New-Order-1                   

 

 

 

              « Tant qu’une partie de vous demeure en servage, il y aura une place sur cette Terre pour une organisation telle que vous la voyez ici. Ces hommes sont la résultante de vos faiblesses et de vos obscurités. Ils puisent leurs forces dans votre incapacité à percevoir la trame de ce qui se passe sur un plan mondial en raison de la paresse et de l’infantilisme du fonctionnement de la pensée individuelle. »

 

            Quel est donc ce « Gouvernement Mondial » ? Par quels moyens agit-il ? Que pouvons-nous faire ? Les définitions tendant à permettre de mieux cerner ce « gouvernement » sont nombreuses. Ces informations ont été obtenues par des moyens que vous ne pouvez absolument pas imaginer aujourd’hui.

 

            Les causes de la présence du gouvernement mondial sont multiples, historiques et interplanétaires. Il y a l’histoire révélée et celle que l’on nous cache. Il y a les loges secrètes et le reste. Elles ont dans leurs mains d’énormes pouvoirs, des technologies beaucoup plus avancées que ce que nous pouvons imaginer mais n’ont aucun intérêt à nous les faire partager, de façon à garder un ascendant sur ceux qu’elles veulent dominer.

 

            Les Illuminati sont de ceux-là.

            Leurs agissements sur Terre remontent à 3000 siècles avant J.-C. quand ils infiltrèrent « la Fraternité du Serpent » en Mésopotamie et s’en servirent à des fins qui n’étaient guère positives.

            Le fonctionnement des Illuminati comme de tout être avide de pouvoir se présente comme suit :

-          Provoquer des conflits,

-          Ne pas s’en montrer l’instigateur,

-          Soutenir financièrement tous les partis en conflit,

-          Se faire passer pour le bienfaiteur qui peut mettre fin aux conflits.

 

            Ainsi, les hommes en arriveront à implorer un gouvernement mondial dont l’instance bienveillante sera l’O.N.U. Ils font partie des êtres les plus riches du monde et contrôlent les médias sans jamais y apparaître. Leur réussite réside dans l’ignorance qu’ils entretiennent chez les hommes.

 

            Les Illuminati veulent dominer le monde ; provoquer la discorde parmi les hommes, les nations. A travers leur Nouvel Ordre Mondial, ils espèrent êtres nos maîtres. Ils étouffent les informations authentiques par le contrôle de la presse. Ainsi, il est quasi – impossible de remonter jusqu’aux vrais instigateurs. Quel est le profit de ces manigances ?

 

            - Le Pouvoir : depuis que la dualité existe, les Illuminati ont créé des partis politiques opposés. Ils les financent tous, pour mieux les contrôler et diriger le monde. Ils sont amis de tous pour être parfaitement informés. Ils subventionnent les propagandes, les votes, et les différentes actions gouvernementales. Lorsqu’ils veulent donner l’avantage à un parti, ils lui donnent plus d’argent et trouvent tous les moyens possibles pour démunir l’autre.

 

            - L’Argent : cette énergie de pouvoir leur permet non seulement de diriger les partis mais aussi de provoquer les conflits entre divers pays. Ces états en guerre manquent d’argent. Les Illuminati ont l’argent, car beaucoup sont à la tête de grands trusts, de grandes banques mondiales. Ils prêtent les fonds nécessaires et peuvent imposer leur vision du monde. Bien sûr, ils ne font aucune distinction, ils soutiennent tous les pays en crise. Une fois endettées, ces nations sont contraintes d’obéir à leurs instructions. Leur véritable intérêt est d’avoir le monopole total de la planète. Pour mieux agir, ces Illuminati restent dans l’ombre. Depuis le 19e siècle, leur puissance s’est considérablement étendue sur les différents continents. Actuellement, l’accélération de la mondialisation économique (AMI, OMC,…) et de l’Internet favorise l’extension du contrôle planétaire voulue par les Illuminati. Ces Illuminati réunis en Loges noires dites « occultes » ont préparé l’asservissement du monde en soutenant le parti Nazi, Ordre noir par excellence… Aujourd’hui, ces mêmes buts sont poursuivis par ces mêmes Loges obscures en vue d’asservir l’humanité par, entre autres, la perversion de la notion « d’argent », la paupérisation des masses et la programmation de l’inculture.

            Ils ont pensé à trois conflits mondiaux pour ériger un Nouvel Ordre Mondial (Novus Ordo Seclorum). Cela peut vous paraître difficile à croire, mais les deux premières guerres mondiales ont été volontairement provoquées. Des traces existent. En effet, des lettres échangées entre Albert Pike et Guiseppe Mazzini expliquent la préméditation de batailles mondiales. Elles n’éclateront qu’en 1914 et 1939, alors que le courrier date de 1870/1871, soit presqu’un demi-siècle auparavant ! Albert Pike était le « futur » (en 1870) fondateur du KU KLUX KLAN et Guiseppe Mazzini le dirigeant des Illuminés de Bavière – ordre qui recueilli dans ses rangs Hitler et tous les dignitaires SS.

 

 

La Conspiration

 

              « Derrière les gouvernements qui se succèdent, vous avez du sentir la permanence de certaines forces, de certains principes ; cette stabilité ne s’explique que par des puissances occultes qui, en fait, dirigent le monde. » Le seuil du jardin, André Hardellet.

 

 

 

Hellraiser 11                illlogo


 

              Il y a les hommes ou plutôt l’ombre des hommes. A quelques mètres à peine au-dessus de nos consciences expansées, des chars de guerre crachent leur feu en plein centre d’une ville, des pans de mur s’écroulent dans la poussière et des silhouettes courent parmi les décombres des rues.

              Et les images changent, les uniformes aussi… Ici, c’est l’Amérique latine. Il y a des hommes dans un champ. Ils courent avec une femme et un enfant, contournent les agaves et sautent par-dessus les fossés. Mais voilà qu’ils s’affalent sur le sol. Sur une petite route, un véhicule les a presque rejoints, des militaires en surgissent mitraillettes au poing.

              A l’horizon, la Cordillère scintille sous les feux du soleil. Les Andes qui font encore rêver… pourtant là, dans ce champ, il y a l’odeur de la drogue, l’odeur des Etats qui s’en repaissent… et en nous, une nausée. C’est une sorte de révolte qui monte et qui crie : « Est-ce tout ? N’avez-vous rien d’autre à nous proposer que ces visions de la cruauté humaine ? »

              Maintenant, c’est la Chine qui grouille en dessous de nous. Une avenue remplie d’hommes et de femmes à bicyclette et puis, là-bas, une esplanade où une armée d’automates défile comme une marée d’inconscience sous l’œil froid de quelques robots étoilés. On se tait. Pas un bruit ne s’aventure hors des consciences engourdies. Enfin, à nouveau on nous arrache à cette vision. Nous survolons maintenant un désert la nuit, à la sortie d’une petite ville aux toits plats et aux murs couleur de sable. Un désert de cailloux criblé de trous et jonché de détritus. En bordure de chemin, sous quelques réverbères, des enfants y courent et s’y battent sous les regards et les vociférations de trois hommes en tenue kaki. En main, ils ont de véritables armes, couteaux et fusils. On les fait tirer sur des bouteilles ou sur le premier chien qui passe. On les fait hurler un nom dont ils ne comprennent visiblement pas le sens.

              Pourquoi tout cela ? Pour apprendre à tout simplifier. Pour mieux comprendre pourquoi il faut aller à l’essentiel. Et l’essentiel se découvre par la volonté de purification. Avez-vous perçu cette odeur nauséabonde qui s’échappe de l’aura de votre planète ? C’est celle de la couleur des pensées humaines. Oui, une pensée a une couleur et une couleur a une odeur. Si vous êtes là, c’est précisément parce que votre monde se transforme aujourd’hui en décharge, en champ de mines et en zone d’assouvissement des appétits de pouvoir.

              Tout ce que vous venez de voir et tout ce que vous allez voir encore, existe, se perpétue et s’amplifie, par et pour la seule raison du « moi-je ».

              « Moi-je » est un dévoreur de chair et d’âme. C’est le « grand complicateur », le chercheur de prétextes, d’excuses, d’arguments. Il est la « farce » monstrueuse avec laquelle chacun se gonfle de lui-même, une sorte de bouillie par laquelle les fils de la Vie s’emmêlent jusqu’à former des nœuds.

              « Le grand complicateur » n’est autre que la partie la plus basse de votre être. Nous pouvons la nommer aussi « zone inférieure de votre mental ». Elle est la plus rusée d’entre toutes. C’est elle qui génère et légitimise tous les réflexes de protection de cet ego que vous voudriez chasser mais avec lequel vous entretenez une si vieille complicité. Le mental protecteur, le mental vernis, le mental complicateur… oui, amis, c’est cela aussi qu’il importe de dompter urgemment. Chacun est concerné.

              La solution est pourtant simple. Tous ceux d’entre vous qui se disent responsables et conscients, tous ceux qui voient dans l’Amour autre chose qu’un mot comprendront à quel point ils se doivent de faire taire tous leurs appétits de pouvoir. Les dictateurs et les chefs d’Etat ne sont autres que l’image déformée et amplifiée de chacun de vous. Leurs jouets sont justes plus gros que les vôtres. Lorsque vous désirez, coûte que coûte, la dernière automobile à la mode avec laquelle on stimule votre deuxième plexus, par publicité interposée, vous n’agissez pas différemment du Gouvernement qui rêve de s’approprier telle région et va exhumer de vieux prétextes.

              Qu’est-ce qui veut la guerre en l’homme ? Sa soif de montrer qu’il existe et de proclamer qu’il est le premier de tous. Combien d’entre vous ont-ils le courage de se reconnaître dans ce portrait ? Le besoin d’être vénéré, admiré, respecté, obéi, tout n’est qu’une façon de gonfler les muscles de l’ego.




Banquier big                BillGates Davos2004

 

 

              Tout est une façon que nous avons de nous enchaîner à la souffrance. Si vous pénétrez bien le sens de ces paroles, vous verrez à quel point les douleurs de l’humanité sont toujours les fruits de sa complexité. Le mental et toutes les manifestations qui en dérivent jouent le jeu d’un miroir déformant. Ils tissent des toiles d’araignée dans lesquelles chacun s’englue parce que ses fils s’appellent prétention, orgueil, jalousie, pouvoir. Personne n’y échappe. Surtout pas ceux qui veulent, en bons croisés, convertir les autres à leur vision de l’ordre des choses.

              Il est une façon de vouloir le bien de l’humanité qui se solde immanquablement par une alimentation du Principe de l’Ombre. Tant que votre mental veut réformer le monde, c’est le masque en vous qui désire. L’ascension doit venir de plus loin…

              Qu’est-ce qui est essentiel ?

              Méditez-la bien car elle est en quelque sorte analogue à la devinette du Sphinx. Elle exige un certain recul et de la lucidité. Mais continuez plutôt d’observer ce qui se passe.

              A travers les nuages et la pluie qui tombe drue, il n’y a que l’obscurité de la nuit, une fois de plus. Mais c’est une obscurité de matière, une obscurité que l’âme pénètre aisément puis éclaire. Nous scrutons en son cœur… C’est alors qu’apparaissent quelques cases de torchis, des cabanes aux toits de tôle et des tentes, des milliers de tentes, simples toiles tendues ou pauvres bâches de plastique. Et puis des hommes. Des hommes et des femmes qui essaient de s’y abriter, entassés les uns sur les autres, recroquevillés à même le sol… L’Afrique noire dans toute sa misère, avec ses réfugiés, ses déportés, ses massacrés.

              Continuerons-nous encore longtemps ainsi ?

              Aussi longtemps que nécessaire, pour que vous touchiez du doigt de votre cœur l’étendue des plaies de ce monde. Les téléviseurs et les revues vous offrent des « spectacles » fabriqués. Je dis bien des spectacles. Ici, sous vos yeux, il n’y a pas de montage, pas de cadrage. Seulement le terrible résultat d’une façon de penser…

              … Et d’être et d’agir aussi !

              Cela revient au même. La pensée engendre. Elle empoisonne ou vivifie. Ce que vous voyez ici est voulu et construit patiemment par certaines consciences incarnées. C’est la marque d’une des tentacules de la pieuvre du mental inférieur qui s’abat sur ce continent pour en faire un champ d’expérimentation privilégié.

              C’est exactement cela.

              Vous devez comprendre que la souffrance ne fait pas toujours grandir, loin de là. Celle-ci peut faire éclore un sentiment d’injustice, qui lui-même génère tôt ou tard la rancœur, la révolte et parfois la violence avec la réaction en chaîne de ses tensions. Ensuite, il est enfantin de chercher à faire endosser à l’Esprit Absolu la responsabilité de nos maux et insuffisances. Cela révèle une attitude intérieure de peur donc de fuite dans laquelle on préfère reporter la faute hors de son propre foyer, de son propre cœur, fût-ce pour en accuser Dieu lui-même !

              Mais qu’est-ce que Dieu d’abord, faut-il se demander ?

              Ecoutez-moi bien, voici une question déroutante :

              « La Divinité est-elle du côté du Bien ou du Mal ? »

              Du Bien, espérons-le !

              Détrompez-vous. En fait, elle n’est ni d’un parti ni de l’autre. Elle est au-delà de ces deux concepts. Elle offre le même amour aux enfants des deux tendances. Ce qui en Elle glorifie le Bien, c’est une longue série d’apparences et de formes adaptées à la compréhension des hommes et qui portent, entre autres, les noms des Christs et des Bouddhas. Ce qui en Elle permet l’expansion du Mal, c’est sa volonté d’offrir le libre arbitre à toute la Création.

              Ne vous rendez-vous pas compte à quel point vous passez votre existence à comptabiliser ce qui, selon vous, est bien et ce qui ne l’est pas ?

              Faites l’effort, ne serait-ce que quelques secondes, de changer de milieu social, de culture, de religion, faites l’effort de franchir quelques frontières et votre vision de ce qui est bien et juste s’en trouvera radicalement modifiée. Tant que vous vous poserez en juges, vous ne pourrez comprendre cela, tout au moins autrement qu’intellectuellement, comme autrefois sur les bancs de la classe.

              Il y a un étrange jeu contre la Vie en l’homme !

              J’y vois, par exemple, un homme au volant de son véhicule et qui tente de gagner cent mètres d’asphalte au risque d’y perdre l’existence. Je vois des portillons souterrains contre lesquels on se bat pour arracher quelques secondes à la journée. J’écoute le mensonge de ceux qui veulent vendre toujours plus, comme des disques rayés enchaînés à un comptoir ou à leur bureau. Je lis l’envie dans le regard de ceux qui achètent toujours davantage, semblables à des aspirateurs noyés dans la poussière surgissant du sol. Je regarde, je sens et j’ai parfois envie de rire face à ces petits tortionnaires, à ces paires de menottes que vous vous infligez à vous-mêmes, invariablement, et qui vous confinent dans de petites boîtes mentales aux parois tapissées d’étrange façon.

              Vos bourreaux ont pour nom publicité, médias, politique, religion, obligations, conventions. Ce que l’être humain redoute le plus c’est d’être libre ! Le sait-il qu’il l’est vraiment ? ! Tous n’obéissent qu’au Comité Central du Parti de l’Argent. Le constat est simple et vous le connaissez depuis longtemps bien que vous disiez ne plus le supporter ! Vous êtes, nous sommes, bel et bien complices des forces qui nous aliènent puisque nous les fabriquons et les entretenons continuellement. Ce qui est insidieux dans cette situation, c’est que vos geôliers sont issus de vous et que vous les aimez d’un amour pervers parce qu’analogue à un poison.

              Il est grand temps que votre quête du Divin, c’est-à-dire de ce qui est fondamentalement humain, change d’orientation. Vénérer la Divinité sous la forme qui nous arrange, en fait sous la forme la moins dérangeante pour notre confort, est aussi primaire et limitatif que de vénérer une ampoule électrique. Il faut apprendre à se retrouver, apprendre à aimer, à libérer l’Illimité en soi…

              Vous cherchez la Lumière ? De tout cœur ? Mais si je vous disais qu’il y a un Judas en vous ! Le « Principe de Judas » est un principe de collaboration avec « l’ennemi ». Ce n’est pas un principe de trahison au sens primaire du terme. Chaque homme l’a en lui à sa naissance, fût-il le plus saint d’entre tous ! L’ennemi apparent c’est ce qui attire vers le bas, ce qui fait adopter un corps de chair et subir les contingences qui lui sont inhérentes. Ce qui importe c’est que ce principe soit le plus conscient possible. Collaborer consciemment avec l’Illusion, c’est reconnaître une valeur, une nécessité à celle-ci, une fonction d’enseignante. Il existait une étroite entente entre le Maître Jésus et son disciple Judas, de même qu’en vous règne une subtile complicité entre le Principe de Lumière et le Principe duel de déstabilisation. L’un a besoin de l’autre, n’en ayez pas honte, parce qu’ils sont deux aspects, deux moments de la même aventure qui mène au Divin.

              Collaborer avec l’ « ennemi » en soi, c’est d’abord reconnaître lucidement sa force et ses avantages car il en a… Puis, c’est utiliser son potentiel et ses caractéristiques dans la direction du Soleil sans ombre que l’on veut révéler en soi.

              Toute la souffrance de ce monde vient des egos qui centrent leur attention sur eux-mêmes, qui tournent en circuit fermé en enflant au lieu de s’ouvrir à l’Univers.

              Votre ego n’est pas nécessairement un obstacle, c’est un outil qui a la capacité de s’orienter vers le don et par conséquent de se sublimer. Il est le premier représentant de votre libre-arbitre et évidemment de votre potentiel de « divinisabilité »…

 

              Dans notre Occident sécurisé et sécurisant, vous rabâchez toujours la même litanie. Les modes de fonctionnement de l’humanité sont archaïques. Depuis des milliers d’années, ce sont les mêmes moteurs qui vous font agir. Je veux dire que ce n’est pas l’homme qui agit mais une vision binaire, égotique et donc limitative de la Vie qui actionne les leviers de son être. L’humanité terrestre subit les frontières qu’elle s’impose à elle-même. Ce sont des frontières intérieures, celles-là mêmes qui cimentent leurs murs de systèmes en systèmes, de révolutions en putschs militaires, de totalitarismes divers et subtils en conditionnements religieux.

              La seule véritable révolution qui mérite ce nom se situe derrière ce que l’homme accepte de voir de lui-même. Elle n’est pas encore née autrement que dans le cœur et la conscience de quelques-uns qui se lèvent individuellement de-ci, de-là.

