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22 avril 2021 4 22 /04 /avril /2021 23:00

Développement personnel et Karma

Croire à la Beauté de ses Rêves et à la Magie de la Vie !

 

 

« Donnez une chance à la chance, alors elle devient nécessité. » André Régnier, les infortunes de la raison.

« La chance est la forme laïque du miracle. » Paul Guth, la chance.

« Nul n’est plus chanceux que celui qui croit à sa chance. » Proverbe allemand.

« La chance ne sourit qu’aux esprits bien préparés. » Louis Pasteur.

« Au commencement des temps, les mots et la magie étaient une seule et même chose. » Sigmund Freud.

« Le monde est sa propre magie. » Seijun Suzuki.

« L’univers est rempli de magie et il attend patiemment que notre intelligence s’affine. » Eden Phillpotts.

La magie était considérée comme une science divine qui permettait de participer aux attributs de la divinité elle-même. « Elle dévoile les opérations de la nature », dit Philon, « et conduit à la contemplation des puissances célestes ». Plus tard, elle dégénéra en sorcellerie par l’abus qu’on en fit et devint alors un objet d’exécration universelle. C’est pourquoi il nous faut l’envisager telle qu’elle existait dans les temps reculés où toute vraie religion était fondée sur la connaissance des forces occultes de la nature. 

La volonté est la première des puissances. C’est par la volonté du Créateur que toutes choses ont été créées et mise en mouvement. La volonté est la propriété de tous les êtres spirituels et elle s’exerce en eux d’autant plus activement qu’ils sont plus dégagés de la matière. Paracelse « le divin », comme on l’a appelé, renchérit sur le même sujet : « La foi doit fortifier l’imagination car la foi engendre la volonté. Une volonté ferme est le commencement de toutes les opérations magiques. C’est parce que les hommes ne conçoivent pas et ne croient point parfaitement aux résultats, que les arts sont incertains alors qu’ils pourraient avoir une certitude parfaite. L’incrédulité, le scepticisme, c’est le pouvoir contraire. A force égale, il peut tenir l’autre en échec la neutralisant même, parfois, complètement. 

Jusqu’à quel point, en effet, le monde dans lequel nous acceptons de fonctionner avec ses paramètres figés n’est-il pas le reflet des croyances arbitraires, des préjugés et des tics comportementaux hérités de notre génétique familiale ? Une génétique à laquelle viennent s’ajouter les très subtiles inductions constamment secrétées par notre société et l’énorme égrégore de stagnation émis par le genre humain dans ses automatismes primaires ; un égrégore qui tourne sur lui-même et s’autoalimente au sein de l’aura planétaire.

Nul doute qu’il faille se secouer pour sortir de cet état dès lors que l’on s’aperçoit du manque de sens de notre vie et de l’aspect répétitif de nos insatisfactions et difficultés souffrantes.

Se secouer, c’est bien sûr d’abord avoir le courage de s’observer soi-même dans ses habitudes rétrécissantes et son micro-univers virtuel intérieur constitué d’asservissements et de peurs.

Se secouer, c’est ensuite oser penser sa vie différemment pour la réinventer dans la direction de ce qui nous habite et, par répercussion, participer à la redéfinition de notre monde.

Dans un invisible très proche de nous, nos pensées sont des formes actives, des outils qui vivent et qui sculptent notre présent tout en ensemençant notre devenir.

A partir de cette prise de conscience, faisons tout pour les embellir, les ennoblir, les rendre constructives, les sacraliser.

 

 

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3 avril 2021 6 03 /04 /avril /2021 21:35

John Dee l'espion de sa Majesté

L’ésotérisme de James Bond

 

 

Qui était John Dee ?

John Dee (1527–1608) était un célèbre mathématicien, astronome, astrologue, géographe et occultiste britannique. Il a consacré une grande partie de sa vie à l’étude de l’alchimie, de la divination et de l’hermétisme.

Il a ouvert la voie à l’étude des sciences et de la magie au moment où l’on commençait à différencier ces deux notions. Réputé comme l’un des hommes les plus cultivés de son époque, il a donné des cours à l’université de Paris devant des salles combles alors qu’il n’était âgé que d’une vingtaine d’années. C’était un ardent défenseur des mathématiques, un astronome réputé et un expert en navigation. En effet, il a lui-même formé la plupart des hommes qui dirigèrent les expéditions des Grandes découvertes de l’Angleterre ; on lui doit le terme d’Empire britannique. Dans le même temps, il s’impliqua dans la magie judéo-chrétienne et dans l’hermétisme, dédiant le dernier tiers de sa vie à l’étude exclusive de ces dernières. Pour Dee et ses contemporains, ces recherches constituaient des aspects distincts d’une vision du monde cohérente.

Quand, en 1558, la reine Élisabeth accéda au trône, Dee devint son conseiller personnel en science et astrologie. Il choisit lui-même la date de son couronnement. Des années 1550 à 1570, il fut conseiller de navigation lors des Grandes Découvertes, et fut le premier à utiliser le terme d’Empire Britannique. En 1577, il publie General and Rare Memorials pertayning to the Perfect Arte of Navigation, une étude dans laquelle Dee décrit sa vision d’un empire maritime et d’une emprise territoriale anglaise sur le Nouveau Monde. Il s’associa avec Humphrey Gilbert et Sir Philip Sidney. On a une carte polaire exécutée par Dee en 1582.

En 1564, Dee écrivit une œuvre hermétique, le Monas Hieroglyphica (La Monade Hiéroglyphique), une interprétation cabalistique complète d’un glyphe qu’il créa lui-même. Ce glyphe était censé exprimer l’unité mystique de toute création. C’est un travail qui a été très apprécié des contemporains de Dee, mais la perte de la tradition orale du cercle de Dee en fait de nos jours une œuvre difficile à interpréter.

En 1570, il publia une Préface Mathématique à la traduction anglaise des Éléments d’Euclide, dans laquelle il souligne l’importance des mathématiques et leur influence dans les arts et la science il recommande Vitruve et sa théorie architecturale, Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim et sa philosophie occulte (1533), Albrecht Dürer et sa théorie des proportions (1561). Destinée à un public autre que les Universités, ce texte devint le plus célèbre et le plus fréquemment imprimé. Dee édita cette même année avec Federico Commandino d’Urbino une version traduite de l’arabe du traité perdu d’Euclide sur La Division des surfaces.

Dee s’est marié trois fois et a eu huit enfants, dont l’aîné, Arthur Dee, est devenu lui aussi un alchimiste et un auteur hermétique. John Aubrey, un biographe, donne la description suivante de Dee : « Il était grand et mince. Il portait sa robe comme un artiste, les manches évasées et fendues… un teint blanc et sanguin… une longue barbe blanche comme du lait. Un homme très charmant ».

John Dee était un homme chrétien, pieux et vertueux. Dans une partie de ses manuscrits publiés par Méric Casaubon dans A True and Faithful Relation of Dr. Dee and Some Spirits - 1659, il est désigné et confirmé élu de Dieu (avec Kelley). Les anges lui enseignent le langage des nombres et la clé du savoir ; de cette influence, Dee pensait que les créations de Dieu étaient « chiffrées ».

Selon l’hermétisme, John Dee déclare que l’homme a en lui le potentiel divin qui s’exerce à travers les mathématiques. Sa magie angélique basée sur la numérologie et son travail sur les mathématiques appliquées (la navigation) sont des compléments - non paradoxaux, à la philosophie.

Les anges déclarent que l’apôtre Paul fut justifié parce qu’il mourut comme un serviteur de Dieu mais non à cause de sa prédication (Paul was justified because he died the servant of God, and not for his preaching sake, p. 40).

C’est dans cette période que la reine Élisabeth fait brèche avec l’Église romaine (catholique), et l’autorité des papes, pour former la première Église protestante. Les lettres de Paul étant le fondement de l’Église catholique. Le but de Dee était d’apporter au monde une religion unifiée dans l’essence de la théologie pure des anciens.

En février 1563 une lettre de John Dee adressée à Sir William Cecil présente ces thèses :

1 - Tout est Unité, créée et soutenue par l’Unique à travers ses Lois.

2 - Ces lois sont enseignées par les Nombres-Sons au même titre que les écrits.

3 - Il existe un art combinatoire des lettres hébraïques qui les rend valentes avec le Nombre, de telle façon que de profondes vérités se révèlent concernant la nature de l’Unique et Ses relations avec l’être humain.

4 - L’être humain est d’origine divine. Même s'il a été créé à partir de la poussière suivant la Genèse, il a l'essence du génie stellaire, ainsi que tous les êtres et choses créées, provenant de l’Unique.

5 - Il est essentiel de régénérer l’essence divine à l’intérieur de l’être humain, et cela peut être réalisé par les pouvoirs de l’intellect.

6 - Dieu se manifeste par les intentions des émanations, et l’être humain doit se dédier à l’étude de la divine sagesse pour affiner entièrement son être, et par la communion des anges eux-mêmes pouvoir entrer en présence de Dieu.

7 - Une compréhension des processus naturels (visibles ou non) rendrait l’être humain capable d’influer sur ces processus à travers les forces vertueuses de sa volonté, son intelligence et sagesse.

8 - L’Univers est un modèle ordonné de correspondance: chaque chose de l’Univers possède un ordre, une correspondance empathique et force stellaire en relation avec les autres et forme un ensemble uni.

Le Mythe de James Bond

Ian Fleming a créé James Bond en utilisant des traits de John Dee, espion au service de la reine et sa fameuse signature 007 lorsqu'il adressait à la reine ses messages (00 symbolisant les yeux de la reine et 7 la marque personnelle de Dee).

James Bond, également connu par son matricule 007, est un personnage de fiction créé en 1953 par l'écrivain et ancien espion britannique Ian Fleming dans le roman Casino Royale.

De 1953 à sa mort en 1964, Ian Fleming publiera douze romans (dont un posthume) et neuf nouvelles regroupées en deux recueils (dont un posthume) avec le personnage de James Bond. Après la mort de Fleming, les aventures de Bond ont été successivement écrites par Kingsley Amis (sous le nom de Robert Markham), John Gardner, Raymond Benson, Charlie Higson, Sebastian Faulks, Jeffery Deaver, William Boyd, Steve Cole, puis Anthony Horowitz. Par ailleurs John Pearson a écrit une biographie imaginaire de James Bond et, comme John Gardner et Raymond Benson, Christopher Wood a rédigé les novélisations de ses propres scénarios de films de James Bond. Ces romans ont été d’immenses succès internationaux, mais ce sont les nombreuses et régulières adaptations cinématographiques qui ont fait de James Bond, espion des services secrets britanniques et grand séducteur, un authentique mythe contemporain.

James Bond est un espion des services secrets britanniques ayant le matricule 007 (« double-zéro sept ») : le premier zéro signifiant qu'il a l'autorisation de tuer, le second qu'il l'a « déjà » fait et le 7 qu'il est le septième agent à recevoir cette autorisation. Il semble que Fleming se soit inspiré pour ce matricule du sigle utilisé comme signature dans les documents du service de renseignement de la Naval Intelligence où le romancier travailla. Il se peut qu'il se soit inspiré aussi du nom de code utilisé par John Churchill (ancêtre de Winston Churchill, ami de Valentine Fleming), le père de Ian) avec ses espions, ou de celui du mathématicien du XVIe siècle John Dee, espion au service de la reine Élisabeth Ire (le double 0 symbolisant les yeux de la reine). Une autre influence possible est une nouvelle de Rudyard Kipling intitulée « 007 », parue dans le livre The Day's Work en 1898.

Bond est Commander dans la marine britannique (équivalent de Capitaine de frégate), mal traduit dans la version française des films par « commandeur » ; il fait partie des troupes de la Royal Naval Reserve. Il est décoré de l’ordre de Saint-Michel et Saint-George.

À l’écran, il est connu pour se présenter par la phrase « Mon nom est Bond, James Bond » dès qu’il en a l’occasion, une réplique devenue culte, et pour commander sa vodka-martini « au shaker, pas à la cuillère. » Il est généralement vêtu d'un smoking (l’habit qui le caractérise par excellence), et porte souvent une montre-bracelet.

Tout au long des livres, la description physique de Bond reste assez cohérente : une carrure mince, une cicatrice verticale sur sa joue droite (absente des films), des yeux bleu-gris, des cheveux noirs et courts, une mèche tombante sur le front. Dans le roman Casino Royale, un agent du SMERSH trace la lettre cyrillique Ш (CH pour Chpion : espion en russe) sur le dos de l'une de ses mains ; malgré des greffes de peau qui ont permis de rendre le Ш indiscernable, des signes de la blessure subsistent. Dans le roman « Bons baisers de Russie », il est écrit que James Bond mesure 1 mètre 83 et pèse 76 kg.

James Bond est dépeint comme très intelligent. Dans Goldfinger, il calcule de tête combien de camions seront nécessaires pour transporter tout l’or de Fort Knox, et combien de temps l’or serait radioactif si la bombe d'Auric Goldfinger explosait. Dans Casino Royale, il montre son aptitude à calculer les probabilités de draws d'un jeu de cartes dans un tournoi de poker. Dans les films, le « génie » de Bond est d'ailleurs devenu un running gag durant la période Roger Moore, la blague disparut lorsqu'il fut remplacé par Timothy Dalton.

James Bond est le type même de l’homme qui côtoie la mort tous les jours. S’il lui est permis de tuer, il est, lui aussi, l’objet constant de haines assassines. Ian Fleming voyait en Bond un homme quelquefois tourmenté. Ce n’est guère le cas dans la série de films tournés par Sean Connery et Roger Moore. Timothy Dalton essaiera de redonner une image plus fidèle au modèle de Fleming.

James Bond est condamné à vivre au jour le jour. Il ne pense pas à l’avenir (à l’exception de l’épisode de son mariage dans Au service secret de Sa Majesté), mais souffre du passé. Le James Bond du cinéma ne montre que rarement une crainte de la mort : on l’entendra par exemple crier « Au secours ! » (« Help! ») dans la version originale d'Opération Tonnerre (cri traduit par « Eh ! » dans la version française) ou encore négocier pour avoir la vie sauve dans Goldfinger auprès du personnage éponyme qui le tient prisonnier et est sur le point de le découper au laser.

James Bond est un séducteur invétéré. La plupart des femmes qu’il rencontre lui cèdent tôt ou tard, qu’elles soient dans son camp ou non. James Bond s’attache rarement aux femmes et en change à chaque mission. Il se marie malgré tout une fois, mais son épouse Tracy est assassinée juste après la cérémonie. Il est d’ailleurs courant que ses conquêtes perdent malencontreusement la vie parce qu’elles se trouvent mêlées à son aventure, mais il n’en semble jamais très affecté. Ce détachement, qui prend un aspect souvent cynique, est attribué soit à la volonté de Bond de ne pas afficher ou révéler sa souffrance, soit à son désintérêt pour les femmes auxquelles il refuse de s’attacher (attitude renforcée après la mort de son épouse). Toutefois, et c’est exceptionnel, l’assassinat de sa femme Tracy, sur ordre de Ernst Stavro Blofeld, dans Au Service secret de Sa Majesté, l’affectera énormément, au point de sombrer ensuite dans la déprime, l’alcoolisme et la surconsommation médicamenteuse (ce qui ne l’empêchera pas d’assouvir sa vengeance).

Dans Casino Royale, après la mort de Vesper Lynd, sa loyauté envers M est remise en question : il ne s’occupe pas d’exécuter sa mission dans Quantum of Solace mais mène sa vengeance personnelle, tuant même des agents.

Les influences maçonniques

La maçonnerie « ésotérique » pense que l’Art Royal, parce qu’il est une société authentiquement initiatique, est ésotérique, c’est-à-dire qu’il est supposé faire passer, par le processus initiatique, de l’extérieur (les ténèbres extérieures) à l’intérieur (illumination intérieure). L’initiation, d’origine supra-humaine, est principielle et transmise de façon ininterrompue selon des formes intangibles, les rites.

Cette maçonnerie s’exprime dans de nombreux hauts grades du XVIIIe siècle, structurés et fécondés par divers courants ésotériques comme le Rose-Croix, la kabbale ou l’alchimie.

Au XIXe siècle, divers tenants de l’ésotérisme (J. Matter, Eliphas Lévi) ont cru que la franc-maçonnerie serait le cadre naturel de l’expression ésotérique, mais l’Art Royal rejeta très massivement cette idée, et quelques courants ésotériques se réfugièrent dans une maçonnerie marginale (Rite égyptien de Misraïm). A la fin du siècle, on constate le même processus avec les maçonneries « papusiennes ».

Au XXe siècle, la maçonnerie ésotérique est illustrée par Wirth, fondateur de la revue le Symbolisme (1912-1970), dirigée après sa mort par Marius Lepage et surtout par René Guénon. Pour ce dernier, parce qu’elle est une société essentiellement initiatique, la franc-maçonnerie est, par définition, ésotérique : « L’initiation représente véritablement et légitimement l’esprit, animateur principiel de toutes choses. » La tradition est donc la transmission régulière et ininterrompue de l’influence spirituelle issue d’un principe intemporel.

La maçonnerie « chrétienne » affirme les liens étroits entre christianisme et maçonnerie, avec un rôle particulier dévolu à cette dernière dans l’Eglise, à savoir compléter selon sa méthode propre l’édifice chrétien, et considère que la réception maçonnique (ou l’admission à certains grades) doit être réservée à des profanes se réclamant explicitement d’une confession chrétienne (parfois limitée au seul protestantisme).

On peut classer dans cette catégorie, avec variantes et nuances, les obédiences des pays scandinaves, les obédiences « chrétiennes » allemandes, et dans une certaine mesure, quelques Suprêmes Conseils du Rite Ecossais Ancien et Accepté.

On notera que le Rite Suédois, fondé par Eckleff et sa branche allemande dite Rite de Zinnendorf, un temps rivale de la Stricte Observance, se situe dans la « filiation templière », avec des influences rosicruciennes, des tendances théurgiques, mais s’inspire surtout du johannisme, un courant « chrétien primitif » réputé issu des enseignements « ésotériques » de Jean l’Evangéliste. On pourrait ainsi constituer un nouveau type idéal mixte dit ésotérico-chrétien.

La maçonnerie de type « ancien anglo-saxon » considère que le but de la pratique maçonnique est l’éducation morale et civique de ses adeptes. Si elle se refuse à tout engagement politique ou social et interdit à ses membres en loge tout débat politique ou religieux, elle demeure une des formes principales de la sociabilité de l’establishment anglo-saxon et pratique une intense activité caritative.

Pragmatique au XIXe siècle (le passage de la Bible au « volume de la Loi sacrée » a permis d’admettre des adeptes de presque toutes les confessions religieuses), elle s’est dogmatisée dans la première moitié du XXe siècle avec l’adoption, le 4 septembre 1929 par la Grande Loge Unie d’Angleterre, des huit principes auxquels toute obédience doit adhérer en totalité pour être reconnue comme régulière par cette dernière. Elle en fait cependant le plus souvent une lecture assez souple. Le point 2 fait de la croyance dans le Grand Architecte de l’Univers et en Sa volonté révélée, un préliminaire indispensable à la réception en loge. Si les religions révélées se réduisent pour l’essentiel aux trois monothéismes abrahamiques, progressivement, cette notion a été étendue à d’autres religions comme le zoroastrisme, le sikhisme, l’hindouisme ou le bouddhisme. Ce dernier, par exemple, n’enseigne rien qui puisse s’identifier au Grand Architecte, et a fortiori à sa volonté révélée ; cependant, depuis un siècle, les bouddhistes sont admis dans les loges anglo-saxonnes et la Grande Loge du Japon est considérée comme régulière par Londres depuis le 13 mars 1985.

Cette maçonnerie se réclame volontiers de la « Régularité » et de la Tradition, mais ne donne aucun contenu métaphysique ou ésotérique à ce choix. Dans l’idéal type « ancien anglo-saxon », la maçonnerie n’est qu’un « système particulier de morale enseignée sous le voile de l’allégorie au moyen de symboles ». Les formes maçonniques occultistes ou mystiques sont jugées aberrantes. La maçonnerie « ancienne anglo-saxonne » est donc aussi « séculière » que la maçonnerie agnostique qu’elle juge irrégulière, même si leurs manières « d’être au monde » différent.

Le compas

Depuis l’Antiquité et le Moyen âge, on connaît une grande variété de compas. Sur le chantier, on trouve le « grand » compas à branches droites (en bois ou en cuivre) terminées par des pointes de fer (puis d’acier). La symbolique du compas évoque la prudence, la justice, la tempérance, vertus fondées sur l’esprit de mesure, et le compas (ou plutôt le cercle) est très tôt associé à la symbolique et à l’iconographie du Dieu créateur. Ainsi, il est écrit dans les Proverbes (8, 27 et 30) : « Quand Il affermit les cieux, moi (la Sagesse), j’étais là. Quand Il grava un cercle face à l’abîme, (…) Je fus maître d’œuvre (architecte) à son côté… »

Quoi qu’il en soit, il y avait fort longtemps déjà, au Moyen-âge, que le Dieu créateur et le compas étaient associés. On les découvre sur des enluminures ou des dessins et on les trouve également dans le « Paradis » de Dante : Celui qui de son compas marqua les limites du monde et régla au-dedans tout ce qui se voit et tout ce qui est caché. »

Conclusion

A fortiori, dans les séries de James Bond, notre célèbre agent secret lutte en permanence contre les Forces ténébreuses du monde qui menace celui-ci, et rétablit l’ordre dans le chaos dans un souci de justice et d’équilibre pour la Couronne d’Angleterre et son Empire mais aussi pour l’ensemble du monde (Symbole du Compas - valeurs maçonniques).

L’agent James Bond lutte contre des réseaux criminels d’envergure internationale telle l’organisation SPECTRE. Des organisations secrètes et invisibles qui menacent la sécurité et la paix dans le monde ainsi que les intérêts du Royaume-Uni et de la Couronne Britannique. L’agent James Bond dirige aussi une société de commerce internationale « Universal Export » qui lui sert d’alibi pour ses activités d’agents secrets. James Bond est, dans une certaine mesure, un défenseur des valeurs occidentales telles le capitalisme, le libéralisme, le libre-échange. Il est un des acteurs et défenseurs de la mondialisation économique au service de l’Empire Britannique en particulier et du monde occidental en général.

James Bond est donc un archétype d’Homme Alpha : Beau, intelligent, cultivé, riche, distingué, élégant, raffiné, chef d’entreprise et entrepreneur à l’échelle internationale en plus d’être agent secret, séducteur, charismatique et aventurier. Il défend, quand cela lui est possible, les femmes en détresse (défense de la « Veuve et de l’orphelin » - valeurs maçonniques).

En cela, on peut qualifier James Bond de personnage maçonnique ou d’inspiration maçonnique.

 

 

 

 

 

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20 mars 2021 6 20 /03 /mars /2021 00:21

Rapport Secret sur le Kali Yuga et la Fin des Temps

La théorie des cycles et l’âge du renouveau

 

 

Pourquoi la Fin du Monde n’aura pas lieu

Le temps dévolu à l’humanité sur la planète Terre constitue ce que nous appelons une période mondiale et que celle-ci est constitué de sept races-racines, chacune comportant quatre périodes : le Satya Yuga de 1.728.000 ans, le Trêta Yuga de 1.296.000 ans, le Dvâpara Yuga de 864.000 ans et enfin celui dans lequel nous sommes en ce moment, le Kali Yuga qui a une durée de 432.000 ans.

Selon les écritures sacrées et les chiffres très précis des astrologues et des astronomes hindous, le dernier cycle où Kali Yuga a commencé, très exactement à la mort du Seigneur Krishna, à la fin de la guerre du Mahâbhârata, le soir du 17 février, à 14h 27min 30 secondes de l’an 3102 avant notre ère, et nous avons terminé la période des 5000 premières années en 1898 très précisément, ce qui fait que l’humanité a encore 427.000 ans (environ) d’épreuves à passer avant la fin de ce grand cycle. Il y a beaucoup de confusions dans cette doctrine des quatre âges. La raison en est fort simple : les quatre âges attribués à la planète peuvent tout aussi bien s’appliquer à une race-racine, à une nation aussi bien qu’à un être humain. Comme les Lois du macrocosme se reflètent dans le microcosme, et que la Tradition fait venir un sauveur du monde à la fin du grand Kali Yuga sous la forme du Kalki Avatar, cette même tradition affirme qu’un Avatar de moindre importance viendra à la fin des 5000 premières années de ce même Kali Yuga.

Cette grande période du Kali Yuga de 432.000 ans est fractionnée en de nombreux cycles mineurs. L’un des plus importants est celui de 5000 ans alternant en phases positives et en phases négatives. Selon l’astrologie ésotérique hindoue, la première période allant de la mort de Krishna à 1898 de notre ère, est considérée comme un cycle négatif. La seconde période de 5000 ans allant jusqu’en 6898 est positive et inclura les opportunités de l’ère du Verseau et du Capricorne. La troisième sera de nouveau négative, jusqu’en 11.898 et la quatrième sera de polarité positive jusqu’en 16.898. C’est dans ce cycle que notre humanité subira une catastrophe mondiale.

« A chaque Année Sidérale, les tropiques s’éloignent du pôle de quatre degrés dans chaque révolution partant des équinoxes, alors que l’équateur tourne à travers les constellations zodiacales. Or, comme le savent bien tous les astronomes, le tropique n’est qu’à vingt-trois degrés, et une fraction inférieure à un demi-degré, de l’équateur. Il lui reste donc deux degrés et demie à parcourir avant la fin de l’Année Sidérale, ce qui donne à l’humanité en général et à nos races civilisées en particulier, un sursis d’environ 16.000 ans ».

L’événement aura donc lieu au 4e cycle, positif, et se traduira par ce que l’on nomme maladroitement la fin du monde ou plus correctement la fin d’un cycle de civilisation à l’échelle mondiale. Ce n’est pas pour autant que tout sera terminé puisqu’il faudra attendre la fin du Kali Yuga pour clôturer le cycle de notre cinquième race-racine. Le Kalki Avatar qui ne doit apparaître qu’à la fin du Kali Yuga dans 427.000 ans sera certainement notre Manu-semence, alors que celui dont la venue est prophétisée pour maintenant par toutes les religions du monde apparaîtra à la fin des 5000 premières années du Kali Yuga, donc sous peu. Tout cela nous remet en mémoire les prophéties annonçant un Messie après des temps apocalyptiques.

Citons maintenant la prophétie du Kalki Purâna, qu’il convient d’interpréter correctement. Après avoir décrit les conditions d’une humanité défaillante et immorale, le texte dit ceci : « Lorsque la fin de l’âge de Kali sera toute proche, une partie de cet Etre divin qui existe par sa propre nature spirituelle (Kalki Avatar) descendra sur la terre… Doué des huit facultés surhumaines… Il rétablira la justice sur la terre… et le mental de ceux qui vivront vers la fin du Kali Yuga sera réveillé et sera aussi transparent que le cristal. Les hommes ainsi changés… constitueront la semence d’êtres humains et donneront naissance à une race qui suivra les lois de l’âge de Krita (ou l’âge de la pureté). »

A chaque âge du monde, un Avatar naît pour rétablir le dharma. Tel fût le Seigneur Râma (et son frère) pendant l’âge Trêta. A la fin de l’âge Dvâpara (au tout début du Kali Yuga) vint Krishna qui enseigna à la famille humaine les préceptes de l’amour (prema) et de la béatitude (ananda) à travers un joyau de littérature sacrée, la Bhagavad Gitâ. Bouddha naquit pendant le Kali Yuga et sa mission fut de rétablir certaines valeurs corrompues et de montrer la voie de la paix, de la sagesse et du détachement. Bien que cela ne soit pas écrit, l’action du Bouddha en Orient eut son équivalent en Occident avec la descente de l’Avatar Christ (seconde incarnation de Krishna) qui, plus qu’aucun autre avant lui, manifesta l’Amour divin et en planta les graines pour les générations futures.

Par conséquent, en ce qui concerne l’Avatar attendu, on ne devrait pas parler de Kalki Avatar mais plutôt de l’Avatar de l’ère du Verseau.

Les bouddhistes ne sont pas en reste et possèdent eux aussi des enseignements concernant l’apparition périodique des Bouddhas au cours des quatre âges. Celui qui remplit actuellement les fonctions de Bodhisattva (ou Instructeur Mondial) est attendu sous le nom de Maitreya (que certains pensent être le Christ des chrétiens). Il prendra les fonctions de Bouddha après la destruction de notre cinquième race. Le sixième Bouddha apparaîtra au début de la septième race-racine, puis viendra celui qui est appelé le Kalki Avatar, le Dhyâni-Bouddha de la fin de cette ultime race humaine devenue spirituelle.

De nombreuses personnes à tendance religieuse se sont souvent posé cette question : pourquoi un Avatar viendrait-il après seulement 5000 ans d’âge sombre alors que les textes parlent de 432.000 ans ? La réponse est simple : à cause ou grâce au cri de souffrance invocatoire de l’humanité ; parce que la Hiérarchie demeure et parce qu’il existe une juxtaposition de nombreuses conditions imposant cette venue, un alignement de circonstances exceptionnelles qui offre une opportunité de la plus extrême rareté, en tout premier lieu la fusion de deux rencontres, la venue du septième rayon dans l’ère du Verseau et le fait que nous terminons trois cycles :

1-Un cycle de 2160 ans, celui de l’ère des Poissons.

2-Un cycle de 25.920 ans terminant le cycle majeur des 12 signes zodiacaux.

3-Un cycle majeur de 250.000 ans.

« La clé du vrai symbolisme se trouve à l’heure qu’il est au-delà des pics gigantesques des Himalayas, même celle des systèmes hindous. Aucune autre clef ne saurait ouvrir les sépulcres où gisent enterrés depuis des milliers d’années tous les trésors intellectuels qui furent déposés par les interprètes primitifs de la Sagesse divine. Mais le grand cycle, le premier du Kali Yuga est à sa fin ; le jour de la résurrection de tous ces morts peut bien ne pas être loin. Le grand voyant suédois, Emmanuel Swedenborg l’a dit : Cherchez le mot perdu parmi les hiérophantes, dans la grande Tartarie et le Tibet. »

D’autre part, qui donc se trouvant au-delà des Himalayas peut ouvrir les coffres de la sagesse, sinon certains membres de la Hiérarchie ou un Avatar venant de Shambhala ? Cela dit, l’attente d’un Avatar est universelle. Les Tibétains attendent Chamba, l’équivalent du Maitreya bouddhiste et du Miroku bosatsu japonais ; les Hindous parlent de Kalki Avatar ; les Javanais attendent Shri Tunjung Seta ; les Indiens d’Amérique du Sud attendent l’arrivée de Quetzalcoatl, le grand instructeur blanc. Dans le mazdéisme, il est dit qu’une jeune fille du nom d’Eredhat-Fedhri concevra un enfant très saint du nom d’Açtvat-Ereto, enfant identifié à Soschioch, le futur sauveur. Les Chrétiens attendent le retour du Christ et l’Ancien Testament prophétise la venue d’un grand roi vers l’an 6000 de l’ère juive, soit aux environs de l’an 2000. Dans l’Apocalypse de Saint-Jean, le Verbe de Dieu apparaît sur un cheval blanc comme le Kalki des hindous et des bouddhistes. Enfin, les Musulmans (notamment les initiés Druzes) attendent la venue de l’Imâm Mahdî (sur un cheval blanc) comme les enfants du New Age attendent l’Avatar-OVNI venu du ciel sous la forme d’un vaisseau étincelant de couleur blanche.

 

 

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19 mars 2021 5 19 /03 /mars /2021 23:16

Le Kali Yuga ou l'âge de Fer

Les Prophéties de l’âge sombre

 

 

Il y a cinq mille ans,  Krishna-Dwaipayana Vyasa, l’auteur du Srimad-Bhagavatam, annonçait les revers de l’âge noir où nous vivons.

« O roi, par la force implacable du temps, chaque jour voit s’accentuer le déclin de la spiritualité, de la véracité, de la propreté, de la clémence, de la miséricorde, de la durée de la vie, de la force physique et de la mémoire. » (S. B., 12.2.1)

Le Srimad-Bhagavatam décrit ainsi l’ère du Kali-Yuga, l’âge de la discorde et de l’hypocrisie dans lequel nous vivons actuellement. Cette œuvre, mise par écrit il y a cinq mille ans, rapporte de nombreux événements qui devaient se produire dans le futur. Aussi le Srimad-Bhagavatam est qualifié d’Ecriture révélée (Sastra), et son auteur (le Sastra-Kâra), un être libéré, a connaissance du passé, du présent et du futur (tri-kala-jna). Ce texte contient donc de nombreuses prédictions, et fait mention, par exemple, de l’avènement de Bouddha, de celui de Kalki (manifestation divine qui apparaîtra à la fin du Kali-Yuga), et de celui du Seigneur Caitanya.

Sukadeva Gosvami analyse ici les grands traits du Kali-Yuga : au cours de cet âge, se dégraderont peu à peu les principes de la spiritualité (dharma), la véracité (satyam), la pureté (saucam), la clémence (ksama), la miséricorde (daya), la durée de la vie (ayur), la force physique (balam) et la mémoire (smrti), pour disparaître complètement, ou presque. Le Kali-Yuga – âge de Fer (432.000 ans) est précédé de trois autres âges ou yugas : Le Satya-Yuga – âge d’Or (1.728.000 ans), le Treta-Yuga – âge d’Argent (1.296.000 ans) et le Dvapara-Yuga – âge de Bronze (864.000 ans). Il constitue donc l’aboutissement d’un cycle de quatre âges au cours duquel la longévité de l’homme décroit progressivement. De 100.000 ans, au début du Satya-Yuga, elle passe à 10.000 ans puis à 1000 ans, et enfin à 100 ans au début du Kali-Yuga. Déjà, l’homme ne vit plus en moyenne que soixante-dix ans, et le jour viendra où l’on tiendra pour un vieillard un homme de trente ans. Autre symptôme du Kali-Yuga annoncé dans le Srimad-Bhagavatam, la baisse de la mémoire (smrti). Aujourd’hui, en effet, on peut voir à quel point les gens ont tendance à oublier facilement. On peut leur répéter tous les jours la même chose, ils l’oublieront quand même. On observe également une diminution de la force physique, phénomène aisément vérifiable car personne n’est sans savoir que nos ancêtres avaient une constitution physique plus solide. Tous ces signes de décadence, diminution de la force physique, de la mémoire et de la longévité, le Srimad-Bhagavatam les avait donc prédits.

Le Kali-Yuga se caractérise également par un déclin de la spiritualité. Pour ainsi dire, en cet âge, il n’est même plus question de religion, cela n’intéresse plus personne et partout l’on voit se fermer les églises et les temples. La véracité, la pureté et la clémence n’échappent pas non plus à cette règle. Autrefois, un homme était toujours prêt à pardonner une insulte ou un affront. Arjuna en est le meilleur exemple : bien qu’il eût beaucoup souffert des intrigues de ses ennemis, il fit part à Krishna, sur le champ de bataille de Kuruksetra, de son désir de ne pas tirer vengeance dans un combat sanglant. Mais de nos jours, on se tue à la moindre dispute ; c’est la triste vérité. Et de même, la compassion (daya) est en voie de disparation. On pourra bientôt assassiner quelqu’un en public sans que personne n’intervienne, cela arrive déjà aujourd’hui. Ainsi, la spiritualité, la probité, la pureté, la clémence, la compassion, la durée de la vie, la force physique et la mémoire vont diminuer progressivement et de tels symptômes nous rappellent que l’âge de Kali-Yuga, comme une ombre jette son voile sur le monde, progresse de façon inquiétante.

Le Srimad-Bhagavatam annonce également : « Au cours de l’âge de Kali, on jugera de la valeur et de la position sociale d’un homme selon sa richesse. » (S. B. 12.2.2). Autrefois pourtant, on considérait un homme en fonction de son élévation spirituelle. On honorait un brahmana pour sa connaissance du brahman, et parce qu’il avait conscience de la réalité spirituelle suprême. Mais aujourd’hui, dans l’âge où nous vivons, il n’existe plus de véritables brahmanas car les hommes en usurpent le titre en alléguant un droit héréditaire. Jadis, certes, les droits de l’hérédité avaient également leur importance, mais c’était sur sa conduite que l’on jugeait de la véritable valeur d’un homme. Celui qui naissait dans une famille de brahmanas ou de ksatriyas (le groupe des dirigeants ou des hommes de guerre) devait se comporter en brahmana ou en ksatriya. Et c’était le devoir du roi que de veiller à ce que personne n’usurpe sa position. Autrement dit, on jugeait de la respectabilité d’une personne à sa culture et son éduction. Mais de nos jours, avec de l’argent on peut tout obtenir. N’importe quel individu, même peu recommandable, jouira du respect d’autrui s’il possède de l’argent, peu importe la façon dont il l’a gagné. Quant à la culture et à l’éducation, ces critères n’entrent plus en ligne de compte dans le Kali-Yuga. Autres symptômes de cet âge : « Les principes religieux et la justice devront se soumettre à la puissance temporelle. » (S. B. 12.2.2). Il suffit qu’un homme jouisse d’une certaine influence pour qu’on lui reconnaisse tous les privilèges. On pourra être le dernier des impies et se faire proclamer saint en achetant les prêtres. C’est donc l’argent qui fait la valeur de l’homme, non ses qualités réelles. On lit ensuite : « Le mariage ne se fondera que sur une affection passagère, et pour réussir dans les affaires il faudra tromper autrui. » (S. B. 12.2.3). Les relations conjugales reposent aujourd’hui sur un attrait mutuel et il suffit qu’un garçon et une fille se plaisent pour qu’ils décident d’emblée de se marier. Personne ne s’est soucié de connaître le futur des jeunes gens et une telle union amène fréquemment l’insatisfaction, et même le divorce six mois plus tard, tout ceci parce que le mariage ne reposait que sur un attrait superficiel, non sur une compréhension profonde.

Jadis en Inde, les parents consultaient les astres avant d’unir leurs enfants, des calculs astrologiques sur le passé, le présent et l’avenir de ces derniers leurs permettaient d’assurer la parfaite harmonie des futurs époux pour qu’ils vivent paisiblement et s’aident mutuellement à parfaire leur vie spirituelle, ce qui leur valait finalement de retourner à Dieu, en leur demeure originelle. Voilà comment se conçoit le mariage. Mais aujourd’hui, si un garçon et une fille d’âge mûr se plaisent, ils se marient mais l’un ou l’autre s’en ira quelque temps plus tard. De telles unions n’ont aucune valeur, mais il est dit qu’en cet âge de Kali, le mariage ne reposera en tout et pour tout que sur un attrait mutuel : un jour on s’aime et le lendemain on ne veut plus se voir. Triste vérité. Un tel mariage n’a donc aucune valeur.

Vient ensuite une autre caractéristique de cet âge : « L’homme et la femme resteront unis tant que durera l’attrait sexuel, et les brahmanas (les hommes purs et intelligents) ne se distingueront que par leur fil sacré. » (S. B. 12.2.3). Les brahmanas se voient offrir en effet un fil sacré, mais aujourd’hui, n’importe qui s’imagine être devenu un brahmana par le simple port du fil sacré. Quant aux relations conjugales : elles reposeront sur un attrait mutuel, mais à la moindre mésentente sexuelle, les sentiments des conjoints perdront de leur force.

Le Srimad-Bhagavatam continue avec les révélations suivantes : « Les pauvres n’auront pas droit à la justice, et n’importe quel beau parleur sera décrété grand philosophe. » (S. B. 12.2.4). Pas d’argent, pas de justice, c’est la loi ! Voilà l’âge de Kali ! Aujourd’hui, il suffit d’acheter les juges pour que le jugement soit rendu en votre faveur. Mais si vous n’avez pas d’argent, alors n’allez pas au tribunal. Quant aux beaux parleurs, peu importe ce qu’ils racontent, on les considère comme des grands érudits, même si personne ne comprend un traître mot de ce qu’ils disent. Si l’on s’exprime dans un jargon incompréhensible, les gens s’exclameront « quel génie ! »

Le Srimad-Bhagavatam prédit encore : « Ce sera un déshonneur que de ne pas vivre dans l’opulence, alors qu’un individu bouffi d’orgueil se fera hypocritement passer pour un être pieux. Le mariage reposera sur un accord arbitraire et superficiel, et il suffira de prendre un bain pour se croire parfaitement propre et attirant. » (S. B. 12.2.5).

Aujourd’hui donc la pauvreté est un déshonneur. Celui qui n’aura pas su s’enrichir d’une façon ou d’une autre, honnête ou malhonnête, sera déconsidéré. Il sera considéré comme un minable, un moins que rien dans l’ère du Kali-Yuga ou l’âge sombre, et nous y sommes déjà. Quant aux mariages, un simple accord suffira. C’est ainsi que cela se passe aujourd’hui dans le monde entier. On désigne un responsable des mariages, et il suffit de payer les frais administratifs et de se présenter devant Monsieur le Maire pour que le mariage soit consacré par un « oui » rituel. Jadis, c’était les parents qui arrangeaient le mariage de leurs enfants après avoir consulté un astrologue qui pouvait prédire leur futur. Mais aujourd’hui, un simple acquiescement verbal fait l’affaire.

Toujours selon le Srimad-Bhagavatam : « Le simple fait de se rendre au bord de quelque rivière lointaine constituera un saint pèlerinage. L’homme se trouvera très beau avec les cheveux longs. » (S. B. 12.2.6). Voyez la justesse des prédictions du Srimad-Bhagavatam. Qui se serait douté que les hommes se mettraient à porter les cheveux longs ? Le Srimad-Bhagavatam prophétise également que : « Pour être reconnu, un lieu de pèlerinage devra être situé loin du lieu où l’on habite. Il s’agira de parcourir dix mille kilomètres pour faire un plongeon et de retourner chez soi. »

Autres symptômes de cet âge décadent : « L’homme ne vivra plus que pour remplir son estomac et les déclarations qui s’imposent par leur caractère audacieux seront acceptées comme vérité absolue. L’homme qui saura assumer convenablement la charge d’une famille sera considéré comme un être exceptionnel, et l’on mesurera sa piété à la bonne réputation qu’il se sera faite dans le monde. » (S. B. 12.2.6).

Celui qui peut se composer un menu somptueux s’estimera parfaitement heureux. Les gens, affamés, n’ayant plus rien à manger verront tous leurs désirs comblés s’ils peuvent festoyer un seul jour par année.

Le Srimad-Bhagavatam dit ensuite : « N’importe quel beau parleur passera pour messager de la Vérité. Puis, on sera « quelqu’un » si l’on sait pourvoir à tous les besoins de sa famille. C’est dire, donc, qu’il s’agira là d’une épreuve très difficile. Mais en fait, nous en sommes déjà arrivés à ce point : avoir à charge une femme et des enfants constitue maintenant un tel fardeau qu’on ne veut même plus se marier.

Le verset suivant décrit ce qu’il adviendra lorsque toute la population aura ainsi été intoxiquée par le poison du Kali-Yuga : Qu’il s’agisse d’un brahmana (un homme pur et intelligent), un ksatriya (un dirigeant ou un guerrier), d’un vatsya (un commerçant ou un paysan), d’un sudra (un travailleur) celui qui réussira à obtenir le plus de votes s’emparera du pouvoir. Autrefois, le système voulait que seul un ksatriya puisse occuper le trône royal, et non un brahmana, un vaisya ou un sudra. Mais aujourd’hui, dans l’âge de Kali, il n’existe plus ni ksatriyas ni brahmanas. On a instaurait la démocratie. N’importe qui, ou presque avec de l’argent et des relations, peut devenir un chef d’Etat s’il parvient à réunir suffisamment de votes en sa faveur, d’une façon ou d’un autre. Même s’il s’agit d’un fieffé coquin, il pourra néanmoins occuper le poste suprême et glorieux de chef d’Etat. Le Srimad-Bhagavatam donne dans le verset suivant une description de ces dirigeants : « Ces canailles sans scrupules déguisées en dirigeants oppresseront tant les citoyens que ces derniers abandonneront leur famille et leurs biens pour se réfugier dans les collines et les forêts. » (S. B. 12.2.8).

Ainsi, les hommes qui obtiennent un poste au gouvernement par le système de votes ne sont-ils pour la plupart que des arrivistes ambitieux ayant pour seul souci d’exploiter le peuple. Et il est facile de voir en vérité que chaque année le gouvernement lève des impôts et des taxes toujours plus lourdes. Les gens seront harcelés, jusqu’au jour où ils voudront tout quitter, leur vie de famille, leur femme et leurs biens, pour se réfugier au fond des bois. Or, nous en sommes, quasiment ou presque, arrivés à ce stade.

En résumé, le Srimad-Bhagavatam compare cet âge de Kali-Yuga à un océan où règnent en maître le vice et le mal sous de multiples formes et que nul ne peut surmonter, tout comme il serait vain, même pour le plus habile nageur, de vouloir traverser l’Atlantique.

Le Kali-Yuga ou l’âge sombre, c’est ni plus ni moins que le déclenchement de l’enfer sur Terre !

Bien sûr, cet âge sombre ne durera pas éternellement, c’est un cycle et il passera comme les autres. Le meilleur moyen de lutter contre cet âge sombre est de développer sa vie intérieure, sa spiritualité, rechercher la Vérité, pratiquer la justice, la charité et la compassion pour tous les êtres vivants de la Nature, porter assistance aux plus démunis avec humilité et compassion pour essayer de lutter contre l’océan de malheurs du Kali-Yuga !