 


LaurentCourau10                SoldatUSPetrole
  

 

 

              Parlons donc de collaboration… Notre société, qui est avant tout celle de la puissance financière, incite des centaines de millions d’individus à confier leurs fonds à des organismes bancaires… sans se soucier même de leur utilisation. Dites-vous bien que, sur chaque pièce de monnaie que vous déposez dans une banque, une partie est systématiquement prélevée pour faire fructifier des entreprises de destruction. Vous collaborez donc inévitablement avec ce qui répugne à votre conscience… Allons un peu plus avant dans cette réflexion… Achetez par exemple un bel appareillage pour sonoriser agréablement votre demeure. Quoi de plus naturel et de plus anodin ? Mais vous ignorez peut-être en agissant ainsi que nombre de fabricants de ce genre de matériel sont des filiales ou des organisations puissantes dont le seul souci est la recherche et la réalisation d’armes toujours plus imparables…

              Il est grand temps de ne plus agir comme tous ces prêtres et ces responsables politiques qui affichent une fausse tolérance en ne faisant en réalité que supporter l’existence d’autres dogmes que les leurs. La Divinité n’est ni musulmane ni chrétienne ni hébraïque, ni hindouiste ou bouddhiste ! De même que la Vie n’est pas plus marxiste que capitaliste ! Si vous voulez enfin y voir clair, c’est-à-dire vous retrouvez vous-même, hors du fatras des clairs-obscurs, élevez-vous au-dessus des inventions humaines.

              Le principe de la non-collaboration peut encore sauver notre monde de l’asservissement. Il demande courage, abnégation et volonté… tout cela soutenu par un idéal d’Amour. Vous ne pouvez pas, vous ne pouvez plus vous métamorphosez sans métamorphoser le monde où vous vivez. Comprenez bien ; il ne vous est pas demandé de changer le monde mais d’impressionner avec une nouvelle lumière le cœur de ses habitants afin que ce monde finisse par changer lui-même.


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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 19:59
Science et conscience

 

            Car, pour conclure ce chapitre sur l’œuvre du Meilleur des Mondes, il importe de souligner qu’Huxley ne condamne pas la science elle-même en tant que désir de percer les mystères de la nature, besoin de découvrir, volonté de savoir. Il reproche même à l’Etat Mondial de bannir la curiosité intellectuelle, de proscrire tout véritable esprit scientifique. Non, ce qu’Huxley condamne, ce sont les applications techniques dangereuses, et l’usage mauvais ou destructeur qui en est fait. Ainsi, la chimie peut nous aider à comprendre la composition de la matière, mais cette connaissance peut aussi servir à la fabrication de redoutables explosifs, comme ceux qui ont été mis au point pendant la guerre de 1914-1918 ou celle de 1939-1945. Ainsi, la télégraphie sans fil et la radio peuvent constituer un extraordinaire moyen de communication, et un facteur d’unité, entre les hommes aussi bien qu’un outil de propagande au service des totalitarismes. En somme, la science n’a rien de néfaste en elle-même ; tout dépend de la manière dont on l’utilise.

 

            Mais l’usage de la science risque fort d’être mauvais quand on la considère comme la seule source de vérité. La science risque d’être utilisée dangereusement quand on la surévalue aux dépens de la sensibilité, de la philosophie, de la religion, de l’art, quand on croit que le progrès scientifique rend caduque la morale et que la société et l’être humain eux-mêmes doivent être considérés, voire manipulés, comme de la matière. Il faut donc, au contraire, que la science reste toujours sous le contrôle de la morale, que ses applications puissent être à tout moment convoquées devant le tribunal de la conscience. En bref, la position d’Huxley à l’égard de la science se situe dans la droite ligne de cette tradition humaniste que résume la fameuse phrase de Rabelais dans Pantagruel : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». A cette différence près que les immenses progrès de la science au XXIe siècle démultiplient jusqu’à l’Apocalypse les risques découlant de son mauvais usage éventuel. Ce qui rend d’autant plus nécessaires la vigilance, le développement de la conscience morale.

            Après cette longue analyse du roman Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley, vous comprendrez mieux, je présume, la situation actuelle de l’humanité… car nous en sommes quasiment déjà à cette situation dépeinte dans ce roman d’anticipation… Il ne manque plus qu’un Etat Mondial totalitaire se montre au grand jour avec toute l’autorité nécessaire pour l’asservissement total de l’individu sur la planète. C’est pratiquement chose faite car cette hiérarchie élitiste planétaire existe déjà…

 

Les inventions de la science qui préfigurent le « Meilleur des Mondes »

 

Procréation : un utérus artificiel

 

Un « aquarium » à fœtus : Aldous Huxley l’avait imaginé il y a plus de soixante dans le Meilleur des Mondes, une équipe de chercheurs britanniques et japonais l’a réalisé. Un fœtus de chevreau a été ôté du ventre de sa mère quarante jours avant terme pour être placé dans un « utérus artificiel ». Cette grossesse in vitro s’est déroulée sans anicroche. Le chevreau n’a cependant pas vécu plus de trente jours après sa « naissance ».

 



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            Mark Hanson, spécialiste de médecine fœtale à l’université de Londres, et Yoshinori Kuwabara, professeur d’obstétrique à l’université de Tokyo, estiment que, d’ici à quelques années, on pourra appliquer le procédé aux fœtus humains, ce qui permettra de sauver des milliers de prématurés. Les deux chercheurs ne parlent pas (pas encore !) de mettre systématiquement les fœtus en aquarium afin de libérer les femmes de la grossesse. Mais gageons que certains, ou certaines, risquent d’y songer. A défaut d’être meilleur, c’est un drôle de monde qui se prépare…

 

Les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM)

 

            Qu’est-ce qu’un organisme génétiquement modifié ? C’est la possibilité d’avoir de nouveaux génotypes. « D’une certaine façon, ça fait partie de l’évolution des techniques d’amélioration des plantes », définit Philippe Joudrier, de l’INRA (Institut Nationale de la Recherche Agronomique). Avec cet outil les sélectionneurs sont mieux armés dans leur combat permanent contre l’évolution. Car OGM ou pas, les résistances aux champignons, virus, insecticides… évoluent et, sans cesse, il faut développer de nouvelles variétés.

            Comment fonctionne un OGM ? Aujourd’hui : Un gène d’intérêt, par exemple une résistance au froid, est introduit dans des plasmides (petits ADN circulaires) associé à un gène de résistance à un antibiotique pour vérifier le succès de l’opération (les plasmides modifiés survivent en présence de l’antibiotique). Ensuite, une méthode d’insertion dans les cellules végétales consiste à les bombarder avec un canon à ADN. Demain : Dans le futur, la connaissance du génome des plantes permettra de savoir qu’une plante A dispose d’un gène d’intérêt que l’on pourrait « réveiller » dans une plante B. En soumettant des graines de B à un traitement mutagène, il sera possible d’obtenir des porteurs de cette mutation. Ces mutants seront ensuite hybridés à des variétés à fort rendement et mis en culture.

 




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            Pour certains scientifiques, les OGM sont un outil puissant pour la recherche, mais dont l’exploitation commerciale s’est faite trop vite, passant outre le principe de précaution nécessaire. « La dérive actuelle consiste à prendre les champs des agriculteurs pour les paillasses des scientifiques », s’insurge le Pr Gilles-Eric Seralini, fondateur du Comité de Recherche et d’Informations Indépendantes sur le génie génétique (CRII-GEN). On passe trop vite des essais en champs au lieu d’une étude en circuit « fermé » comme les serres agricoles, des intérêts financiers semblent l’y contraindre. Les gènes de résistance de la plante transgénique ne risquent-elles pas de « contaminer » le sol de transgènes propre à modifier l’équilibre naturel de la flore et de la faune génétique planétaire sur le long terme ? On assure que le risque est négligeable… un argument timide qui ne me convainc pas… Les transgènes propagateurs d’allergies ? On assure que la fréquence des allergies augmente, OGM ou non. L’AFSSA, dans un avis de février 2002, recommande de limiter l’utilisation des allergènes majeurs dans les produits alimentaires industriels. Risque aussi de contamination et de dissémination dans la nature mais les « pontes » de la science rationnelle et « doués de raison », affirment que les essais en champ n’étaient pas source de contamination significative… discours lénifiant à dose homéopathique… ou empathie généralisée d’un monde scientifique faisant les « doux yeux » aux sirènes alléchantes de l’économie et des finances… Pour preuve !

            Les OGM sont de petites graines qui rapportent gros ! à qui ? mais aux semenciers, sociétés, firmes multinationales détentrices de monopoles dans le marché agroalimentaire mondial. Avec les OGM, c’est tout un comportement agricole ancestral que les entreprises de biotechnologies et les semenciers veulent réformer. Les plantes transgéniques sont des organismes brevetables. Le développeur en est le seul propriétaire. Plus question pour les agriculteurs d’utiliser les grains récoltés comme semences. Avec les OGM, la dépendance des agriculteurs aux semenciers s’accentue, puisque replanter sans payer des semences transgéniques peut conduire à la prison, ou à une forte amende, comme l’ont expérimenté des paysans américains. De plus, en se concentrant sur les OGM, les semenciers éliminent peu à peu de leurs catalogues d’autres semences. Une belle économie pour eux. Une atrophie progressive pour le patrimoine mondial et la biodiversité.

            Les OGM pourront nourrir toute la planète ? Argument fallacieux des promoteurs de l’organisation de l’industrie des biotechnologies et des semenciers tel le géant américain Monsanto. Car qui va croire qu’ils vont nourrir la planète, donc les pauvres gratis ! ! !  Ces firmes font des bénéfices et raisonnent en part de marché à conquérir, de plus les plantes transgéniques étant brevetables, elles rapportent donc des redevances d’utilisation que les agriculteurs, sociétés privées et états sont obligés de s’acquitter sous peine de poursuites.

            L’organisation internationale Via Campesina qui regroupe des petits producteurs d’Asie, d’Afrique, d’Amérique et même d’Europe est catégorique : un moratoire mondial doit être annoncé sur les organismes transgéniques. Selon elle, il y a trop de risques sanitaires, environnementales et économiques. Si les deux premiers son souvent entendus chez nous, le troisième est un peu moins familier. En fait, les paysans de Via Campesina craignent « une perte d’autonomie et une plus grande dépendance vis-à-vis des compagnies transnationales ». Une crainte justifiée, car les grandes manœuvres ont déjà commencé. En Inde et au Brésil, les paysans payent s’ils replantent des graines. Autre façon plus douce de promouvoir ces techniques, la collaboration privé public ou le transfert de technologie. Aux Philippines, les compagnies Monsanto et Pioneer sont en partenariat avec l’Institut des plantes philippin.

            En conclusion provisoire, sur ce débat très controversé, six ans après l’arrivée des plantes transgéniques en Europe, la contestation est toujours là, amplifiée et étendue. En effet, les belles promesses (nourrir l’humanité, mieux la soigner, préserver l’environnement, etc.) n’ont pas suffi à convaincre. On peut comprendre, ce n’est qu’un argument faussement humaniste, un plan marketing de communication des multinationales de l’agroalimentaire pour nous faire avaler l’irréversibilité de l’évolution des techniques dans le domaine agricole et alimentaire, et accroître considérablement leurs bénéfices tout en assurant une main mise sur les semences devenues brevetables, donc soumis à redevance de la part des utilisateurs.

 

Changer l’espèce humaine

 

            Des hommes transformés génétiquement, plus beaux, plus grands, plus forts, jamais malades… Ce rêve – si dangereux – est aujourd’hui à la portée de généticiens fascinés par la puissance des technologies qu’ils ont élaborées. Qui pourra les arrêter ?

            Après la souris et la tomate, voici venir l’homme transgénique. Un projet fou qui vise à introduire de nouveaux gènes dans notre espèce, comme on le fait déjà chez les animaux de laboratoire et les plantes. Rien à voir avec les thérapies géniques, comme celles que soutient le Téléthon : elles se bornent à ajouter des gènes dans certaines cellules, mais surtout pas dans les cellules sexuelles, ovocytes ou spermatozoïdes, car la modification se transmettrait de génération en génération avec des conséquences imprévisibles.

        


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            En dépit de toutes les mises en garde, et contre l’avis des comités d’éthique du monde entier, des généticiens, de plus en plus nombreux, la plupart américains, envisagent de s’attaquer précisément à ces cellules germinales pour créer des lignées d’hommes transgéniques. Le tabou est brisé. Verra-t-on apparaître une caste de surhommes, dotés de gènes décuplant leur puissance intellectuelle, leur force physique, leur résistance aux maladies, au stress, des hommes capables de vivre plus vieux tout en restant jeunes ? Ils seront nécessairement issus des classes les plus favorisées puisque toutes ces améliorations coûteront fort cher.

            Dans une divagation futuriste, le biologiste Lee Silver, de l’université de Princeton (New Jersey), auteur de Remaking Eden, imagine la séparation de l’humanité en deux classes, les « GenRich » et les « Natural », évidemment dominée par les premiers. Deux classes qui finissent par constituer deux espèces car elles ne peuvent plus se reproduire entre elles. Vision d’horreur ? Certes, mais Lee Silver est un homme positif : ce serait juste une étape difficile vers l’adaptation de certaines espèces humaines à une vie heureuse sur d’autres planètes.

 

 

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            L’ajout d’un chromosome artificiel : plusieurs sociétés américaines et canadiennes (Athersys, Chromos Molecular Systems…) sont parvenues à fabriquer des chromosomes artificiels à partir de morceaux de chromosomes naturels. Cela permettra d’incorporer des gènes thérapeutiques dans les cellules sans avoir à intervenir au sein des chromosomes naturels. Injecté dans le noyau d’un œuf fécondé, le chromosome artificiel sera présent dans toutes les cellules de l’organisme. « Si on a les moyens d’améliorer les hommes, pourquoi ne le ferait-on pas ? » James Watson, Prix Nobel, co-découvreur de l’ADN.

            La toute-puissance des cellules « ES » : chez la souris et quelques autres mammifères, on connaissait des cellules embryonnaires douées de capacités extraordinaires : elles se multiplient indéfiniment in vitro sans jamais donner un tissu particulier. Mais, dès lors qu’on les implante dans un embryon, elles peuvent engendrer n’importe quel type de cellule de l’organisme. Les cellules ES (embryonic stem cells, « cellules souches embryonnaires ») permettent actuellement de concevoir des animaux transgéniques. Les biologistes américains James Thomson et Jeffrey Jones viennent de découvrir le même type de cellules chez l’embryon humain. Ce qui ouvre de fantastiques possibilités pour la production de tissus biologiques ou, dans un avenir plus lointain (pas sûrs ? !), pour la conception d’un homme transgénique. Notons que Thomson et Jones ne pouvaient être financés par l’Etat américain, qui se refuse par éthique à soutenir des recherches non thérapeutiques sur l’embryon humain. C’est donc grâce à des crédits privés qu’ils ont mené leurs travaux. (Il serait intéressant de savoir quelles compagnies privées financent ce type de recherches ? et pour quels débouchés ? dans quels buts ? Remonter la source du financement, ainsi que connaître les membres de ces conseils d’administration pourraient permettre d’en apprendre un peu plus sur les promoteurs de ce type de technologie eugéniste et leurs véritables philosophies ? Le public serait très étonné croyez-moi !).

            (…) L’an dernier encore (1998), il était fort mal vu d’avancer cette idée, quand s’est tenu le premier symposium scientifique consacré à ce qu’on appelle les thérapies génétiques germinales. Organisé par des responsables de l’université de Californie Los Angeles – UCLA (programme « Science, technologie et société » du centre pour l’étude de l’évolution et de l’origine de la vie), il rassemblait le gratin de la génétique américaine. Les débats avaient pour objet d’examiner l’intérêt des interventions sur les cellules germinales humaines et de fournir une information scientifique de qualité aux autorités de santé qui devront prendre des décisions dans ce domaine.

            Pour Gregory Stock, professeur à l’école de médecine de UCLA et co-organisateur du symposium, « la vraie question n’est plus de savoir s’il faut ou non appliquer les thérapies germinales à l’homme, mais quand cela sera possible et comment on s’y prendra. La technologie avance très vite, et ses possibilités sont fascinantes. Elle devrait être disponible dans moins de vingt ans ». Gregory Stock et son collaborateur John Campbell sont d’intarissables partisans des thérapies germinales, dont ils font la promotion à longueur de congrès et sur leur site Internet. Dans ses conférences, Stock ne cesse de procéder à ce sondage éclair : « Imaginez que vous êtes en train de concevoir un enfant in vitro. Accepteriez-vous, si l’opération est sans danger, qu’on ajoute à l’embryon un gène qui le protégerait du cancer ? ». Invariablement, la grande majorité de ses auditeurs répond oui.

 

 

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            Principal argument des défenseurs de cette méthode : elle devrait être beaucoup plus efficace que les thérapies géniques classiques. « Hormis quelques cas anecdotiques, aucune thérapie génique n’a encore fait ses preuves contre une quelconque maladie », rappelle French Anderson (université de Californie du Sud), pionnier mondial dans ce domaine. Ce qui n’a rien de surprenant car, « nos organismes ont passé des dizaines de milliers d’années à apprendre à protéger leur génome des gènes étrangers, ceux des virus notamment ». Si plusieurs essais sont prometteurs, note Anderson, les obstacles sont nombreux. En effet, les gènes thérapeutiques, généralement « emballés » dans un virus vecteur inoffensif, ont un long parcours à effectuer avant d’atteindre le tissu cible – par exemple le muscle dans le cas de la myopathie. Ils traversent les muqueuses (bouche, estomac, poumons) et leur puissant système de défense cellulaire, le système immunitaire, les diverses barrières tissulaires entre les organes, la membrane des cellules cibles, enfin la membrane du noyau cellulaire. Au terme de ce périple semé d’embûches, bien peu de gènes parviennent au but, même quand on vise des tissus plus accessibles tels que la muqueuse des poumons.

 

 

            Au contraire, si le gène est intégré dans un œuf fécondé, au premier stade de son développement, il sera présent dans toutes les cellules de l’enfant, dont celles qui fabriquent les spermatozoïdes ou les ovules. Ses descendants bénéficieront donc eux aussi du gène-médicament. (…)

            Pour mener à bien leur projet, les généticiens peuvent choisir entre deux méthodes : remplacer les gènes défectueux ou ajouter de nouveaux gènes à l’aide de chromosomes artificiels. Ce sont des chromosomes apparemment comme les autres, à ceci près qu’on les fabrique de toutes pièces en laboratoire, à partir de morceaux d’ADN humain. (…)

            Le projet le plus futuriste en la matière conçoit le chromosome artificiel comme une sorte de système d’amarrage muni de « bornes » auxquelles on pourrait attacher, à chaque génération, de nouveaux gènes, comme on ajoute des extensions à un ordinateur. On pourrait plus tard remplacer ces gènes-là par de nouvelles versions plus performantes. Est-ce un délire de savants fous exaltés par leurs rêves de toute-puissance, ou une projection réaliste des applications de techniques déjà disponibles ? Ni l’un ni l’autre. La technologie n’est pas au point (dans le domaine civil ? !), c’est certain. Mais, en dix ans, la génétique a fait des progrès considérables, le décryptage du génome et la découverte des fonctions des gènes avancent à pas de géant, ainsi que la connaissance des enzymes qui participent à leur régulation.

 

 


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            « Si nous avons tendance à surestimer ce que nous serons capables de faire dans cinq ans, estime Mario Capecchi, inventeur des techniques de manipulation génétique les plus élaborées, nous sous-estimons généralement ce que nous pourrons faire dans vingt ans. Aucun obstacle théorique ne s’oppose aux thérapies germinales ». (…)

            L’Etat américain ne condamne pas expressément les recherches de ce type, mais tout essai clinique doit être soumis à l’autorisation de la Food and Drug Administration (FDA). Les tenants des thérapies germinales se livrent donc à une entreprise de « lobbying » auprès de cette autorité. S’ils parviennent à faire triompher leur point de vue – certains experts de la FDA n’y sont pas hostiles -, il ne fait aucun doute que ces thérapies trouveront sans mal une clientèle fermement décidée à faire bénéficier sa descendance des progrès de la science. (…)

            En y regardant de plus près, la volonté farouche de corriger la lignée germinale apparaît d’autant plus malsaine qu’elle n’est pas nécessaire. Axel Kahn est catégorique : cette méthode ne présente aucun avantage sur la sélection génétique in vitro des embryons avant leur implantation dans l’utérus de la mère. En effet, pour dépister certaines maladies héréditaires incurables, on sait prélever, après une fécondation in vitro, une cellule de l’embryon et diagnostiquer la présence de nombreux gènes anormaux. On élimine ensuite les embryons qui seront malades et on implante seulement ceux qui échapperont à la maladie. Cependant, dans le cas d’une maladie récessive (une maladie génétique récessive est une maladie qui se manifeste quand les gènes hérités de la mère et ceux hérités du père portent la même anomalie génétique), on n’écartera pas les embryons porteurs sains. Les gènes anormaux se transmettront à la descendance et se manifesteront lorsqu’ils seront de nouveau appariés à des gènes semblables provenant d’une autre lignée.

            En France, on considère que la suppression des embryons porteurs sains est acte eugéniste condamnable. Encore une fois, cette position n’est pas universelle. Mais, si la sélection d’embryons peut suffire, pourquoi vouloir à tout prix manipuler la lignée germinale ? « Parce que ces chercheurs ont un projet autre que thérapeutique, s’écrie Axel Kahn. Ils veulent améliorer des lignées humaines. Sur le plan éthique, c’est inacceptable ». Inacceptable dans de nombreux pas européens traumatisés par les horreurs du nazisme, mais pas forcément aux Etats-Unis ou en Chine, par exemple.

 

 


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             « Si on a les moyens d’améliorer les hommes, pourquoi ne le ferait-on pas ? » lance James Watson, toujours plus provocateur. Alors que certains tenants de la thérapie germinale s’interrogent sur les limites qu’il faudrait assigner à leurs interventions – rechercher non pas l’amélioration mais seulement la thérapie -, d’autres enjambent la barrière éthique sans vergogne, en faisant remarquer qu’il est d’ailleurs bien difficile de savoir où elle se trouve. A partir de quelque taille un enfant sera-t-il trop petit pour vivre heureux ? Ajouter un gène qui protègera du cancer, est-ce une amélioration ou une thérapie préventive ? L’histoire des comités de bioéthique montre bien que, sous la pression de la compétition scientifique et économique, les barrières morales reculent sans cesse. Par exemple, la loi française de 1994 interdit toute recherche sur l’embryon humain, mais déjà le comité national d’éthique propose d’assouplir cette disposition lors de la révision de la loi (1999).
 

            Admettons que les outils soient enfin disponibles, fiables et sans danger. On nous proposera d’abord de les utiliser contre les maladies héréditaires incurables, puis on passera aux maladies engendrées par des prédispositions génétiques, aux affections dues au vieillissement, au cancer, etc. Et pourquoi ne pas ajouter des gènes de résistance à des virus, ou d’autres qui accroissent la longévité ou améliorent les performances intellectuelles ou physiques ? Nous voici donc en route vers la fabrication de lignées de surhommes aux caractéristiques génétiques artificielles. Domineront-ils le monde ? Seront-ils condamnés à remplir des tâches spécifiques en fonction de leurs aptitudes génétiques ? Ou, comme l’imagine Lee Silver, seront-ils destinés à coloniser des mondes nouveaux ?

            Il est inquiétant d’observer que la volonté de créer une espèce humaine améliorée est celle de scientifiques renommés – satisfaisant le désir d’une partie, minoritaire mais déterminée, de la population. En effet, les partisans des thérapies germinales s’accordent avec leurs opposants pour souligner que la demande viendra des couples eux-mêmes. Dans son Meilleur de Mondes, Aldous Huxley n’avait finalement pas prévu le pire (oh que si !). Il était inutile d’imaginer une sorte d’Etat totalitaire qui contrôlerait la reproduction et la nature humaine. Au fil des générations, les individus risquent de s’en charger eux-mêmes en concevant leurs enfants à façon, pour leur donner, en toute bonne conscience, les gènes les plus favorables à leur réussite.

            Depuis longtemps déjà, par la culture, la technique, la médecine, l’homme échappe à la sélection naturelle. Les thérapies germinales apparaissent comme l’inévitable prolongement de la prise de pouvoir de l’homme sur sa propre évolution. Il devient son propre créateur. Un très vieux rêve démiurgique, vertigineux, si difficile à refouler. Nos arrière-arrière-petits-enfants sauront-ils renoncer à l’extraordinaire puissance des outils que nous leur forgeons ? Il est déjà trop tard…




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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 19:12
La menace utopique

 

              La hargne que déploie Huxley contre la pensée utopique dans Le Meilleur des Mondes est d’autant plus forte qu’il écrit son roman à une époque où les utopies, longtemps restées de simples vues de l’esprit, ont tendance à s’inscrire dans les faits et la réalité historique. Au cours de cette période, le socialisme (qui fut la principale utopie du XIXe siècle, et la plus généreuse dans ses intentions) donne naissance à la Russie stalinienne. Les fascismes qui à leur manière sont des utopies promettant d’autres formes de société parfaite se développent.

 



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              Pour les hommes de lucidité, il devient clair alors que la démarche utopique, quand elle se réalise, aboutit à la dictature, au refus de la morale, au figement de l’histoire, au mépris de l’homme et du réel que l’on adapte de force à l’a priori de la doctrine. Il n’est donc guère surprenant que les premiers textes anti-utopiques commencent à apparaître au cours de ces années 1920-1930 où les prophètes de la « Cité idéale » et des « lendemains qui chantent » se révélaient, pris dans leur propre logique et quelle qu’ait pu être au départ la pureté de leurs intentions, procureurs féroces, policiers tortionnaires, dictateurs gouvernant par les coups de trique, les déportations en masse et les pelotons d’exécution. Le Meilleur des Mondes est un des premiers romans anti-utopiques. En tant que tel, il a été précédé seulement par certains récits d’Anatole France et surtout par Nous autres de Zamiatine. Fait significatif, ce dernier ouvrage est celui d’un écrivain russe (auquel il valut d’être exilé de son pays) et il évoque de façon indirecte, sous forme d’une anticipation ironique et amère, la société soviétique de l’époque. D’ailleurs, ce n’est sans doute pas un hasard si Huxley emprunte à un autre auteur russe, Nicolas Berdiaeff, lui aussi émigré, l’épigraphe du Meilleur des Mondes : « Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu’on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante : comment éviter leur réalisation définitive ?… Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d’éviter les utopies et de retourner à une société non utopique moins « parfaite » et plus libre. »

 

 
 

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              L’avertissement est clair : l’utopie, si dangereuse pour les esprits libres, est en marche, elle inspire déjà l’organisation de certaines régions du globe, elle menace de se réaliser à l’échelon du monde entier, elle constitue une tendance historique quasi inéluctable. D’ailleurs, pour expliquer l’avènement du Meilleur des Mondes, Huxley imagine dans son roman un processus historique fictif qui n’est pas sans évoquer certaines réalités de l’entre-deux-guerres :

              - un ensemble de problèmes et de catastrophes résultant d’une démographie galopante et de la surpopulation (sous-développement, famines, déséquilibres mondiaux),

              - une terrible « guerre de Neuf ans », dans laquelle il convient de voir une allusion à la guerre de 1914-1918 et au conflit latent qui oppose dans les années trente les pays démocratiques aux Etats totalitaires,

              - un « Grand Effondrement Economique », dont le modèle est manifestement la crise de 1929,

              - une révolution des mentalités, provoquée par les phénomènes précédemment cités et conduisant les gens à doter de tous les pouvoirs un gouvernement mondial pour qu’il leur assure enfin la sécurité,

              - une évolution inouïe des progrès techniques qui permettent à cette « Administration Mondiale » de contrôler totalement la population du globe.

 

 

 
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              On le voit, l’histoire imaginaire qui mène au Meilleur des Mondes ressemble fort à celle du premier tiers du XXe siècle. Et, au-delà des allusions précises au contexte des années 1920-1930, elle s’inspire de tendances dont Huxley a su comprendre qu’elles seraient des constantes de notre siècle ; le sous-développement affectant une grande partie du globe, l’opposition entre libéralisme et totalitarisme sous ses diverses formes, enfin l’accélération hallucinante des progrès scientifiques et techniques – phénomène qui inquiète particulièrement l’écrivain.

              Tous ces facteurs historiques, réels font que, selon Huxley, l’utopie ne doit plus être considérée, au XXIe siècle, comme une hypothèse intellectuelle mais comme une menace effective, en cours de réalisation.

              Dans le Meilleur des Mondes, la société dans son ensemble est conçue pour assurer aux hommes le bonheur. C’est du moins ce qu’affirment les dirigeants de l’Etat Mondial. En fait, comme dans toute perspective utopique, ces dirigeants ne font qu’imposer à l’humanité l’idée qu’eux-mêmes se font du bonheur. Et cette idée est, en l’occurrence, essentiellement matérialiste.

              Pour les responsables de l’Etat Mondial, en effet, le bonheur consiste uniquement dans la satisfaction de tous les besoins matériels de l’homme, d’une part, et dans l’absence de trouble, de douleur, d’autre part. Les deux critères se rejoignent en ce sens que le fait de ne pas être en mesure de satisfaire ses besoins fondamentaux est, évidemment, source de souffrance. On pourrait condenser en une brève formule – entièrement négative – pareille conception du bonheur : est heureux qui ne ressent rien de désagréable.

              Aussi le Meilleur des Mondes a-t-il été organisé dans un double but :

              - supprimer toutes les occasions de souffrances physiques ou morales liées à la nature même de l’homme (à sa vulnérabilité aux maladies ou à son affectivité développée, par exemple),

              - combler par une abondance extrême de biens de consommation tous les besoins, tous les désirs humains.

 

 


 

 

 

  

Un monde sans souffrances

 

              Le Meilleur des Mondes a ainsi cherché et réussi à vaincre la douleur physique. Grâce aux progrès de la médecine, il a éliminé quasiment toutes les maladies, il a multiplié les médicaments de confort contre les petits malaises de la vie quotidienne. Il a même supprimé la vieillesse.

              « Au travail, au jeu, à soixante ans, nos forces et nos goûts sont ce qu’ils étaient à dix-sept ans », déclare non sans fierté Mustapha Menier. Grâce à toute une série de traitements médicaux adéquats, les habitants du Meilleur des Mondes jouissent jusqu’à leur mort d’un parfait état de jeunesse et de santé. Un tel résultat s’obtient, il est vrai, au prix d’un léger raccourcissement de la durée moyenne de la vie. « La jeunesse à peu près intacte jusqu’à soixante ans, et puis, crac ! la fin », souligne Bernard Marx.

 

              Mais cette fin consiste en une mort rapide qui frappe des sujets rendus inconscients par les drogues calmantes ou euphorisantes. La suprême épreuve qu’est la mort est donc estompée, atténuée. Dans les hôpitaux spécialisés du Meilleur des Mondes, les moribonds ne se rendent même pas compte qu’ils vivent leurs derniers instants. Non seulement les douleurs physiques leur sont épargnées, mais encore, jusqu’à la fin de leur brève agonie, ils sont protégés de l’angoisse de mourir, d’une angoisse qu’ils n’auront d’ailleurs, en fait, jamais connue au cours de leur existence puisqu’on les a conditionnés dès leur plus jeune âge à accepter leur disparition, à ne pas la considérer comme « quelque chose de terrible ».

              Ces dispositions prises pour adoucir la mort, comme celles qui permettent d’abolir la vieillesse, ne répondent pas, bien sûr, à la seule volonté de supprimer des souffrances physiques. Dans l’esprit des responsables de l’Etat Mondial, il s’agit tout autant d’éliminer la souffrance morale – la terreur de la dégradation corporelle, la hantise de la déchéance, l’épouvante face au trépas.

 

Un monde sans passions

 

              De manière générale, d’ailleurs, les maîtres du Meilleur des Mondes ont cherché à détruire toute forme de douleur morale, en quelque domaine que ce soit. Pour cela, ils ont éliminé ce qui peut faire connaître à l’homme ce type de douleur, c’est-à-dire les sentiments et les occasions d’en ressentir. Et dans un tel but, ils ont notamment proscrit du Meilleur des Mondes la famille et la relation monogamique.

 

              Car, pour les Administrateurs, lorsque l’affectivité de l’être humain ne peut s’investir que dans un petit nombre d’objets, dans le cadre limité de la famille ou de la relation monogamique, elle se concentre nécessairement. Et c’est ce processus de concentration qui produit les sentiments profonds, les passions intenses et exclusives. Or, quand on aime avec passion, on risque toujours d’endurer les affres de la jalousie, le chagrin d’être incompris ou abandonné, l’humiliation d’être repoussé, l’insupportable torture de voir souffrir, mourir peut-être la (ou les) personne (s) aimée (s) ; en un mot, quand on aime vraiment, on risque toujours d’être malheureux. Pour préserver les hommes du malheur, il faut donc les empêcher d’aimer, d’éprouver des sentiments, et pour qu’ils n’éprouvent pas de sentiments, il faut faire en sorte que leur sensibilité s’affaiblisse en se diluant, en se dispersant sur une multitude d’objets.

              Voilà pourquoi les Administrateurs, tirant les conclusions logiques de leur raisonnement, ont, d’une part, supprimé la famille grâce à l’ectogenèse et, d’autre part, rendu impossible toute relation amoureuse durable et profonde par l’instauration d’une sorte de communisme sexuel

 

Le communisme sexuel dans le Meilleur des Mondes

 

              On sait que la théorie du communisme sexuel a été développée par des écrivains et penseurs d’inspiration utopiste comme Sade ou Fourier. Au-delà des différences qui existent entre ces auteurs, et sur lesquelles il serait inutile, ici, de s’étendre, cette théorie repose sur un principe fondamental qu’Huxley formule en ces termes : chaque individu doit devenir « la propriété sexuelle commune de tous ». Les tenants du communisme sexuel estiment que, chacun étant en droit de se satisfaire son désir, nul ne l’est par conséquent de se refuser au désir d’autrui. La mise en pratique de ces conceptions provoque bien sûr un échange perpétuel des partenaires qui interdit l’apparition de tout attachement véritable entre ces derniers. On comprend pourquoi Huxley a prêté de telles conceptions aux responsables du Meilleur des Mondes : la circulation permanente des corps et des désirs constitue à leurs yeux le moyen idéal d’éviter aux hommes les sentiments et les souffrances qui sont censés en découler.

           

             Paradoxalement, ce communisme sexuel, qui pourrait, dans une vision naïve des choses, apparaître comme une libération, se révèle aussi contraignant que les conceptions traditionnelles en ces matières. Huxley nous le montre tout au long du roman : le communisme sexuel sécrète ses règles de bonne conduite, ses interdits, ses commandements. En bref, il sécrète une morale qui, pour se situer à l’exact opposé de la morale traditionnelle, n’en est pas moins également impérative, sinon davantage. Cette morale interdit la chasteté, la fidélité, le fait d’entretenir une liaison « intense ou qui traîne en longueur », voire le simple désir de mener une existence affective en tant soit peu personnelle. Elle prône au contraire « la jouissance jusqu’aux limites extrêmes que lui imposent l’hygiène et les lois économiques ». Elle commande de n’avoir que de brèves liaisons, uniquement fondées sur le plaisir des sens, et de toujours répondre au désir des autres, de se montrer « accessible à tous », d’ « appartenir à tous les autres ».

              Dans le Meilleur des Mondes, les principes du communisme sexuel sont évidemment inculqués à chaque citoyen par le conditionnement. Les sujets de l’Etat Mondial se comportent donc « spontanément », dans leur écrasante majorité, selon lesdits principes. Mais il en est certains qui, comme les protagonistes centraux du roman, ne se sentent pas satisfaits d’un tel état des mœurs et qui recherchent, confusément, une autre manière de vivre leur affectivité, et leur sexualité. Ce par quoi Huxley entend souligner, bien sûr, que l’homme a besoin, pour son bonheur, d’autre chose que de la seule jouissance physique.

  

 

                     

 

 

Un monde sans inquiétudes

 

              En dernier lieu, il convient de souligner que le Meilleur des Mondes a supprimé, au-delà même des souffrances physiques et morales, jusqu’aux motifs d’inquiétudes d’ordre intellectuel ou spirituel. En faisant disparaître l’art véritable, la culture et la pensée libre, l’Etat Mondial a privé ses sujets de toute occasion de s’interroger sur le sens de leur existence, sur leur destin individuel, sur leur rapport au monde et à la société. En éliminant l’angoisse de la mort, les dirigeants du Meilleur des Mondes ont rendu caduques toutes les questions sur le possible devenir de l’être après sa disparition physique, toutes les notions d’âme ou d’au-delà, toutes les formes de religion vraie ou de métaphysique. Enfin, grâce au conditionnement et à l’organisation intégrale de leur existence, les sujets de l’Etat Mondial n’éprouvent aucune des préoccupations ou des angoisses liées à l’exercice de la liberté. Ils n’ont pas à réfléchir à ce qu’il conviendrait de faire, on y a réfléchi à leur place. Ils n’ont pas à prendre de décisions, on a décidé pour eux. Ils n’ont pas de responsabilités : il leur suffit de suivre les « rails » de leur conditionnement et de se laisser vivre, totalement pris en charge par leurs supérieurs et par une société qui les gave de biens de consommation, de divertissements abêtissants, de plaisirs…

 

Un bonheur avilissant

 

              La conception uniquement matérialiste du bonheur, appliquée dans le Meilleur des Mondes grâce au totalitarisme utopique, conduit donc à faire de l’homme une sorte d’infirme affectif, intellectuel et spirituel. L’homme heureux, selon la définition de l’Etat Mondial, est un homme privé de la plupart de ses dimensions. C’est un homme dont on a détruit la vie intérieure, la capacité à s’interroger et à réfléchir par lui-même, l’essentiel de la sensibilité, et, pour une part, jusqu’à la conscience de sa propre personne. Car c’est en s’affrontant au monde pour satisfaire ses besoins et ses appétits, c’est en se trouvant en situation de décider ou de faire des choix que l’être humain se définit et prend conscience de lui-même. Dans l’univers de facilité du Meilleur des Mondes, où tout lui est donné, l’homme n’est donc guère en mesure de devenir vraiment conscient de sa vie et de son être.  Dans un tel univers, la volonté d’instaurer le bonheur matériel total se conjugue avec le refus utopique de l’individualité pour tendre vers une dépersonnalisation absolue des hommes.