On pourra, peut-être, faire des remarques ou des objections au sujet de l’argent, le sujet qui préoccupe notre époque (pensée positive, développement personnel, etc...). Je pense que dans l’esprit de ces Prophéties de ces temps anciens l’argent n’est pas mauvais en soi, c’est simplement l’usage qui en est fait dans nos sociétés modernes et matérialistes (goût du pouvoir et de la domination, mépris des classes inférieures, corruption, manipulation, etc...) et toutes ces dérives sont très bien décrites dans ces prophéties qui caractérisent tout de même bien notre époque ! Tout en sachant que l’argent n’a pas toujours existé et n’existera pas toujours... D’autres formes de civilisations à venir, dans un futur plus lointain, créeront un tout autre modèle social et économique si tant est qu’on utilisera encore ces termes là.

Ce qui caractérise aussi l’ère du Kali-Yuga ou l’âge de Fer pour rapport au Satya-Yuga ou l’âge d’Or c’est la primauté de l’argent, de l’avoir, de la valeur d’échange sur l’être. Dans le Satya-Yuga c’était l’inverse l’être avait plus d’importance que l’avoir (la valeur d’échange n’existait pas à cette époque) car les êtres vibraient dans l’amour et l’harmonie et tous leurs besoins et leurs désirs étaient amplement satisfaits. Pendant cet âge d’Or, leurs constitutions physiques étaient plus éthérées, moins denses. Avec le Kali-Yuga, les êtres se densifient au maximum et là apparaît la séparation, la lutte pour la survie, la compétition, la guerre (entre les peuples, les groupes, les individus, les sexes), la pauvreté, la maladie, la souffrance, la mort. Pendant l’âge d’Or, chaque être vivant et être humain avait de l’importance et vivait dans le bonheur et la béatitude. Dans le Kali-Yuga, l’être n’a plus d’importance seul compte le pouvoir, l’argent, l’avoir, la valeur d’échange… les laissés-pour-compte, les mendiants seront méprisés et rejetés, leurs vies et leurs morts n’intéressent plus personne et n’a plus aucun intérêt… Dans le Kali-Yuga, on n’adressera plus aucun regard aux mendiants faisant la manche pour réclamer l’aumône car leur vie n’a plus aucune valeur. Des individus et des familles entières, fautes d’argent, seront mis à la porte, à la rue pourchassés par les huissiers, la société ou l’Etat par des restrictions budgétaires et autres prétextes fallacieux, la charité du plus grand nombre disparaîtra, les cœurs seront durs et insensibles. Telle est la dure loi du Karma et du Kali-Yuga !

Comment expliquer cela ? Pendant le Satya-Yuga ou l’âge d’Or, les karmas (négatifs et dettes karmiques) individuels et collectifs étaient mis en sommeil pour ne pas troubler le bonheur, la béatitude et la félicité des êtres. Avec le retour du Kali-Yuga ou l’âge sombre, les dieux décident de retirer leurs protections aux êtres humains pour qu’ils subissent leurs destins et décident de régler leurs karmas négatifs. Les dieux demandent aux Seigneurs du Karma de rentrer en action et de châtier avec sévérité l’espèce humaine.

Mais, s’il n’est pas interdit en soi d’être riche, simplement dans l’esprit de ces Prophéties, il faut développer une vie spirituelle, rechercher la Vérité, pratiquer la justice, aider les plus démunis, avoir un cœur compatissant pour toutes les formes de vie, avoir une âme noble, ne pas juger son prochain, porter assistance aux mendiants et aux sans-domiciles-fixes, aux prostituées et aux marginaux de la société... Il faut admettre que ce n’est pas facile... Très rude épreuve d’être un « honnête homme » dans l’ère du Kali-Yuga ! Pour ensuite mériter le « Ciel » après son existence terrestre... car riche comme pauvre de toute façon tout le monde meurt un jour...

Comme nous rentrons dans un mini-cycle de 5000 ans d’ère positive (ère du Verseau et du Capricorne) la vie va, au fur et mesure, s’améliorer tout en faisant toujours partie du Kali-Yuga... Mais, il faut le reconnaître que les Prophéties du Srimad-Bhagavatam sur cet âge sombre correspondent bien aux descriptions de la vie à notre époque... ce qui est surprenant et stupéfiant !

Cette ère du Kali-Yuga étant très dure ! J’adresse cette prière solennelle, je demande à Dieu, aux dieux et aux Seigneurs du Karma la miséricorde divine, d’alléger les souffrances et les peines des hommes et femmes en ce monde ! Seigneur, prenez pitié de leurs sorts, de leurs souffrances et de leurs destins !

 

 

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19 mars 2021 5 19 /03 /mars /2021 22:09

Kalki l'invincible

 

Le Messie Rédempteur

 

 

« Tu ne dois pas trembler ; il n’est pas de plus grand bien pour le Kshatriya qu’une juste bataille. Quand une telle bataille vient comme la porte ouverte des cieux, heureux alors sont les Ksathriyas » Bhagavad-Gîta.

 

« Quand les pratiques enseignées par les Védas et les instituts de la loi, auront presque cessées, et la fin de l’âge de Kali sera présente, une partie de cet être divin qui existe de sa propre nature spirituelle, dans le caractère de Brahmâ, qui est le commencement et la fin, et qui comprend toutes les choses descendra sur la Terre. Par sa force irrésistible, il détruira tous les barbares et voleurs, et tous les esprits consacrés à l’iniquité. Il rétablira alors la justice sur la Terre ; et les Hommes seront réveillés, l’âme limpide comme du cristal. » Vishnu Purana 4,24.

 

Dans  l’Hindouisme, un avatâra est l’incarnation, ou manifestation, d’un dieu, très souvent de Vishnu. Cette doctrine est apparue la première fois dans le Bhagavad Gîta ; Krishna est une des incarnations les plus connues du dieu qui en a déjà assumé neuf, (le neuvième fut Siddhârta Gautama, le Bouddha historique). Le dixième, s’incarnera sous le nom de Kalki pour rétablir l’âge d’or clôturant le Kali Yuga (Age de fer pour les Hindous).

 

Définition des « Yugas »

 

Les Yugas ou âges sont au nombre de quatre. C’est une notion de temps cyclique prévalant dans la culture indienne, l’unité temporelle. Quatre yugas existent comme nous l’explique Marie Louis Von Franz et forment un tout appelé mahayuga. Quatre signifie ici la totalité, l’accomplissement. A l’intérieur de chaque cycle, le premier des yugas constitue un âge d’or et les suivants subissent une détérioration jusqu’au moment de la grande dissolution. Le cycle alors reprend. Pour vous donner une idée de leurs durées, sachez qu’un mahayuga correspond au plutôt comporte 12000 années des dieux dont chacune est égale à 360 de nos années normales soit 4320000 ans. Des milliers de mahayugas forment une calpa ou un jour dans la vie de Brahmâ, la principale divinité du panthéon Hindouiste.

 

Le premier des Yugas se nomme Krita Yuga, l’âge d’or. Equivalant à notre Jardin d’Eden. Ensuite s’annonce le Treta Yuga ou la vertu se mit à chanceler, puis le Dvâpara Yuga qui vit se dérouler le Mahâbhârata et le Râmâyana (combats et geste guerrière de la Mythologie Indienne). Et enfin, le Kali Yuga marqué par l’ignorance et le vice (notre époque ?). Il faut aussi savoir que la société hindoue Traditionnelle est séparée en 4 castes : Brahmanes : lettrés, prêtres (sortis de la bouche de Brahmâ). Nos Oratores du Moyen-Age. Kshatriyas : guerriers (sortis des bras). Nos Bellatores ceux qui se battent. Vaisyas : commerçants (des cuisses). Sudras : artisans (sortis de ses pieds). Ces deux castes peuvent s’apparenter aux laboratores, les travailleurs. Pour être complet, il existe également : les parias (intouchables) « hors castes venus on ne sait comment. »

 

 

Avènements et prédictions

 

Aujourd’hui, pratiquement toutes les religions, toutes les traditions « ésotériques » attendent l’avènement ou le retour d’un Sauveur. Les Chrétiens attendent le retour de Jésus-Christ, nos frères Juifs toujours l’avènement du Messie, les musulmans, le douzième Imam Al Maahdi et les Zoroastriens pensent que le Saoshyant est actuellement sur Terre. La mythologie scandinave nous avertit de la venue prochaine de Balder. Les derniers grands initiés mongols préparent l’avènement de l’actuelle incarnation de Genghis Khan. Et les sociétés secrètes chinoises, les Triades qui non jamais cessées de diriger l’Empire du Milieu oeuvrent pour le retour de Tchin Tseu Houang Ti, l’empereur mythique, fondateur de la Chine, pays auquel il laissa son patronyme. Enfin, les véritables Bouddhistes, le Kalki Avatâra. Tous ceux qui ont lu René Guénon se souviennent de l’avertissement qu’il avait lancé dans son remarquable ouvrage : « Le règne de la quantité et le signe des temps ». Ce livre publié au début de l’entre-deux guerres prophétisait que les masses seraient soumises à une robotisation de plus en plus contraignante. Guénon écrivait : « Les hommes deviendront des automates, animés artificiellement et momentanément par une volonté infernale, ce qui donne l’idée la plus nette de ce qui est arrivé aux confins même de la dissolution finale ». Le philosophe nous avait également annoncé dès 1925 que les hommes seraient condamnés à vivre dans des ruches de verre.

 

Un autre visionnaire, le Grand Robert Charroux en 1964 dans un de ses ouvrages parlait d’attentats qui seraient commis par des Kamikazes à bord d’avions venant se briser sur les tous des Manhattan ! Certains d’entre nous auraient-ils accès à des visions précises concernant l’avenir ? On peut le supposer en relisant ces érudits trop tôt disparus. En ce qui concerne les prophéties, ces étranges voyages dans le temps, Newton disait qu’elles sont vraies, mais que l’on peut s’en apercevoir qu’une fois qu’elles sont réalisées. C’est là une observation tout à fait juste, qui porte à réflexion, tout comme cette affirmation du célèbre physicien Arthur Eddington : « Les évènements ne se produisent pas, ils sont en place et nous les rencontrons suivant notre ligne d’univers. » Alors tout serait écrit et fixé d’avance ? Nous ne le pensons pas et préférons penser à des possibilités d’avenirs. Comme sur une autoroute à plusieurs voies, nous pouvons choisir mais trop engagés, et faisant fi des panneaux, arrivé à un moment nous ne pouvons plus reculer, le demi-tour est impossible. Souvenons-nous de cette maxime de sagesse : « Les évènements à venir projettent toujours leurs ombres. »

 

Les voyants par nature s’accordent à rentrer en contact avec les évènements frappant du futur, catastrophes, naufrages, incendies, ces malheurs s’impriment probablement en effet dans l’inconscient collectif, cette hypothèse n’est bien sur envisageable qu’à condition d’adhérer à la proposition intéressante du docteur Alexis Carrel, lauréat du Prix Nobel de Médecine en 1912 : « Certains individus paraissent susceptibles de voyager dans le temps. Les clairvoyants perçoivent des évènements passés et futurs. Les faits de prédictions dans l’avenir nous mènent jusqu’au seuil d’un monde inconnu. Ils semblent indiquer l’existence d’un principe physique capable d’évoluer en dehors des limites de notre corps ». Les avertissements de certains clairvoyants s’ils étaient entendus pourraient permettre de minimiser ou atténuer des évènements au profil lugubre. Mais pour une prédiction « réelle » combien de délires de déséquilibrés ? Il s’avère que dans la plupart des cas les prédictions les plus heureuses se réalisent de manière incomplète et le manque de précisions concrètes sont le lot commun des moins bénéfiques. Dans la célèbre théorie indienne des « avatâra », le monde est soumis à des « descentes » ou manifestations périodiques d’une « Force » du haut « rééquilibrant » les paramètres.

 

Le plus terrible d’entre eux est le dixième Avatar de Vishnu : KALKI qui doit advenir à la fin de l’âge de fer époque dans laquelle nous sommes baignés pour de nombreux exégètes. Il naîtra quand le Soleil sera sous le signe du Cancer, dans le village de Shamballa, d’une famille de Ksathryas (caste de guerriers, comme Siddhârta) porteur des huit facultés surnaturelles. Monté sur un cheval blanc, tenant une épée à la main il exterminera en leur coupant les têtes, tous ceux dont l’esprit est dévoué à l’iniquité, rétablira la Justice sur Terre et instaurera le Krita Yuga (âge de pureté).

 

 

Son épopée est racontée dans le Kalki Purana

 

Peu connu, même en Inde, ce texte traditionnel n’est pourtant pas négligeable puisqu’il est censé nous annoncer ce qui se passera à la fin des temps, lorsque ce monde parviendra à son terme. C’est d’une certaine façon, l’Apocalypse des Hindous. Son objet est l’exaltation de l’un des avatâra de Vishnu, dieu qui a pour fonction d’intervenir chaque fois que le dharma (l’ordre cosmique) est en péril. Chaque fois que des rois ou des dirigeants sombrent au plus bas de l’existence matérielle jusqu’à vivre comme des animaux, le Seigneur montre sa puissance suprême. Il rétablit la vérité, trace la voie juste, accorde sa Grâce toute particulière aux croyants et accomplit des actes glorieux. Il se manifeste ainsi sous diverses formes sublimes selon les besoins du temps en différents âges. « Au crépuscule de l’âge présent, lorsque les rois seront devenus des voleurs ! Le Seigneur de l’Univers naîtra d’un renom de Vishnu (Vishnu Yashas) et sera nommé Kalki ». (Bhâgavata Purâna, 25).

 

Kalki permettra aux justes de subsister jusqu’à l’extinction cosmique. Plus tard, sur les ruines de ce monde apparaîtra : « Une nouvelle humanité revenant au Krita Yuga ». Cette prophétie non réalisée, apparaît comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes ! L’Avatara de Vishnu sous la forme d’une comète ou d’un astéroïde est-il à prendre au sens propre ou au sens figuré ?

 

 

La légende des Marouts

 

Les sages Hindous affirment haut et fort que nous sommes politiquement le jouet des Marouts. Marouts est un terme sanskrit qui signifie « âme morte », susceptible de se réincarner dans de faux vivants. Les Marouts sont les instruments du dieu védique Roudra qui les manipule. Les Brahmanes prétendent que lorsque Shiva, la Providence, veut rabaisser l’humanité, il place aux postes les plus importants de la société des Marouts ne possédant par essence qu’une âme corrompue. Ces êtres pourriront à leur tour la morale, la religion, les arts et la nature et engendreront le déclin de ceux qu’ils dominent. Le Coran dans sa sourate « la Génisse » en parle : « Ceux qui jetèrent derrière leur dos les Ecritures et le livre de Dieu, suivent ce que les démons ont imaginé sur le pouvoir du roi Salomon. Ce n’est pas Salomon qui fut infidèle, ce sont les… démons. Ils enseignent aux hommes la magie et la science qui fut donnée aux deux anges « djinns » de Babylone : Harout et Marout. »

 

Selon la Tradition talmudique : ils ont été envoyés pour juger l’iniquité des hommes, mais ils se laissèrent corrompre et ne purent revenir au Ciel. Ils incitèrent alors les hommes au mal et au péché. « Ceux-ci n’instruisaient personne sans dire : Nous sommes la tentation, nous semons la désunion. » Mais n’attaquez personne sans la permission de Dieu. Mais bien que les hommes sachent que ceux qui suivraient leur art maléfique seraient « déshérités du ciel » ils préféraient apprendre le mal. L’affirmation de la tradition Hindoue n’est sans doute qu’une image mystique, mais nous devons bien admettre que si nous regardions attentivement autour de nous, sans nous laisser manipuler par les médias, nous serions rapidement convaincus de sa véracité !

 

 

Viens Toi que nous attendons !

 

Un Souverain envoyé par la Divinité instaurera le règne nouveau et triomphal des Fils de la Lumière fidèle aux principes de la Force, de la Sagesse et de la Beauté. De cette conception, les Hébreux tirèrent leur idée du Messie et les Chrétiens plus tard leur idée du Christ. Mais, il fallut attendre le prophétisme pour voir celle-ci prendre des traits exclusivement mystiques et religieux. Dans l’ancienne conception, le Messie « Messiah » est autant une Autorité Temporelle qu’un Pouvoir Spirituel (néanmoins guidé par la Providence), une émanation du « Dieu des Armées », et devait assurer au « peuple élu » le pouvoir sur ce monde et l’écrasement de ses ennemis.

 

Paradoxalement, ce mythe retrouva force et vigueur à la période impériale romaine. Virgile, dans sa fameuse églogue, annonce avec l’avènement d’Auguste, la fin de l’âge de fer (Kali Yuga) et l’apparition d’un nouvel âge d’or. Alors, se répand une espèce d’attente messianique autour de la figure de chaque nouvel Empereur salué par la formule quasi liturgique : « Viens, toi que nous attendons ! » Préparant, ainsi le terrain à l’idéal chrétien.

 

Puis, le Moyen-Age nous dessine avec les légendes du Graal, une autre idée de reconquête d’un royaume déchu qui renaît à une splendeur nouvelle, grâce à la ténacité et la pureté d’un Héros tel Perceval. A cette idée, nous rajouterons le symbole de la « dernière bataille » dont parle l’Apocalypse de Jean : « L’Armageddon » symbole de l’ultime combat avant l’instauration de la Parousie. Ce nom désigne en réalité un lieu : La ville d’Har-Meggido en Israël. « Ils les rassemblèrent dans un lieu appelé en Hébreux Harmageddon » (Apocalyspe 16/16). 16 répété deux fois, la Maison-Dieu : la destruction, l’effondrement dans le Tarot.

 

Dans cet endroit doit se dérouler la lutte entre deux visions antagonistes du monde, or cette ville existe et est une base aérienne importante de l’Etat Hébreux. Donc, une figure à la fois Sacerdotale et Guerrière identifiée sera réveillée par des évènements « maléfiques » et, appelée par ses zélateurs mènera avec ceux qui lui sont restés fidèles une bataille contre les forces de « l’Adversaire » prince des ténèbres dans lesquelles nous accepté de pénétrer. Dans plusieurs variantes (notamment Gog et Magog) ce moment coïnciderait avec le moment du déferlement de peuples manipulés par des entités démoniaques, masses matérialisées et sans Dieu ou, pire sous la bannière d’un Anti-Dieu, vecteur d’une contre-initiation.

 

 

Et si demain ?

 

Dans quel état est notre monde actuellement ? Toute civilisation se doit de viser plus haut, plus beau, l’Homme digne de ce nom ne vit pas égoïstement mais se dirige et tente de se rapprocher de l’Arbre de la Connaissance. Les légendes et les mythes sont peut-être présents pour nous avertir de nos dérives, qu’il est temps de modifier notre conduite. Changeons et devenons ce que nous sommes car selon le vieil adage scolastique : Pour agir il faut être ! Et si demain Kalki venait vraiment restaurer la Tradition et instaurer l’Age d’Or en combattant les hordes démoniaques de l’Age sombre, réunissant les fonctions de Prêtre et de Guerrier. Mais ce n’est bien sûr qu’un mythe, « muthos » veut dire se taire en grec, alors taisons-nous ! Mais si demain… ?

 

 

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8 mars 2021 1 08 /03 /mars /2021 02:04

Nidana et Maya : Les Causes de la Misère

L’illusion de la forme et des apparences

 

 

« La beauté de la mort, c’est la présence. Présence inexprimable des âmes aimées, souriant à nos yeux en larmes. L’être pleuré est disparu, non parti. Nous n’apercevons plus son doux visage, nous nous sentons sous ses ailes. Les morts sont les invisibles, mais ils ne sont pas les absents. » Victor Hugo, Discours sur la tombe d’Emilie de Putron, 19 janvier 1865.

« Les Sept Chemins de Béatitude n’étaient pas. Les Grandes Causes de la Misère n’étaient pas, car il n’y avait personne pour les produire, et personne pour tomber dans leur piège.

« Il y a « Sept Sentiers » ou « Voies » conduisant à la « Béatitude » de la Non-Existence, qui est l’Etre, l’Existence et la Conscience absolus. Ils n’étaient point, parce que l’Univers était jusqu’alors vide, et n’existait que dans la Pensée Divine.

« Car ce sont les douze Nidânas, ou Causes de l’Etre. Chacune est l’effet de la cause antécédente, et, à son tour, la cause de son successeur ; la somme totale des Nidânas est basée sur les Quatre Vérités, doctrine qui caractérise spécialement le système Hinayâna. Elles appartiennent à la théorie qui dit que tout subit le courant de la loi, loi inéluctable qui produit le mérite et le démérite, et finalement met Karma en pleine action. C’est un système basé sur la grande vérité qu’on doit redouter la réincarnation parce que l’existence dans ce monde n’apporte aux hommes que souffrance, misère et douleur ; la mort même étant incapable d’en délivrer les hommes, puisque la mort n’est qu’une porte par laquelle ils passent à une autre vie sur la terre, après un peu de repos sur son seuil, le Dévachan. Le Système Hinayâna, ou Ecole du Petit Véhicule, date de temps très anciens, tandis que le Mahâyâna, ou Ecole du Grand Véhicule, est d’une période plus récente ; il a commencé après la mort de Bouddha. Cependant les doctrines de cette dernière école sont aussi vieilles que les montagnes qui ont été le siège de pareilles écoles depuis des temps immémoriaux, et, en réalité, l’Ecole Hinayâna et l’Ecole Mahâyâna enseignent toutes les deux la même doctrine. Yâna, ou Véhicule (sanscrit Vahan) est une expression mystique, les deux « Véhicules » inculquent la doctrine que l’homme peut éviter les souffrances d’une renaissance, et même la fausse béatitude du Dévachan, en obtenant la Sagesse et la Connaissance qui, seules, peuvent dissiper les fruits de l’Illusion et de l’Ignorance.