 

              Et le plus dérisoire en tout cela est que l’habitant du Meilleur des Mondes n’est pas, au sens strict du terme, heureux. Malgré les mesures extrêmes prises pour assurer son bonheur, malgré tout ce qu’on a sacrifié d’humain en lui dans cet objectif, il n’est pas heureux : il est simplement insensibilisé. Grâce à une organisation adéquate de la société, grâce à la mise en place d’une nouvelle morale, on l’a privé de son affectivité en ne lui laissant que la seule sensualité. De ce fait, l’homme du Meilleur des Mondes n’est atteint par aucune peine, certes, mais il n’éprouve pas davantage de joie ; il ne ressent aucune satisfaction profonde, aucun bonheur véritable – nécessairement lié à la possibilité de connaître des sentiments intenses. C’est ce qui explique le malaise que ressentent les plus conscients des sujets de l’Etat Mondial, ceux dont le conditionnement a en partie échoué : de manière vague mais obsédante, ils souffrent de ne rien éprouver, sinon des jouissances physiques qu’émoussent la facilité et la répétition. Ils ont comme une terrible impression de manque, de vide, d’absence. Ils sont malheureux, sans passion ni drame, sans cause précise ; ils sont malheureux parce que, n’ayant aucun motif de l’être, ils n’en ont pas, non plus pour être heureux.

 

              Il y a là un paradoxe qui n’est qu’apparent ; en effet, toute la psychologie, classique ou moderne, montre qu’il n’est rien de pire pour la personne humaine que l’indifférence, l’insensibilité. Rien de pire pour l’homme que le fait, véritable image de la mort, d’ignorer les émotions et les sentiments. Rien de pire que le « bonheur » par le vide… c’est ce vers quoi tend malheureusement la société d’aujourd’hui… Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley, roman de science-fiction certes mais métaphore de la société du futur. C’est une satire de la science et de l’économie moderne dont nous pouvons observer les directions possibles, et/ou les choix qui se présentent à notre époque, comme autant de « futurs probables » nous menant vers l’horrible société du Meilleur des Mondes.

 

Une science qui modifie l’homme

 

            Les différences de développement entre les divers aspects matériels de la vie quotidienne dans le Meilleur des Mondes se retrouvent, à un tout autre niveau, dans la façon dont Huxley imagine l’évolution des sciences elles-mêmes. Ainsi, il néglige la physique, l’optique ou la mécanique, qui ne semblent guère avoir progressé à l’ère fordienne par rapport à ce qu’elles étaient vers 1930 ; en revanche, il est fort prolixe sur une biologie, une génétique, une médecine et une psychologie du futur qu’il nous montre comme s’étant considérablement développées. C’est que, une fois de plus, Huxley fait des choix. Il privilégie ce qui rend possible l’instauration du Meilleur des Mondes (ou d’un système comparable) ; il s’intéresse donc presque exclusivement aux sciences qui permettent de modifier l’homme, de l’adapter à un tel type de société.


 

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            D’ailleurs, dans la préface du roman, Huxley précise : « Le thème du Meilleur des Mondes n’est pas le progrès de la science en tant que tel ; c’est le progrès de la science en tant qu’il affecte les individus humains… (…) Les seuls progrès scientifiques qui y soient spécifiquement décrits sont ceux qui intéressent l’application aux êtres humains des recherches futures en biologie, en physiologie et en psychologie ». Huxley s’attache essentiellement aux sciences de la vie parce que « c’est uniquement au moyen des sciences de la vie que la qualité de la vie pourra être modifiée radicalement ». Ce sont ces sciences qui pourront qui peuvent changer l’homme dans sa réalité profonde – physique ou mentale. Voilà pourquoi Huxley anticipe assez audacieusement les progrès du Meilleur des Mondes en matière biologique et psychologique.

 

 

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            Toutefois, même dans ces domaines, la science du Meilleur des Mondes n’est pas une science de fantaisie. Parfaitement au fait, en raison de sa formation initiale et de sa fréquentation des milieux de chercheurs, des avancées scientifiques de son époque, Huxley décrit des savoirs futurs qui sont dans le droit fil de ceux de son temps. Il anticipe, prévoit et prédit plus qu’il n’imagine. Nous nous contenterons d’indiquer, de façon générale, qu’aucune des « merveilles » technologiques ou scientifiques de l’univers de l’ Etat Mondial, y compris l’ectogenèse, n’est en contradiction avec les conceptions scientifiques de base du premier tiers du XXe siècle (ni à plus forte raison avec celles d’aujourd’hui).

 

 


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            Il n’y a, au fond, rien là que de très logique : Huxley ne cherche pas à faire rêver le lecteur sur une science de fantasmagorie aux pouvoirs féeriques ; il entend au contraire l’inciter à réfléchir sur les connaissances réelles de son temps ; il s’interroge d’ailleurs moins sur la science elle-même que sur sa place dans la société, son devenir, sa logique, ses possibles applications.

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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 18:28
Le Meilleur des Mondes

 

 

Essai sur l’avenir possible de l’Humanité

 

 

 

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« A chaque époque, la science voudrait dévorer une vérité qui la gêne. » Comte de Gobineau.

 

              Le Meilleur des Mondes, de l’écrivain anglais Aldous Huxley, c’est d’abord un titre connu, celui d’un des plus grands succès romanesques du XXe siècle. Mais c’est aussi un titre qui, a priori, mérite quelques explications.

              Le titre original, anglais, du roman, Brave new world, est emprunté à une pièce de Shakespeare, La tempête. Il signifie « nouveau monde admirable » : c’est l’exclamation que pousse Miranda, jeune fille élevée dans la seule compagnie de son père Prospero, sur une île déserte, quand elle voit débarquer sur le rivage des inconnus, d’autres gens venus d’ailleurs. Mais Huxley emploie la formule ironiquement, par antiphrase. Car si le thème central du Meilleur des Mondes consiste dans l’évocation d’une société future, d’un « nouveau monde » en quelque sorte, ce « nouveau monde » n’est admirable qu’en apparence. En réalité, il est atroce, terrifiant.

              Le traducteur français, Jules Castier, a su trouver à l’ironique titre en langue anglaise un remarquable équivalent dans le domaine culturel français : l’expression « le Meilleur des Mondes » renvoie en effet à la célèbre satire que fait Voltaire dans Candide de la philosophie dite « optimiste » de Leibniz (1646-1716), ce penseur allemand du XVIIe et du début du XVIIIe siècle qui prétendait que, Dieu ne pouvant être mauvais, toute société est forcément la meilleure possible en regard des événements qui l’ont précédée et du contexte dans lequel elle s’inscrit. A l’instar du titre anglais, la formule « le Meilleur des Mondes » doit donc s’entendre à contresens : le Meilleur des Mondes est le Pire des Mondes ! Et le futur que décrit le roman est le pire des futurs, une « horreur », un « cauchemar », pour employer les propres termes d’Huxley !

 

L’organisation du Meilleur des Mondes

 

              Le Meilleur des Mondes est avant tout la description d’une société imaginaire que l’auteur présente comme le possible aboutissement de certaines tendances du monde moderne. Le roman d’Huxley appartient donc à la tradition philosophique et littéraire de l’Utopie. Si cette tradition remonte à l’Antiquité, le terme lui-même a été forgé à partir du grec au XVIe siècle par l’écrivain Thomas More qui en a fait le titre de son œuvre la plus célèbre, Utopia ; ce terme signifie exactement « nulle part ». Ce qui est logique, puisque les utopies se consacrent à l’invention de sociétés idéales qui n’existent donc « nulle part » dans la réalité – mais que les auteurs situent souvent, pour les besoins de l’ouvrage, dans quelque lieu fictif et conventionnel (île, vallée inaccessible) ou dans un lointain futur.




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              Ces formes imaginaires d’organisation sociale sont généralement érigées par leurs auteurs en modèles – modèles que, selon eux, les hommes devraient s’efforcer d’appliquer. Il peut donc sembler paradoxal de ranger parmi les utopies la société du Meilleur des Mondes dont Huxley fait davantage un repoussoir qu’un objectif. C’est pourtant le mot d’ « utopie » qui lui a toujours servi pour désigner ce type de société, en particulier dans la préface de 1946. Et en y regardant de plus près, on constate que cette organisation sociale présente la caractéristique majeure de l’utopie : elle constitue un système.

              Ce qui implique en effet l’utopie d’un simple programme politique, c’est qu’elle offre un projet de société global et détaillé à la fois – il faudrait dire une société toute faite. Car l’utopie entend définir tous les aspects de la vie humaine, y compris les plus modestes. Or la société dépeinte par Huxley dans Le Meilleur des Mondes forme bien un système dont les moindres composantes ont été entièrement pensées, entièrement organisées : elle répond sans conteste à la définition de l’utopie. Toutefois, dans l’œuvre, les caractéristiques de cette société n’apparaissent au lecteur que de façon progressive et fragmentaire, selon les développements de l’action romanesque (même si les trois premiers chapitres en décrivent les aspects les plus significatifs).

              Aussi nous a-t-il paru utile de rassembler ces éléments épars et de proposer ici un tableau d’ensemble, résumer aux faits les plus marquants, de la structure sociale, des mœurs et des institutions du Meilleur des Mondes.

 

  

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Une société hiérarchisée

 

              La société du Meilleur des Mondes est essentiellement inégalitaire puisqu’elle repose sur un système de castes.

              Cinq castes principales désignées par les cinq premières lettres de l’alphabet grec (alpha, bêta, gamma, delta et epsilon) se subdivisent à leur tour en sous-groupe (par exemple, alpha plus plus, alpha plus, alpha moins, etc.) A chacune de ces catégories correspondent des niveaux de responsabilités et des types de profession bien définis.




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              Les Alphas constituent la classe supérieure : ils occupent les plus postes les plus importants, ils exercent les métiers réclamant une formation intellectuelle poussée. Au-dessous d’eux, le rang social des divers groupes s’abaisse progressivement, jusqu’aux Epsilons, réduits aux tâches les plus humbles, purement physiques et répétitives. En dehors des Alphas qui constituent l’élite dominante, et des Bêtas qui forment une sorte de classe moyenne, c’est par conséquent la grande majorité de la population qui appartient aux trois castes inférieures. Une société aussi hiérarchisée ne peut se maintenir que dans la mesure où elle s’appuie sur la reproduction artificielle (ou ectogenèse) et sur un conditionnement sans faille de ses sujets.

 

Une humanité artificielle

 

              Le Meilleur des Mondes ignore la reproduction naturelle. Les femmes sont rendues stériles (on les désigne alors par le terme de neutres) ou éduquées à des pratiques contraceptives systématiques. Des ovaires excisés à l’état vivant sont conservés grâce à des techniques appropriées ; c’est par fécondation artificielle des ovules qu’ils produisent que sont obtenus les embryons. Ensuite, ces derniers se développent dans des flacons où l’on a reconstitué les conditions d’une grossesse naturelle. Toutefois, avant même la fécondation, les ovules et le sperme utilisés ont été choisis de qualité biologique très différente selon la future appartenance sociale des êtres humains qu’ils permettront d’obtenir. En gros, ovules et sperme « donnés » par les sujets d’une caste servent à produire les nouveaux sujets de cette caste. Il y a donc une certaine continuité génétique globale entre les différentes générations de chaque caste – même s’il n’y a pas continuité sociale au sens strict puisque, précisément en raison, entre autres, de l’ectogenèse, la famille a disparu du Meilleur des Mondes. Après la fécondation, l’inégalité génétique initiale est encore accentuée : par toute une série d’interventions biologiques ou chimiques, les embryons, les futurs bébés sont déjà dotés d’aptitudes physiques ou intellectuelles très diverses, déterminées en fonction de la place qui leur sera attribuée dans la société.

 



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              Seuls les Alphas et les Bêtas sont des individus uniques issus d’embryons uniques. Les travailleurs des basses castes, quant à eux, sont obtenus grâce au procédé Bokanovsky (du nom du savant imaginaire qui est censé l’avoir mis au point). Ce procédé consiste à soumettre l’œuf, au tout début du processus de gestation, à une série de traitements qui le font proliférer. Et cela afin de produire à partir d’une même souche un nombre important de jumeaux vrais – absolument identiques et de ce fait plus aptes à être intégrés dans un travail à la chaîne entièrement rationalisé.




 

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              En outre, par des insufflations plus ou moins importantes d’oxygène dans les embryons, on obtient des sujets d’une intelligence plus ou moins développée. Bêtas et surtout Alphas bénéficient d’une oxygénation importante. Les fœtus des autres castes, en revanche, reçoivent des quantités d’oxygène inférieures à la normale. « Plus la caste est basse (…) moins on donne d’oxygène. Le premier organe affecté, c’est le cerveau », précise l’ingénieur biologiste Henry Foster. Qui plus est, les embryons des castes inférieures sont traités à l’alcool et avec certains autres poisons biologiques afin d’entraver leur développement. Au plus bas de l’échelle, les êtres ainsi obtenus ne sont plus tout à fait humains mais encore capables d’accomplir des travaux de force ou des besognes répugnantes. Et leur psychisme amoindri – les Epsilons adultes ont dix ans d’âge mental – les rend inaptes à la moindre réflexion personnelle, à une possible prise de conscience de leur sort. Ils ne souffrent pas des tâches abrutissantes qu’ils doivent effectuer : leur esprit a été conçu pour se satisfaire de ces tâches.




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              On le voit, l’ectogenèse permet de produire des types d’hommes standardisés correspondant aux diverses castes. La hiérarchie sociale peut alors s’appuyer sur des différences mentales et physiques précises, étudiées avec le plus grand soin. Mais l’ectogenèse permet aussi de préparer physiologiquement les fœtus au métier qui sera le leur à l’âge adulte. Au chapitre I, consacré à la visite du Centre d’Incubation et de Conditionnement de Londres, Huxley décrit plusieurs des procédés employés pou aboutir à un tel résultat. Nous n’en citerons qu’un à titre d’exemple, puisqu’ils reposent tous sur le même principe. Les récipients contenant certains embryons traversent en alternance des tunnels chauds et des tunnels rafraîchis. Dans les premiers, les embryons reçoivent un afflux d’oxygène et de sang artificiel, d’où une sensation de bien-être qu’ils associent à la chaleur. Dans les seconds, la fraîcheur, qui est en elle-même mal tolérée par les fœtus, est « alliée à d’autres désagréments sous forme de rayons X durs ». Lorsqu’ils naissent, les bébés en question ont « horreur du froid » et ils adorent la chaleur. Ils sont « prédestinés à émigrer dans les tropiques, à être mineurs, tisserands de soie à l’acétate et ouvriers dans les aciéries » - bref à des travaux ou situations où ils seront exposés aux plus fortes chaleurs.

 

 

Une société « robotisée »

 

              Après la naissance, le conditionnement physique que nous venons d’évoquer est complété par un conditionnement psychologique poussé dont le but est de parfaire encore l’adaptation de chaque individu à la place qui sera la sienne dans la société. Les enfants apprennent à n’aimer que leur futur travail et que la caste dont ils font partie. L’hypnopédie – ou enseignement pendant le sommeil – constitue la pièce maîtresse de cet apprentissage.

 



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              Nuit après nuit, de brèves leçons pré-enregistrées sont indéfiniment répétées par des sortes de magnétophones placés sous l’oreiller des enfants endormis. Ces messages – certains sont l’objet de plus de soixante-deux mille répétitions – modèlent l’esprit des enfants : d’une part, ils leur font aimer la fonction qui leur est dévolue dans l’organisation sociale ; d’autre part, ils leur font accepter, comme évidents et totalement indiscutables, les principes et les règles du Meilleur des Mondes. Par la suite, il sera en théorie impossible aux sujets de l’Etat Mondial de se comporter contrairement aux normes établies, de se poser des questions ou de désirer une autre situation sociale que la leur. Programmés par leur conditionnement, ces humains de l’avenir sont en quelque sorte des robots vivants.                      

 

 

              Précisons toutefois que ce conditionnement est plus ou moins fort selon la caste à laquelle appartient le sujet. Plus la caste est basse, plus le conditionnement est poussé. Ainsi, les Epsilons, qui sont chargés des travaux pénibles, subissent un conditionnement total qui les réduit presque à l’état de machines. En revanche, à l’autre extrémité de l’échelle sociale, les Alphas, qui peuvent être amenés à prendre des responsabilités, reçoivent un conditionnement, assez faible, conçu pour ne pas modeler entièrement leur esprit et pour leur laisser une certaine marge d’autonomie, d’initiative individuelle. Mais le conditionnement est toujours, en théorie, assez efficace pour prévenir, même chez les Alphas, toute tendance à des aptitudes trop « personnelles » et toute velléité de contestation. 

 

 

 

 

 

  

Une société de facilité

 

              Dans le Meilleur des Mondes, la soumission à l’ordre social est d’autant plus forte que cet ordre assure à ses sujets d’excellentes conditions de vie. Tout est conçu pour rendre l’existence la plus agréable, la plus facile possible. La famille a disparu, du fait de l’utilisation exclusive de l’ectogenèse, ce qui permet « la copulation sans restriction », une liberté sexuelle totale. Cette licence sexuelle, autant qu’un droit, est d’ailleurs devenue presque un devoir civique : quand on s’adonne sans cesse aux plaisirs de la chair, on n’a guère l’occasion de contester les pouvoirs établis ou le monde tel qu’il va !               


 

              Tel est bien le but des dirigeants : en dehors du temps de travail, distraire leurs sujets de toute réflexion en multipliant les occasions de rapports sexuels, les jeux, les activités sportives, les divertissements. La société offre à tous, y compris aux membres des plus basses castes, un éventail extraordinaire de loisirs : tout le monde est pris dans ce tourbillon et personne n’a un instant à arracher au plaisir pour penser, réfléchir, s’interroger.

              Enfin, dernier recours de l’ordre social contre des doutes éventuels et une toujours possible sensation de malaise, il y a le soma : une drogue euphorisante d’une efficacité absolue qui dissipe tout sentiment d’inquiétude ou d’angoisse.