Mâyâ, ou illusion, est un élément qui entre dans toutes les choses finies, car tout ce qui existe n’a qu’une réalité relative et non absolue, puisque l’apparence, que le noumène  caché revêt pour un observateur donné, dépend du pouvoir de discernement de ce dernier. Pour l’œil non exercé du sauvage, une peinture est d’abord une confusion dépourvue de sens, de lignes et de taches de couleurs, tandis qu’un œil cultivé y voit tout de suite un visage ou un paysage. Rien n’est permanent, à l’exception de l’unique Existence cachée et absolue qui contient elle-même les noumènes de toutes réalités. Les existences appartenant à chaque plan d’être, jusqu’aux Dhyân Chôhans (Archanges) les plus élevés, sont, comparativement, comme les ombres jetées par une lanterne magique sur un écran incolore. Néanmoins, toutes ces choses sont relativement réelles, car l’observateur est, lui aussi, une réflexion, et les choses perçues lui sont donc aussi réelles que lui-même. Pour savoir quelle réalité possèdent les choses, il faut les considérer avant ou après qu’elles ont passé comme un éclair à travers le monde matériel ; car nous ne pouvons pas en connaître directement, tant que nous possédons des instruments, des sens qui n’apportent à notre conscience que les éléments de l’existence matérielle. Sur quelque plan que notre conscience agisse, les choses qui appartiennent à ce plan sont, comme nous-mêmes, pour le moment, nos seules réalités. Mais, à mesure que nous nous élevons sur l’échelle du développement, nous nous apercevons que, dans les étapes par lesquelles nous avons passé, nous avons pris des ombres pour des réalités, et que le progrès ascendant de l’Ego est une série d’éveils progressifs, chaque pas en avant apportant avec lui l’idée que maintenant nous avons, enfin, atteint la « réalité » ; mais ce n’est seulement que lorsque nous aurons atteint la Conscience absolue et fusionné la nôtre en elle, que nous serons délivrés des illusions produites par Mâyâ. »

 

 

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8 mars 2021 1 08 /03 /mars /2021 01:44

Matrix

Un film de science-fiction initiatique

 

 

Signé par deux jeunes réalisateurs, les frères Andy et Larry Wachowski, Matrix connut un succès fulgurant. Dans les jours qui suivirent sa sortie, on parlait déjà de « film-culte ». Les milieux intellectuels s’enthousiasmèrent d’autant plus qu’on découvrait un ouvrage du philosophe et sociologue Baudrillard dans les mains du personnage principal de l’histoire. Pour la sortie de Matrix II – Reloaded, il y eut même un colloque au centre Beaubourg.

Non seulement cette œuvre fut jugée remarquable par la mise en scène et le jeu des acteurs (Keanu Reeves, Carrie-Ann Moss ainsi que Laurence Fischburne et Hugo Weaving) mais encore pour son scénario se révélant d’autant plus fascinant qu’il juxtaposait trois thèmes principaux. D’abord celui de « l’intelligence artificielle » qui, exprimant le mythe de Prométhée ou de Faust, met en scène la figure de l’apprenti sorcier devenu, modernité oblige, informaticien de génie : la créature (en l’occurrence un cerveau cybernétique) se retournant contre son créateur. Puis, en second, propose une angoissante interrogation – convoquant Platon, Heidegger et Baudrillard – sur la notion de réalité. Un Hindou traditionnel verrait dans le virtuel une manifestation supplémentaire de la Maya, c’est-à-dire de l’apparence du monde comme illusion. Car, dans Matrix, virtuel et réel s’entrelacent de façon à piéger sans cesse la tangibilité de ce qui nous entoure. En un mot, l’ultime tentation de l’apprenti sorcier serait-elle de fabriquer une illusion d’existence aliénant définitivement le genre humain ?

L’évocation de Platon et le principe de la Maya introduisent le troisième thème : l’attente d’un rédempteur de l’Humanité. Mais, avant de l’évoquer intervient le domaine de la connaissance initiatique. On pourrait, d’une certaine façon, comparer Matrix à la « Flûte enchantée » de Mozart car le symbolisme maçonnique y joue un rôle essentiel. Ne prenons qu’un seul exemple : le patronyme du héros, Thomas Anderson, fait songer à celui du rédacteur en 1717, des Constitutions maçonniques, le pasteur James Anderson. Simple coïncidence ? Sans doute pas puisque le prénom Thomas fait référence à l’apôtre considéré comme le saint patron des maçons et des architectes. De plus, l’apôtre Thomas est l’auteur d’un évangile apocryphe qui a pour nom « L’Evangile de Thomas » retrouvé dans les écrits gnostiques découvert à Nag Hammadi, en Egypte, en 1945. Thomas eut pour nom Dydime Jude Thomas ; dydime en grec signifie « jumeau », tout comme « jumeau » signifie, en syriaque, le nom tauma, dont dérive Thomas. Il s’agit bien entendu d’une parenté spirituelle : Dydime Thomas était considéré comme le double terrestre de Jésus.

De plus, Anderson signifie tout simplement fils d’André. Supplicié sur la croix en X symbolisant la dimension céleste de l’être, saint André est associé à l’Ecosse et, de la sorte, à la Franc-Maçonnerie. Mais c’est sans doute avec ce qui suit que quelque chose de beaucoup plus singulier encore intervient dans le film. Ces références à des données maçonniques sont comme le vestibule d’un autre mystère. Ou, si l’on préfère, elles servent de vecteur à une thématique autrement plus ancienne que la Maçonnerie spéculative du XVIIIe siècle : la notion de Tradition primordiale qui, selon des auteurs tels que René Guénon et Julius Evola, constitue la clef de voûte de tout l’ésotérisme. Or, la notion de Tradition primordiale a pour corollaire la doctrine des Quatre Ages selon laquelle l’Histoire du genre humain n’est pas évolutive et progressiste mais, tout au contraire, cyclique et involutive. L’homme du dernier âge (associé au fer par Hésiode et les Perses et qualifié de sombre par les Hindous) est spirituellement inférieur en regard des êtres des Ages précédant et tout particulièrement ceux qui vécurent au premier Age (comparé à l’or, métal solaire synonyme de perfection). Cet homme, donc, apparaît conditionné, affaibli, incapable de percevoir, le sens supérieur de l’existence. Dans le film des frères Wachowski, la Matrice traduit de façon métaphorique l’état d’aliénation psychique de l’Humanité. Lorsque l’inversion des valeurs sera complète car parvenue au plus bas et, donc, à la fin de l’Age de fer (Kali Yuga), la Tradition primordiale fera irruption sous les traits d’un personnage hors du commun. Une sorte de rédempteur destiné à inverser le cours de l’Histoire. Dante Alighieri lui attribue un nombre particulier, le 515, précisément crypté dans Matrix. Ce personnage n’est autre que Thomas Anderson, alias Neo, surnom qui, par anagramme, donne One, le seul, l’Elu.

Toutes ces références à des thèmes initiatiques sont-elles volontaires ou le résultat d’un singulier concours de circonstances ? A moins d’avoir une réponse précise des réalisateurs et scénaristes, nous ne pouvons que proposer une interprétation toute subjective de ce film exceptionnel. Une remarque s’impose toutefois : Matrix, traduit, certes, les angoisses d’une société désormais privée de repères – car subissant une crise des valeurs morales – et toujours plus dépendante du machinisme informatique. Mais, chose particulièrement remarquable, la réponse qu’un pareil film apporte à cette situation s’inscrit dans le registre eschatologique de la Tradition. Comme, du reste, pour les deux autres grandes épopées du Septième Art : Star Wars et Lord of the Rings. De telles œuvres seraient-elles prémonitoires d’un renouveau espéré et qui surgirait à la fin de l’Age sombre ? « Les événements à venir projettent leur ombre vers nous », a dit Goethe.

A noter, au passage, que le concepteur de la Matrice est précisément appelé « l’Architecte ». Or, chez les francs-maçons le Créateur de l’Univers est appelé « l’Architecte de l’Univers » - référence à Dieu le Créateur dans les trois religions monothéistes – mais, en réalité, est-ce que l’Architecte de l’Univers est vraiment Dieu ? Pour les gnostiques, l’Architecte de l’Univers n’est qu’un « éon perturbateur » qui s’est « échappé » du Plérome (le Monde Divin) qui a crée l’Univers et qui s’est pris pour « Dieu » !

On l’appelle également le Démiurge ou demiourgos en grec, l’artisan. Nom sous lequel on désigne dans la philosophie platonicienne, l’artisan qui a organisé l’Univers matériel, selon le plan idéal décidé par le Dieu Suprême. Il est l’Etre intermédiaire entre la Divinité Incognescible et la Créature. Les gnostiques lui imputaient un certain désordre anarchique reproché au Monde d’ici-bas, ainsi qu’un certain amoralisme.

Le Démiurge étant « imparfait » puisqu’il y a en lui de la lumière et de l’ombre. En effet, pour les gnostiques comment attribuer à un Dieu parfaitement bon des revendications de cette sorte :

« Je fais la paix, et je crée le malheur… » (Isaïe : XLV, 7).

« Arrive-t-il un malheur dans une ville sans que Iaweh en soit l’auteur ?... » (Amos : III, 6).

« Je suis Elohim, le seul Seigneur, créateur de la Lumière et créateur des Ténèbres… » (Isaïe : XLV, 6, 7).

« L’Univers tout entier est sous l’emprise du Mauvais Esprit ». (Jean, 1ère Epitre, V, 19).

« Si Dieu existe, il ne peut être qu’une intelligence sans cœur, une machine à calculer, un esprit mathématique, puissant et monstrueux, pour qui la douleur ne compte pas, et dont le plan gigantesque et inhumain n’avait pas été fait pour être contemplé et compris par un être doué d’une sensibilité… » (Maxence Van Der Meersch : « Corps et Ames, tome II, pp 40-41).

« Les disciples de Marcus disent encore que le Démiurge voulut imiter la Nature Infinie, Eternelle, étrangère à toute limite et à tout temps… Mais il ne put reproduire sa stabilité et sa perpétuité, parce qu’il était lui-même le fruit d’une imperfection. Aussi, pour se rapprocher de l’éternité, de l’Ogdoade, créa-t-il des temps, des moments, d’innombrables séries d’années, s’imaginant imiter, ainsi, l’Infinité de cette Nature Eternelle. Alors, disent les disciples de Marcus, la Vérité l’abandonna et le Mensonge devint son compagnon. C’est pourquoi, lorsque les Temps seront accomplis, son Œuvre prendra fin. » (Hippolyte de Rome : Philosophumena, lib. VI, 55).

Cet éon « L’Architecte de l’Univers » aurait « tissé » ou « expansé » un rayon de lumière pour manifester l’Univers avec l’aide de ces Cosmocratores (les Constructeurs de l’Univers, les Architectes du Monde ou les Forces Créatrices personnifiés) et ainsi créés le monde matériel. Le Démiurge voulant imiter le Plérôme, le Monde Divin, dans lequel il est issu et dont il est un simple rayon de lumière et de conscience ! Il voulait créer son propre univers, avec ces objets cosmiques, stellaires et toutes les créatures vivantes qui s’y trouvent. Pour donner vie à son œuvre, il projeta sa conscience à l’intérieur de sa création pour faire vivre ses créatures et leur donner vie et conscience… et jouer des rôles comme des acteurs dans un film !

Ainsi, avec l’aide de ces Forces Créatrices, de ces Esprits Planétaires qui sont à ses ordres, le Démiurge contrôle l’Univers matériel et les plans subtils (astraux) intermédiaires avec le concours des Lipikas (les Seigneurs du Karma) et autres Maharajahs. Ils empêchent ainsi aux créatures vivantes, notamment les êtres humains, de remonter jusqu’à la Source Divine dont ils sont issus et de se libérer de l’illusion et de la souffrance, en les enchaînant dans la Roue perpétuelle du Karma et des Réincarnations. Ils sont les Juges impitoyables des Sphères Supérieures qui bloquent l’accès au Plérôme, au Monde Divin !

C’est très étrange, et cela mériterait de faire un article complet sur ce sujet sur la notion du Dieu unique et les religions monothéistes qui pourraient être en fin de compte un « polythéisme déguisé » - le Dieu unique (des religions monothéistes) cacherait des dieux aux pluriels – dont le « Dieu » principal serait, en réalité, le Chef des Archontes ou le Démiurge. Les Archontes étant des dissidents de la Fraternité des Elohim cherchant le contrôle de l’espèce humaine. Ce sont ces Archontes qui se seraient manifestés aux Saints, aux Prophètes, aux Initiés des temps jadis de la plus haute antiquité, notamment sur le Mont Sinaï. Le véritable Dieu unique et originel (au-dessus de tous les dieux) serait inconnu, inconnaissable, un mystère qui resterait à jamais incompréhensible et insaisissable voire inaccessible pour l’espèce humaine !

Malgré sa nature « imparfaite » le Démiurge, étant une divinité issue du Plérôme, comme les Cosmocratores qui l'accompagnent dans son œuvre de création cosmique, il est nécessaire et indispensable de l'aimer et de le respecter en tant que tel, comme les Seigneurs du Karma, peut-être pour éviter le déchaînement de leurs "courroux" ou avoir des "bonnes grâces" dans l'existence... Non pas par superstition... Par respect pour leurs œuvres créatrices dans la mesure où nous sommes des êtres qui appartenons à leur Univers ! Sans eux nous n'existerions pas sur un plan physique et matériel... Les hommes et les femmes n'existeraient pas... Ils sont, dans une certaine mesure, nos Maîtres enseignants dans notre évolution !

Les différents noms désignant le divin dans les trois religions monothéistes : Yahvé, YHWH, Yahwêh, Jéhovah, Adonaï, Elohim, El Shaddaï, l’Eternel, Allah, le Seigneur, Dieu, Théos sont en réalité des noms, non pas pour désigner un Dieu propre à chaque religion ou le Dieu Suprême à l’origine de toutes choses, mais pour désigner une seule et même réalité… L’Architecte de l’Univers… qui est aussi celui des… Francs-maçons ! Tous ces différents noms dans les saintes écritures des religions monothéistes désignent le Chef des Archontes, le Démiurge ! Le fameux « éon perturbateur » échappé du Plérôme qui voulait créer un Univers à sa mesure et à sa guise… sans doute par jeu… Et nous voilà pris à notre tour dans son jeu !

Etant le Créateur de toutes choses, le Seigneur, comme il est dit également dans les écritures : « Et Dieu donne la vie et la reprend... » Ainsi, à la fin de son existence, il faut en quelque sorte offrir sa vie à Dieu, tout lui rendre, offrir son existence en « holocauste » (le mot peut paraître un peu fort) - dettes karmiques. Tout c’est tout... sa vie, sa chair, ses os, son sang, son argent, ses biens et sa fortune ! Car dans le Royaume de la pleine Lumière et de l’Amour Divin toutes ces choses matérielles n’existent point... Seul compte le Pur Esprit !

Mais là encore, c’est une explication parmi d’autres possibilités ! Le champ des investigations est ouvert, et le débat n’est pas clos concernant les différentes interprétations du Divin…

 

 

 

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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 12:23

 

Ainsi l’on nous enseigne que les grandes Pyramides ont été construites sous leur surveillance directe, « lorsque Dhruva [l’étoile polaire d’alors] était au moment le plus bas de sa culmination et quand les Krittikâs (Pléiades) regardaient par-dessus sa tête [se trouvaient sur le même méridien, mais plus haut], pour surveiller le travail des Géants ». Il s’ensuit donc que les premières Pyramides ayant été construites au commencement de l’année sidérale, sous Dhura (Alpha-Polaris), cela a dû se passer il y a plus de 31.000 ans (31.105). Bunsen avait raison en admettant pour l’Egypte une antiquité de plus 21.000 ans, mais cette concession ne saurait guère suffire à épuiser la vérité et les faits sur ce sujet. Comme le dit M. Gérard Massey :

   

« Les récits faits par les prêtres et autres personnages Egyptiens, au sujet de la mesure du temps en Egypte, commencent à avoir l’air d’être moins mensongers, aux yeux de ceux qui ont échappé à leurs entraves bibliques. On a trouvé récemment à Sakkarah des inscriptions qui font mention de deux cycles Sothiacaux… enregistrés à cette époque, il y a de cela maintenant 6.000 ans. Ainsi, à l’époque où Hérodote était en Egypte, les Egyptiens avaient, comme on le sait maintenant, observé au moins cinq différents cycles Sothiacaux de 1.461 ans… »

   

Les prêtres firent savoir à l’historien grec qu’ils avaient noté le temps pendant une si longue durée, que le soleil s’était deux fois levé là où il se couchait alors et s’était deux fois couché là où il se levait. Cela… ne peut se comprendre, comme un fait naturel, qu’à la suite de deux cycles de précession ou d’une période de 51.736 ans.

   

 

 

soleil

 

   

Mor Isaac « The Natural Genesis » nous montre les anciens Syriens expliquant leur monde par les « Gouvernants » et les « Dieux Actifs » de la même façon que les Chaldéens. Le Monde inférieur était le monde Sublunaire (le nôtre), surveillé par les « Anges » du premier ordre ou de l’ordre le plus bas ; celui qui venait immédiatement après était Mercure, gouverné par les « Archanges » ; puis venait Vénus, dont les Dieux étaient les « Principautés », le quatrième était celui du Soleil, domaine et demeure des plus hauts et des plus puissants Dieux de notre système, les Dieux solaires de toutes les nations ; le cinquième, celui de Mars, gouverné par les « Vertus » ; le sixième, celui de Bel ou Jupiter, était gouverné par les « Dominations » ; le septième, le monde de Saturne, était gouverné par les « Trônes ». Ces Mondes sont ceux de la Forme. Au-dessus, viennent les Quatre mondes supérieurs, amenant encore au nombre de sept, puisque les Trois les plus hauts sont « impossibles à mentionner et à nommer ». Le huitième, composé de 1.122 étoiles, est le domaine des Chérubins ; le neuvième, appartenant aux étoiles mobiles que leur distance empêche de dénombrer, possède les Séraphins ; quant au dixième, Kircher dit, en citant Mor Isaac, qu’il est composé « d’étoiles invisibles que l’on pourrait prendre, dit-on, pour des nuages, tant elles sont massées dans la zone que nous appelons la Via Straminis ou Voie lactée », et il se hâte d’expliquer que « ce sont les étoiles de Lucifer, englouties avec lui dans son terrible naufrage ». Ce qui vient après et plus loin que les dix Mondes (notre Quaternaire), ou que le Monde Aroupa, les Syriens ne pouvaient le dire. « Tout ce qu’ils savaient, c’était que là commençait le vaste et incompréhensible océan de l’infini, la demeure de la vraie divinité, sans limites et sans fin. »

   

Champollion montre la même croyance parmi les Egyptiens. Hermès, après avoir parlé du Père-Mère et du Fils dont l’Esprit (collectivement le Divin Fiat) forme l’Univers, dit : « Sept Agents [Media] furent aussi formés, pour contenir les Mondes Matériels [ou manifestés] dans leurs Cercles respectifs, et l’action de ces Agents reçut le nom de Destinée. » Il énumère ensuite sept, dix et douze ordres, mais il serait trop long de les détailler ici.

  

 

 

creation du monde

 

 

Comme le docteur Weber et d’autres personnes déclarent que le Rig Vidhâna ainsi que le Brahmânda Pourâna et tous les ouvrages de ce genre, qu’ils décrivent l’efficacité magique des Mandras du Rig Véda ou les futurs Kalpas, sont des compilations modernes « n’appartenant probablement qu’à l’époque des Pourânas », il est inutile de renvoyer le lecteur à leurs explications mystiques et il vaut mieux citer tout simplement les livres archaïques qui sont absolument inconnus de Orientalistes. Ces ouvrages expliquent ce qui embarrasse tellement les savants, c’est-à-dire que les Saptarshis, les « Fils Nés du Mental » de Brahmâ, sont mentionnés sous certains noms dans le Shatapatha Brâhmana ; sous certains autres dans le Mahâbhârata et que le Vâyou Pourâna cite neuf Richis au lieu de sept, en ajoutant à la liste les noms de Brighou et Daksha. Il en est, toutefois, de même dans toutes les Ecritures saintes exotériques. La Doctrine Secrète donne une longue généalogie de Richis, mais les sépare en plusieurs classes. De même que les Dieux Egyptiens qui étaient divisés en sept et même en douze Classes, les Richis Indiens sont divisés en Hiérarchies. Les premiers trois groupes sont le groupe Divin, le groupe Cosmique et le groupe Sublunaire. Ensuite, viennent les Dieux Solaires de notre Système, les Dieux Planétaires, les Dieux Submondains et les Dieux purement Humains, c’est-à-dire les Héros et les Manoushis.

   

Toutefois, nous ne nous occupons que des Dieux Pré-Cosmiques et Divins, les Prajâpatis ou les Sept Constructeurs. On trouve infailliblement ce groupe dans toutes les Cosmogonies. En raison de la perte des documents égyptiens archaïques, puisque, selon M. Maspero, « les matériaux et les données historiques que nous possédons, pour étudier l’histoire de l’évolution religieuse en Egypte, ne sont, ni complets, ni, très souvent, intelligibles », il faut avoir recours aux anciennes Hymnes et aux inscriptions qui se trouvent sur les tombes, afin de corroborer en partie, et indirectement, les données offertes par la Doctrine Secrète. Une de ces données démontre qu’Osiris, comme Brahma-Prajâpati, Adam Kadmon, Ormazd et bien d’autres Logoï, était le chef et la synthèse du groupe des « Créateurs » ou Constructeurs. Avant qu’Osiris ne devint « l’Unique » et le Dieu le plus haut de l’Egypte, il fut adoré à Abydos comme le Chef ou Guide de la Légion Céleste des Constructeurs appartenant au plus élevé des trois Ordres. L’hymne gravée sur la stèle votive d’un tombeau d’Abydos (3° registre), s’adresse à Osiris en ces termes :

   

 

 

eclipse-solaire-soleil 236

 

  

« Salut à toi, ô Osiris, fils ainé de Seb ; toi le plus grand des six Dieux issus de la déesse Noo [l’Eau primordiale], toi le grand favori de ton père Râ ; Père des Pères, Roi de la Durée, Maître de l’Eternité… qui, aussitôt que ceux-ci jaillirent du Sein de ta mère, rassembla toutes les couronnes sur ta tête et attacha sur elle l’Uraeus [serpent ou naja] Dieu multiforme dont le nom est inconnu et qui a de nombreux noms dans les villes et les provinces. »

   

Sortant de l’Eau primordiale couronné de l’uraeus, qui est le serpent-emblème du Feu Cosmique et étant lui-même le septième, dominant les six Dieux primaires issus du Père-Mère, Noo et Noot, le Ciel, que peut donc être Osiris si ce n’est le principal Prajâpati, la principale Séphira, le principal Amshaspend, Ormazd ! Il est certain que ce dernier Dieu solaire et cosmique occupait, au début de l’évolution religieuse, la même position que l’Archange « dont le nom était secret ». Cet Archange était Michel, le représentant sur la terre du Dieu Caché des Juifs ; en un mot c’est sa « Face » que l’on prétend avoir précédé les Juifs sous la forme d’une « Colonne de Feu ». Burnof dit : « Les sept Amshaspends, qui sont assurément nos Archanges, représentent aussi les personnifications des Vertus divines ». Ces Archanges sont donc certainement aussi les Saptarshis des Hindous, bien qu’il soit presque impossible de classer chacun avec son prototype et son équivalent Païen, puisque, comme dans le cas d’Osiris, ils ont tous « tant de noms dans les villes et les provinces ». Nous donnerons cependant à tour de rôle quelques-uns des plus importants.