 

Des loisirs abêtissants

 

              En fin de compte, ce n’est que dans le domaine des distractions et des instruments de loisirs qu’Huxley fait preuve d’une certaine invention. Il a doté ainsi le Meilleur des Mondes :

              - d’orgues à couleurs que l’on trouve dans les lieux de plaisir et qui composent sur les murs des motifs abstraits ou des paysages aux teintes éclatantes, comme « un coucher de soleil tropical »,

              - d’orgues à parfums qui mêlent et alternent de subtiles senteurs selon une organisation quasi musicale, comparable à celle d’une symphonie ou d’un concerto,

              - d’un cinéma ultra-perfectionné, non seulement musical, parlant, en relief et en couleurs, mais encore sentant, c’est-à-dire capable de procurer aux spectateurs les sensations éprouvées par les protagonistes du film – chocs, contacts, douleur et même excitation sexuelle, traduite par « un plaisir galvanique presque intolérable »,

              - de « voix synthétiques » aux prouesses étourdissantes et aux vibrations étudiées pour produire sur l’auditoire l’effet recherché (enthousiasme, joie, attendrissement, qualités hypnotiques rendent propres à tous les usages, qu’il s’agisse des spectacles ou du conditionnement dont elles constituent un des outils privilégiés.

 

 



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              On aura sans doute remarqué que les loisirs que nous venons d’énumérer ne s’adressent jamais à l’esprit, ni même à la sensibilité. Les bouffées odorantes des orgues à sonorités pénétrantes des voix synthétiques, les films sentants, jouent plutôt sur les sens, sur les nerfs – sur ce qu’il y a de plus élémentaire, de plus grossier chez l’être humain. Ces loisirs contribuent ainsi à faire des habitants du Meilleur des Mondes des êtres à l’intelligence et à la sensibilité réduites. Ils prolongent le conditionnement, ils comptent parmi les moyens qui permettent de rendre dociles les sujets de l’Etat Mondial.

            Et c’est précisément dans la mesure où ces distractions ont une fonction politique aussi importante dans le Meilleur des Mondes qu’Huxley imagine avec une invention particulière les instruments qu’elles nécessitent. Même si, là encore, il se contente parfois de « perfectionner » certains procédés qui existaient déjà dans les années 1920.

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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 17:16

Ovnis la fin du tabou

 

Tournant capital dans l’étude des ovnis : des scientifiques de toutes disciplines ont récemment admis qu’il n’était pas illégitime de les examiner sans a priori. La quête des civilisations extraterrestres prend dès lors une nouvelle ampleur, et on cherche même à les dénombrer.

 

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Il y a moins de quatre ans, les astronomes ignoraient s’il existait des planètes en orbite autour d’étoiles comme le Soleil. Aujourd’hui, treize planètes extérieures au système solaire ont été détectées autour d’étoiles, distantes de moins de 150 années-lumière. Leur découverte constitue la première vraie piste pour chercher la vie ailleurs. Car un fait est désormais établi : une proportion non négligeable d’étoiles possèdent des planètes, c’est-à-dire les seuls astres dont on sait avec certitude qu’ils sont capables d’abriter la vie. Si l’on considère que la Voie lactée, notre galaxie, contient environ 200 millions d’étoiles et qu’il y a dans le cosmos autant de galaxies que de grains de sable sur une planète, la question vaut que l’on s’y arrête. Déjà, les astronomes imaginent les instruments qui, demain, leur permettront de trouver d’autres planètes.

 

Si la vie existe ailleurs, rien n’interdit d’imaginer qu’elle soit évoluée et intelligente. C’est l’un des postulats du programme SETI (Search for extra-terrestrial intelligence, recherche d’intelligence extraterrestre). A l’aide de puissants radiotélescopes, des astronomes auscultent méthodiquement des milliers d’étoiles afin de vérifier si une émission peut être attribuée à une civilisation technologiquement avancée.

 

Est-il déraisonnable d’envisager que, parmi ces éventuelles civilisations, certaines aient atteint un stade d’évolution technique bien supérieur au nôtre ? Au point d’être à même de nous rendre visite ? A l’extrême limite du raisonnement, si un tel fait est possible, ne s’est-il pas déjà produit ? Et, en observant des phénomènes qualifiés d’ovnis, certaines personnes n’auraient-elles pas assisté à l’arrivée d’êtres venus d’ailleurs ?

 

Un observateur privilégié

 

Pour Jean-Jacques Vélasco, chef du Service d’expertise des phénomènes de rentrée atmosphérique (SEPRA) au Centre national d’études spatiales (CNES), l’idée n’a rien de saugrenu : « Aujourd’hui, la connexion scientifique entre la vie extraterrestre et les ovnis ne peut être établie. Mais l’hypothèse ne saurait être rejetée. » Occupant depuis des années un poste d’observation privilégié des phénomènes ovnis qui ont eu lieu au-dessus du territoire français, Jean-Jacques Vélasco a mené de nombreuses enquêtes sur des cas de toute nature, dont la majorité est plus ou moins vite élucidée.

 

Cependant, environ 40 % des observations communiquées au SEPRA n’ont pu être identifiées. « La plupart des descriptions s’insèrent dans les lois de la perception. Les témoins observent des objets de forme discoïdale, qui se déplacent sans bruit selon des trajectoires bizarres, avec parfois d’autres caractéristiques étonnantes. Ce sont des phénomènes physiques, puisque, dans certaines circonstances, des capteurs – le plus souvent des radars – les enregistrent. » Les quelques occasions où les observations des témoins ont pu être recoupées par des observations d’instruments prouvent la matérialité physique des phénomènes.

 

 

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Le sujet mérite donc d’être étudié scientifique. C’est la conclusion d’une assemblée de scientifiques de diverses disciplines et de diverses nationalités réunis en colloque à Pocantico (Etat de New York, Etats-Unis), du 29 septembre au 4 octobre 1997, à l’initiative de la fondation Rockefeller. Sous la direction de Peter Sturrock, professeur de physique appliquée à l’université Stanford (Palo Alto, Californie), ces chercheurs ont examiné quelques-uns des cas les plus troublants.

 

Cinquante ans après la première observation de « soucoupes volantes » par l’Américain Kenneth Arnold, ils ont estimé que les informations sur les ovnis méritaient d’être examinées avec objectivité, de manière à peser toutes les hypothèses. Cette conclusion marque un tournant. Car l’étude des ovnis a toujours été perturbée par des discours subjectifs dont le seul but était de démontrer telle ou telle doctrine. Pendant de longues années ont fleuri des associations ufologiques défendant diverses thèses. Du « complot universel » au « ils sont parmi nous », en passant par l’émergence de sectes, sans oublier les efforts de désinformation des armées, ces phénomènes étaient entourés de passion. Aujourd’hui, le discours a gagné en sérénité.

 

Il est bien tôt pour dire si le colloque de Pocantico débouchera sur la mise en œuvre de recherches. Mais il reflète peut-être cette évolution. Si les participants ont pris soin de noter qu’ils n’étaient pas convaincus de l’implication d’intelligences extraterrestres, cette hypothèse n’a pas été balayée d’un revers de main.

 

Voyages sans retour

 

En 1990, les astronomes français Jean-Claude Ribes et Guy Monnet avaient poussé cette idée jusqu’au bout. Etait-elle vraiment envisageable ? En ne quittant pas le cadre de la physique connue, un problème de taille s’opposait d’emblée à la venue de vaisseaux spatiaux extraterrestres au voisinage de la Terre : les distances entre les étoiles. Si l’on admet que la vitesse de la lumière (environ 300.000 km/s) ne peut être dépassée, le voyage à partir d’une étoile proche prendrait des siècles.

 

 

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« Nous nous sommes donc demandés ce que nous, Terriens, ferions si nous voulions aller vers les étoiles, dit Jean-Claude Ribes. A condition de disposer d’un moyen de locomotion assez rapide, des humains pourraient s’embarquer dans des vaisseaux pour des voyages si longs qu’ils seraient sans retour. Après tout, cela s’est déjà produit : c’est à la suite de voyages sans retour que l’ensemble de la Terre a été colonisé par l’être humain. Or, si nous sommes capables, dans quelques siècles, d’aller vers les étoiles, pourquoi d’autres n’auraient-ils pu le faire ? »

 

Cette hypothèse envisage donc la discrète présence, quelque part dans le système solaire, d’extraterrestres dont les incursions sur la Terre prendraient parfois la forme d’ovnis. Pour Jean-Claude Ribes, ces visiteurs pourraient avoir élu domicile dans la ceinture d’astéroïdes et choisi de ne pas venir s’ingérer dans les affaires terriennes : « Attention, je ne dis pas que c’est le cas ! Simplement, c’est une hypothèse qui, dans le cadre de la science, pourrait expliquer la nature extraterrestre de certains ovnis. »

 

Les astronomes possèdent-ils les moyens de le vérifier ? « Cela a été tenté aux Etats-Unis, dit Jean-Claude Ribes. Des crédits avaient été octroyés à l’astronome Mike Papagiannis pour qu’il cherche dans les données du satellite IRAS, des sources aux alentours de 25° C – température compatible avec la vie -, trahissant une présence extraterrestre. Mais, faut de crédits, il a abandonné ses travaux au bout de quelques mois. »

 

Signal radio extraterrestre

 

Aujourd’hui, d’autres recherches pourraient sans doute être menées par des observations en radio où même en optique. Quoi qu’il en soit, rien ne permet de dire à l’heure actuelle que les ovnis ont un lien avec des extraterrestres. Et, si l’approche de Jean-Claude Ribes et Guy Monnet peut indiquer les directions à suivre, elle ne présume pas la probabilité d’une vie intelligente ailleurs dans l’Univers.

 

En avril 1960, l’astronome américain Franck Drake tenta, pour la première fois, de capter un signal radio extraterrestre. Disposant d’une antenne parabolique de 25 m de diamètre à Green Bank (Virginie Occidentale), il avait calculé que celle-ci était assez sensible pour détecter une émission artificielle dans un rayon de 10 années-lumière autour du Soleil. Dans cette sphère se trouvaient deux étoiles de type spectral proches du Soleil : Tau Ceti et Epsilon Eridani. Il pointa sans succès l’antenne dans leur direction.

 

 

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Mais, contrairement aux autres, cette tentative déboucha sur une réflexion. L’année suivante, Drake se demanda quelles incertitudes il faudrait lever pour évaluer le nombre de civilisations extraterrestres existant dans la Galaxie. A quels facteurs tenaient l’apparition de la vie et son développement jusqu’à un stade technologique ? Il rédigea le fruit de ses réflexions sous la forme d’une équation devenue célèbre par la suite, dont le résultat N, est le nombre probable de civilisations extraterrestres.

 

Cet essai prenait en compte les paramètres de divers domaines scientifiques tels que l’astronomie, la chimie organique, la biologie, mais aussi ceux de l’histoire, de la politique et de la psychologie. Franck Drake aboutissait à un résultat pessimiste : N = 10 pour la Galaxie. En fait, hormis le premier facteur de son équation (le nombre d’étoiles de la galaxie), tous les autres peuvent avoir n’importe quelle valeur, et l’équation peut déboucher sur toutes les solutions entre (puisque la Terre et l’humanité existe) et des centaines de millions.

 

L’un des moyens de préciser le nombre de civilisations techniquement avancées de la Galaxie consiste à écouter, à l’aide de puissants radiotélescopes, le plus grand nombre d’étoiles possible. C’est le programme SETI lancé en 1992, grâce aux fonds de la NASA. L’année suivante, une chute vertigineuse des crédits contraignit les astronomes à trouver des financements privés. Aujourd’hui, le programme se poursuit.

 

« L’équation de Drake est une bonne base », disait il y a un an l’astronome Jean Heidmann, impliqué dans SETI à l’observatoire de Paris-Meudon. « Bien sûr, les chances de découvrir quelque chose sont extrêmement minimes : il faudrait tomber sur la bonne étoile au bon moment et écouter sur le bon canal. Mais l’expérience doit se poursuivre au cours du XXIe siècle, car si dans un laps de temps de quelques années nous trouvons un seul signal, statistiquement, cela signifiera que nous en trouverons d’autres par la suite. »

 

 

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Actuellement SETI se poursuit selon deux modes : par des campagnes qui monopolisent quelques radiotélescopes à plein temps pendant plusieurs jours, et par des écoutes en parallèle au cours des observations d’autres radioastronomes. En accumulant les heures d’écoute, les défenseurs du projet espèrent détecter un jour une émission artificielle, volontaire ou non.

 

Selon le même principe, d’autres émissions peuvent être traquées. « Les Russes ont tenté de trouver des flashes optiques issus de lasers très puissants, dit Jean Heidmann. Cela pourrait être un mode de communication entre étoile et planètes. En dix-huit ans d’observation à l’aide de leur télescope de 6 m, ils ont suivi deux cents objets, hélas ! Sans résultat. » Il est vrai qu’en cas d’émissions par laser il faudrait se trouver dans la ligne de visée du flash pour l’apercevoir.

 

Après 1995, et la confirmation que des planètes gravitent autour de certaines étoiles, les radiotélescopes de SETI ont écouté des cibles plus privilégiées : les étoiles à planètes. « Nous avons visé 51 Pegasi et 47 Ursae Majoris, dit François Biraud, mais toujours sans succès. » Certains astronomes sont franchement hostiles à SETI. D’autres sont simplement sceptiques sur les chances de succès de l’entreprise, comme Jean Schneider (Observatoire de Paris-Meudon), pour qui « SETI ressemble à de la pêche à la ligne. On peut ne rien trouver pendant des milliers d’années ».

 

Pour Philippe Zarka, radioastronome à Paris-Meudon non impliqué dans SETI, « en Europe cela ne coûte rien et cela ne fait de mal à personne. D’autant que les récepteurs de SETI se branchent en parallèle et ne prennent pas de temps aux autres recherches. L’idée n’est pas stupide. De plus, elle comprend une part de ce rêve que manque parfois aux scientifiques ». En attendant que l’hypothèse extraterrestre des ovnis soit explorée et que les récepteurs de SETI frémissent d’un message intelligent, que reste-t-il aux chasseurs de vie dans l’Univers ? Ils peuvent tenter de réduire l’incertitude qui plane sur chacun des termes de l’équation de Drake. Cette tâche a déjà commencé avec les recherches de planètes extrasolaires.

 

 

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« Pour l’instant, nous évaluons à 5 % le nombre d’étoiles de type spectral voisin du Soleil qui ont des planètes géantes, dit Jean Schneider. Mais nous n’avons toujours aucune idée de la proportion de planètes telluriques. De plus, ce pourcentage n’est valable que dans un rayon de 50 parsecs autour du Soleil. Reste-t-il exact au centre de la Galaxie ou dans les autres bras spiraux ? Nous n’en savons rien. Mais, même dans le cas le moins favorable, il y a tant d’étoiles qu’il s’en trouvera toujours au moins un milliard pour posséder des planètes de type jovien. »

 

Tout en poursuivant ses recherches, Michel Mayor, l’astronome suisse qui a découvert la première planète extrasolaire autour de 51 Pegasi, par variation de la vitesse radiale de l’étoile, essai de comprendre les caractéristiques des systèmes planétaires connus. « Jusqu’à présent, dit-il, la moitié des planètes que nous avons découvertes sont étonnamment proches de leur étoile. » Cela signifie que ces géantes, qui, selon les modèles, n’ont pu se former qu’à une grande distance de leur étoile, ont migré, vraisemblablement à cause d’une interaction avec le disque de poussières dans lequel elles traçaient leur orbite.

 

Pour l’Américain Geoffrey Marcy, autre découvreur de planètes, « ce pourrait être le premier signe que les planètes comme la Terre sont rares et que, par conséquent, la vie l’est aussi ». Lors du phénomène de migration des planètes géantes vers leur étoile, les planètes rocheuses comme la Terre ou Mars, vraisemblablement formées à l’intérieur de leur orbite, seraient détruites.

 

Plus de métal que sur le Soleil

 

D’autant que, selon Michel Mayor, l’analyse du spectre de ces étoiles pourrait confirmer l’hypothèse : « Nous remarquons que les étoiles accompagnées de planètes massives de courte période ont une métallicité importante, de l’ordre de deux à quatre fois celle du Soleil. Deux hypothèses semblent se dessiner. La première est que ce genre d’étoile naît de nébuleuses riches en métaux qui, selon les modèles, favorisent très vite la formation de planètes géantes. La seconde consiste à dire que la metallicité de l’étoile est due au fait qu’au cours de la migration des géantes les petites planètes rocheuses, envoyées sur des orbites instables, sont absorbées par l’étoile. Leur matière, certes infime, se serait étalée sur la surface de l’étoile, ce qui « falsifierait » la composition que nous voyons, par un excès de métallicité. »

 

 

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Si cette piste se confirmait, elle réduirait les chances de découvrir – quand les moyens techniques le permettront – des planètes de type terrestre. « Pourtant, ajoute Michel Mayor, on ne peut exclure qu’il se forme des planètes rocheuses au-delà des géantes, une fois leur migration terminée. » Le prochain objectif des astronomes sera donc d’établir s’il existe des planètes qui ressemblent à la Terre. « En 2002, quand le satellite COROT sera lancé, il pourra détecter les occultations de 30.000 étoiles par des planètes telluriques d’un diamètre de l’ordre de deux fois celui de la Terre, annonce Jean Schneider.

 

Mais, déjà, l’espoir réside dans les grands interféromètres spatiaux du siècle prochain. Grâce au projet européen Infrared space interferometer, les astronomes pourront observer trois cents étoiles proches et y déceler des planètes de la taille de la Terre. Ils auront même la possibilité d’établir le spectre des planètes découvertes, ce qui les renseignera sur la température de surface, sur la présence ou l’absence d’une atmosphère et sur sa composition.

 

L’image de ces planètes sur les clichés ne serait pas plus grosse qu’un point lumineux, mais elle serait riche d’enseignements : « Nous pouvons espérer suivre les variations saisonnières de température, di Jean Schneider. De même, si nous trouvions de l’ozone, qui est a priori un sous-produit de l’activité biologique, nous aurions de fortes présomptions de l’existence d’une forme de vie. »

 

Une armada de télescopes géants

 

Si de telles recherches commençaient vers 2015, il faudrait patienter avant d’obtenir une image de la surface de ces nouveaux mondes. En effet, pour observer un détail de 100 km à 10 années-lumière de distance, il faut disposer d’un interféromètre de 100.000 km de base. Ce qui implique le lancement d’une armada de télescopes géants sur toute l’orbite de la Terre.

 

En attendant, les exobiologistes réfléchissent à une question essentielle : la vie surgit-elle systématiquement chaque fois que les conditions de son apparition sont réunies ? Car les conditions qui régnaient sur la Terre il y a quelques milliards d’années ne sont pas exclusives de notre planète. Mars était dans le même cas. S’il existe de nombreuses planètes dans la Galaxie, il y a des chances que le phénomène se soit souvent produit.