   

Une chose est ainsi incontestablement prouvée. Plus nous étudions leurs Hiérarchies, plus nous constatons leur identité et plus nous acquérons de preuves qu’il n’y a pas un seul des Dieux personnels passés ou présents, parmi ceux qui nous sont connus depuis les premiers jours de l’Histoire, qui n’appartienne à la troisième phase de la manifestation Cosmique. Dans toutes les religions nous trouvons la Divinité cachée, qui constitue la base ; puis le Rayon qu’elle émet et qui tombe dans la Matière Cosmique primordiale, la première manifestation ; ensuite le résultat Androgyne, la double Force abstraite Mâle et Femelle personnifiée, la seconde phase ; enfin cette Force se divise, durant la troisième, en Sept Forces, appelées les Pouvoirs créateurs par toutes les anciennes religions, et les « Vertus de Dieu » par les Chrétiens. Ces derniers explications et ces qualifications métaphysiques abstraites n’ont pas empêché l’Eglise romaine et l’Eglise grecque de vouer un culte à ces « Vertus » en les personnifiant sous les noms distincts des Sept Archanges. Dans le Livre des Druschim, dans le Talmud, on établit entre ces groupes une distinction qui est l’explication cabalistique correcte. Il y est dit :

    

 

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« Il y a trois groupes (ou ordres) de Séphiroth : 1° les Séphiroth appelés les « Attributs Divins » [abstraits] ; 2° les Séphiroth physiques ou sidéraux [personnels] en un groupe de sept et en un autre de dix ; 3° les Séphiroth métaphysiques ou périphrases de Jéhovah, qui sont les trois premières Séphiroth [Kether, Chokmah et Binah], le reste des sept formant les sept Esprits (personnels) de la Présence [et aussi des planètes]. »

   

Il faut appliquer la même division à l’évolution primaire, secondaire et tertiaire des Dieux dans chaque Théogonie, si l’on veut en traduire ésotériquement la signification. Il ne nous faut pas confondre les personnifications purement métaphysiques des attributs abstraits de la Divinité, avec leur réflexion, les Dieux Sidéraux. Cette réflexion, toutefois, est en réalité l’expression objective de l’abstraction ; des Entités vivantes et les modèles formés sur ce Prototype divin. De plus, les trois Séphiroth métaphysiques ou la « périphrase de Jéhovah », ne sont pas Jéhovah. C’est ce dernier lui-même, avec ses titres additionnels d’Adonaï, d’Elohim, de Sabaoth et les nombreux noms qu’on lui prodigue, qui est la périphrase du Shaddai, le Tout-Puissant. Ce nom est, en vérité, une circonlocution, une trop abondante fleur de rhétorique juive et a toujours été rejeté par les occultistes. Pour les Cabalistes juifs et même pour les Alchimistes chrétiens et les Rose-Croix, Jéhovah était un écran commode, unifié en repliant les nombreux panneaux et adopté comme substitut, le nom d’une Séphira individuelle quelconque étant aussi bon qu’un autre, pour ceux qui possédaient le secret. Le Tétragrammaton, l’Ineffable, la « Somme Totale » Sidérale, n’ont été inventés que dans le seul but de tromper les profanes et de symboliser la vie et la génération. Le Nom véritable et qui ne peut pas être prononcé, le « Mot qui n’est pas un mot », doit être cherché parmi les sept noms des Sept premières Emanations ou des « Fils du Feu », dans les Ecritures Saintes secrètes de toutes les grandes nations et même dans le Zohar, la doctrine Cabalistique de la plus petite de toutes, c’est-à-dire de la nation juive. Ce mot qui est composé de sept lettres dans toutes les langues, se trouve incorporé dans les ruines architecturales de toutes les grandes constructions sacrées du monde, depuis les ruines cylopéennes de l’Ile de Pâques (portion d’un continent enseveli sous les mers il y a plutôt 4.000.000 d’années que 20.000), jusqu’aux premières pyramides égyptiennes.

   

Il suffit de montrer par quelques exemples, la vérité de ce qui a été affirmé au commencement de cet essai, c’est-à-dire qu’aucune Cosmogonie, dans le monde entier, à l’exception de celle des Chrétiens, n’a jamais attribué à l’Unique Cause Suprême, au Principe Divin Universel, la création immédiate de notre terre, de l’homme ou de quoi que ce soit s’y rattachant. Cette assertion s’appliquerait aussi bien à la Cabale des Hébreux ou des Chaldéens, qu’à la Genèse, si celle-ci avait jamais été complètement comprise et, ce qui est bien plus important, correctement traduite. Partout l’on trouve un Logos (une « Lumière rayonnant dans les Ténèbres », en vérité), ou bien l’Architecte des Mondes est ésotériquement mis au pluriel. L’Eglise Latine, paradoxale comme toujours, tout en appliquant l’épithète de Créateur à Jéhovah seul, adopte une kyrielle de noms pour ses Forces actives, noms qui trahissent le secret. En effet, si ces Forces n’avaient aucun rapport avec la prétendue « Création », pourquoi les appeler Elohim (Alhim), qui est un mot au pluriel ; pourquoi les appeler les « travailleurs divins » et les Energies divines, les pierres célestes incandescentes (lapides igniti coelorum) et surtout les Soutiens de ce Monde (rectores mundi), les « Roues du Monde » (Rotae, Auphanim), les Flammes et les Pouvoirs, les « Fils de Dieu » (B’ne Alhim), les Vigilants Conseillers, etc.

  

 

 

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On affirme souvent, et injustement, comme d’ordinaire, que la Chine, qui est un pays presque aussi vieux que l’Inde, n’avait pas de Cosmogonie. On se plaint de ce que celle-ci était inconnue à Confucius et que les Bouddhistes y ont étendu leur Cosmogonie, sans introduire un Dieu Personnel. Le Yi-King, « l’essence même de la pensée ancienne et l’œuvre commune des sages les plus vénérés », n’arrive pas à montrer une Cosmogonie distincte. Néanmoins, il en existait une et même bien distincte. Seulement, comme Confucius n’admettait pas une vie future et que les Bouddhistes chinois repoussent l’idée d’un Unique Créateur et se bornent à accepter une Cause avec ses effets innombrables, ils sont incompris par ceux qui croient à un Dieu personnel. Le « grand Extrême », comme commencement des « changements » (transmigrations), constitue la plus courte et, peut-être, la plus suggestive de toutes les Cosmogonies, pour ceux qui, comme les Confucianistes, aiment la vertu pour elle-même et essaient de faire le bien sans aucun égoïsme et sans songer sans cesse à la récompense et au profit. Le « grand Extrême » de Confucius produit « Deux Nombres ». Ces Deux produisent à leur tour les « Quatre Images » et celles-ci donnent naissance aux « Huit Symboles ». On se plaint de ce que, si les Confucianistes y voient « le ciel, la terre et l’homme en miniature », on peut y voir tout ce qu’on veut. Evidemment, mais il en est de même de beaucoup de symboles, surtout de ceux des religions plus récentes. Ceux qui ont quelques notions de la numérotation Occulte voient dans ces « Nombres » le symbole, si grossier qu’il voit, d’une harmonieuse Evolution progressive du Cosmos et de ses êtres Célestes et Terrestres. Et celui qui a étudié l’évolution numérique dans la Cosmogonie primordiale de Pythagore – contemporain de Confucius – retrouvera toujours la même idée dans sa Triade, son Tétraktys et sa Décade, émergeant de la Monade Une et solitaire. Le biographe chrétien de Confucius se moque de lui parce qu’il « parle de divination », avant et après ce passage, et il le représente comme disant :

   

« Les huit symboles déterminent la bonne et la mauvaise fortune et ils conduisent aux grandes actions. Il n’y a pas d’images que l’on puisse imiter et qui soient plus grandes que le ciel et la terre. Il n’y a pas de changements plus grands que les quatre saisons (il voulait parler du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest, etc.). Il n’y a pas d’images suspendues plus brillantes que le soleil et la lune. Pour préparer les choses en vue de leur usage, personne n’est plus grand que le sage. Pour déterminer la bonne et la mauvaise fortune, il n’y a rien de plus grand que les pailles divinatoires et la tortue. »

  

 

 

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Par conséquent, les « pailles divinatoires » et la « tortue », le « groupe de lignes symboliques » et le grand sage qui les examine à mesure qu’elles deviennent une, puis deux, puisque les deux deviennent quatre et les quatre deviennent huit, tandis que les autres groupes deviennent « trois et six », sont ridiculisés uniquement parce que ces sages symboles sont mal compris.

   

L’auteur que nous venons de citer et ses collègues se moqueront donc, sans aucun doute, des Stances données dans notre texte, car elles représentent précisément la même idée. La vieille carte archaïque de la Cosmogonie est remplie de lignes dans le style de celles de Confucius, de cercles concentriques et de points. Toutes ces choses représentent pourtant les conceptions les plus abstraites et les plus philosophiques de la Cosmogonie de notre Univers. En tout cas, elles peuvent, peut-être mieux répondre aux besoins et aux buts scientifiques de notre époque, que ne le font les essais cosmogoniques de Saint Augustin et du vénérable Bède, bien que ces derniers aient été publiés plus d’un millier d’années après la Cosmogonie de Confucius.

   

Confucius, un des plus grands sages du monde antique, croyait à la magie antique et la pratiquait lui-même, « si nous tenons pour acquis ce qu’affirme le Kià-yü » et « il la porta aux nues dans le Yi-King », nous disent ses vénérables critiques. Il n’en est pas moins vrai qu’à son époque, 600 ans avant J.-C., Confucius et son école enseignaient déjà la sphéricité de la terre et même le système héliocentrique, tandis qu’environ trois fois 600 ans après le philosophe chinois, les Papes de Rome menacèrent et même brûlèrent les « hérétiques » pour avoir affirmé la même chose. On se moque de lui parce qu’il parle de la « Tortue Sacrée ». Aucune personne sans parti pris, n’établirait une grande différence entre une tortue et un agneau présentés comme candidats à un caractère sacré, car tous les deux ne sont que des symboles et pas autre chose. Le Taureau, l’Aigle et le Lion, et parfois la Colombe, sont les « animaux sacrés » de la Bible Occidentale : on trouve les trois premiers groupés autour des Evangélistes et le quatrième, qui leur est associé et qui a un visage humain, est un Séraphin, c’est-à-dire un « serpent ardent » et probablement l’Agathodaïmon des Gnostiques.

  

 

 

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Le choix est curieux et montre clairement combien les premiers chrétiens étaient paradoxaux dans leurs préférences. En effet, pourquoi auraient-ils choisi ces symboles du Paganisme égyptien, alors que l’Aigle n’est mentionné qu’une seule fois dans le Nouveau Testament, lorsque Jésus en parle comme d’un mangeur de charognes, et que dans l’Ancien Testament on l’appelle impur ; alors que le Lion est comparé à Satan, car tous les deux rugissent en cherchant des hommes à dévorer et alors que les Bœufs sont chassés du temple ? D’autre part, le Serpent, cité comme un exemple de sagesse, est considéré maintenant comme le symbole du Diable. On peut vraiment dire que la perle ésotérique de la religion du Christ, dégradée par la théologie chrétienne, a choisi une coquille étrange et bien mal appropriée, pour y naître et y évoluer.

   

Comme nous l’avons expliqué, les « Animaux Sacrés », les « Flammes » et les « Etincelles », dans les « Quatre Sacrés », se rapportent aux prototypes de tout ce que renferme l’Univers dans la Pensée Divine, dans la Racine qui est le Cube Parfait ou la Base du Cosmos, collectivement et individuellement. Ils ont tous un rapport occulte avec les Formes Cosmiques primordiales et les premières concrétions, le travail et l’évolution du Cosmos.

   

Dans les premières Cosmogonies exotériques Hindoues, ce n’est pas même le Démiurge qui crée, car on lit dans une des Pourânas :

   

« Le grand Architecte du Monde donne la première impulsion au mouvement rotatoire de notre système planétaire, en marchant tour à tour sur chaque planète et sur chaque corps. »

    

 

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C’est cette action « qui est cause que chaque sphère tourne sur elle-même et toutes autour du Soleil », après quoi ce sont les Brahmândika », les Pitris Solaires et Lunaires et les Dhyân-Chochans « qui prennent possession de leurs sphères respectives [terres et planètes], jusqu’à la fin du Kalpa ». Les Créateurs sont les Richis, à la plupart desquels on attribue la confection des Mantras ou Hymnes de la Rig-Véda. Ils sont tantôt sept, tantôt dix, lorsqu’ils deviennent Prajâpati, le « Seigneur des Etres » ; ils redeviennent ensuite les sept et les quatorze Manous, en qualité de représentants des sept et des quatorze Manous, en qualité de représentants des sept et des quatorze cycles d’Existence, ou Jours de Brahma, répondant ainsi aux sept Eons, jusqu’à ce qu’à la fin de la première phase de l’Evolution, ils soient transformés en les sept Richis stellaires, les Saptarishis, tandis que leurs doubles humains apparaissent sur cette terre en qualité de Héros, de Rois et de Sages.

   

La Doctrine Esotérique de l’Orient ayant ainsi fourni et fait vibrer la tonique qui, sous son vêtement allégorique est, comme on peut le voir, aussi scientifique que philosophique et poétique, chaque nation a suivi sa trace. C’est en fouillant les religions exotériques qu’il nous faut découvrir l’idée-racine, avant d’aborder les vérités ésotériques, de peur d’avoir à les repousser. De plus, chaque symbole, dans chaque religion nationale, peut être interprété ésotériquement et la preuve que l’on peut avoir de bien le lire lorsqu’on le transcrit dans les nombres et formes géométriques correspondants ressort de l’extraordinaire concordance qui existe entre tous les glyphes et tous les symboles, si grandes que puissent être les différences extérieures qui les caractérisent car, à leur origine, ces symboles étaient tous identiques. Prenez, par exemple, les phrases par lesquelles commencent diverses Cosmogonies ; dans tous les cas, c’est un cercle, un œuf ou une tête. Les Ténèbres sont toujours associées avec ce premier symbole et l’enveloppent, comme le montrent les systèmes des Hindous, des Egyptiens et des Chaldéo-Hébreux et même celui des Scandinaves. De là viennent les corbeaux noirs, les colombes noires, les eaux noires et même les flammes noires ; la septième langue d’Agni, le Dieu du Feu, est appelée Kâti, la « Noire » parce que s’était une flamme noire vacillante. Deux colombes noires s’envolèrent d’Egypte et, se perchant sur les chênes de Dodone donnèrent leurs noms aux Dieux grecs. Néo mit en liberté un corbeau noir après le Déluge, qui est un symbole du Pralava Cosmique après lequel commença la vraie création ou l’évolution de notre Terre et de notre Humanité. Les corbeaux « noirs » d’Odin voltigeaient autour de la Déesse Saga et « murmuraient à son oreille le passé et l’avenir ». Quelle est donc la signification cachée de tous ces oiseaux noirs ? C’est qu’ils sont tous en rapports avec la Sagesse primordiale qui découle de la Source pré-cosmique de Tout, symbolisée par la Tête, le Cercle ou l’œuf. Ils ont tous une signification identique et se rapportent à l’homme Archétype Primordiale Adam Kadmon, l’origine créateur de toutes choses, qui est composé de la Légion des Pouvoirs Cosmiques ; les Dhyâns-Chochans Créateurs au-delà desquels tout est Ténèbres.

  

 

 

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Interrogeons la sagesse de la Cabale, quelque voilée et déformée qu’elle soit aujourd’hui, pour donner, dans son langage numérique, une signification approximative au moins, au mot « corbeau ».

   

Or, comme l’explication secrète du premier verset de la Genèse est : « En Râsh (B’râsh) ou la Tête, se sont développés les Dieux, les Cieux et la Terre », il devient facile de comprendre la signification ésotérique du Corbeau, dès l’instant que nous avons déterminé la signification semblable du Déluge de Noé. Quelles que puissent être les nombreuses autres significations de cette allégorie emblématique, sa signification principale est celle d’un nouveau Cycle et d’une nouvelle Ronde ; Notre Quatrième Ronde. Le « Corbeau », ou Eth-h’orebv, donne la même valeur numérique que la « Tête » et ne revint pas dans l’arche, tandis que la Colombe revint en rapportant le rameau d’olivier. Lorsque Noé, le nouvel homme de la nouvelle Race (dont le prototype est Vaivasvata Manou) se prépare à quitter l’Arche, la Matrice ou Argha, de la Nature terrestre, il représente le symbole de l’homme purement spirituel, sans sexe en androgyne des trois premières Races, qui ont quitté la Terre pour toujours. Numériquement, dans la Cabale, Jéhovah, Adam et Noé ne font qu’un. C’est donc, tout au plus, la Divinité qui descend sur le mont Ararat et, plus tard, sur le mont Sinaï, pour s’incarner à partir de ce moment dans l’homme, son image, suivant le processus naturel, la matrice de la mère dont les symboles sont, dans la Genèse, l’Arche, le Mont (Sinaï), etc. L’allégorie juive est à la fois astronomique et physiologique, plutôt qu’anthropomorphique.

   

« L’idée fondamentale que renferme la philosophie des Hébreux était que Dieu contenait toutes choses en lui-même et que l’homme était son image : l’homme comprenant la femme [en qualité d’androgyne] ; et que la géométrie (les nombres et les mesures applicables à l’astronomie), sont contenus dans les mots homme et femme. L’apparente incongruité d’une pareille méthode était éliminée par la démonstration du lien qui existait entre l’homme et la femme et un système spéciale de nombre, de mesures et de géométrie et par les périodes de gestation qui expliquent le rapport qu’il y a entre les termes employés et les faits démontrés et perfectionnent la méthode usitée. »

   

On prétend que la cause primordiale étant absolument inconnaissable, « le symbole de sa première manifestation compréhensible était la conception d’un cercle avec son diamètre, afin de faire naître en même temps l’idée de géométrie, de phallicisme et d’astronomie » et que cela servit plus tard à « désigner tout simplement les organes génitaux humains ». Le cycle entier des événements depuis Adam et les Patriarches, jusqu’à Noé, est donc utilisé à des fins phalliques et astronomiques, qui se régissent mutuellement, comme par exemple les périodes lunaires. La Genèse des Hébreux commence donc aussi à la sortie de l’Arche, à la fin du Déluge, c’est-à-dire à la Quatrième Race. Pour le peuple Aryen, il n’en est pas de même.

   

L’Esotérisme Oriental n’a jamais abaissé la Divinité Unique Infinie, qui contient toutes choses, à de pareils usages, et c’est démontré par l’absence de Brahma de la Rig Véda et par les modestes positions qu’occupent Roudra et Vishnou qui sont devenus, bien des siècles plus tard, les grands puissants Dieux, les « Infinis » des cultes exotériques. Mais eux-mêmes, tout « Créateurs » qu’ils puissent être tous les trois, ne sont pas les « Créateurs » directs et les « ancêtres de l’homme ». Ils sont représentés comme occupant une place encore moins élevée et sont appelés les Prajâpatis, les Pitris, nos Ancêtres Lunaires, etc., mais jamais le « Dieu Un Infini ». La Philosophie Esotérique représente l’homme physique, seul, comme crée à l’image de la Divinité, qui ne représente, du reste, que les « Dieux inférieurs ». C’est le MOI SUPERIEUR, le véritable EGO, qui seul est divin, qui seul est DIEU.

  

 

 

La Porte de Jade

 

   

   

 

 

 

 

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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 12:00

La Théogonie des Dieux Créateurs

   

Pour bien comprendre l’idée qui se cache sous toutes les Cosmologie anciennes, il est nécessaire d’étudier et d’analyser comparativement toutes les grandes religions de l’antiquité, car ce n’est que par cette méthode que l’idée mère peut être mis en évidence. La Science exacte, si elle pouvait s’élever à une telle hauteur en remontant à la source première et originale des opérations de la Nature, appellerait cette idée la hiérarchie des Forces. La conception originale, transcendante et philosophique, était une. Mais comme, au cours des âges, les systèmes commencèrent à refléter de plus en plus les idiosyncrasies des nations et comme celles-ci, après s’être séparées se formèrent en groupes distincts, dont chacun évoluait suivant la direction particulière de sa nation ou de sa tribu, le développement excessif de l’imagination humaine jeta graduellement un voile sur l’idée principale. Tandis que dans quelques pays les Forces, ou plutôt les Pouvoirs intelligents de la Nature, reçurent des honneurs divins qu’ils ne méritaient guère, dans d’autres – comme de nos jours en Europe et dans les autres pays civilisés - l’idée seule que ces Forces soient douées d’intelligence paraît absurde et on la déclare anti-scientifique. On se sent par conséquent soulagé par les données que l’on trouve dans l’Introduction à « Asgard and the Gods », « Tales and Traductions of our Northern Ancestors », publié par W.S.W. Anson, où il est dit :

  

 

 

Ingres - Jupiter et Thetis

 

  

« Bien que dans l’Asie centrale, sur les bords de l’Indus, dans le pays des Pyramides, dans les péninsules grecques et italienne et même dans le Nord, où errèrent les Celtes, les Teutons et les Slaves, les conceptions religieuses des peuples aient revêtu des formes différentes, leur origine commune est pourtant encore reconnaissable. Nous appelons l’attention sur le rapport qu’il y a entre les histoires des dieux, la pensée profonde qu’elles renferment et leur importance, afin que le lecteur puisse voir que ce n’est pas un monde magique dû à une imagination vagabonde qui s’ouvre devant lui, mais que… la Vie et la Nature ont constitué la base de l’existence et de l’action de ces divinités ».

 

Bien qu’il soit impossible pour un Occultiste, ou pour un étudiant de l’Esotérisme Oriental, d’accepter l’étrange idée que « les conceptions religieuses des nations les plus fameuses de l’antiquité sont en relations avec les débuts de la civilisation parmi les races Germaniques », il n’en est pas moins content de voir exprimer des vérités comme celles-ci : « Ces contes de fées ne sont pas des histoires sans signification, écrites pour amuser les oisifs ; elles renferment en elles la religion profonde de nos ancêtres ».

 

Précisément. Non, seulement leur Religion, mais aussi leur Histoire, car un mythe en Grec signifie tradition orale, transmise de bouche en bouche d’une génération à l’autre. Et, même d’après son étymologie moderne, ce mot veut dire une déclaration fabuleuse exprimant une vérité importante, l’histoire de quelque personnage extraordinaire, à la biographie duquel l’imagination populaire a donné un développement excessif, grâce à la vénération d’une série de générations, mais qui n’est pas entièrement une fable. Tout comme nos ancêtres, les Aryens primitifs, nous croyons fermement à la personnalité et à l’intelligence de plus d’une des Forces qui produisent des phénomènes dans la Nature.

 

Avec le temps, l’enseignement archaïque devint moins clair ; les nations perdirent plus ou moins de vue le Principe supérieur et unique de toutes choses et commencèrent à transférer les attributs abstraits de la « cause sans cause » aux effets produits, qui devinrent à leur tour causatifs, c’est-à-dire aux Pouvoirs créateurs de l’Univers. Les grandes nations agirent ainsi dans la crainte de profaner l’idée ; les plus petites le firent, soit parce qu’elles ne la comprirent pas, soit faute de posséder le degré de conception philosophique indispensable pour la conserver dans toute sa pureté immaculée. Mais toutes, à l’exception des derniers Aryens, devenus aujourd’hui Européens et Chrétiens, témoignèrent de cette vénération dans leurs Cosmogonies. Comme le montre Thomas Taylor « Monthly Magazine, avril 1797 », celui de tous les traducteurs des fragments grecs qui possède le plus d’intuition, aucune nation n’a jamais considéré le Principe Unique comme étant le créateur immédiat de l’Univers visible, car aucun homme sensé ne s’imaginerait qu’un dessinateur ou un architecte ait construit de ses propres mains l’édifice qu’il admire. D’après le témoignage de Damascius dans son ouvrage intitulé « Des premiers Principes », ils en parlaient comme des « Ténèbres Inconnues ». Les Babyloniens passaient ce principe sous silence. « A ce Dieu-là, dit Porphyre dans son traité « Sur l’Abstinence », qui est au-dessus de toutes choses, on ne doit adresser ni des paroles articulées, ni des pensées internes. » Hésiode commence sa Théogonie par ces mots : « Le Chaos fut produit avant toutes choses », permettant ainsi d’en conclure que sa Cause ou Celui qui l’avait créé devait être respectueusement passé sous silence. Homère, dans ses poèmes, ne s’élève pas plus haut que la Nuit, qu’il représente comme étant respectée par Jupiter. D’après tous les théologiens anciens et les doctrines de Pythagore et de Platon, Jupiter ou l’Artisan immédiat de l’Univers, n’est pas le Dieu très haut. Aussi Homère observe-t-il le silence, non seulement en ce qui concerne le premier Principe, mais aussi en ce qui concerne les deux Principes qui viennent immédiatement après le Premier, l’Ether et le Chaos d’Orphée et d’Hésiode, le Fini et l’Infini de Pythagore et de Platon. Proclus dit, en parlant du Principe le plus élevé, que c’est « l’Unité des Unités qui est au-delà du premier Adyta… plus ineffable que tout Silence, plus occulte que toute Essence… cachée parmi les Dieux intelligibles ».

 

Nous pourrions ajouter quelque chose à ce qu’écrivait Thomas Taylor en 1797, notamment que « les Juifs ne semblent pas s’être élevés plus haut que… l’Artisan immédiat de l’Univers, car Moïse parle des ténèbres qui recouvraient l’Abîme, sans même insinuer que leur Existence eût une cause. Jamais dans la Bible – ouvrage purement ésotérique et symbolique – les Juifs n’ont dégradé leur divinité métaphorique autant que l’ont fait les Chrétiens en acceptant Jéhovah comme leur Dieu vivant, unique et pourtant personnel.

 

Ce Premier, ou plutôt cet Unique Principe, était appelé le « Cercle du Ciel », symbolisé par un hiérogramme représentant un Point dans un Cercle ou dans un Triangle Equilatéral, Point qui était le Logos. Ainsi dans le Rig Véda, ou Brahmâ n’est même pas nommé, la Cosmologie commence par l’Hiranyagarbha, « l’œuf d’or » et par Prajâpati (plus tard Brahmâ) de qui émanent toutes les Hiérarchies de « Créateurs ». La Monade, ou le Point, est l’origine en même temps que l’Unité d’où découle le système numérique tout entier. Ce Point est la Cause Première, mais cela d’où il émane, ou plutôt dont il est l’expression, le Logos est passé sous silence. A son tour le symbole universel, le Point dans le cercle, n’était pas encore l’Architecte, mais la Cause de cet Architecte et le rapport qu’il n’y avait entre ce dernier et le Point était exactement le même que celui qui existait entre ce Point lui-même et la circonférence du Cercle, rapport qui, selon Hermès Trismégiste, ne peut pas être défini. Porphyre montre que la Monade et la Duade de Pythagore sont identiques à l’Infini et au Fini de Platon dans Philebus, où à ce que Platon appelle le sans limite et le limité. C’est la Duade, seule, la Mère qui est substantielle, la Monade étant la « cause de toute unité et la mesure de toutes choses » ; la Duade, Moulaprakriti, le Voile de (Parabrahman), est ainsi représentée comme étant en même temps la Mère du Logos et sa fille, - c’est-à-dire l’objet de sa perception, - le produit producteur et sa cause secondaire. D’après Pythagore, la Monade rentre dans le Silence et les Ténèbres, aussitôt qu’elle a évolué la Triade, dont émanent les sept derniers des dix nombres qui servent la base à l’Univers Manifesté.

   

 

Mariage des temps nouveaux

 

   

Dans la Cosmogonie Scandinave il en est encore de même.

   

« Au commencement, il y avait un grand Abîme (le Chaos), ni le jour ni la nuit n’existaient ; l’abîme était Ginnungagap, le gouffre béant, sans commencement ni fin. Le Père de tout, le Non-Créé, l’Invisible, demeurait dans les profondeurs de l’abîme (l’Espace) il exprima sa volonté et tout ce qu’il voulut prit naissance ».

  

Comme dans la Cosmogonie Hindoue, l’évolution de l’Univers est divisée en deux actes, qui sont appelés, dans l’Inde, la création Prâkrita et la création Padma. Avant que les chauds rayons émanant de la « Source de Lumière » n’eussent fait naître la vie dans les Grandes Eaux de l’Espace, les Eléments de la Première Création se montrèrent, et c’est d’eux que fut formé le Géant Ymir, ou Orgelmir (littéralement l’argile brûlant), la matière primordiale différenciée du Chaos. Puis vient la vache Audumla, la Nourrice, de qui est né Bouri, le producteur, dont le fils Bör (Born) eut de Bestla, fille des Géants du Gel (les fils d’Ymir) trois fils, Odin, Willi et We, ou « l’Esprit », la « Volonté » et la « Sainteté ». Cela eut lieu lorsque les Ténèbres régnaient encore à travers l’Espace, lorsque les Axes, les Pouvoirs créateurs ou Dhyân-Chohans, n’étaient pas encore évolués, qu’Yggdrasil, l’arbre de l’Univers, du Temps et de la Vie, n’avait pas encore poussé et qu’il n’y avait pas encore de Walhalla ou Séjour des Héros. Les légendes scandinaves de la Création de notre Vie humaine. Tout ce qui les précède est pour elles les « Ténèbres » où habite le Père de tout, la Cause de tout. Comme l’a fait remarquer l’éditeur d’Asgard and the Gods, bien que ces légendes renferment en elles l’idée de ce Père de Tout, de la cause originale de tout, « il est à peine mentionné dans les poèmes », non pas, comme il le pense, parce qu’avant que l’Evangile ne fût prêché, l’idée « ne pouvait pas s’élever jusqu’à une claire conception de l’Eternel », mais à cause de son caractère profondément ésotérique. C’est pourquoi tous les Dieux créateurs, ou Divinités personnelles n’apparaissent qu’à la phase secondaire de l’Evolution Cosmique. Zeus est né dans Cronos et de Cronos – le Temps. De même Brahma est le produit de l’émanation de Kâla « l’éternité et le temps », qui est l’un des noms de Vishnou. Pour la même raison nous trouvons Odin, le Père des Dieux et des Ases, comme Brahma est le Père des Dieux et des Asouras et nous constatons aussi le caractère androgyne de tous les principaux Dieux créateurs, depuis la seconde Monade des Grecs, jusqu’à la Sephira Adam Kadmon, jusqu’au Brahma ou Prajâpati-Vâch des Védas et jusqu’à l’androgyne de Platon qui n’est qu’une autre version du symbole Indien.

    

 

AnantaVishnu                      brahma

 

   

La meilleure définition métaphysique de la Théogonie primitive, d’après les idées des Védantins, se trouve dans les « Notes sur la Bhagavad Gîta » de T. Subba Row. Parabrahman, l’Inconnu et l’inconnaissable, comme le dit le conférencier à ses auditeurs :

  

« … n’est même pas Atmâ… Il n’est pas Ego et n’est pas Non-Ego, pas plus qu’il n’est la conscience… mais bien que n’étant pas lui-même un objet susceptible d’être connu, il n’en est pas moins capable de soutenir et de donner naissance à toutes sortes d’objets et de sortes d’existences qui deviennent objets de connaissance… C’est l’unique essence où prend naissance un centre d’énergie… qu’il appelle le Logos ».

  

Ce Logos est le Shabda Brahman des Hindous qu’il ne veut même pas appeler Ishvara (le « seigneur » Dieu), de peur que ce terme ne crée une confusion dans l’esprit du public. C’est l’Avalokiteshvara des Bouddhistes, le Verbe des Chrétiens, dans sa signification vraiment ésotérique et non pas tel qu’il est défiguré par la théologie.

  

C’est le premier Jnata, ou l’Ego dans le Cosmos et tout autre Ego… n’est que sa réflexion ou manifestation… Il existe à l’état latent dans le sein de Parabrahman à l’époque du pralaya… [Pendant le Manvantara] il a une conscience et une individualité qui lui sont propres… [Il est un centre d’énergie, mais] de pareils centres d’énergie sont presque innombrables dans le sein de Parabrahman. Il ne faut pas supposer que même ce Logos soit [le Créateur ou qu’il ne soit] qu’un unique centre d’énergie… Leur nombre est presque infini… C’est le premier Ego qui apparaît dans le Cosmos et c’est la fin de toute évolution. C’est, l’Ego abstrait… C’est la première manifestation ou aspect de Parabrahman… Dès que cet Ego commence son existence d’Etre conscient… à son point de vue objectif, Parabrahman lui apparaît comme Moûlaprakriti. Je vous prie de vous rappeler ceci… car c’est là l’origine de toutes les différents auteurs qui ont traité de la philosophie Védantine…

 

Cette Moûlaprakriti est matérielle pour lui [le Logos], de même qu’un objet matériel l’est pour nous. Cette Moûlaprakriti n’est pas plus Parabrahman, que la collection d’attributs accrochés à un pilier n’est ce pilier lui-même ; Parabrahman est une réalité non conditionnée et absolue et Moûlaprakriti est une sorte de voile jeté dessus. Parabrahman, par lui-même, ne peut être vu comme il est. Il est vu par le Logos avec un voile jeté sur lui et ce voile est la puissante extension de la matière cosmique… Parabrahman après être apparu, d’un côté comme l’Ego et de l’autre comme Moûlaprakriti, agit par l’entremise du Logos comme l’unique énergie.

    

 

Monolithe noir

 

  

Le conférencier explique, au moyen d’une belle comparaison, ce qu’il veut dire en parlant de l’activité de Quelque Chose qui n’est Rien tout en étant TOUT. Il compare le Logos au Soleil par qui irradient la lumière et la chaleur, mais dont énergie, lumière et chaleur existent dans l’Espace sous une forme inconnue et ne sont diffusées dans l’Espace que sous une forme de lumière et de chaleur visibles, le Soleil n’étant, lui, que l’agent de cette énergie. C’est la première hypostase triadique. Le quaternaire est constitué par la lumière donnant de l’énergie qu’exhale le Logos.

  

Les Cabalistes hébreux le formulèrent d’une façon qui est ésotériquement identique à celle des Védantins. Ils enseignèrent qu’Aïn-Soph ne pouvait pas être compris, qu’il ne pouvait être ni localisé, ni nommé, bien qu’il fût la Cause sans Cause de tout. De là vient son nom d’Aïn-Soph qui est un terme de négation, « l’inscrutable, l’inconnaissable et l’innommable ». Ils en firent donc un Cercle Sans Fin, une Sphère, dont l’intelligence humaine dans un effort extrême ne pouvait apercevoir que l’arrondi. Pour nous servir des termes qu’emploi quelqu’un qui a complètement déchiffré beaucoup de difficultés dans le système cabalistique, en parlant d’une de ses significations, de son ésotérisme géométrique et numérique :

  

« Fermez les yeux et en vous servant de votre propre faculté de perception consciente essayez de projeter votre pensée au dehors jusqu’aux limites les plus extrêmes, dans toutes les directions. Vous découvrirez que des lignes égales, ou des rayons de perception égaux, s’étendent avec régularité dans toutes les directions, de sorte que l’effort suprême de la perception aura pour résultat la formation de la courbe d’une sphère. La limite de cette sphère sera, nécessairement, un grand cercle et des rayons directs de la pensée dans toutes les directions devront directions devront être les rayons en ligne droite du cercle. Ce soit donc être, au point de vue humain, l’extrême limite de la conception, embrassant, tout entier, l’Aïn-Soph manifesté, qui se formule comme une figure géométrique, c’est-à-dire d’un cercle, avec ses éléments constitués par une circonférence courbe et un diamètre en droite ligne divisé en rayons. Il en résulte qu’une forme géométrique est le premier moyen reconnaissable d’établir un rapport entre Aïn-Soph et l’intelligence de l’homme.

  

Ce Grand Cercle, que l’Esotérique Oriental réduit au Point dans le Cercle Infini, est l’Avalokiteshvara, le Logos ou Verbe dont parle T. Subba Row. Mais ce cercle, ou ce Dieu manifesté, nous est aussi inconnu, sauf par son Univers manifesté, que l’est l’Unique, bien qu’il soit pour nous plus facile ou plutôt plus possible de le concevoir. Ce Logos qui sommeille dans le sein de Parabrahman pendant le Pralaya, comme notre « Ego est latent (en nous) au moment du Soushoupti » ou sommeil, qui ne peut concevoir Parabrahman que sous forme de Moulaprakriti – qui est un Voile Cosmique formé par « la puissante expansion de la matière cosmique » - n’est donc qu’un organe de la Création cosmique au travers duquel rayonnent l’Energie et la Sagesse du Parabrahman inconnu au Logos comme il l’est à nous-mêmes. De plus, comme le Logos nous est aussi inconnu que Parabrahman l’est en réalité pour Lui, l’Esotérisme Oriental et la Cabale, pour amener le Logos dans les limites de nos conceptions, ont réduit la synthèse abstraite en images concrètes, représentées par les réflexions ou aspects multipliés de ce Logos, Avalokiteshvara, Brahma, Ormazd, Osiris, Adam Kadmon ou tout autre nom qu’il vous plaira – aspects ou émanations manvantariques qui sont les Dhyan-Chohans, les Elohim, les Dévas, les Amshaspends, etc. Les métaphysiciens expliquent, d’après T. Subba Row, la racine et le germe de ces derniers comme étant la première manifestation de Parabrahman, « la trinité la plus élevée que nous puissions comprendre », qui est Moulaprakriti (le Voile), le Logos et l’énergie consciente « de ce dernier », ou son pouvoir et sa lumière (qui sont appelés dans la Bhagavad Gîta Daiviprakriti) ou « la matière, la force et l’Ego, la racine unique du Moi dont tout autre moi n’est qu’une manifestation ou une réflexion ». Ce n’est donc que dans cette Lumière (de conscience), de perception mentale et physique, que l’Occultisme pratique peut rendre le Logos visible par des formes géométriques qui, lorsqu’elles sont étudiées de très près, non seulement donnent une explication scientifique de l’existence réelle et objective des « Sept Fils de la Divine Sophia » qui est cette Lumière du Logos, mais encore montrent, à l’aide de clefs qui ne sont pas encore découvertes, qu’en ce qui concerne l’Humanité, ces « Sept Fils » et leurs innombrables émanations, centres d’énergie personnifiés, sont une nécessité absolue. Ecartez-les et le mystère de l’Etre et de l’Humanité ne sera jamais découvert et on ne s’en approchera même pas très près.

   

 

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C’est par cette Lumière que tout est créé. Cette Racine du Soi mental est aussi la racine du Soi physique, car cette Lumière est la transformation, dans notre monde manifesté, de Moûlaprakriti, appelé Aditi dans les Védas. Sous son troisième aspect elle devient Vâch, la Fille et la Mère du Logos, comme Isis est la Fille et la Mère d’Osiris, qui est Horus, et Mout, la Fille, Epouse et Mère d’Ammon, dans le Glyphe Lunaire égyptien. Dans la Cabale, Séphira est la même que Shékinah et elle est, suivant une autre synthèse, l’Epouse, la Fille et la Mère de l’Homme Céleste, Adam Kadmon et lui est même identique, tout comme Vâch est identique à Brahma et est appelée le Logos féminin. Dans le Rig Véda, Vâch est le « langage parole mystique » au moyen duquel la Connaissance Occulte et la Sagesse sont communiquées à l’homme et c’est pour cela que l’on dit que Vâch est « entrée dans les Richis ». Elle est « générée par les Dieux » ; elle est la Vâch divine, la « Reine des Dieux » et elle est associée aux Prajâpatis dans leur œuvre de création, comme Séphira l’est avec les Séphiroth. Elle est, de plus, nommée la « Mère des Védas », « puisque c’est grâce à sa puissance (comme langage mystique) que Brahma les a révélées et que c’est aussi grâce à son pouvoir qu’il produisit l’Univers », c’est-à-dire par la Parole, par des mots synthétisés par le « Verbe » et par des nombres.

  

Mais lorsque l’on parle aussi de Vâch comme de la fille de Daksha « le dieu qui vit dans tous les Kalpas », cela montre son caractère mâyâvique ; elle disparaît pendant le pralaya, absorbée dans l’unique Rayon qui dévore tout.

  

L’Esotérisme universel présente deux aspects distincts, celui de l’Orient et celui de l’Occident, dans toutes ces personnifications du Pouvoir féminin dans la Nature, ou la Nature nouménale et phénoménale. L’un est son aspect purement métaphysique, comme l’a décrit le savant conférencier dans ses « Notes on the Bhagavad Gîta », l’autre est terrestre et physique et en même temps divin, au point de vue de la conception humaine pratique et de l’Occultisme. Ils sont tous des symboles et des personnifications du Chaos, du « Grand Abîme », ou des Eaux Primordiales de l’Espace, le Voile impénétrable qui se trouve entre l’Inconnaissable et le Logos de la Création. « Se mettant, par la pensée, en rapport avec Vâch, Brahma [le Logos] créa les Eaux Primordiales ». Dans la Katha Oupanishad c’est décrit encore plus clairement :

  

« Prajâpati était cet Univers. Vâch venait après lui. Il s’associa avec elle… elle produisit ces créatures et rentra de nouveau dans Prajâpati ».

   

 

2001 2

 

     

Cela relie Vâch et Séphira avec la Déesse Kwan-Yin, la « Mère Miséricordieuse », la Voix divine de l’Ame, même dans le Bouddhisme exotérique et avec l’aspect féminin de Kwan-Shai-Yin, le Logos, le Verbe de la Création, en même temps qu’avec la Voix qui parle distinctement à l’Initié, selon le Bouddhisme Esotérique. Bath Kol, la Filia Vocis, la Fille de la Voix Divine des Hébreux, répondant du haut du Siège de Miséricorde derrière le Voile du Temple en est – un résultat.

  

Ici, nous pouvons signaler incidemment un des nombreux reproches que les « bons et pieux » missionnaires de l’Inde ont adressés à la religion du pays. L’allégorie contenue dans le Shatapatha Brâhmana, d’après laquelle Brahmâ, en sa qualité de Père des hommes, accomplit l’œuvre de la procréation grâce à une liaison incestueuse avec sa propre fille Vâch, appelée aussi Sandhyâ, le Crépuscule et Shataroûpâ (aux cent formes), est sans cesse jetée à la figure des Brâhmanes, comme condamnant leur « détestable et fausse religion ». En dehors du fait, oublié à dessein par les Européens, que le patriarche Loth est représenté comme coupable du même crime sous la forme humaine, tandis que c’était sous la forme d’un bouc que Brahmâ, ou plutôt Prajâpati, consomma l’inceste avec sa fille, elle-même sous la forme d’une biche (rohit), la signification ésotérique du troisième chapitre de la Genèse prouve le même fait. De plus, il y a certainement une signification cosmique et non pas physiologique attachée à l’allégorie hindoue, puisque Vâch est une transformation d’Aditi et de Moulaprakriti (Chaos) et que Brahmâ est une transformation de Nârâyana, l’Esprit de Dieu qui entre dans la Nature et la féconde, de sorte qu’il n’y a absolument rien de phallique dans la conception.

  

Comme nous l’avons déjà dit, Aditi-Vâch est le Logos féminin, ou Verbe, la « Parole », et Séphira est la même chose dans la Cabale. Ces Logoï féminins, sous leur aspect nouménal de Lumière, de Son et d’Ether, sont tous des corrélations qui prouvent à quel point les Anciens étaient instruits, tant dans la Science Physique, telle qu’elle est aujourd’hui connue des modernes, que dans la naissance de cette Science dans les sphères Spirituelle et Astrale.

  

« Nos anciens écrivains disaient que Vâch était de quatre sortes, qui prenaient les noms de Parâ, Pashyanti, Madhyamâ et Vaikhari. Vous trouverez cette donnée dans le Rig Véda lui-même et dans plusieurs des Oupanishads. Vaikhari Vâch est ce que nous prononçons ».

  

C’est le Son, la Parole ; c’est aussi ce qui devient compréhensible et objectif pour l’un de nos sens physiques et peut être soumis aux lois de perception. Par conséquent :

   

 

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« Chaque sorte de vaikhara Vâch existe dans sa forme madhyamâ… pashyanti et, finalement, dans sa forme parâ… La raison pour laquelle ce Pranava est appelé Vâch est celle-ci : c’est que ces quatre principes du grand Cosmos correspondent à ces quatre formes de Vâch… Le Cosmos entier, dans sa forme objective, est vaikharî Vâch ; la Lumière du Logos est la forme madhyamâ et le Logos lui-même la forme pasyanti, tandis que Parabrahman (au-delà du Noumène de tous les Noumènes) est l’aspect parâ de cette Vâch.

   

En conséquence, Vâch, Shékinah ou la « musique des sphères », de Pythagore, ne font qu’un, si nous choisissons nos exemples dans les trois philosophies religieuses de ce monde qui sont (en apparence) les plus dissemblables, celle des Hindous, celle des Grecs et celle des Hébreux Chaldéens. Ces personnifications et ces allégories peuvent être étudiées sous quatre aspects (principaux) et sous trois aspects (moins importants), soit sept en tout, comme dans l’Esotérisme. La forme parâ est la Lumière et le Son, toujours subjectifs et latents, qui existent éternellement dans le sein de l’Inconnaissable ; lorsqu’elle est transférée dans l’idéation du Logos, ou dans sa Lumière latente, elle est appelée pashyantî, et lorsqu’elle devient cette Lumière exprimée elle est madhyamâ. La Cabale en donne ainsi la définition :

  

« Il y a trois sortes de lumières, plus celle (la quatrième) qui interpénètre les autres : 1) la lumière claire et pénétrante, la lumière objective, 2) la lumière réfléchie et 3) la lumière abstraite ».