 

 

 

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" Le problème tient à la complexité minimale des premiers organismes vivants », avance André Brack, spécialiste de chimie pré-biotique au CNRS, à Orléans. « S’il faut peu de ‘pièces détachées’ pour fabriquer une entité capable de se reproduire, alors la vie apparaît chaque fois que les conditions sont réunies. Au contraire, si un million de pièces détachées sont requises, l’apparition de la vie devient très aléatoire. Et, même avec un million de planètes, nous sommes peut-être seuls. »

 

 

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Pour l’instant, les tests de laboratoire ne permettent pas de trancher. C’est pourquoi les exobiologistes se tournent vers les astronomes : la découverte de la vie ailleurs fournirait une indication importante. Plus qu’une véritable formule mathématique, l’équation de Drake est l’exposé d’une stratégie scientifique de recherche de la vie dans l’Univers. Les questions qui se posent sont énoncées dans un ordre logique. Les astronomes et les biologistes ont déjà entrepris de répondre aux premières…

 

L’équation de Drake

 

L’équation de l’astronome américain Franck Drake vise à évaluer le nombre probable (N) de civilisations dans la Voie lactée. Elle se présente sous la forme du produit des facteurs suivants : N* = nombre d’étoiles dans notre galaxie ; fp = fraction du nombre d’étoiles possédant un système planétaire ; ne = nombre de planètes d’un système donné où la vie est possible ; fl= fraction du nombre de planètes sur lesquelles la vie est effectivement apparue ; fi = fraction du nombre de planètes habitées sur lesquelles s’est développée une forme de vie intelligente ; fe = fraction du nombre de planètes habitées par des êtres intelligents sur lesquelles existe une civilisation technique de communication ; fL = fraction de la durée de vie planétaire accordée à une civilisation technique. Tous les f sont des fractions dont la valeur est comprise entre 0 et 1. L’équation s’écrit : N = N* x fp x ne x fl x fi x fe x fL.

 

  

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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 16:47

La Porte des étoiles

 

Mystères ou conspiration ?

 

Depuis quelques décennies, on assiste dans le monde entier à un regain d’intérêt en masse pour la civilisation égyptienne et les rumeurs prophétiques concernant les pyramides. En effet, de nombreux spiritualistes du début du siècle ont parlé de salles mystérieuses creusées sous le Sphinx et les grandes Pyramides. Elles abriteraient des textes millénaires contenant les archives secrètes de la science de l’Egypte antique. Intrigués par ces rumeurs, de hauts dirigeants des Etats-Unis (CIA, etc…) se sont précipités sur les lieux, persuadés d’y trouver un dispositif millénaire appelé « Stargate » et qui permettrait de visiter de nombreuses planètes. Vérité ou conspiration ?...

 

 

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Héliopolis, sanctuaire du haut savoir

 

« Lieu de naissance » et « séjour d’élection » des dieux, Héliopolis est le plus sacré de tous les sites religieux d’Egypte. Là se dressent les temples d’Atoum, le dieu créateur, de Rê, le dieu-soleil, d’Horus, d’Isis, de Thoth et d’Hapi, le dieu du Nil. Au nombre des monuments les plus célèbres figurent monuments les plus célèbres figurent le palais de la grande Ennéade, ainsi que la Maison de Phoenix, à l’intérieur de laquelle se trouvait peut-être le ben-ben, une pierre sacrée (sans doute un fragment de météorite) qui était la relique la plus vénérée de toute l’Egypte.

 

Réputé pour sa sagesse et son érudition, le clergé d’Héliopolis se consacre aussi à la médecine et l’astronomie, ses grands prêtres portant le titre « d’éminent devin » c’est-à-dire d’astronome en chef. Leur réputation de sages et de savants se perpétue tout au long de l’Antiquité, et on la retrouve aussi bien à l’époque d’Hérodote (au Ve siècle avant J.-C.) qu’à celle de Strabon (au Ier siècle de notre ère). Leur prestige s’étend jusqu’en Grèce, et l’on dit que Pythagore, Platon Eudoxe de Cnide et Thalès, entre autres, ont étudié à Héliopolis.

 

A noter que le clergé comptait vraisemblablement des femmes dans ses rangs : une scribe du temple de Thot, datant de la IVe dynastie (sous laquelle ont été édifiées les pyramides de Gizeh), évoque ainsi une femme élevée à la dignité de « Maître de la Maison des Livres ».

 

L’Egypte, source de toutes les religions

 

On sait depuis longtemps que les Textes des Pyramides s’intéressent de près à l’astronomie, sans verser pour autant dans la superstition, ni s’en tenir à des conceptions archaïques, comme on le pense encore souvent dans les milieux universitaires, car ils décrivent en détail les mouvements des corps célestes, allant jusqu’à mentionner la précession des équinoxes, un cycle de quelque vingt-six mille ans que les Grecs auraient prétendument découvert au IIIe siècle avant J.-C. (en se trompant, de surcroît). Or, la civilisation égyptienne existait alors depuis au moins cinq mille ans. Dans cette perspective, le haut Moyen Age, où l’on croyait que la terre était plate, c’était hier… Mais ce qui ressort avant tout des Textes des Pyramides, c’est qu’en dépit de nos préjugés la religion en vigueur à Héliopolis était d’inspiration monothéiste, les multiples divinités (souvent représentées avec une tête d’animal) correspondant aux innombrables facettes de l’unique créateur : Atoum.

 

 

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La religion d’Héliopolis professe l’union mystique avec les formes « supérieures » de la divinité, voire avec le Créateur suprême, Atoum en personne, au terme d’un processus décrit dans les Textes des Pyramides, et qui conduit l’âme à sa destination finale. Contrairement à l’opinion généralement répandue, nous ne pensons pas qu’il s’agisse là d’un privilège réservé au roi après sa mort, ni même aux défunts en général, mais que les Textes des Pyramides décrivent au contraire une technique secrète permettant à tout un chacun, homme ou femme, de rentrer en contact avec Dieu, et d’avoir par lui-même accès à une partie de ses connaissances, qu’il soit mort ou se livre simplement à une expérience de sortie hors du corps.

 

Telle est la religion « primitive » de l’Egypte antique, qui est gouvernée par la grande Ennéade, c’est-à-dire les Neuf Divinités, représentant la vie et la sagesse en général. Cette ancienne civilisation, trop souvent négligée et sous-estimée, même par nos doctes universitaires, continue à nous fasciner, et depuis l’Antiquité ses mystères nous interpellent.

 

Pourquoi tant de bruit autour des Pyramides de Gizeh ?

 

Mais à l’évidence il se trame quelque chose, et l’on assiste, de façon inexplicable, à un regain d’intérêt pour les secrets de l’Egypte, dont les ruines vénérables sont le théâtre d’une activité intense. On voit ici et là des gens et des organisations partir à la recherche des connaissances détenues jadis par ceux qui adoraient les Neuf Divinités, et qui sont aujourd’hui perdues, pour satisfaire les objectifs qui leur appartiennent. Ils sont donc sur le point de se lancer dans une entreprise titanesque, et qui risque de se terminer en catastrophe, car elle vise à détourner à leur profit les mystères de l’Egypte et même à tenter l’impensable : exploiter carrément les dieux !


 

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On raconte tout et n’importe quoi sur le site de Gizeh. Il circule en permanence des rumeurs contradictoires faisant état de fouilles clandestines, de manœuvres diverses et variées pour étouffer l’affaire et – ce qui est de loin beaucoup plus excitant – de découvertes tenues secrètes mais susceptibles de changer la face du monde. Les bruits et l’agitation allèrent croissant, au fur et à mesure que l’on se rapprochait du troisième millénaire, en vertu d’une stratégie bien arrêtée. Quel est donc l’instigateur de cette campagne ? Et qui saura distinguer le vrai du faux, dans tout ce qui se dit sur la nécropole de Gizeh ?

 

Officiellement, il ne se passe rien sur le site de Gizeh, si ce n’est que la Grande Pyramide est fermée au public depuis le 1er avril 1998, car l’on procède à une réfection générale, ce qui en soi n’est pas absurde, l’haleine et la sueur des visiteurs pouvant effectivement s’avérer dommageables pour le monument. Sans compter qu’il faut procéder à des rénovations, comme celle de l’éclairage, par trop capricieux. Outre ces travaux d’entretien et de modernisation, nous tenons de bonne source (et ce ne sont pas les témoignages qui manquent) que l’on n reste pas inactif sur le site de Gizeh : on creuserait discrètement des galeries, entre autres, à l’intérieur de la Grande Pyramide, des groupes mystérieux se livreraient à des recherches clandestines pour retrouver des secrets et des salles légendaires, il se tramerait toutes sortes de complots…

 

A la recherche de la Porte des étoiles !

 

On ne saura peut-être jamais ce qui se passe exactement sur le site de Gizeh, depuis une trentaine d’années. La présence d’organismes aussi différents que l’ARE and Enlightenment (groupe spiritualiste dédié à Edgar Cayce) et le SRI (Standford Research Institute, sous contrat avec la CIA est spécialisé dans la recherche en parapsychologie) qui opèrent un singulier amalgame entre recherche scientifique et technologie de pointe d’un côté, et parapsychologie de l’autre, laisse penser que l’on poursuit là-bas des objectifs individuels, voire strictement personnels. Mais à y regarder de plus près, on s’aperçoit que les militaires et les services de renseignements sont directement impliqués.

 

 

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Il court toutes sortes de rumeurs, plus ou moins pittoresques, sur Gizeh. On entend dire parfois que les Etats-Unis recherchent un objet ou un dispositif utilisé au temps jadis, et qui a peut-être été apporté par des extraterrestres. S’agirait-il d’une véritable « porte des étoiles », autrement dit d’un appareil nous permettant de nous évader dans l’espace, comme dans le film et la série télévisée « Stargate » ? Suivrait-on, pour ce faire, les instructions de gens qui pratiquent la vision à distance (comme Edgar Cayce) ? L’aurait-on déjà trouvé, ce qui serait encore plus troublant ? Cela reste, pour l’instant, du domaine de la spéculation. Si les Américains s’intéressent à la technologie de la « porte des étoiles », il s’agit là d’un projet ultrasecret, et très peu de gens sont au courant. Ce qui est sûr, c’est que pratiquement tous ceux, groupes ou individus, qui s’activent actuellement sur le site de Gizeh veulent exploiter à leur profit la culture, la religion et même les dieux de l’Egypte ancienne, en se souciant comme d’une guigne des architectes anonymes et néanmoins géniaux qui ont construit le Sphinx et les pyramides, en obéissant à des considérations mystiques.

 

Si les services de renseignements veulent mettre la main sur un appareil, ou bien sur des documents, cela signifie qu’ils pensent que la civilisation de l’Egypte ancienne était, dans certains domaines, beaucoup plus avancée que la nôtre. On en revient à l’idée d’un peuple disparu, mais qui avait jadis atteint un niveau de développement très avancé, à moins qu’il ne s’agisse d’extraterrestres, comme l’explique Robert Temple dans The Sirius Mystery. N’oublions pas, en effet, que cela intéresse aussi bien les francs-maçons que la CIA ou le MI5.

 

Mars, un enjeu politique ?

 

La question des micro-fossiles « martiens » et la conférence de presse au cours de laquelle on a annoncé la nouvelle feront naître bien des soupçons, que l’on cherche ainsi à préparer en douce l’opinion publique à l’idée qu’il existe une vie intelligente sur Mars, ou qu’il s’agisse d’un coup monté destiné à provoquer un véritable engouement pour Mars, afin que l’on affecte des crédits supplémentaires à la NASA pour lui permettre de continuer à explorer la planète rouge. Ces deux cas de figure peuvent d’ailleurs se combiner, même si d’aucuns soutiennent que la NASA poursuit de mystérieux objectifs en s’intéressant à Mars. Ces suspicions sont alimentées par le secret obsessionnel qui entoure les activités de l’agence spatiale à Houston, ainsi que par la façon extravagante avec laquelle la nouvelle a été annoncée, au mépris de la procédure habituelle, qui consiste à faire relire le texte par d’autres scientifiques, pour faire une déclaration fracassante au cours d’une conférence de presse.

 

 

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Il faut dire qu’on s’est bousculé pour envoyer des sondes sur Mars : on a débloqué des fonds pour financer Mars Global Surveyor, qui nous transmet actuellement des images, après la perte de Mars Observer en août 1993. Le lancement de l’engin interviendra trois ans plus tard. Depuis le communiqué d’août 1996, on envisage de lancer plusieurs sondes spatiales, afin de rechercher d’éventuelles traces de vie sur la planète rouge et de rapporter des échantillons. On projette également d’envoyer des hommes sur Mars, alors que l’on n’en parlait plus depuis longtemps. La Russie et le Japon mettent aussi au point leurs propres missions martiennes.

 

Que ces microfossiles, sujets à controverses, nous donnent ou non des preuves concluantes, l’excitation grandit lorsqu’il s’agit de Mars, en particulier au sein du gouvernement américain. Les autorités américaines semblent persuadées qu’il y a de la vie, peut-être même des êtres intelligents sur Mars, et l’on a vu que des gens et des organismes divers (les spécialistes de la vision à distance travaillant pour le Pentagone, le SRI et les amis d’Hoagland) s’efforcent de faire naître en nous des espoirs à propos de Mars.

 

Chercherait-on une « porte des étoiles », portail physique ou bien existant dans une hypedimension, qui permettrait d’atteindre Mars plus aisément, voire d’entrer en contact avec les martiens ? Croit-on vraiment qu’un tel objet existe ? Ou bien s’agirait-il tout simplement d’une manipulation à grande échelle, destinée à jauger la façon dont l’opinion publique réagirait si l’on apprenait qu’il y a eu – ou qu’il existe toujours – des martiens ? Mais le mystère s’épaissit, puisque l’on découvre que des hauts responsables sont persuadés que l’on a déjà ouvert la « porte des étoiles », et que nous sommes désormais en contact avec les extraterrestres.

 

 

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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 16:32

Antimatière

 

Au seuil de l’antimonde

 

 

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Grande première au Cern de Genève : les physiciens viennent d’assembler des antiélectrons et des antiprotons pour former les neuf premiers anti-atomes d’hydrogène. L’aboutissement d’une longue quête. Et l’amorce de la réponse à une question clé : l’antimonde respecte-t-il les mêmes lois que notre monde ? On savait qu’au moment du big bang, il existait dans l’Univers autant de matières que d’antimatière. Mais justement la nature a choisi la première.

 

Pourquoi ? Comment ? L’expérience du Cern va permettre de mieux le comprendre. Du coup, on se prend à imaginer l’impossible : ira-t-on demain visiter les étoiles, à bord de vaisseaux propulsés par l’antimatière ? Ce « carburant » très spécial ne manque pas d’arguments. Et fait déjà rêver quelques ingénieurs…

 

I – Ils ont créé des anti-atomes

 

On connaissait déjà les antiparticules. Les physiciens viennent d’assembler des anti-électrons et des anti-protons pour former les premiers anti-atomes d’hydrogène. L’aboutissement d’une longue quête. Et une étape décisive dans la compréhension de l’Univers.

 

Neuf anti-atomes ont vécu, l’espace de quelques milliardièmes de seconde, à l’intérieur d’un accélérateur du CERN (le Centre européen de recherche sur la physique des particules). Ces anti-atomes d’hydrogène, les premiers créés par l’homme, sont-ils les seuls de l’Univers ? Ou bien ont-ils, quelque part, des frères naturels que nous ignorons, au sein d’un anti-monde, symétrique du nôtre, qui n’a jamais laissé entrevoir le moindre signe de son existence ? Mystère. En un sens, le plus extraordinaire n’est pas qu’on ait réussi à fabriquer de l’antimatière, c’est bien qu’il n’y en ait pas davantage !

 

Première apparition dans une équation en 1931

 

Car les lois de la physique sont symétriques. Et l’on voit mal pourquoi elles auraient façonné un monde unilatéral uniquement composé de matière. L’antimatière a d’abord été une théorie avant d’être matérialisée en laboratoire. C’est dans une équation qu’elle a fait sa première apparition, en 1931. En ces décennies 20 et 30, qui furent l’âge d’or de la physique contemporaine, chaque année apportait sa moisson de nouvelles particules et de découvertes « révolutionnaires » sur la structure de l’atome. La toute nouvelle théorie quantique révélait le comportement étrange et paradoxal de ce monde microscopique.

 

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Un jeune mathématicien britannique, Paul Dirac (1902-1984), cherchait alors à décrire mathématiquement le comportement des électrons, en conciliant les deux grands principes de la physique moderne : la théorie quantique et la relativité restreinte d’Einstein (qui s’applique aux objets dont la vitesse est proche de celle de la lumière). Dirac voulait en fait généraliser l’équation quantique de l’électron, de sorte qu’elle s’applique aussi à un électron très rapide, « relativiste » comme disent les physiciens. Il trouva effectivement une magnifique équation, à la fois quantique et relativiste, qui, de surcroît, faisait apparaître spontanément, comme par miracle, des propriétés de l’électron qu’on avait mesurées par l’expérience.

 

Pourtant, cette équation souffrait d’une incohérence apparente : elle admettait deux solutions, l’une décrivait un électron « normal », l’autre semblait correspondre à une particule d’énergie négative. Ce qui est rigoureusement impossible, car, si l’énergie était négative, la matière, qui tend à avoir l’état d’énergie le plus bas possible, s’effondrerait sur elle-même. De plus, un électron d’énergie négative serait affublé d’une fréquence négative (en physique quantique, toute particule est associée à une onde, dont la fréquence est proportionnelle à l’énergie de la particule. Ce qui revient à dire qu’il remonterait le temps ! Or, la relativité repose sur un principe intangible : la cause doit toujours précéder l’effet. Dans ce cadre, le renversement du temps, qui implique que l’effet précède la cause (le film passant à l’envers), est inacceptable.

 

Malgré ces apparentes contradictions, Dirac ne voulait pas abandonner son équation, par ailleurs si satisfaisante. Aussi proposa-t-il une autre interprétation, qui retournait la situation. Une particule d’énergie négative remontant le temps est mathématiquement équivalente à une particule d’énergie positive parcourant le temps dans le bon sens, qui aurait la même masse mais une charge électrique opposée : un électron de charge positive et non plus négative, autrement dit un anti-électron.

 

Moins d’un an plus tard, en étudiant le rayonnement cosmique, l’Américain Carl Anderson – qui ignorait tout de l’audacieuse hypothèse de Dirac – observe sur un cliché de détecteur la trace d’une particule inconnue. Sa courbure, dans le champ magnétique de la chambre, désignait une particule positive, mais de masse égale à celle d’un électron : c’était l’anti-électron (également appelé positron, ou encore positon) prédit par Dirac ! En fait, cette particule étrange était issue d’un rayon cosmique qui, en entrant en contact avec les atomes de l’atmosphère, avait « matérialisé » une partie de son énergie en une paire électron-positron. En effet, les rares antiparticules naturelles qu’on observe sur Terre sont des produits « secondaires » des particules cosmiques.

 

Toute particule possède une antiparticule

 

Plus tard, généralisant son équation, Dirac montrera que, dans le cadre d’une théorie à la fois quantique et relativiste, la matière doit nécessairement posséder une image symétrique. Autrement dit, toute particule admet une antiparticule dont toutes les charges sont opposées. Les charges et pas seulement la charge électrique ! Si cette dernière est bien connue, les autres « charges » sont des propriétés purement quantiques (agissant au niveau microscopique), qui déterminent l’identité de chaque particule, mais n’ont pas de traduction dans le monde qui nous est familier (macroscopique).

 

Ainsi, de même que la charge électrique définit la façon dont la particule réagit vis-à-vis de la force électromagnétique, les autres charges (appelées isospin, charge de couleur, hypercharge…) caractérisent la particule vis-à-vis d’autres interactions, cantonnées au niveau microscopique. Ainsi, bien que le neutron soit électriquement neutre, il existe un antineutron dont le moment magnétique est inversé par rapport à celui du neutron. En revanche, le photon n’a pas d’antiparticule, ou, plus exactement, il est lui-même sa propre antiparticule, car toutes ses charges sont nulles. Jusqu’à présent, la règle s’est toujours vérifiée : toute particule connue possède bien une antiparticule.

 

Des milliards de collisions en trois semaines

 

Depuis la découverte de l’antiproton, en 1955, l’antimatière s’est banalisée, puisque les physiciens ont appris à la fabriquer (par des chocs de particules), à la récupérer et à l’utiliser sous forme de faisceaux pour provoquer de nouvelles collisions. Plusieurs collisionneurs électrons-positrons ont ainsi été construits à travers le monde, le plus puissant étant le LEP du CERN. Car les antiparticules ont un grand avantage pratique : elles permettent de réduire de moitié les systèmes d’accélération électrique et de guidage magnétique des collisionneurs. En effet, les électrons et les positrons ayant des charges électriques opposées, un unique champ électrique et un unique champ magnétique imposent aux deux faisceaux des trajectoires rigoureusement inversées.

 

Poursuivant un objectif analogue, le physicien néerlandais Simon Van der Meer trouva le moyen, en 1975, de réaliser des faisceaux denses d’antiprotons, ce qui permit de transformer un cyclotron du CERN en collisionneur protons-antiprotons. C’est dans ce collisionneur qu’une équipe internationale dirigée par Carlo Rubbia découvrit, en 1983, les bosons W et Z (particules qui véhiculent la force faible). L’année suivante, cet exploit expérimental valut au physicien italien un prix Nobel partagé avec Van der Meer.

 

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La production de ces antiparticules « libres » étant maîtrisée, il restait à découvrir, ou à fabriquer, des antiatomes, c’est-à-dire de l’antimatière au vrai sens du terme. L’exploit vient d’être accompli, au CERN, par vingt-trois physiciens allemands et italiens réunis, sous la houlette de Walter Oelert, autour de l’accélérateur LEAR (Low Energy Antiproton Ring). Des antiprotons ont rencontré des antiélectrons, pour donner naissance à neuf antiatomes d’hydrogène. Le principe est très simple, l’expérience plus délicate.

 

Dans le cyclotron LEAR, un carré aux coins arrondis de 20 m de côté, un milliard d’antiprotons effectuent trois millions de tours par seconde. On injecte sur leur trajet un fin jet de gaz xénon : à chaque tour, quelques antiprotons rencontrent des noyaux de xénon, et il arrive – très rarement – qu’une partie de l’énergie du choc se matérialise en paire électron-positron.

 

Quand, de plus (par bonheur…), la différence entre la vitesse du positron et celle de l’antiproton est suffisamment faible, ces deux antiparticules parviennent à s’unir pour former – enfin – un antiatome d’hydrogène. Celui-ci poursuit sa route en ligne droite sans  être dévié par les aimants, car, tout comme un atome ordinaire, il est électriquement neutre. Il aboutit, 10 mètres et 40 milliardièmes de seconde plus loin, sur une plaque de silicium. La rencontre avec la matière lui est fatale : il s’annihile instantanément.

 

C’est cette double désintégration d’un antiélectron et d’un antiproton, mesurée par deux détecteurs, qui prouve la création d’un antiatome. Les milliards de collisions enregistrées en trois semaines d’expérience ont donné naissance à neuf antiatomes d’hydrogène. C’est ce qu’affirment Oelert et son équipe, après avoir minutieusement vérifié, pendant trois mois, les calculs et les enregistrements. Même si, en raison de l’importance du bruit de fond, certains de leurs collègues doutent de la valeur du résultat…

 

Une anti-pomme tomberait-elle de son anti-arbre ?

 

Mais on ne crée pas des antiatomes pour le plaisir de relever un défi. Ou pas seulement. L’objectif réel, primordial, est de vérifier si la symétrie la plus fondamentale de toute la physique, dite CPT, est toujours respectée « Pourquoi le monde a vaincu l’antimonde ». Il s’agit de répondre à des questions de fond : les antiatomes se comportent-ils bien comme des atomes vis-à-vis de la gravitation ? Une anti-pomme tomberait-elle de son anti-arbre ? Pour le vérifier, neuf antiatomes d’hydrogène éphémères ne suffisent pas, on aurait besoin de milliards d’antiatomes stables.

 

En fait, les espoirs se tournent vers une autre voie, explorée en particulier par Gerald Gabrielse, de l’université Harvard, la création d’antimatière « froide ». Ainsi, le physicien américain parvient déjà à conserver des antiprotons à – 269° C pendant des semaines, dans un « piège » magnétique. On sait également mettre des positrons en « bouteille ». Reste le plus difficile : verser le contenu de la bouteille dans l’autre !

 

II – Pourquoi le monde a vaincu l’antimonde

 

Au départ, il y a le big bang. A ce moment, il existe dans l’Univers autant de matière que d’antimatière. La nature choisira la première. Pourquoi ? Comment ? La science commence à le comprendre…

 

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S’il est une énigme qui a longtemps hanté le sommeil des astrophysiciens, c’est bien celle de l’antimatière. Son absence les dérangeait : ils avaient beau la chercher dans les recoins les plus éloignés de l’univers visible, ils n’arrivaient pas à mettre la main dessus. Or, cette absence mettait à mal les théories les plus cohérentes sur l’origine de l’Univers. Jusqu’à récemment, l’astrophysique ne parvenait pas à expliquer qu’il puisse y avoir de la matière sans qu’il existe une quantité égale d’antimatière…

 

Mais, grâce à une intuition géniale du théoricien soviétique de l’antimatière Andreï Sakharov (ou plutôt du théoricien antisoviétique de la matière), les scientifiques sont aujourd’hui en passe de résoudre l’énigme. La création, au CERN, du premier atome d’anti-hydrogène va confirmer – ils l’espèrent – leurs hypothèses. Essayons de comprendre pourquoi.

 

Quoi de plus naturel, lorsqu’on croque une pomme, de se dire que plus on en mange, moins on en a, autrement dit qu’on réduit la pomme d’une quantité égale à celle du morceau qu’on a croqué. Cette expérience a beau être intuitive, elle n’en porte pas moins un nom savant : le principe de symétrie. Celui-ci veut que ce qui disparaît ici – dans la pomme – apparaisse là – dans la bouche -, de sorte que se conserve toujours la même quantité de matière. Pourtant, l’astrophysicien se méfie de ce principe, et il n’a pas tort. Car ce qui fait que nous existons, c’est justement la violation de la symétrie. Bref, l’Univers doit son existence à un drôle de principe qui veut qu’une pomme qu’on croque demeure toujours entière.

 

Un exemple : selon l’hypothèse la plus vraisemblable aujourd’hui, l’Univers a eu un commencement, c’est la théorie du big bang. Bien qu’il soit impossible de parler d’un « avant big bang » - car celui-ci marque le début de l’espace et du temps -, on s’accorde à dire qu’au moment du big bang il y a eu création de matière à partir de rien ou plus exactement à partir du vide ! Heureusement, la physique quantique, celle qui s’occupe de l’infiniment petit, a réussi à expliquer ce phénomène sans porter atteinte au principe de symétrie, grâce au paradigme matière-antimatière.

 

En effet, s’il se crée dans le vide une particule de matière, il faut que simultanément se crée son antiparticule : le volume de « vide » dans la pomme doit être le même que le volume de pomme qu’on a croqué. Le principe de symétrie est sauvé. Mais comment le vide peut-il engendrer quelque chose ? Suivant la physique quantique, quelle que soit la situation, une probabilité constamment nulle n’existe pas. Ce qui veut dire qu’il ne peut y avoir de vide total tout le temps.

  

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Le vide quantique est donc non pas le néant mais un lieu où il n’y a pas de particules réelles. Il est le siège de fluctuations d’énergie. Reprenons le scénario classique du big bang : c’est d’une immense fluctuation quantique du vide qu’est né un intense rayonnement (les photons), dégageant une chaleur de l’ordre de 1032 degrés ! L’énergie de fluctuation s’est changée en énergie rayonnante.

 

Comme l’a expliqué Einstein, au début du siècle, l’énergie peut se transformer en matière et vice-versa (la fameuse équation E = mc²). Voilà donc des milliards de photons super-énergétiques qui se muent en particules et en antiparticules antagonistes (surtout des quarks, mais aussi des électrons… avec leurs antiparticules) suivant la théorie élaborée par Dirac en 1931. Elles s’annihilent à nouveau pour donner des photons – car lorsqu’une particule rencontre son antiparticule, elles se désintègrent mutuellement en produisant un feu d’artifice de lumière. Pendant ce temps, la température chute, du fait de l’expansion de l’Univers : ce magma de rayonnement, matière et antimatière, se répand dans toutes les directions.

 

Dans les années 60, les physiciens pensaient que, puisque au début il y a du vide, il faut que l’union de toutes les particules et antiparticules créées redonne du vide, toujours pour respecter le principe de symétrie. Bref, à ce moment de l’histoire de l’Univers, on trouve autant d’antiparticules que de particules. La suite de l’histoire était la suivante : plus la température baisse, plus les photons ont du mal à se transformer en couples de particules antagonistes puisqu’ils perdent de l’énergie. L’expansion rend plus rare la rencontre – donc l’annihilation – des particules et de leurs antiparticules. Selon cette hypothèse, simple, la séparation de la matière et de l’antimatière expliquerait l’existence de l’Univers.

 

On aurait pu s’en tenir à ce scénario à condition de « retrouver » l’antimatière censée être née avec la matière. Où est-elle passée ? Telle était la question. Hélas, les observations ne fournirent pas la réponse : notre galaxie et les galaxies environnantes sont constituées de matière pure !

 

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L’astrophysicien suédois Hannes Alfvén, prix Nobel de physique 1970, émit l’hypothèse légèrement différente : l’Univers est bien constitué de matière et d’antimatière en quantités égales, mais isolées, car se repoussant comme l’huile et l’eau. Il existerait alors, quelque part dans l’Univers, une « frontière d’annihilation » trop éloignée pour que nous puissions l’observer.

 

Comment justifier une telle hypothèse ? A priori, les particules de matière et d’antimatière s’attirent. On observe depuis longtemps ce phénomène dans les accélérateurs de particules. Mais cette attraction est surtout de nature électromagnétique, car leurs charges électriques sont opposées. Cependant, on ne sait quel rôle joue dans cette attraction la force de gravité, celle qui est en jeu dans les grandes structures de l’Univers. Les lois de la gravitation universelle – énoncées par Newton et élargies par Einstein dans la relativité générale – veulent que deux corps solides s’attirent d’autant plus intensément que leur densité est grande. C’est notamment la raison pour laquelle nous restons les pieds sur Terre.

 

La Lune, elle, est six fois moins dense que la Terre. Son attraction est donc six fois moins importante : les sauts de « sept lieues » des astronautes américains d’Apollo 11 sur la surface de la Lune l’illustrèrent de belle façon. Toujours est-il qu’on ne sait pas si cette loi d’attraction est valable pour l’antimatière. En effet, entre les particules et les antiparticules obtenues jusqu’à présent dans les accélérateurs, l’attraction électromagnétique masquait l’attraction gravitationnelle (moins forte à cette échelle).

 

L’obtention d’atomes d’anti-hydrogène (de charge électrique nulle) au CERN pourrait permettre d’observer l’interaction gravitationnelle avec des atomes d’hydrogène. Si la matière et l’antimatière se repoussent gravitationnellement, alors l’hypothèse d’un monde séparé d’un antimonde par une frontière est plausible. Mais l’existence d’une telle « répulsion gravitationnelle » est fortement improbable. Comme nous l’indique le physicien Alain Bouquet, du laboratoire de physique corpusculaire du Collège de France, « imaginer un effet répulsif de nature gravitationnelle contredirait l’une des hypothèses de base de la relativité générale, qui veut que tout corps plongé dans l’espace produise un effet d’attraction (principe d’équivalence), et cela vaut aussi bien sûr pour l’antimatière ».

 

La relativité générale, qui, depuis plus de soixante-dix ans, n’a pas rencontré de contradiction expérimentale, a donné à l’Univers un cadre théorique très cohérent. Il y a peu de chances qu’elle soit contredite. De ce côté-là, c’est donc l’impasse… même si quelques astrophysiciens francs-tireurs n’ont pas perdu espoir.

 

Parallèlement à cette théorie de l’existence de deux antimondes séparés, Andreï Sakharov émit, en 1967, une hypothèse qui s’intégrait parfaitement au modèle du big bang : grâce aux fluctuations d’énergie (mécanisme décrit plus haut), le vide a engendré autant de matière que d’antimatière, mais c’est pendant le refroidissement et l’expansion de l’Univers que la nature a opté pour la matière. L’antimatière n’y existe donc plus. Sakharov expliquait ce « choix arbitraire » de la nature par ce qu’il a appelé la « brisure de la symétrie ». Et nous voilà revenus au problème de symétrie !

 

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Les physiciens disposent en effet d’un très beau théorème mathématique qui permet de garder leur hypothèse dans le droit chemin de la science. D’après celui-ci, toute théorie physique doit respecter certains principes, notamment ne pas engendrer de contresens logique du type « la conséquence précède la cause ». Ainsi, une théorie qui aurait pour conséquence qu’une pièce soit éclairée avant que la lumière soit réellement allumée serait immédiatement écartée.

 

Ce théorème fut démontré dans les années 40. Sous son appellation quelque peu barbare de « théorème CPT » se cache un concept simple : un événement à l’échelle des particules peut se produire dans la nature si l’événement opposé peut également survenir avec la même probabilité. En d’autres termes, les équations doivent rester valables si on remplace la charge de la particule par sa charge opposée (C), si on inverse la distribution spatiale (P) – comme si on regardait la particule dans un miroir -, si on inverse enfin le déroulement du temps (T), c’est-à-dire si on change le paramètre t en – t.

 

Un exemple plus concret : si l’on provoque un choc violent entre un proton et un électron, on obtient un neutron et un neutrino. Imaginons qu’on filme cet événement. On le projette ensuite en sens inverse (symétrie T), on le regarde dans un miroir (symétrie P) en ayant au préalable « trafiqué » la pellicule afin d’inverser les charges des particules (symétrie C). Cette nouvelle version du film montrerait un antineutron et un antineutrino se heurtant pour donner naissance à un antiproton et à un antiélectron. Si cet événement-là se produit dans un accélérateur de particules avec la même fréquence que le premier, alors la théorie est cohérente.

 

Mais un risque de contresens surgit lorsqu’on s’évertue à interpréter le théorème CPT. Le fait de changer t en – t (symétrie T) veut-il dire que les particules remontent le temps ? La symétrie P signifie-t-elle qu’elle existe une anti-Terre qui serait l’image de la Terre donnée par un miroir, peuplée d’antihumains en majorité gauchers ? Le théorème laisserait-il présager qu’un vaisseau spatial utilisant de l’antimatière en guise de carburant pourrait, comme dans la série Star Trek, remonter le temps ou dépasser la vitesse de la lumière ? C’est là que la science-fiction se substitue à la science pure.

 

Toujours est-il que les scientifiques ont rencontré les pires difficultés avec leur théorème CPT. Bien que la symétrie CPT ne soit pas remise en question, cela n’implique pas que C, P et T soient isolément symétriques. De fait, il n’en est rien ! Un beau puzzle peut être formé de morceaux disgracieux. En 1956, l’expérience de trois chercheurs de l’université de Columbia (Caroline du Sud), Lee, Yang et Wu, montra que la symétrie P pouvait être dans certains cas violée. Ils mirent en évidence que, dans la désintégration du cobalt, les particules émises ont une préférence pour certaines directions spatiales. Bref, la nature distingue la droite de la gauche !

 

D’autres expériences menées sur des « kaons neutres » (particules fort rares, réclamant de très fortes énergies pour être créées dans les accélérateurs) prouvèrent que la symétrie C était aussi violée. Enfin, en 1964, deux chercheurs américains, James Cronin et Val Fitch, et un chercheur français, René Turlay, montrèrent que ces mêmes kaons neutres violaient également la symétrie CP (ce qui valut à Cronin et à Fitch le prix Nobel de physique en 1980 – Turlay ayant été jugé trop jeune pour une telle distinction).

 

Ces travaux permirent à Sakharov d’émettre l’hypothèse en accord avec le modèle du big bang : si la symétrie CP pouvait être violée en laboratoire, pourquoi ne pas supposer qu’elle aurait pu l’être dans le mégalaboratoire des origines de l’Univers ? Surtout si cette théorie permettait d’expliquer pourquoi la nature avait préféré la matière à l’antimatière ! Depuis l’intuition du savant soviétique (par ailleurs prix Nobel de la paix 1975), l’idée a fait son chemin et s’est parée des beaux habits de la cohérence.

 

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Voici donc le scénario complet : au tout début  de l’Univers, au moment de la grande explosion, le vide engendre un fort rayonnement de photons. Ces photons – qui sont leurs propres antiparticules – possèdent une énergie si élevée (1019 GeV) qu’ils peuvent facilement se décomposer en deux bosons opposés, X et anti X. Là est la grande trouvaille. Les bosons sont des particules qui matérialisent les forces de la nature (électromagnétique, faible, forte et de gravitation). C’est la théorie de grande unification (GUT) : plus on remonte dans le temps près du big bang, plus les quatre forces s’unissent pour n’en faire qu’une.