  

Les dix Séphiroth, les Trois et les Sept, sont appelés dans la Cabale les Dix Mots DBRIM (Dabarim), les Nombres et les Emanations de la Lumière Céleste, qui est à la fois Adam Kadmon et Séphira, Prajâpati-Vâch ou Brahma. Dans la Cabale, la Lumière, le Son et le Nombre sont les trois facteurs de la création. Parabrahman ne peut être connu que par le Point lumineux (le Logos), qui ne connaît pas Parabrahman, mais seulement Moûlaprakriti. De même, Adam Kadmon ne connaissait que Shékinah, bien qu’elle fût le véhicule d’Aïn-Soph. En sa qualité d’Adam Kadmon, il est, suivant l’interprétation Esotérique, le total du Nombre Dix, les Séphiroth (en étant lui-même une Trinitié) ou les trois attributs en un seul de la Divinité inconnaissable. « Lorsque l’Homme Céleste (le Logos) prit d’abord la forme de la Couronne [Kether] et s’identifia à Séphira, il en fît émaner de la Couronne Sept Lumières splendides », ce qui porte leur total à Dix ; de même Brahmâ-Prajâpati, dès qu’il fut séparé de Vâch tout en lui étant identique, fit jaillir de cette Couronne les sept Richis et les sept Manous en Prajâpatis. Dans l’exotérisme on trouvera toujours 10 et 7, qu’il s’agisse de Séphira ou de Prajâpati ; dans l’exposé ésotérique : toujours 3 et 7 qui font aussi 10. Seulement, lorsque, dans la sphère manifestée, ils sont divisés entre 3 et 7.

   

 

 

soleil mort

 

 

Cela aidera l’étudiant à comprendre pourquoi Pythagore considérait la Divinité, le Logos, comme le Centre de l’Unité et la « Source de l’Harmonie ». Nous disons que cette Divinité était le Logos et non pas la Monade qui habite dans la Solitude et le Silence, parce que Pythagore enseignait que l’Unité, étant indivisible, n’était pas un nombre. C’est aussi pour cela que l’on exigeait du candidat qui demandait à être admis dans son école, qu’il eût déjà, comme mesure préparatoire, étudié l’Arithmétique, l’Astronomie, la Géométrie et la Musique, que l’on considérait comme formant les quatre divisions des Mathématiques. Cela explique encore pourquoi les Pythagoriciens affirmaient que la doctrine des Nombres, la plus importante dans l’Esotérisme, avait été révélée à l’homme par les Divinités Célestes ; que le Monde avait été tiré du Chaos au moyen du Son ou de l’Harmonie, et édifié suivant les principes de la mesure musicale ; que les sept planètes qui régissent la destinée des mortels ont un mouvement harmonieux et, comme le dit Censorinus :

  

« Des intervalles qui correspondent aux intervalles musicaux, rendent certains sons si parfaitement consonants, qu’ils produisent la plus douce mélodie, qu’il ne nous est impossible d’entendre qu’à cause de la grandeur du son, que nos oreilles sont incapables de recevoir ».

  

Dans la Théogonie Pythagoricienne, les Hiérarchies de la Légion Céleste et les Dieux étaient comptés et aussi exprimés numériquement. Pythagore avait étudié la Science Esotérique en Inde et c’est pour cela que nous voyons ses élèves dire :

  

« La Monade [l’Unique manifesté] est le principe de toutes choses. De la Monade et de la Duade indéterminée (le Chaos), les Nombres ; des Nombres, les Points ; des Points, les Lignes ; des Lignes, Les Superficies ; des Superficies, les Solides ; de ceux-ci, les Corps Solides, dont les Eléments sont au nombre de quatre, le Feu, l’Eau, l’Air et la Terre ; desquels tout le Monde est constitué, après leur transformation (corrélation) et leur total changement. »

  

Si cela n’explique pas entièrement le mystère, cela soulève tout au moins un coin du voile qui couvre ces merveilleuses allégories derrière lesquelles on a abrité Vâch, la plus mystérieuse de toutes les Déesses brahmaniques ; celle que l’on appelle « la Vache mélodieuse qui fit jaillir de ses pis la nourriture et l’Eau » (la Terre avec tous ses pouvoirs mystiques), ou encore celle « qui nous donne la nourriture et la subsistance » (la Terre physique). Isis est aussi la Nature mystique et la Terre ; et ses cornes de vache l’identifient à Vâch qui, après avoir été reconnue dans sa forme la plus élevée comme Parâ, devient, du côté inférieur et matériel de la création, Vaikharî. Aussi, bien qu’elle soit physique, représente-t-elle la Nature mystique avec tous ses moyens et toutes ses propriétés magiques.

  

Comme déesse du Langage et du Son et comme transformation d’Aditi, elle est aussi dans un sens, le Chaos. En tout cas elle est la « Mère des Dieux » et c’est Brahmâ, Ishvara ou le Logos et Vâch, de même qu’Adam Kadmon et Séphira, qui doivent servir de point de départ à la vraie Théologie manifestée. Au-delà tout est Ténèbres et spéculations abstraites. Avec les Dhyan-Chochans et les Dieux, les Voyants, les Prophètes et les Adeptes en général sont sur un terrain solide. Que ce soit comme Aditi ou comme la divine Sophia des Gnostiques grecs, elle est la mère des Sept Fils, des « Anges de la Face », de « l’Abîme », ou du « Grand Un Vert » du Livre des Morts.

  

Au commencement de chaque cycle de 4.320.000 les Sept ou, comme le prétendaient quelques nations, les Huit Grands Dieux, descendent pour instituer le nouvel ordre de choses et pour donner l’impulsion au nouveau cycle. Ce huitième Dieu était le Cercle qui unifie, ou le Logos, séparé et mis à part de sa Légion dans le dogme exotérique, exactement comme les trois hypostases divines des anciens Grecs sont considérées maintenant par les Eglises comme trois personnes distinctes. Comme le dit un commentaire :

  

« Les Puissants accomplissent leurs grandes œuvres et laissent derrière eux d’impérissables monuments pour rappeler leur visite, chaque fois qu’ils pénètrent sous notre voile mâyâvique [l’atmosphère] ».

  

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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 11:24

Demon est Deus Inversus

 

Cette phrase symbolique, sous ses aspects multiples, est certainement très dangereuse et très iconoclaste aux yeux de toutes les religions, ou plutôt de toutes les théologies dualitisques modernes, et surtout aux yeux du Christianisme. Il n’est pourtant ni juste ni correct de dire que ce soit Christianisme qui ait conçu et enfanté Satan. Satan a toujours existé en qualité « d’Adversaire », le Pouvoir opposé requis pour l’équilibre et l’harmonie des choses dans la Nature, comme l’Ombre est nécessaire pour rendre la Lumière plus brillante, la Nuit pour donner du relief au Jour et le Froid pour nous faire apprécier davantage le confort de la Chaleur. L’homogénéité est une et indivisible. Mais si l’Unique et Absolu homogène n’est pas une simple figure de langage, et si l’Hétérogénéité, sous son double aspect, est son produit, son ombre ou sa réflexion bifide, alors cette homogénéité divine elle-même doit renfermer en elle-même à la fois l’essence du bien, du mal. Si « Dieu » est Absolu, Infini et la Racine Universelle de toutes choses dans la Nature et dans son Univers, d’où proviendrait le Mal ou le Diable, si ce n’était de cette même « Matrice d’Or » de l’Absolu ? Nous sommes donc forcés soit d’accepter l’émanation du bien et du mal, d’Agathodaïmon et de Kakodaïmon, comme jaillissant du même tronc de l’Arbre de l’Etre, soit de nous résigner à l’absurdité de croire à deux Absolus éternels !

 

 

 

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Comme nous devons rechercher l’origine de l’idée en remontant jusqu’aux tous débuts de l’esprit humain, il n’est que juste de rendre son dû en même temps au Diable proverbial. L’antiquité ne connaissait aucun « dieu du mal » distinct, qui fût complètement et absolument mauvais. La pensée païenne représentait le bien et le mal comme des frères jumeaux, nés de la même mère, la Nature, et aussitôt que cette pensée cessa d’être Archaïque, la Sagesse devint de la philosophie. Au début, les symboles du bien et du mal n’étaient que de simples abstractions, la Lumière et les Ténèbres ; plus tard, ils furent choisis parmi les phénomènes cosmiques périodiques les plus naturels et les plus constants, comme le Jour et la Nuit, ou le Soleil et la Lune. Les Légions des Divinités Solaires et Lunaires furent alors appelées à les représenter, et l’on opposa le Dragon des Ténèbres au Dragon de la Lumière. La Légion de Satan est un Fils de Dieu, au même titre que celle des B’ne Alhim, les Enfants de Dieu qui vinrent « se présenter devant le Seigneur » leur Père (Job, II, I). Les « Fils de Dieu » ne devinrent les « Anges Déchus » qu’après s’être aperçus que les filles des hommes étaient belles (Genèse, VI, 2). Dans la philosophie indienne, les Souras sont classés parmi les premiers et les plus brillants des Dieux, et ne deviennent des Asouras que lorsqu’ils sont détrônés par l’imagination brahmanique. Satan ne revêtit jamais une forme anthropomorphique et individualisée, jusqu’au moment ou l’homme créa un « Dieu vivant unique et personnel », et ce ne fut alors que par nécessité urgente. Il fallait un écran, un bouc émissaire pour expliquer la cruauté, les bévues et l’injustice trop évidente de celui à qui l’on attribuait la perfection absolue, la miséricorde et la bonté. Ce fut le premier effet Karmique de l’abandon d’un Panthéisme philosophique et logique, pour édifier, en guise d’appui pour l’homme paresseux, « un Père miséricordieux dans le Ciel », dont les actions de tous les jours et de toutes les heures, comme Natura Naturans, la « Mère belle mais froide comme la pierre », contredisent l’existence. Cela conduisit aux jumeaux primordiaux, Osiris-Typhon, Ormazd-Ahriman et, finalement, Caïn-Abel et tous les tutti quanti d’opposés.

  

« Dieu », le Créateur, qui avait commencé par être synonyme de Nature, finit par être transformé en son auteur. Pascal résout astucieusement la difficulté en disant : « La nature possède des perfections pour prouver qu’elle est l’image de Dieu, et des défauts pour établir qu’elle n’est que son image ».

  

 

 

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Plus on se reporte en arrière, dans l’obscurité des époques préhistoriques, plus la forme prototype du récent Satan semble philosophique. Le premier « Adversaire », revêtu d’une forme humaine individuelle, que l’on rencontre dans la vieille littérature pouranique, est l’un des plus grands parmi ses Richis et ses Yogis-Nârada, surnommé le « faiseur de combats ».

  

C’est un Brahmapoutra, un fils de Brahmâ, le mâle. Mais nous parlerons de lui plus tard. On peut s’assurer de ce qu’est réellement le grand « Trompeur », en le cherchant avec des yeux ouverts et un esprit sans préjugés, dans toutes les Cosmogonies et dans toutes les Ecritures de l’antiquité.

  

C’est le Démiurge anthropomorphisé, le Créateur du Ciel et de la Terre, lorsqu’il est séparé des Légions collectives de ses Co-créateurs, qu’il représente et synthétise pour ainsi dire. C’est actuellement le Dieu des Théologies. « Le désir est le père de la pensée ». Ce qui avait été un symbole philosophique laissé jadis pour pervertir l’imagination humaine fut transformé, plus tard, en un Dieu hostile, trompeur, rusé et jaloux.

  

Comme on parle des Dragons et des autres Anges Déchus quelques mots suffiront ici au sujet du Satan dont on a tant médit. L’étudiant fera bien de se souvenir que, chez tous les peuples, à l’exception des nations chrétiennes, le Diable n’est pas considéré jusqu’à présent comme une entité qui soit pire que son aspect opposé, dans la double nature du prétendu Créateur. Ce n’est que naturel. On ne peut représenter Dieu comme la synthèse de l’Univers entier, comme Omniprésent, Omniscient et Infini, et le séparer du Mal. Comme il y a beaucoup plus de mal que de Bien dans le monde, il s’ensuit, logiquement, que Dieu doit inclure le Mal ou en représenter la cause directe, sous peine de renoncer à ses prétentions à l’Absolu. Les Anciens le comprenaient si bien que leurs philosophes, imités maintenant par les cabalistes, définissaient le Mal comme la « doublure » de Dieu ou du Bien, car Demon est Deus inversus est un très vieil adage. En effet, le Mal n’est qu’une force antagoniste aveugle de la Nature : c’est la réaction, l’opposition et le contraste ; c’est le mal pour les uns et le bien pour les autres. Il n’y a pas de malum in se (mal absolu) ; il n’y a que l’Ombre de la Lumière, sans laquelle celle-ci ne pourrait exister, même pour nos perceptions. Si le Mal disparaissait, le Bien disparaîtrait en même temps que lui de la Terre. Le « Vieux Dragon » était pur Esprit, avant de devenir Matière ; passif avant de devenir actif. Dans la Magie Syro-Chaldéenne, Ophis et Ophiomorphos sont réunis, dans le Zodiaque, dans le signe de l’Androgyne Vierge-Scorpion. Avant sa chute sur la Terre, le « Serpent » était Ophis-Christos, et après sa chute il devint Ophiomorphos-Chrestos. Les théories des Cabalistes représentent partout le Mal comme une Force qui est antagoniste mais, en même temps essentielle au bien, comme lui conférant vitalité et existence qu’il ne pourrait jamais avoir autrement. Il n’y aurait pas de Vie possible (dans le sens mâyâvique) sans la Mort ; pas de régénération et de construction sans destruction. Les plantes périraient si elles étaient sans cesse au soleil, et il en serait de même de l’homme, qui deviendrait un automate sans le jeu de son libre arbitre et de son aspiration vers cette lumière solaire qui perdrait son être et sa valeur pour lui s’il n’avait eu que la lumière. Le bien n’est infini et éternel que dans ce qui nous est éternellement caché, et c’est pourquoi nous l’imaginons éternel. Sur les plans manifestés, l’un fait équilibre à l’autre. Bien rares sont les Théistes, croyant à un Dieu Personnel, qui ne font pas de Satan l’ombre de Dieu ; ou qui, les confondant tous deux, ne croient pas avoir le droit d’invoquer leur idole pour solliciter son aide et sa protection, dans le but d’accomplir impunément leurs actions mauvaises et cruelles. « Ne nous induits pas en tentation » est une prière adressée tous les jours à « notre Père dans les Cieux » et non pas au Diable, par des millions de cœurs chrétiens. Ils le font en répétant les paroles mêmes que l’on attribue à leur Sauveur, sans songer un seul instant que Jacques « le frère du Seigneur » contredit formellement cette façon de s’exprimer :

  

« Que nul, lorsqu’il est tenté, ne dise : Je suis tenté par Dieu ; car Dieu ne peut ni être tenté par le mal ni tenter aucun homme ».

  

Pourquoi dire alors que c’est le Diable qui nous tente, lorsque l’Eglise nous enseigne par l’autorité du Christ, que c’est Dieu qui le fait ? Ouvrez n’importe quel livre pieux où le mot « tentation » soit défini dans son sens théologique et vous trouverez aussitôt deux définitions :

  

1) Les chagrins et les soucis au moyen desquels Dieu éprouve son peuple.

 

2) Les moyens et les séductions dont le Diable se sert pour prendre les hommes au piège et les attirer.

  

Pris littéralement, les enseignements du Christ et ceux de Jacques se contredisent ; et quel est le dogme qui puisse les concilier, si l’on repousse l’interprétation occulte ?

  

Parmi ces tentations alternantes, bien avisé sera le philosophe qui pourra décider à quel moment Dieu disparaît pour faire place au Diable ! Aussi lorsque nous lisons que « le Diable est un menteur, et le père du mensonge », c’est-à-dire un mensonge incarné, et que l’on nous dit en même temps que Satan, le Diable, était un Fils de Dieu et le plus beau de ses Archanges, nous préférons, plutôt que de croire que le Père et le Fils sont la personnification d’un gigantesque et éternel mensonge, nous adresser au Panthéisme et à la philosophie Païenne pour être renseignés.

 

 

 

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Puisque la clef de la Genèse est en notre possession, la Cabale scientifique et symbolique nous dévoile le secret. Le Grand Serpent du Jardin d’Eden et le « Seigneur Dieu » sont identiques, ainsi que Jéhovah et Caïn – ce Caïn dont la Théologie parle comme d’un « meurtrier » et d’un menteur à Dieu ! Jéhovah pousse le roi d’Israël à dénombrer le peuple, et ailleurs Satan le pousse à faire de même. Jéhovah se change en Serpents Ardents pour mordre ceux qui lui déplaisent, et Jéhovah anime le Serpent d’Airain qui les guérit.

  

Ces récits, courts et en apparence contradictoires, que l’on trouve dans l’Ancien Testament – contradictoires parce que les deux pouvoirs sont séparés, au lieu d’être considérés comme les deux aspects de la même chose – sont les échos, déformés par l’exotérisme et la théologie – au point de n’être plus reconnaissables – des dogmes universels et philosophiques de la Nature, que les anciens Sages comprenaient si bien. Nous retrouvons le même fond sous plusieurs personnifications des Pourânas, mais il y est bien plus ample et bien plus philosophiquement suggestif.

  

Par exemple, Poulastya, un « Fils de Dieu », l’un des premiers descendants, est représenté comme le premier père des Démons, les Râkshasas, les tentateurs et les dévoreurs des hommes. Pishâchâ, un démon féminin, est une fille de Daksha, lui aussi « Fils de Dieu » ; elle est encore un Dieu et la mère de tous les Pishâchâs. Ceux que l’on appelle des Démons dans les Pourânas, sont des Diables très extraordinaires lorsqu’on les juge au point de vue des idées européennes et orthodoxes, puisque tous, Dâvanas, Daityas, Pishâchas et Râkshasas, sont représentés comme extrêmement pieux, se conformant aux préceptes des Védas et quelques-uns, même, comme de grands Yogis. Mais ils sont opposés au clergé, au rituel, aux sacrifices et aux formules, ce que les principaux Yogis font précisément jusqu’à nos jours en Inde, sans être moins respectés pour cela, bien qu’il ne leur soit permis d’appartenir ni à une caste, ni à un rite ; et voilà pourquoi tous ces Géants et Titans pourâniques sont appelés des Diables. Les missionnaires, toujours à l’affût pour chercher à prouver, autant que possible, que les traditions hindoues ne sont que le reflet de la Bible juive, ont combiné tout un roman sur la prétendue identité de Poulastya et de Caïn et sur celle des Râkshasas et des Caïnites, les « Maudits » qui furent cause du « Déluge de Noé ». Poulastya habite Kedara, dont le nom signifie « un emplacement creusé », une mine, et la tradition ainsi que la Bible nous montrent Caïn comme le premier qui ai travaillé les métaux et les ait extraits !

  

S’il est très possible que les Gibborin ou Géants de la Bible sont les Râkshasas des Hindous, il est encore plus certain que tous les deux sont des Atlantéens et appartiennent aux races submergées. Quoi qu’il en soit, nul Satan n’aurait pu mettre plus de persistance à déprécier ses ennemis ou se montrer plus méprisant dans sa haine que ne le font les Théologiens chrétiens en le maudissant, lui Satan, comme le père de tous les maux. Comparez leurs vitupérations et leurs opinions sur le Diable aux idées philosophiques des Sages Pourâniques et à leur mansuétude semblable à celle du Christ. Lorsque Parâshara, dont le père fut dévoré par un Râkshasa, se préparait à détruire la race entière par des artifices magiques, son grand-père, Vasishtha, après avoir prouvé au Sage irrité, par son propre aveu, que le Mal et karma existent, mais que les « Esprits malfaisants » n’existent pas, prononce les suggestives paroles suivantes :

  

« Que ta colère s’apaise ; les Râkshasas ne sont pas coupables ; la mort de ton père fut l’œuvre de la destinée [Karma]. La colère est la passion des insensés ; elle ne sied pas à l’homme sage. Par qui, peut-on demander, quelqu’un est-il tué ? Chaque homme recueille les conséquences de ses propres actes. La colère, mon fils, est la destruction de tous ce qu’un homme obtient… et empêche d’atteindre… l’émancipation. Les… sages fuient la colère ; ne sois pas, mon enfant, sujet à son influence. Ne permets plus qu’aucun de ces inoffensifs esprits des ténèbres soit consumé ; (que ton sacrifice cesse). La miséricorde est la puissance des bons ».

  

Tout « sacrifice » de ce genre, ou toute prière adressée à Dieu pour obtenir son assistance, n’est donc pas autre chose qu’un acte de magie noire. Ce que Parâshara demandait dans sa prière, c’était la destruction des Esprits des Ténèbres, pour sa vengeance personnelle. On le traite de Païen, et les Chrétiens l’ont condamné comme tel à l’enfer éternel. Pourtant, en quoi la prière que font les souverains et les généraux avant chaque bataille, dans le but d’obtenir la destruction de leur ennemi, est-elle meilleure ? Une pareille prière est toujours un acte de magie noire de la pire espèce, dissimulé comme est le démon « M. Hyde » sous l’aspect de l’excellent « docteur Jekyll ».

  

Dans la nature humaine, le mal n’indique que la polarité de la Matière et de l’Esprit, une lutte pour la vie entre les deux Principes manifestés dans l’Espace et le Temps, Principes qui n’en font qu’un per se, puisqu’ils ont leur racine dans l’Absolu. Dans le Cosmos, l’équilibre doit être maintenu. Les opérations des deux contraires produisent l’harmonie, comme les forces centripètes et centrifuge qui, dépendant mutuellement l’une de l’autre, sont nécessaires l’une à l’autre « pour que toutes deux puissent vivre ». Si l’une était arrêtée, l’action de l’autre deviendrait immédiatement soi-destructive.