 

Au moment qui nous intéresse, entre 10-35 et 10-30 seconde, il n’existe que deux forces : la force gravitationnelle et la force unifiée électro-faible-forte. Comme chaque photon se décompose en un X et un anti-X, il y a exactement autant de matière que d’antimatière : la symétrie demeure. Les bosons X et anti-X, porteurs de la triple force unifiée, donnent naissance à de la matière (quarks et électrons) et à de l’antimatière (antiquarks et antiélectrons), dans une proportion légèrement plus forte pour la matière. Ils violent ainsi la symétrie CP. Mais, à cette température (plus de 1028 degrés), la réaction est réversible : la matière et l’antimatière se condensent à nouveau en bosons X et anti-X, recréant la symétrie.

 

Mais, nouveau problème, la température se met à décroître très vite du fait de l’expansion de l’Univers. Vers 10-30 seconde, elle n’est plus que de 3.1027 degrés. Les bosons X et anti-X peuvent se décomposer en matière et antimatière, mais celles-ci ne peuvent plus se recomposer en bosons et anti-bosons. Or, comme les X et les anti-X ont une prédilection pour la matière, la symétrie est irrévocablement brisée… A peine 1 particule de plus pour 1 milliard de couples particule-antiparticule. Mais ce milliardième de matière supplémentaire suffira à engendrer l’Univers actuel, galaxies, étoiles, planètes, êtres vivants.

 

Les hommes aiment se raconter des histoires qui finissent bien. Ce scénario, en harmonie avec le big bang, est pour l’instant le plus vraisemblable. Cependant, rien ne dit qu’un autre synopsis ne viendra pas le reléguer un jour au rang des contes de fées scientifiques. En attendant, les astrophysiciens ont recouvré le sommeil.

                
       
 

III – Du carburant pour visiter les étoiles

 

Et si on explorait les étoiles ? Aujourd’hui, c’est impossible. Demain, pourquoi pas, avec le seul « carburant » que la science nous propose : l’antimatière. Quelques ingénieurs en rêvent déjà…

 

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Aussi incroyable que cela paraisse, la navette spatiale américaine pourrait atteindre Proxima du Centaure, l’étoile la plus proche du Soleil (4,3 années-lumière), en moins de dix ans. Ses réacteurs lui procurant une accélération de 1,7 fois l’attraction terrestre, il suffirait de la faire fonctionner à plein régime pendant un peu plus de deux mois. A un détail près : en dehors des problèmes de fiabilité du matériel, le simple poids de carburant nécessaire à un tel exploit la clouerait au sol, qu’elle n’arriverait jamais à quitter…

 

Et ce n’est pas le seul obstacle : pour atteindre Proxima du Centaure en moins de dix ans, on doit se propulser à une vitesse moyenne proche de la moitié de celle de la lumière (150.000 km/s). On se heurte alors aux lois relativistes d’Albert Einstein. Celles-ci n’imposent pas seulement une vitesse limite à toute chose dans l’Univers, mais alourdissent la masse de tout engin flirtant avec ces records. Ce qui signifie qu’on doit injecter encore plus d’énergie dans les réacteurs, à mesure qu’on veut gagner ne serait-ce qu’un petit supplément de vitesse. Par exemple, alors qu’on file aux trois quarts des fatidiques 300.000 km/s, la masse augmente de 50%. A ce stade, accroître la puissance de la poussée n’apporte presque plus rien.

 

Fission ou fusion ?

 

Ces limitations obligent le concepteur à maintenir au strict minimum le poids de départ du vaisseau spatial. Pour donner un ordre d’idée, propulser le plus petit vaisseau habité jusqu’au tiers de la vitesse de la lumière réclamerait la puissance produite pendant plusieurs années par toutes les centrales électriques terrestres ! On peut bien sûr imaginer des plans de science-fiction de longue durée, comprenant la construction de centrales énergétiques spatiales, d’usines en orbite, de mines sur des astéroïdes, sans oublier les stations spatiales destinées au logement des mineurs.

  

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On pourrait plus raisonnablement songer à la propulsion nucléaire électrique, par laquelle on obtiendrait, pour le même poids embarqué, 10 millions de fois plus de puissance qu’avec les carburants classiques. Fondée sur la fission – à l’œuvre dans les premières bombes atomiques –, cette technique soulève cependant quelques problèmes. La fission doit tout d’abord être contenue dans le volume d’un réacteur approprié… qui fondrait aux températures nécessaires à la propulsion. De plus, elle produit des ions lourds, qui se meuvent lentement et n’autorisent donc pas d’accélérations rapides.

 

En théorie, la fusion est plus adéquate. Une simple boulette de combustible bombardée par des rayons lasers produirait la réaction de fusion dans une chambre de combustion, libérant suffisamment d’énergie pour atteindre de hautes vitesses. Inutile de dire que pas mal d’ingénieurs doutent que la chose soit faisable.

 

Pour toutes ces raisons, certains ingénieurs voient dans l’antimatière la bonne réponse. Malgré sa connotation de « science-fiction », celle-ci est bien connue des physiciens. Aucune réaction connue ne dégage plus d’énergie que la collision matière-antimatière : elle produit des quantités phénoménales de rayons γ et de mésons π. Ce sont ces derniers qui intéressent les concepteurs de réacteurs. Théoriquement, cette réaction libère de 100 à 1000 fois plus d’énergie que la fusion ou la fission. Ce qui signifie qu’un réacteur à antimatière accélérerait une masse de 1 tonne jusqu’à un dixième de la vitesse de la lumière avec seulement 9 kg de carburant !

 

Neuf milliards d’années pour fabriquer le carburant

 

La première difficulté consiste à fabriquer ces 9 kg d’antimatière. Imaginons qu’on utilise le célèbre accélérateur du CERN de Genève, celui qui a récemment  créé les antiatomes. Il produit environ 1 milliard d’antiprotons toutes les dix minutes. Ils sont si rapides et si énergétiques qu’ils passent à travers toutes les cibles qu’on met sur leur chemin. Il est donc nécessaire les ralentir si l’on veut conserver un espoir de les capter. Par exemple en plaçant sur leur parcours des feuilles de métal. Ils entrent alors en collision avec les électrons de la matière et perdent progressivement leur énergie. Il faut ensuite les confiner dans un champ magnétique, avant qu’ils rencontrent des protons du voisinage. Si tout va bien, il en restera un bon million, qui pourront être capturés. Mais il en faut beaucoup plus pour fabriquer du carburant : avec environ 1 milliard de milliards d’antiprotons, on en obtient 1 gramme… Comme le piège magnétique est parfaitement fiable, on peut imaginer d’attendre le temps nécessaire pour en obtenir suffisamment. Mais un nouveau problème surgit : le piège magnétique commence à brûler quand une centaine de milliards d’antiprotons se sont accumulés. La force électrostatique par laquelle ils se repoussent mutuellement leur fait frôler dangereusement les parois du piège. Il faut donc employer d’énormes aimants supraconducteurs et beaucoup d’énergie pour les maintenir confinés.

 

 

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Une autre solution consiste à utiliser des antiatomes, parfaitement neutres, en fabriquant, par un procédé presque similaire, des anti-électrons (positons), et en les faisant orbiter autour des antiprotons après les avoir ralentis. Les deux antiparticules produisent des moments magnétiques qui, contrariés par un champ correctement orienté, engendrent une force qui repousse tous les anti-atomes vers le centre du piège, évitant le choc catastrophique avec les parois. On obtient de l’anti-hydrogène, qu’on peut, en le réfrigérant, condenser en gouttes ou en cristaux. Ce qui permettrait même de se passer de piège magnétique.

 

Mais, en supposant les problèmes de stockage résolus, et en investissant des sommes colossales dans des usines à antimatière, il faudrait, au rythme très optimiste de 1 millionième de gramme par an, environ neuf milliards d’années pour obtenir les 9 kg requis de carburant ! Les étoiles nous attendront-elles ?

 

Alors, science-fiction ? Tout n’est pas perdu. En l’état actuel de la technologie, une solution consisterait à utiliser une propulsion qui ne soit pas fondée uniquement sur l’antimatière « pure ». Il est concevable d’utiliser celle-ci comme une sorte de catalyseur des réactions de fission ou de fusion, qu’on peut amorcer avec une simple « boulette » d’uranium. Pour éviter de tout faire sauter, on fabrique de petites capsules d’uranium dans lesquelles on intègre un cœur de deutérium et de tritium. On bombarde ensuite d’antiprotons. Quand un antiproton frappe un atome d’uranium, il s’annihile avec l’un des protons du noyau. Les quelques pions alors émis achèvent de désintégrer le noyau, ce qui libère d’énormes quantités de neutrons, six fois plus qu’une fission nucléaire classique. La réaction en chaîne qui en résulte crée assez de chaleur et de pression pour enclencher une fusion dans le cœur de deutérium-tritium.

 

Chaque micro-explosion produit autant d’énergie qu’une bombe de 15 tonnes de TNT. Si l’on provoque une par seconde pendant plusieurs jours, on atteindra Pluton en trois ans. Beaucoup d’ingénieur, dont certains de la NASA, ne croient pas une seconde à cette chimère. D’abord parce que la propulsion d’une fusée obéit au principe d’action-réaction. Par quelque bout qu’on prenne le problème, il faut rejeter de la masse par l’arrière si l’on veut aller de l’avant. Il faut donc charger la fusée d’une masse gigantesque. Ensuite, il faut employer des tuyères capables de résister à d’énormes températures. Or, tous les métaux connus, même les alliages les plus sophistiqués et les plus chers, fondent irrémédiablement. Car ces réactions produisent beaucoup de rayons gamma, les plus énergétiques, donc les « plus » chauds.

 

La route des étoiles est-elle pour autant fermée ? Quels que soient les problèmes techniques, dans le rapport énergie dégagée-poids embarqué, l’antimatière est sans concurrence. L’enjeu vaut qu’on y réfléchisse encore.

 

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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 16:12

Ils ont percé le secret du vieillissement

 

Vertigineux ! Des biologistes suédois sont parvenus à faire vieillir plus vite des souris en manipulant un petit organite de leurs cellules : les mitochondries. De quoi, à terme, rêver à une source de jouvence ?


 

 Le secret du vieillissement-v1                         mitochondrie-v1

 

 

L’enjeu : élucider les mystères du vieillissement ouvrirait des pistes afin de retarder ce phénomène auquel nul n’échappe. On voit ainsi se profiler l’un des rêves les plus tenaces de l’humanité, celui de la jeunesse, sinon éternelle, du moins prolongée à l’extrême. Ce serait aussi le moyen de contrer les inévitables pathologies liées à l’usure du temps. Et elles sont nombreuses : maladies cardiovasculaires, neuro-dégénératives (Parkinson, Alzheimer), diabète, ostéoporose, sans oublier certains cancers liés à l’âge… Autant d’outrages auxquels nous aimerions tous échapper.

 

La biologie a ses modes. Dans le domaine du vieillissement, la tendance est à l’étude du noyau cellulaire. Les scientifiques sont légion à tenter d’y démêler l’écheveau de gènes et de protéines qu’il renferme. Les indices s’accumulant, ils sont convaincus que c’est dans ce méli-mélo incroyable que se cachent les secrets de notre fatal devenir à tous, le vieillissement.

 

Mais les modes sont faites pour être bousculées. Et dans le département des sciences biologistes de l’institut Karolinska à Stockholm (Suède), Nils-Göran Larsson et son équipe s’y emploient à plein temps : ce n’est pas le noyau qui les intéresse, mais les mitochondries. Ces petits organites présents par milliers dans la cellule renferment leur propre ADN et assurent la production d’énergie. Un anticonformisme fructueux puisque les chercheurs ont démontré qu’en leur sein se cache ni plus ni moins l’un des secrets du vieillissement.

 

De fait, les scientifiques sont parvenus à créer une race de souris mutantes qui montrent tous les signes d’un vieillissement accéléré et cela en introduisant une petite mutation perturbant leurs mitochondries. Tout commence à l’âge de quatre mois pour les rongeurs. A peine adultes et en âge de se reproduire, ils arborent les prémices d’un déclin physique : ils prennent de moins en moins de poids, leur fourrure s’éclaircit et leur échine se courbe. Deux mois plus tard, les petites silhouettes sont saisissantes de vieillesse. Elles sont bossues, maigres et n’ont presque plus de poils. A côté d’elles, des souris normales du même âge affichent une santé insultante. Et quoi de moins surprenant puisque celles-là ne débuteront leur processus de vieillissement qu’un an plus tard. En fait, les souris mutantes vieillissent deux fois plus vite que celles aux mitochondries normales.

 

Déjà vieillies à seulement 1 an

 

Et pas qu’en apparence : leur allure « troisième âge » reflète l’affaiblissement intérieur de leur corps. Les souris sont anémiées, gagnées par l’ostéoporose, accusent une baisse de fertilité et une usure cardiaque. Et puis l’inévitable se produit. Le vieillissement dont elles sont frappées les conduisent à la mort. Sauf qu’une année ne s’est pas encore tout à fait écoulée. D’ordinaire, dans les milieux protégés des animatrices et avec des mitochondries normales, les rongeurs vivent plus de deux ans.

 

« Cette vieillesse prématurée est la preuve indiscutable du rôle de la mitochondrie, commente Paul Hasty, spécialiste américain du vieillissement dans le département de médecine moléculaire de l’université du Texas, à San Antonio. Un rôle qui restait théorique et n’avait jamais été vérifié. » Il y a une vingtaine d’années, en effet, l’américain Denham Harman avait émis l’hypothèse que ces « centrales énergétiques » pouvaient être responsables du vieillissement et ce via l’altération de leur ADN. Car, chose exceptionnelle dans la cellule, la mitochondrie est le seul organite à posséder son propre génome. Deux cent mille fois plus petit que celui du noyau, il joue pourtant un rôle essentiel car il sert de support à la production des protéines qui assurent l’activité énergétique de la mitochondrie. Or, plus le temps passe et plus ces organites montrent des signes de détérioration, leur génome y compris. Denham Harman avait donc avait donc supposé que le vieillissement pouvait être engendré par l’altération de l’ADN mitochondrial. Cependant, il n’a jamais prouvé sa théorie. « Il n’y avait que des preuves indirectes, comme par exemple l’observation chez la souris d’une accumulation de mutations du génome mitochondrial au fil du temps, explique Nils-Göran Larsson. Mais cela pouvait être aussi bien la cause que la conséquence du vieillissement des rongeurs. »

 

 Des souris blanches

 

 

Pour trouver la théorie de Denham Harman, le chercheur suédois et son équipe ont poussé la mitochondrie à accélérer l’altération de son propre ADN. Ils ont donc muté une protéine notamment chargée de corriger les erreurs présentes sur le génome : l’ADN polymérase. Ce faisant, ils sont parvenus à diminuer sa capacité réparatrice. Résultant : les souris mutantes accumulent cinq fois plus de mutations sur l’ADN mitochondrial que de souris normales au même âge, et du coup vieillissent prématurément.

 

Preuve est donc faite du rôle de la mitochondrie dans le processus de vieillissement. Reste maintenant à détailler le ou le mécanismes par lesquels les altérations du génome mitochondrial aboutissent à l’inévitable déclin temporel. Et ce ne sont pas les pistes qui manquent. « Il est possible que les mutations entraînent une baisse de la production d’énergie, et que celle-ci soit responsable de la vieillesse précoce de nos souris », explique Nils-Göran Larsson. En effet, les chercheurs ont pu mettre en évidence une altération des protéines productrices d’énergie dans les mitochondries cardiaques des souris mutantes. Est-ce l’unique événement qui conduit les souris à vieillir prématurément ? Pas sûr…

 

Deuxième hypothèse : « Les altérations de l’ADN mitochondrial pourraient se répercuter sur le phénomène de suicide cellulaire », commente Paul Hasty. En effet, la mitochondrie joue un rôle-clé dans le mécanisme d’apoptose, la mort programmée des cellules. Lorsqu’elle reçoit un signal de suicide, sa membrane se modifie et libère des protéines qui vont tuer la cellule. « L’altération des constituants de la mitochondrie pourrait alors dérégler ce mécanisme, poursuit Paul Hasty, et précipiter le vieillissement tissulaire. »

 

Mais Nils-Göran Larsson et son équipe penchent plutôt en faveur d’une troisième hypothèse mettant en jeu des éléments chimiques très étudiés ces dernières années : les radicaux libres, des molécules oxydantes qui attaquent et dégradent les composants cellulaires. « Des tests très récents montrent que le taux de molécules oxydantes augmente chez nos souris mutantes, indique le chercheur. Et il est fort probable que les altérations perpétuées sur l’ADN mitochondrial en soient responsables. »

 

La clé de l’éternelle jeunesse ?

 

Privilégier la piste des radicaux libres est assez naturel, puisque, justement, les mitochondries sont la source majeure de ces éléments dans la cellule. Emis en faible quantité, ils sont en fait les sous-produits naturels des réactions chimiques qui conduisent à la production d’énergie. Mais il a été démontré que le déséquilibre de ces réactions entraîne une surproduction de radicaux libres. « Or, il est tout à fait logique de penser que les mutations accumulées sur l’ADN mitochondrial perturbent la chaîne énergétique et favorise la synthèse de molécules oxydantes », commente Paul Hasty. Celles-ci diffusant allégrement à travers les parois de la mitochondrie, elles auraient alors tout le loisir d’attaquer les constituants cellulaires et de provoquer leur vieillissement.

 

Tout semble donc accuser les radicaux libres. En effet, que ce soit chez l’animal, chez l’homme ou encore chez d’autres organismes tels que vers, mouches drosophiles et levures, leur taux augmente avec l’âge. Et surtout, des expériences spectaculaires menées chez le ver Caenorhabditis elegans ont montré qu’on peut retarder son vieillissement en dopant l’activité d’un gène impliqué dans le mécanisme d’élimination des radicaux libres.

 

  

mitochondrie-v2

  

 

Forts de ces données, les chercheurs tentent de prouver concrètement le rôle des radicaux libres dans le vieillissement et de l’intégrer aux autres  mécanismes en jeu. Une tâche d’envergure qui promet des lendemains formidables : s’ils y parvenaient, ils tiendraient là une explication parfaite du vieillissement naturel et ouvriraient la porte à des moyens d’action contre l’usure du temps. Car la différence entre souris mutantes et souris normales réside dans la vitesse d’accumulation des mutations d’ADN mitochondrial. Le phénomène est le même, sur un rythme différent. Or, certains scientifiques pensent que les altérations génomiques sont causées par les radicaux libres eux-mêmes, plaçant la mitochondrie dans une spirale infernale : son fonctionnement produit les composés oxydants qui détériorent son propre génome, lequel, avec le temps, accumule les mutations. A force, elles se répercutent sur son système de production énergétique qui se met donc à produire encore plus de radicaux libres. Et ainsi de suite.

 

Mais si les mitochondries sont bien responsables de notre déclin temporel, peut-être est-ce alors par leur truchement que nous réaliserons ce vieux rêve de vivre jeune plus longtemps ? Les chercheurs tentent déjà d’augmenter le niveau de protection du génome mitochondrial afin de créer une race de souris qui vieillissent… moins vite cette fois.

 

 

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