  

 

 

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Puisque la personnification appelée Satan a été analysée en détail sous son triple aspect dans l’Ancien Testament, dans la Théologie chrétienne et dans l’antique manière de penser des Gentils. C’est pour une très bonne raison que nous avons effleuré ici le sujet et essayé de donner quelques explications nouvelles. Avant de pouvoir en arriver à l’évolution de l’homme physique et divin, il faut d’abord que nous ayons une idée bien nette de l’évolution cyclique, que nous nous mettions au courant des philosophies et des croyances des quatre Races qui précédèrent notre Race actuelle et que nous sachions ce qu’étaient les idées de ces Titans et de ces Géants – de vrais Géants, au point de vue mental comme au point de vue physique.. L’antiquité tout entière était imbue de cette philosophie qui enseigne l’involution de l’esprit dans la matière, la descente cyclique progressive ou évolution active et soi-consciente. Les Gnostiques Alexandrins ont suffisamment divulgué les secrets des Initiations et leurs annales regorgent de « chutes des Eons » dans leur double qualité d’Etres Angéliques et de Périodes ; les uns étant l’évolution naturelle des autres. D’autre part, les traditions Orientales des deux côtés des « Eaux Noires », les océans qui séparent les deux Orients sont également pleines d’allégories au sujet de la chute du Plérôme ou de celle des Dieux et des Dévas. Toutes ont représenté la CHUTE comme étant l’allégorie du désir d’apprendre et d’acquérir du savoir, de connaître. La conséquence naturelle de l’évolution mentale, c’est que le Spirituel se transmue en Matériel ou Physique. La même loi de descente dans la matérialité et de remontée vers la spiritualité s’affirma durant l’ère chrétienne.

  

L’allégorie qui était présentée dans Pymandre, il y a peut-être dix mille ans, en vue d’une triple interprétation et pour servir de mémento d’un fait astronomique, anthropologique et même alchimique, c’est-à-dire l’allégorie des Sept Recteurs traversant les Sept Cercles de Feu, fut rapetissée en une interprétation matérielle et anthropomorphique – la Rébellion et la Chute des Anges. Le récit si varié et si profondément philosophique, sous sa forme poétique du « Mariage du Ciel et de la Terre », de l’amour de la Nature pour la Forme Divine, et « l’Homme Céleste » ravi par sa propre beauté réfléchie dans la Nature, c’est-à-dire l’Esprit attiré dans la Matière, est devenu maintenant, par le traitement des théologiens, « les Sept Recteurs désobéissants à Jéhovah, l’admiration de soi générant l’Orgueil Satanique qui fut suivi de leur Chute, car Jéhovah ne permettait qu’on gaspillât aucun culte sauf pour lui ». En un mot, les beaux Anges Planétaires, les glorieux Eons Cycliques des Anciens ont été synthétisés, dans leur forme la plus orthodoxe, en Samaël, le Chef des Démons dans le Talmud, « ce Grand Serpent aux douze ailes qui entraîne avec lui dans sa Chute le Système Solaire ou les Titans ». Mais Schémal – l’alter ego et le type Sabéen de Samaël – signifiait, sous son aspect philosophique et ésotérique, « l’Année » sous son mauvais aspect astrologique, avec ses douze mois, ou « ailes », de maux inévitables dans la Nature. Dans la Théogonie Esotérique, Schémal et Samaël représentaient une divinité particulière. Pour les Cabalistes, ils sont « l’Esprit de la Terre », le Dieu Personnel qui la gouverne et, par conséquent, de facto, identique à Jéhovah. Les Talmudistes eux-mêmes admettent, en effet, que Samaël est un nom divin de l’un des sept Elohim. Les Cabalistes représentent en outre Schémal et Samaël comme étant, tous deux, une forme symbolique de Saturne-Cronos ; les « douze ailes » représentant les douze mois, et le symbole, dans sa collectivité, indiquant le cycle d’une race. En tant que glyphes, Jéhovah et Saturne sont aussi identiques.

    

 

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Cela conduit ensuite à une déduction très curieuse tirée d’un dogme Catholique Romain. Beaucoup d’écrivains renommés, appartenant à l’Eglise Latine, admettent qu’une différence existe et doit être établie, entre les Titans Uraniens, les Géants antédiluviens qui furent aussi des Titans, et ces Géants post-diluviens dans lesquels les Catholiques Romains persistent à voir les descendants du Cham mythique. Pour parler plus clairement, il y a une différence à établir entre les Forces Cosmiques contraires primordiales, guidées par la loi cyclique, les Géants humains Atlantéens et les grands Adeptes post-diluviens, qu’ils fussent de droite ou de gauche. En même temps ces auteurs démontrent que Michel « le généralissime des Légions de Combattants Célestes, le garde du corps de Jéhovah » pour ainsi dire selon de Mirville, est aussi un Titan mais seulement avec l’adjectif « divin » avant son nom. De sorte que ces « Uranides » qui sont partout appelés des « Titans divins » - qui, s’étant révoltés contre Cronos, ou Saturne, sont par conséquent représentés aussi comme étant les ennemis de Samaël, lui-même un des Elohim et synonyme de Jéhovah dans sa collectivité – sont identiques à Michel et à sa légion. En un mot, les rôles sont renversés, tous les combattants sont confondus et aucun étudiant ne peut les distinguer clairement entre eux. L’explication ésotérique peut cependant mettre un peu d’ordre dans cette confusion, au milieu de laquelle Jéhovah devient Saturne, et Michel avec son Armée devient Satan avec ses Anges Rebelles, grâce aux efforts indiscrets de fidèles trop zélés, pour transformer chaque dieu païen en un diable. La véritable signification est beaucoup plus philosophique et la légende de la première « Chute » des Anges prend un aspect scientifique lorsqu’elle est correctement comprise.

 

Cronos représente la Durée sans fin et, par conséquent, immuable, sans commencement, sans fin, au-delà du Temps divisé et au-delà de l’Espace. Les Anges, Génies ou Dévas qui naquirent pour agir dans l’espace et le temps, c’est-à-dire pour traverser les sept cercles des plans super-spirituels et entrer dans les régions phénoménales ou circonscrites super-terrestres, sont allégoriquement représentés comme s’étant révoltés contre Cronos et comme ayant combattu « le Lion », qui était alors l’unique Dieu vivant, suprême. Lorsque Cronos à son tour est représenté comme mutilant Uranus, son père, la signification de cette mutilation (allégorie) est très simple. Le Temps Absolu est représenté comme devenant fini et conditionné ; une partie est dérobée au tout, indiquant ainsi que Saturne, Père des Dieux, a été transformé de l’Eternelle Durée en une Période limitée. Cronos, avec sa faux, coupe jusqu’aux cycles les plus longs, qui nous paraissent interminables et qui, néanmoins, sont limités dans l’Eternité et, avec la même faux, détruit les rebelles les plus puissants. Pas un n’échappera à la faux du Temps ! Qu’on loue Dieu ou les Dieux, ou qu’on les raille, cette faux ne tremblera pas durant la millionième partie d’une seconde dans sa course ascendante et descendante.

  

 

 

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Les Titans de la Théogonie d’Hésiode furent copiés en Grèce sur les Souras et les Asouras de l’Inde. Ces Titans d’Hésiode, les Uranides, étaient jadis représentés comme n’étant qu’au nombre de six, mais grâce à un vieux fragment de manuscrit traitant du mythe grec, on a découvert qu’il y en avait sept et que le septième se nommait Phoreg. Cela démontre absolument leur identité avec les Sept Recteurs. L’origine de la « Guerre dans le Ciel » et de la Chute, doit, selon nous, être certainement attribuée à l’Inde et doit peut-être remonter à une période bien antérieure aux récits qu’en font les Pourânas. La Târakâmaya était en effet postérieure et l’on a la description de trois Guerres distinctes dans presque toutes les Cosmogonies.

 

La première guerre eut lieu dans la nuit des temps, entre les Dieux et les (A) souras et dura toute une Année Divine. En cette circonstance les Divinités furent vaincues par les Daityas, conduits par Hrâda. Mais ensuite, grâce à une ruse de Vishnou, à qui les Dieux vaincus demandèrent du secours, ceux-ci mirent les Asouras en déroute. Dans la Vishnou Pourâna on ne trouve aucun intervalle entre les deux guerres. Dans la Doctrine Esotérique, cependant, l’une des guerres a lieu avant la formation du Système Solaire, l’autre, sur la Terre, à la « création » de l’homme et l’on parle d’une « troisième » qui aurait eu lieu à la fin de la Quatrième Race, entre ses Adeptes et ceux de la Cinquième, c’est-à-dire entre les Initiés de « l’Ile Sacrée » et les Sorciers de l’Atlantide. Nous parlerons de la première lutte, telle que la décrit Parâshara et nous tenterons d’établir une distinction entre les deux récits qui sont confondus à dessein.

   

 

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Il y est dit que les Daityas et les Asouras, s’occupant des devoirs de leurs Ordres respectifs (varnas) et suivant la voie prescrite par les Ecritures saintes, s’imposant même des pénitences religieuses – (singulières occupations pour des démons s’ils sont analogues à nos diables, comme on le prétend) – il était impossible aux dieux de les détruire. Les prières adressées à Vishnou par les dieux sont curieuses, en ce qu’elles font ressortir les idées qu’implique une divinité anthropomorphique. Ayant, après leur défaite, fui vers la côte nord de l’Océan atlantique, les dieux vaincus adressèrent de nombreuses supplications « au premier des Etres, le divin Vishnou » et entre autres, la suivante :

 

« Gloire à toi qui ne fais qu’un avec les Saints, dont la nature parfaite est à jamais bénie, et qui traverse sans gêne tous les éléments perméables ! Gloire à toi qui ne fais qu’un avec la race du Serpent à la langue double, impétueux, cruel, insatiable de plaisir et possédant de grandes richesses… Gloire à toi… O Seigneur, qui n’a ni couleur, ni extension, ni corps (ghana), ni aucune qualité universelle et dont l’essence (roûpa), pure entre les pures, ne peut être appréciée par les saints sages (Paramarshis) les plus grands des Sages ou Richis. Nous nous inclinons devant toi, dans la nature de Brahma, incréée, ne se corrompant pas (avyaya) ; devant toi qui es dans nos corps et dans tous les autres corps et dans toutes les créatures vivantes ; et en dehors duquel rien n’existe. Nous glorifions ce Vâsoudeva, le (souverain) Seigneur (de tous), qui est sans domaine, qui est la semence de toutes choses, que la dissolution ne saurait atteindre, qui est incréé et éternel, qui est dans son essence (Paramapadâtmavat) la condition suprême de l’esprit et dans sa substance (roûpa) l’ensemble de cet univers ».

 

Nous citons ce qui précède comme un exemple du champ énorme que les Pourânas offrent aux critiques hostiles et erronées de tous les Européens bigots, qui basent sur de simples apparences extérieures l’opinion qu’ils se font des religions autres que la leur. Tout homme accoutumé à soumettre ce qu’il lit à une analyse intelligente, verra au premier coup d’œil l’incongruité qu’il y a à interpeller « l’Inconnaissable » reconnu, l’Absolu sans formes et sans attributs, ainsi que les Védantins décrivent Brahman, comme « ne faisant qu’un avec la race du Serpent à la langue double, cruel et insatiable » et à associer ainsi l’abstrait avec le concret, en attribuant des adjectifs à ce qui est illimité et sans conditions. Le professeur Wilson lui-même, qui aurait dû savoir mieux après avoir vécu tant d’années aux Indes entouré de Brahmanes et de Pandits, ne laissa pas échapper une seule occasion de critiquer les Ecritures Hindoues sur ce sujet. Il s’écrie notamment :

 

« Les Pourânas enseignent constamment des doctrines incompatibles ! D’après ce passage, l’Etre Suprême n’est pas seulement la cause inerte de la création mais remplit les fonctions d’une providence active. Le commentateur cite un texte du Véda à l’appui de cette manière de voir : ‘L’Ame Universelle entrant dans les hommes, gouverne leur conduite’. Les incongruités sont d’ailleurs aussi fréquentes dans les Védas que dans les Pourânas.

  

 

 

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Moins fréquentes, en vérité, que dans la Bible mosaïque. Mais les préjugés sont grands dans les cœurs de nos Orientalistes, surtout dans ceux de nos érudits « révérends ». L’Ame Universelle n’est pas la Cause inerte de la Création, ou (Para) Brahman, mais simplement ce que nous appelons le Sixième Principe du Cosmos intellectuel sur le plan manifesté de l’être. C’est Mahat ou Mahâbouddhi, la Grande Ame, le véhicule de l’Esprit, la première réflexion primordiale de la Cause sans forme et ce qui est même au-delà de l’Esprit. Voilà pour l’attaque injustifiée du Professeur Wilson contre les Pourânas. Quant à l’appel, en apparence inconvenant, que les Dieux vaincus adressent à Vishnou, l’explication s’en trouverait dans le texte du Vishnou Pourâna si les Orientalistes voulaient y faire attention. La philosophie enseigne qu’il y a Vishnou en qualité de Brahmâ et Vishnou sous ses deux aspects. Il n’y a qu’un Brahman qui est « essentiellement Prakriti et l’Esprit… »

 

Cette ignorance est, en vérité, admirablement exprimée dans les louanges que les Yogins adressent à Brahmâ, le « soutien de la Terre », lorsqu’ils disent :

 

« Ceux qui n’ont pas pratiqué la dévotion se font une idée erronée de la nature du monde. Les ignorants qui ne comprennent pas que cet Univers est de la nature de la Sagesse et ne le jugent que comme un objet de perception, sont plongés dans l’océan de l’ignorance spirituelle. Mais ceux qui connaissent la vraie Sagesse et dont les intelligences sont pures, contemplent ce monde entier comme ne faisant qu’un avec la Connaissance Divine, comme ne faisant qu’un avec toi, ô Dieu ! Sois favorable, ô Esprit universel ».

  

 

 

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Par conséquent ce n’est pas Vishnou, « la cause inerte de la création », qui exerçait les fonctions d’une Providence active, mais l’Ame Universelle, ce qu’Eliphas Lévi appelle, sous son aspect matériel, la Lumière Astrale. Et cette « Ame » est, sous son double aspect d’Esprit et de Matière, le vrai Dieu anthropomorphique des Théistes ; car ce Dieu est une personnification de cet Agent Créateur Universel, à la fois pur et impur, du fait de l’état de sa manifestation et de sa différenciation dans ce Monde Mâyâvique – Dieu et Diable, en vérité. Mais le Professeur Wilson ne sut pas voir combien Vishnou, dans ce rôle, ressemble au Seigneur Dieu d’Israël, « surtout dans ses pratiques de tromperie, de tentation et de ruse ».

 

C’est indiqué aussi clairement que possible dans le Vishnou Pourâna, car il y est dit que : « A la fin de leurs prières (stora) les Dieux virent la divinité souveraine Hari (Vishnou), armée de la cuirasse, du bouclier et de la masse et chevauchant Garouda ».

 

Or, Garouda est le cycle manvantarique. Vishnou est donc la Divinité dans l’Espace et dans le Temps, le Dieu spécial des Vaishnavas. Les Dieux de ce genre sont appelés, dans la Philosophie Esotérique tribaux ou raciaux, c’est-à-dire qu’ils sont un des nombreux Dhyânis, ou Dieux, ou Elohim, dont l’un était ordinairement choisi, pour quelque raison spéciale, par une nation ou une tribu et devenait ainsi, peu à peu, un « Dieu au-dessus de tous les Dieux », le « Dieu très haut » comme Jéhovah, Osiris, Bel ou tout autre des Sept Régents.

 

« L’arbre est connu par ses fruits » ; la nature d’un Dieu par ses actions. Il nous faut juger ces actions, soit en prenant à la lettre les récits qui les décrivent, soit en les acceptant allégoriquement. Si nous comparons entre eux, Vishnou, en sa qualité de défenseur et de champion des dieux vaincus, et Jéhovah, en sa qualité de défenseur et de champion du peuple « élu », ainsi nommé, sans doute, par antiphrase, car c’étaient les Juifs qui avaient choisi ce Dieu « jaloux », nous constaterons que tous deux font appel à la tromperie et à la ruse. Ils agissent ainsi en vertu du principe que « la fin justifie les moyens », afin d’avoir raison de leurs adversaires et ennemis respectifs – les Démons. Ainsi, tandis que, selon les Cabalistes, Jéhovah prend la forme du Serpent tentateur dans le Jardin d’Eden, envoie Satan avec la mission spéciale de tenter Job, harcèle et lasse Pharaon avec Sarah, la femme d’Abraham et « endurcit » le cœur d’un autre Pharaon contre Moïse, afin de ne pas s’enlever l’occasion de frapper ses victimes « de grands fléaux », Vishnou est représenté dans son Pourâna comme ayant recours à une ruse non moins indigne d’un Dieu respectable.

 

Les Dieux vaincus s’adressent à Vishnou dans ces termes :

 

« Aie pitié de nous, ô Seigneur ! Protège-nous, qui sommes venus te demander du secours contre les Daityas (Démons). Ils se sont emparés des trois mondes et se sont appropriés les offrandes qui nous revenaient, en ayant soin de ne pas transgresser les préceptes du Véda. Bien que nous soyons, tout comme eux, des parties de toi… engagés (comme ils le sont)… dans les voies prescrites par l’écriture sainte…, il nous est impossible de les détruire. Toi don de la sagesse est sans bornes (Ameyâtman), indique-nous quelque artifice au moyen duquel nous puissions exterminer les ennemis des Dieux ! »

 

Lorsque le puissant Vishnou entendit leur demande, il fit jaillir de son corps une forme illusoire (Mâyâmoha, le « trompeur par illusion »), qu’il donna aux Dieux en leur disant : « Cette vision trompeuse [Mâyâmoha] trompera complètement les Daityas, de sorte qu’étant détournés de la voie des Védas, ils puissent être mis à mort… Allez donc et ne craignez rien. Que cette vision trompeuse vous précède. Elle vous servira grandement aujourd’hui, ô Dieux ! »

 

Après cela, cette grande illusion [Mâyâmoha] s’étant rendue (sur Terre), vit les Daityas adonnés à des pratiques ascétiques… et s’étant approchée d’eux sous la forme d’un Digambara (mendiant nu) à la tête rasée… Elle leur parla en ces termes, d’un ton doux : « Ah ! seigneurs de la race Daitya, pourquoi pratiquez-vous ces actes de pénitence ? » etc.

 

Finalement, les Daityas furent séduits par les paroles rusées de Mâyâmoha, comme Eve le fut par les conseils du Serpent. Ils renièrent les Védas. Le docteur Muir traduit ainsi ce passage :

 

« Le grand Trompeur, mettant l’illusion en pratique, trompa ensuite d’autres Daityas, au moyen d’hérésies d’un autre genre. En très peu de temps, ces Asouras (Daityas), abusés par le Trompeur (qui était Vishnou) abandonnèrent tout le système basé sur les ordonnances du triple Véda. Quelques-uns insultèrent les Védas ; d’autres les cérémonies du sacrifice et d’autres encore les Brahmanes. Ceci (s’écrièrent-ils) est une doctrine qui ne supportera pas la discussion ; le meurtre (des animaux pour le sacrifice) ne conduit pas au mérite religieux. Dire que des offrandes de beurre, consumées dans le feu, amènent une récompense future, n’est qu’une assertion enfantine… S’il était vrai qu’une bête égorgée en sacrifice fût transportée au Ciel, pourquoi le fidèle n’égorgerait-il pas son père ?… Les paroles infaillibles, Grands Asouras, ne tombent pas des cieux ; il n’y a que les assertions fondées sur le raisonnement qui soient acceptées par moi et par d’autres personnes intelligentes comme vous-mêmes ! C’est ainsi que, par des moyens divers, les Daityas furent bouleversés par le grand Trompeur (la Raison)… Lorsque les Daityas furent entrés sur la voie de l’erreur, les Divinités firent appel à toutes leurs forces et s’approchèrent pour combattre. Il s’ensuivit un combat entre les Dieux et les Asouras, et ces derniers, qui avaient abandonné le droit chemin, furent défaits par les premiers. Dans le passé, ils avaient été sauvegardés par la cuirasse de droiture qu’ils portaient, mais lorsque celle-ci eut été détruite, ils périrent aussi ».

    

 

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Quoi que l’on puisse penser des Hindous, aucun de leurs ennemis ne saurait les considérer comme des insensés. Un peuple dont les Saints et les Sages ont laissé au monde les philosophies les plus grandes et les plus sublimes qui aient jamais émané de l’esprit humain, doit avoir su la différence entre le bien et le mal. Un sauvage lui-même peut distinguer le blanc du noir, le bien du mal et l’illusion de la sincérité et de la véracité. Ceux qui ont raconté cet épisode dans la biographie de leur Dieu, doivent avoir compris que, dans ce cas, c’était ce Dieu-là qui était l’Archi-Trompeur et que c’étaient les Daityas qui « n’avaient jamais transgressé les préceptes des Védas » qui avaient le beau rôle dans l’affaire et qui étaient les vrais « Dieux ». Il doit donc y avoir eu et il y a, en effet, une signification secrète cachée sous cette allégorie. Dans aucune classe de la société, dans aucune nation, la tromperie et la ruse ne sont considérées comme des vertus divines, sauf peut-être dans les milieux cléricaux des Théologiens et du Jésuitisme modernes.

 

Le Vishnou Pourâna, comme tous les autres travaux de ce genre, tomba plus tard entre les mains des Brahmanes des temples et les vieux manuscrits ont sans doute été falsifiés par des sectaires. Mais il fut un temps où les Pourânas étaient des ouvrages ésotériques et ils le sont encore pour les Initiés qui peuvent les lire avec la clef qu’ils possèdent.

 

Quant à savoir si les Brahmanes Initiés donneront jamais la signification complète de ces allégories, c’est une question qui ne regarde pas l’auteur de cet ouvrage. Son but actuel est de démontrer que tout en honorant les pouvoirs créateurs, sous leurs formes multiples, aucun philosophe n’eût pu accepter, ni n’a jamais accepté, l’allégorie telle qu’elle est présentée, sauf, peut-être, quelques philosophes appartenant aux chrétiens actuels « supérieurs et civilisés ». Comme on l’a vu, en effet, Jéhovah n’est nullement supérieur à Vishnou sur le plan moral. C’est pourquoi les Occultistes, et même quelques Cabalistes, qu’ils considèrent ou non ces Forces créatrices comme des Entités vivantes et conscientes – et l’on ne voit pas pourquoi il n’en serait pas ainsi – ne confondront jamais la Cause avec l’Effet, ni ne prendront l’Esprit de la Terre pour Parabrahman ou Aïn Soph. En tout cas ils connaissent bien la vraie nature de ce qui était appelé par les Grecs le Père Ether, Jupiter-Titan, etc. Ils savent que l’âme de la Lumière Astrale est divine et que son Corps – les ondes de Lumière sur les plans inférieurs – est infernal. Cette Lumière est symbolisé dans le Zohar par la « Tête Magique », le Double Visage sur la Double Pyramide ; la Pyramide noire se dressant sur un sol d’une pure blancheur, avec une tête et une Face blanches dans l’intérieur de son noir triangle ; la Pyramide blanche renversée – reflet de la première dans les Eaux sombres – et laissant voir l’image noire de la Face blanche.

 

Telle est la Lumière Astrale, ou DEMON est DEUS INVERSUS.

 

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